Abbaye de Gembloux

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Ancienne abbaye de Gembloux, aujourd'hui occupée par la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux
Ancienne abbaye de Gembloux, aujourd'hui occupée par la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux

L'abbaye Saint-Pierre de Gembloux fut fondée en 936 par saint Guibert de Gembloux (882-962).

Sommaire

[modifier] Fondation

Selon les textes disponibles, c'est saint Guibert, originaire de Lorraine et lassé de sa carrière militaire qui s'installa comme ermite dans un domaine familial, à Gembloux (alors connu comme Gemblours) à une quinzaine de kilomètres au nord de Namur.

Comme des disciples venaient à lui il décida de construire un monastère. Il fit un séjour à l'abbaye bénédictine de Gorze en Lorraine d’où il ramena le moine Erluin comme premier supérieur pour son monastère. Il y introduisit la Règle de Saint Benoît.

Othon Ier de Germanie lui octroya dès le début une grande autonomie (droit de monnaie et de marché).

[modifier] Développement et histoire du monastère

Le monastère se développa et devint rapidement prospère, ce qui attira des convoitises (entre autres du Comte de Namur). Guibert qui s'était retiré à Gorze dut revenir plusieurs fois pour protéger sa fondation.

Dès le siècle suivant l’abbaye eut un grand rayonnement intellectuel. Son école claustrale formait d’excellents copistes et savants et sa bibliothèque était réputée être l'une des meilleures d'Europe.

Sigebert de Gembloux (1030-1112), un des meilleurs chroniqueurs et historiens de son époque prit part aux controverses du temps.
Il a aussi écrit une Gesta abbatum Gemblacensium (1071) qui décrit la gestion de l'abbaye par ses premiers abbés, travail qui sera poursuivi par d'autres après sa mort (jusqu'en 1136).

Au siècle suivant la situation s’était détériorée. Guibert-Martin de Gembloux (1124-1213) ancien élève de l’école monastique, et moine-écrivain attaché à son monastère nous en est témoin. En 1156 un incendie détruisit complètement la ville de Gembloux, l’abbaye et sa bibliothèque. La communauté fut dispersée mais certains (dont Guibert) restèrent sur place. Plus tard un relâchement de la discipline monastique et des divisions internes le forcèrent à quitter Gembloux pour Marmoutier (Tours).

A peine reconstruit le monastère subit un nouvel incendie en 1185. Guibert fut élu abbé en 1194. Pendant 10 ans il travailla à la restauration spirituelle et matérielle de l’abbaye, sans obtenir le succès espéré. Il renonça à sa charge en 1204 et s’exila au monastère de Florennes.

Le monastère traversa néanmoins les vicissitudes des ages et des révolutions. Il fut plusieurs fois reconstruit. La communauté monastique fut emportée dans la tourmente de la révolution française.

Le bâtiment (le palais abbatial) qu’occupe aujourd’hui la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux ne date que du XVIIIe siècle.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  • Ursmer Berlière, Monasticon belge, vol.1, pp.15-26.
  • Ursmer Berlière, L'abbaye de Gembloux, dans Revue Bénédictine, vol.4, 19887, pp. 303-307.
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