Aïchatou Diori

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Mme Aïssa Diori, de l'ethnie Peulh, fut la Première dame du Niger de 1960 à 1974.

Née à Dogondoutchi, Bien que n’étant pas scolarisée, elle a très tôt pris conscience que son rôle ne doit pas se limiter au foyer. Elle s’est engagée pleinement aux côtés du Président Hamani Diori pour forger une image aux plans national et international. Mme Aïchatou Diori s’est imposée en tant qu’une personnalité forte admirée et écoutée à l’image de Sarrounia, la reine de sa région natale. Même si la presse de l’époque a «minimisé » son rôle, elle est reconnue comme une fervente défenseuse du monde rural et de la femme. Dans le dosage ethnique de la gestion du pouvoir PPN-RDA, elle est la personnalité peulh, la plus influente jouissant d’une popularité indiscutable.

Comme action concrète en faveur des populations rurales, elle s’est investi dans la scolarisation des enfants nomades par une sensibilisation de proximité. Au cours des tournées annuelles du Président Diori Hamani en profondeur du pays, le Niger, hebdomadaire gouvernemental, souligne que « Dans chacune des localités ou le chef de l’État s’est rendu, son épouse, Mme Aïchatou Diori a pris la parole pour exhorter les populations et plus particulièrement les femmes à participer activement à la construction nationale.» Aïchatou jouait discrètement la fonction de ministre de la promotion de la femme comblant ainsi le vide en matière de représentation des femmes au gouvernement et à l’Assemblée Nationale. Elle était la porte-parole des femmes et autres sans voix qui la sollicitaient pour influencer le tandem Diori-Boubou dans les prises de décision délicates. Entre autres, on cite le rétablissement du Soro, Sport peulh interdit sous la colonisation. Dans la géopolitique internationale, Aïchatou faisait partie de presque tous les voyages officiels du Président. Elle ne passait pas inaperçue. Elle revenait toujours avec une leçon. Aux États-Unis, elle a apporté son soutien aux écoliers noirs victimes de discrimination raciale. Les apparitions publiques et les actions de bienfaisante à l’ombre de son époux Président n’avaient pas laissé des artistes indifférents. « Epi en maturation » selon les cantatrices du Zalay (Bouli Kakasi ; «Aissa Mai Zamani» Haoua Bozo) devenues pratiquement ses dames de compagnies ; Namazarou son flûtiste. Maman Shata, un célèbre chanteur nigérian l’appelait Gogo (tante en peulh). Les créateurs proches du PPN-RDA s’inspiraient plus de Aïchatou que l’action gouvernementale. Dans la nuit du 14 avril 1974, Mme Aïchatou Diori tomba sous les balles des tombeurs de son époux. Elle fut un modèle pour son engagement de première dame ; son dynamisme à un moment où les hommes avaient la totalité des pouvoirs. Mais les Nigériens ne comprenaient ses multiples voyages à l’extérieur avec son mari même au cours de missions délicates à tel enseigne qu’elle fut surnommée « l’Autrichienne ».