8e bataillon de chasseurs à pied

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Le 8e bataillon de chasseurs à pied est une unité d'infanterie, de l'Armée française.

Sommaire

[modifier] Histoire

Suite au comportement exemplaire de ses chasseurs dans la bataille de Sidi-Brahim en 1845, il en a pris le nom et est connu comme le « bataillon de Sidi-Brahim ».

Il a notamment stationné à Wittlich jusqu'à sa dissolution.


Extrait du livret remis à chaque nouvelle recrue à son arrivée au quartier Foch à Wittlich (chez les Chasseurs on ne dit pas caserne mais quartier).

ORIGINES

Le 8ième Groupe de Chasseurs Mécanisé, ainsi que les autres corps de même arme, fut créé par ordonnance royale du 28 septembre 1840, par une ordonnance du même jour, l'organisation de ces bataillions fut confiée au Duc d'Orléans, Lieutenant Général du royaume de France, d'où le nom de « Chasseurs d'Orléans» qui servit, pendant un certain temps, à désigner les bataillons de chasseurs à pied, Formé le 1er novembre 1840 au camp de Saint-Omer, et commandé par le chef de bataillon Uhrich, le 8ième assista, le 12 mai 1841, au camp de Romainville, à la revue du roi et à la remise du drapeau confié à la garde des chasseurs à pied.

PREMIERE CAMPAGNE

Le 10 juin 1841, le bataillon, avec son état-major, s'embarquait à Toulon, à destination de l'Afrique. Débarqué le 14 à Mostaganem, il prit part, le 21 mars 1842, au combat de la Sikack, sous les ordres du général Bedeau. Il était bataillon d'avant-garde à la bataille d'Isly, gagnée par le Maréchal Bugeaud, le 14 août 1844.

Le 23 septembre 1845, sous les ordres du lieutenant-colonel de MONTAGNAC, le 80 bataillon commandé par le commandant Froment -Coste, renforcé des hussards de Courby de Cognord, réalisait ces prodigieux exploits qui ont immortalisé le nom de Sidi-Brahim. Le commandant, 8 officiers et 152 sous-officiers et chasseurs y furent tués.

Le 26 septembre, mourant de faim, les chasseurs tentèrent d'atteindre la redoute de Djemmaa, mais assaillis par des milliers d'arabes, ils furent tués avant d'y arriver, Quinze d'entre eux seulement purent y parvenir, deux moururent aussitôt d'épuisement.

C'est à Sidi-Brahim que s'est fondée la tradition glorieuse du 80 et de tous les chasseurs, qui est de « MOURIR EN COMBATTANT SANS SE RENDRE JAMAIS ».

Reformé par l'arrivée de 400 volontaires pris dans les Bataillons de Chasseurs d'Orléans en garnison en France, le 8ième était à l'assaut et à la prise de Zaatcha, le 26 novembre 1849. Il prenait part, sous les ordres du colonel Canrobert, à l'attaque de Naarha le 5 janvier 1850. Cette dernière victoire marque la fin de son séjour en Algérie. Le 6 mai suivant, le 8ième était de retour en France. Il tient garnison à Lyon, Besançon, Paris, Douai et Vincennes.

Le 14 août 1853, il reçoit l'ordre de se rendre à Dieppe, pour y faire le service d'honneur pendant le séjour de l'empereur et de l'impératrice des Français dans cette ville.

DEUXIEME CAMPAGNE D'ALGERIE

Le 1er avril 1856, le 8ième embarque à TOULON. Il participe à la pacification de la Grande Kabylie et se distingue aux combats de TAMEZRIT d'AIN YACOUB et à celui du village de TARSOUTH, le 11 juillet 1857, qui vit la défaite totale des kabyles et «où tout le corps expéditionnaire, fort de 25.000 hommes, avait pris part sur une étendue de près de 10 lieues carrées.» «Les pertes des kabyles furent énormes. Aussi étaient-ils dans la stupeur et vinrent-ils en foule offrir de se soumettre sans condition ». Dans les premiers jours de février 1859, la division RENAULT à laquelle appartient le 8ième, employée depuis octobre 1858 à la construction du chemin de fer allant d'ALGER à BLIDA, reçût l'ordre de se tenir prête à rentrer en France. Le 10 février, le 8ième embarque pour MARSEILLE.

CAMPAGNE D'ITALIE

Le 2 mai1859, le 8ième franchit le col du Mont Cenis. Le 17, il traverse Marengo, le 4 juin avec la Garde Impériale, il soutient le choc des Autrichiens à la redoute de Buffalora, épisode de la bataille de Magenta. Le chasseur ZIMMERMANN de la 7ième compagnie y eut une très belle conduite.

Le 26 août il rentre dans son ancienne garnison : Besançon, qu'il quittera en 1859 pour Rennes, Boulogne, Metz, Vincennes, Paris, Toulouse. Le 25 juillet 1870, il rejoint l'Armée du Rhin à Strasbourg.

LA CAMPAGNE DE 1870

Il quitte STRASBOURG le 3 août, sous les ordres du commandant POYER. Faisant partie du corps d'armée commandé par le Maréchal de MAC MAHON, il prend part le 6 août à la bataille de FROESCHWILLER. Pendant cette journée il eut à soutenir des chocs très violents, si l'on en juge par énormes pertes qu'il subit.

Réorganisé à CHALONS, le 8ième était de nouveau en ligne le 1er septembre 1870, pour la bataille de Sedan. Il fut mêlé à des actions sérieuses ce jour-là et perdit une partie de son effectif. Le reste avec toute l’armée de Sedan, , fut fait prisonnier et interné en Allemagne.

Après Sedan, un Huitième de Marche est créé. Il combat sous les ordres du Général de LAMOTTE ROUGE dans la région d'Orléans, sous ceux du Colonel Rousseau à Landelles et à Retoncelle. Il prend part à la bataille d'Orléans et du Mans. Il reprend son appellation de : «8ième Bataillon de Chasseurs à pied» en rentrant à Toulouse, où il est reformé avec les 2 compagnies de dépôt du 8ième Bataillon de Chasseurs à pied qui n'étaient pas à Sedan.

TROISIEME CAMPAGNE D'ALGERIE

Le 19 avril 1875, le 8 débarque à Alger. Il est désigné pour tenir garnison à Fort National qu’il quitte en octobre pour Dellys puis le 2 mai 1876 pour Millianah.

Le 11 octobre, il débarque à Toulon et va rejoindre sa nouvelle garnison : Amiens.

EN FRANCE

1878 : Le 2 octobre, le bataillon fête l'anniversaire du combat de Sidi Brahim d'après un programme arrêté entre les commandants des 30 bataillons au moment de leur réunion au camp de Chalons (Juillet 78). Certains anciens de septembre 1845 y assistent (Rolland - Lavayssiere et probablement Pegues).

1898 : Le 11 décembre, une délégation du 8ième part d'Amiens pour assister à l'inauguration du monument à la gloire des Héros de Sidi Brahim.

1899 : Le Bataillon compte parmi ses officiers le capitaine adjudant major PETAIN et le lieutenant GOURAUD.

1913 Le bataillon est désigné le 5 mai 1913 pour aller tenir garnison à ETAIN près de VERDUN C'est là que la déclaration de guerre le trouve, c'est de là qu'il gagne ses positions de couverture .

La GRANDE GUERRE

1914

Après les premiers engagements à la limite Nord du département de la Meuse à BEUVEILLES et au Bois de TAPPES, c'est la défense héroïque d'ARRANCY, le 23 août 1914, contre des forces ennemies dix fois supérieures en nombre. Le bataillon, après douze heures de lutte ardente, sa mission remplie, se replie sur ordre et reçoit du Général ROCQUES la promesse d'une citation à l'ordre de l'Armée qui ne sera pas suivie d'effet, le Général ayant été tué quelques instants plus tard.

BATAILLE DE LA MARNE

Le 5 septembre au soir, le demi-tour est ordonné. Le bataillon tient d'abord les passages de Broussy et de Saint-Gond puis combat vers La Villeneuve et Soizy aux Bois. Il apporte son aide aux héroïques défenseurs de Mondement et, le 8 septembre, soutient un violent combat dans le bois de BOTRAIT. La poursuite de l'ennemi vaincu commence; le Bataillon passe la Marne le 12, tient le secteur d'AUBERIVES SUR SUIPPES, puis celui de REIMS.

LES FLANDRES

Fin octobre il part pour la Belgique avec la 42° D.I. dont il fait partie et prend part à la bataille de l'YSER. Il se distingue avec les fusiliers-marins à l'assaut du château de DIXMUDE puis, après un dernier combat à Vousten où il perd son chef, le Commandant Clavel, il rentre en France.

1915

L'ARGONNE - LA CHAMPAGNE

Il monte en ligne en ARGONNE. Son héroïque défense à Bagatelle les 30 juin et 1er juillet lui vaut sa première citation à l'ordre de l'armée. Le 25 septembre, il est de l'offensive en Champagne.

1916

VERDUN

Février voit s'allumer la bataille de Verdun. Dans la nuit du 11 au 12 mars, le Bataillon monte en ligne à Douaumont et y reste jusqu'au 31.

LE MORT-HOMME

Il remonte en ligne au Mort-Homme qu'il défend les 9 et 10 avril contre des attaques désespérées de l’ennemi. Il subit de très lourdes pertes. Son chef, le commandant Savornin est au nombre des morts. En mai le Bataillon prend le secteur des Caurettes avant d'aller au repos dans la région de Toul

LA PICARDIE

Pour soulager le front de Verdun, le Maréchal Joffre monte l’offensive de la Somme. Le 8 y participe sous le commandement du commandant De Grilleau, il s'empare du village de Rancourt le 25 septembre 1916 et gagne une nouvelle citation à l'ordre de l'armée avant de se distinguer à nouveau, à Sailly.Saillisel, le 5 novembre.

1917 L'AISNE

Le 8 reçoit la Fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre. Pendant l'offensive de l’Aisne, le 8ième s'illustre à Berry au Bac où, après avoir enlevé tous ses objectifs dans la journée du 16 avril 1917, il tient ce secteur très dur pendant 21 jours. En novembre, il reçoit la Fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire.

1918

LA SOMME

Au début du mois d'août 1918, le bataillon participe à la grande offensive de la SOMME puis à l'attaque de VOUZI ERS. Le 11 novembre, il est à Saint-Germain où il apprend la signature de l'armistice.

Le 19 décembre 1918, titulaire de SIX citations à l'ordre de l'armée, il reçoit la fourragère aux couleurs de la Légion d'Honneur.

Entre les deux guerres, le bataillon tient successivement garnison à METZ, FORBACH et TOUL. Le 13 août 1939, en présence du général Gamelin, le 6ième remet au 8ième, sur les pentes du Schratz, le drapeau des Chasseurs à PIED.

SECONDE GUERRE MONDIALE

Le 23 août 1939, le 8ième quitte Toul pour son secteur de couverture.

En septembre, dans la région de Sarreguemines, avec la 1ière Demi brigade de Chasseurs (11ième DI.) dont il fait partie, il participe au franchissement de la Sarre, s'empare du Bois de Vorderwald et occupe le village de Klein Blittersdorf, il maintient le contact pendant plusieurs semaines.

Il va tenir la position de Cadenbronn et y demeure jusqu’au 13 novembre Il rend les honneurs au Roi d'Angleterre qui visite le front. Il est sur la ligne Maginot à Lixing et y reste jusqu'au 10 mai 1940. Le 11 mai il occupe le secteur de Cocheren-Rossebruck-Morsbach au sud de FORBACH. Le 12, l'Allemand attaque, Du 12 au 16, le 8ième tien tête à l’ennemi.

Le 16 au soir, la 11ième DI. est retirée du front de LORRAINE pour être jetée devant l’envahisseur qui a rompu le frond dans la région de Sedan.

Le 25 mai, le 8ième occupe le carrefour de la Faisanderie dans Compiègne.

Le 2 juin, il s'organise défensivement sur la rive gauche de l’Aisne mais le 8 juin, les Allemands, qui ont franchi dans un autre secteur, obligent toute la 11ième DI à reculer. La 3ième Cie se distingue à Ormoy-Villers. Le-repli se poursuit en ordre, tout en conservant le contact de l’ennemi que le 8ième ralentit notamment à Trilbardou sur la Marne. Replié par voie routière puis par voie ferrée le 8 atteint la Loire. Le 17 juin, il s'installe sur la rive gauche et, le 18, contient l’Allemand. Le 19 juin, c'est le repli sur !e Cher à Mennetou. Le 8ième en défend l’accès après avoir fait sauter le pont. Le soir, l'ordre de repli arrive.

Le 24 juin, à AUMONT qu’il a gagné par voie routière, le 8ième bataillon de Chasseurs à pied apprend, par radio, l'armistice.

Alors qu'il tenait garnison a Magnaclaval, il est dissout.

« ... Le Général Arlabosse vint faire ses adieux aux cadres affirmant sa certitude de la défaite allemande et soulignant la nécessité pour tous de se tenir prêts à reprendre la lutte. Ses conseils seront entendus. Les uns rejoindront l'Afrique, d'au rec. serviront dans la clandestinité, d’autres connaîtront la détention ou la déportation… »

LA RENAISSANCE

Par décision du général de GAULLE en date du 11 août 1944, il était procédé, dans la région de Paris, à la renaissance du 8ième Bataillon de Chasseurs.

Le Lieutenant-colonel Pochard était désigné pour en prendre le commandement.

Le «8» était constitué du personnel de la Sidi-Brahim, société de préparation militaire, qui, sous le commandement du Lieutenant de réserve De Menteguiaga, s'était réformée sous l'occupation et avait combattu pour la libération de Paris, dans le XIV arrondissement. Il devait être complété par d'autres éléments F.F.I. de la région parisienne.

Mis à la disposition du XX C.A.U.S., le 8 participe à la Libération de Metz, puis à des opérations en Sarre. Ramené à Souppes sur Loing, il passe à la 3ième D.B.

Il quitte Epernay en 1951 pour retourner en Allemagne où il séjourne en garnison à Wittlich jusqu’à sa dissolution.

Porté sur half track, il passe sur VTT AMX 13 en 1959.

En 1968 il prend l'appellation du 8ième Groupe de Chasseurs Mécanisé. Il est alors sur le type de la division 1967.

De structures modernes, il se compose essentiellement de deux escadrons de chars AWJX 13 (canon de 90 mm) et de deux compagnies mécanisées dotées de VTT, sans compter la compagnie d'éclairage de brigade qui lui est rattachée, et qui comporte une section « Rasura ».

Il doit donc disposer de nombreux spécialistes de haute technicité dont il assure la formation et de cadres dynamiques animés d' n esprit entreprenant et manœuvrier. Membre des Forces Françaises en- Allemagne, appartenant à la 1ière Brigade Mécanisée de 1ière Division, le 8ième groupe de Chasseurs Mécanisé est stationné à WITTLICH et jumelé depuis 1962 avec le Panzer Grenadier Bataillon 152 et depuis 1971 avec le 2ième Bataillon de Carabiniers Cyclistes Belges.

Sa vie à WITTL ICH est consacrée, comme toutes les unités en temps de paix, à linstruction. Le terrain de manœuvre du Mesenberg permet l'évolution des chars et des VTT et l’installation du tir « Genshow » affermit les chefs de chars dans le choix des objectifs et dans leurs commandements de chef d'engin blindé.

L'équipe de tir s'est classée troisième au championnat de France 1969.

Les tireurs canon et missiles vont fréquemment aux camps de Mailly et de Mourmelon, alors que Baumholder est le camp d'entraînement des tireurs à la mitrailleuse, au LRAC et au canon de 106. En moyenne, le 8ième effectue deux séjours en camps, chaque année.

[modifier] Chefs de corps

1961-1965 Col ETCHEVERRY 1985-1987 Col DAGIRAL 1987-1989 Col ROLLAND 1989-1992 Col TESSIER 1992-1994 Col MALBEC 1994-1996 Col LOMBARD

[modifier] Commadant d'unité

1° compagnie 1987-1989 Cne NEYROLLE 1989-1990 Cne FOURNIER 1980-1992 Cne MIGADEL 1992-1993 Cne MASSENA

2° compagnie 1988-1990 Cne MINJOULAT-REY 1990-1992 Cne HUGUENIN 1992-1994 Cne ANTONNA

3° compagnie 1984-1986 Cne PETER 1986-1987 Cne LEGALL DUTERTRE 1987-1989 Cne SOULIER 1989-1991 Cne LE REY 1991-1993 Cne CHARLUT 1993-1995 Cne FATZ

4° compagnie 1986-1988 Cne LAPACE 1988-1990 Cne THOMAS 1990-1992 Cne ROQUES 1992-1994 Cne ROLLAND

[modifier] Refrain

T'as beau courir tu n'me rattrap'ras pas !

Chaque bataillon possède son refrain et le 8e GC ne déroge pas à la règle. Le sien semble être l'un des moins paillards et ne concerne que le domaine militaire : les chasseurs à pied sont réputés marcher rapidement et avancer énergiquement au front.

[modifier] Décorations

Le bataillon porte la fourragère rouge de la Légion d'honneur. En réalité, le Groupe a(vait) les trois fourragères (Légion d'Honneur, Médaille militaire et Croix de guerre 1914-1918) mais par humilité (comme tout chasseur), il n'a porté que la plus élevée...