Évariste-Vital Luminais

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Évariste-Vital Luminais, né à Nantes le 13 octobre 1821 et mort à Paris en 1896, est un peintre français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Les Énervés de Jumièges, 1822, Musée des Beaux-Arts de Rouen.
Les Énervés de Jumièges, 1822, Musée des Beaux-Arts de Rouen.

Fils de Clara et René Luminais, il naît au sein d'une famille de parlementaires et d’hommes de loi : Michel Luminais, son arrière grand-père fut procureur de Vendée, son grand-père devint avocat et fut élu député de la Loire-Atlantique (à l’époque, Loire-Inférieure) puis de l'Indre-et-Loire. Sa famille, consciente de son talent, l’envoie à Paris auprès du peintre et sculpteur Auguste Debay (1804-1865). Il n'a alors que 18 ans et suit alors les cours de Léon Cogniet ( 1794-1865), peintre d'Histoire et portraitiste qui comptera parmi ses élèves Léon Bonnat (1883-1922). Enfin, il fréquente l’atelier de Constant Troyon (1810-1865), peintre de paysage et d’animaux, qui sera son véritable maître.

En première noce, il épouse Anne Foiret qui lui donne une fille, Esther. En 1874, Anne décède et en 1876 il se remarie avec une de ses élèves, Hélène de Sahuguet d'Amarzit d'Espagnac, veuve depuis le guerre de 1870, de Claude Durand de Neuville.

Sa carrière officielle débute au Salon français, où deux de ses toiles sont admises en 1843. Il sera médaillé aux salons de 1852, 1855, 1857, 1861, et 1889. En 1869, il reçoit la Légion d'honneur. Il partage son temps entre son atelier parisien du 17 boulevard Lannes et sa maison de Douadic dans l'Indre, au lieu-dit La-Petite-Mer-Rouge.

Il meurt à Paris âgé de 75 ans, et est inhumé dans le petit cimetière de Douadic.

[modifier] Son œuvre

Gaulois revenant de la chasse, 1906, huile sur toile, 60,5 x 50 cm, Musée des Beaux-Arts de Rennes.
Gaulois revenant de la chasse, 1906, huile sur toile, 60,5 x 50 cm, Musée des Beaux-Arts de Rennes.

Peintre de salon, classé trop rapidement avec les peintres pompiers et donc voué à l'infamie par les tenants d’un artistiquement correct, oscillant entre la peinture de genre et la peinture d'Histoire, ses œuvres présentes dans le monde entier se succèdent dans nos musées actuels, des cimaises, puis aux réserves et inversement, au gré bien souvent d'expositions thématiques,des conservateurs et de la mode du temps.
Une de ses œuvres est pourtant largement diffusée : Les Énervés de Jumièges[1] de 1880 dont il fit de nombreuses copies (Rouen, Sydney) récit ou légende du supplice infligé à deux de ses fils révoltés contre sa personne par Clovis II, peinture abracadabrantesque mais aussi porteuse d’un symbolisme étrange qui nous dérange et nous fascine tout la fois comme beaucoup des peintures de cet artiste que l'on commence timidement à reconsidérer. Il a largement participé à la diffusion de cette iconographie nouvelle véhiculée par les manuels scolaires et l'idéologie de la III République, c'est à cette époque que naquit cette imagerie d'ailleurs fausse du gaulois au casque ailé et aux longues tresses blondes qui a bercé notre enfance. Cela peut à nos yeux cela peut friser parfois le ridicule et cependant certaines de ses peintures semblent surgir d'un lointain passé qui nous interroge et que nous questionnons sans vouloir trop nous y arrêter.

Il pressent mais sans vraiment les précéder les Réalistes sociaux comme dans la Veuve de 1865 proche par le mouvement des figures, la lumière et le drame sous-jacent d'un Eugène Laermans, Peintre belge (1864-1940).

C'est là toute la magie de Luminais, au-delà du peintre de Salon recherchant honneurs et commandes qu’il fut sans doute, transparaît un peintre capable d'audaces de touches, des bonheurs de matières qui vont au-delà de l’académisme.

[modifier] Luminais et le Berry

Pendant près de quarante ans, il séjournera au pays des milles étangs la Brenne en Berry dans son atelier d'été de Douadic attiré par deux de ses amis fréquentés à Paris dans les milieux littéraires et artistiques, Jules de Vorys et Louis Fombelle ; son goût de la nature et sa passion de la chasse vont s'illustrer dans ses toiles « berrichonnes » aux titres évocateurs :

  • L' Hallali, souvenirs de chasse en Brenne de 1863.
  • Les deux gardiens.
  • La Folle du tertre, légende locale, toile grand-format toujours présente en Berry dans une collection particulière.
  • La Chasse à travers les âges, vaste composition en six panneaux pour orner la salle à manger de son vieil ami Louis Fombelle.
  • un dessin, pour le livre de son ami Jules de Vorys : Dagobert en Brenne.

La fille de sa seconde femme Hélène, Marthe épousera Geoffroy Hérault de la Véronne, grand-père des propriétaires actuels de Château du Bouchet.

[modifier] Bibliographie

  • Catalogue de l'exposition Evariste Vital Luminais, Peintre des Gaules, par les musées des Beaux-Arts de Carcassonne et le Musée de l'Ardenne à Charleville-Mézières en 2003 (ISBN 2-905666-22-6).
  • Simone de Beauvoir, à propos des Énervés de Jumièges, écrira dans la Force de l'Âge, Paris, 1960, p.234 : « la calme horreur qu’elle évoque ».

[modifier] Filmographie

  • Le défilé des toiles, un film de Gilles Brenta et Claude François, Production Les trois petits cochons, 1997.
  • Les énervés de Jumièges, court métrage de Claude Dutry.

[modifier] Voir aussi

La coupole de la Bourse de commerce à Paris, une surface 1500 m² commencée en 1886 et inaugurée en 1889, représentant l'Histoire du Commerce entre les continents, où Luminais représenta l'Amérique dans l'esprit colonialiste de l'époque: des indiens, des esclaves, des ouvriers, des cow-boys, ainsi qu'une locomotive symbole de modernité.[2]

[modifier] Notes et références

  1. Le sens d’Énervés est à prendre au sens propre : on leur a coupé les nerfs des bras et des jambes.
  2. Les références de cette page proviennent du catalogue Evariste Vital Luminais, Peintre des Gaules,1821-1896, organisée en 2003 par les Musées de Carcassonne et de l'Ardenne à Charleville-Mézières.

[modifier] Liens externes

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