Événement indésirable grave

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Sommaire

[modifier] Définition

Les événements indésirables sont considérés[1] comme ayant un caractère de gravité (EIG) « à partir du moment où ils sont cause d’hospitalisation ou ils entrainent une prolongation de l’hospitalisation, une incapacité à la sortie de l’unité ou un risque vital. »

Définition qui rejoint celle trouvée sur le site de l'URCAM Poitou Charentes[2] : un effet indésirable médicamenteux grave est un effet ayant entraîné chez un patient :

  • une hospitalisation ou une prolongation de l'hospitalisation
  • une incapacité ou une invalidité permanente
  • la mise en jeu du pronostic vital
  • ou le décès.

Ce terme événement indésirable grave semble équivalent de "accident médicamenteux", utilisé depuis peu, par exemple par l'Assurance Maladie (France).

[modifier] Quelques chiffres

[modifier] En France

Dans l’étude ENEIS [1], la moitié de ces EIG est certainement due à des erreurs médicamenteuses.

D'après une estimation incertaine[3] (en supposant qu’il n’y a pas de saisonnalité pour pouvoir généraliser), l'ordre de grandeur du nombre de ces EIG serait de 750.000, dont 145.000 + 155.000 = 300.000 évitables.

Selon Mme Anne-Marie Payet, « les chiffres les plus couramment avancés font état de 140.000 hospitalisations provoquées par des accidents médicamenteux et 13.000 décès avérés. »[4]. Ces décès sont peut-être bien plus nombreux (32.000 ?) [5].

Près de 70% des EIG sont causés par une hospitalisation, actuelle (55%) ou antérieure (15%)[6].

50% des EIG seraient liés à des actes invasifs, 50% aux produits de santé (dont 38.7% de médicaments). [7],[8].

Et près de la moitié des EIG liés au médicament sont évitables : 50% pour les EIG causant des hospitalisations, 42% pour les EIG survenant au cours d'une hospitalisation.

[modifier] Les personnes âgées, plus fragiles, sont plus sujettes à ces EIG [9]

En France toujours, les victimes de ces EIG sont des personnes plus âgées que les autres patients : de 4 ans en médecine, et de 5 ans en chirurgie.

Par ailleurs {la gravité de la situation clinique de ces patients a été jugée plutôt très importante chez 68% des patients. ...

Elle tend à être plus importante pour les patients ayant vécu un EIG pendant leur hospitalisation (77.2%) que chez ceux hospitalisés pour cause d'EIG (57%). ...

De manière générale, la fragilité ou le comportement du patient, ou de son entourage, ont été jugés comme un facteur favorisant la survenue de l'EIG chez 71.5% des patients}.

[modifier] Notes

  1. ab Extraits de DREES n°398, mai 2005 "Événements indésirables graves (EIG) dans les établissements de santé"
  2. Étude prospective sur les admissions des personnes âgées pour iatrogénie médicamenteuse - Action de l'URCAM concernant la iatrogénie médicamenteuse en Poitou-Charentes
  3. Evénements indésirables graves (EIG) dans les établissements de santé
  4. Audition au Sénat de MM. Claude Huriet, président, et Dominique Martin, directeur de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam)
  5. Mortalité, mortalité prématurée, mortalité évitable. Quelques chiffres et ordres de grandeur
  6. Evénements indésirables graves (EIG) dans les établissements de santé
  7. Ce chiffre de 50% est sous-estimé d'après Edith Duffay, présidente d'AAQTE : "{Pour des raisons méthodologiques, cette estimation est sous-évaluée de mon point de vue, l'épidémiologie ayant marqué le pas à l'analyse causale. Les événements indésirables graves liés à l'erreur médicamenteuse représenterait en réalité bien plus de la moitié}".
  8. Evénements indésirables graves (EIG) dans les établissements de santé
  9. Evénements indésirables graves (EIG) dans les établissements de santé

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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