Éric Weil

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Éric Weil est un philosophe français, émigré d’outre-Rhin. Il est né dans le Mecklembourg en 1904 et il est mort à Nice le 1er février 1977.

De la Baltique à la Méditerranée, il a suivi un chemin continu et cependant chaotique, intégrant sans cesse ses réactions aux événements historiques et dynamisant ainsi ses convictions philosophiques. Après avoir lu Mein Kampf, il prit en toute lucidité la décision de quitter l’Allemagne si jamais cette dernière choisissait Hitler pour Führer.

Dès 1933, il se vit proposer, en même temps que le cinéaste Fritz Lang, de collaborer au ministère de la Culture et de la Propagande de Goebbels. Tous deux prirent alors le premier train en partance pour la France.

Dès son arrivée en France, Éric Weil, exilé, vécut une situation matérielle des plus précaires. Il eut toutefois la chance de fréquenter quelques éminents philosophes français comme Raymond Aron, Alexandre Koyré et Alexandre Kojève. C’est en participant au séminaire de Kojève sur Hegel qu’il contribua à renouveler la lecture de Hegel en France. Il publia dans cette intention, en 1950, un résumé de sa thèse Hegel et l’État où il fait litière de l’idée fausse selon laquelle Hegel aurait été l’admirateur de l’État prussien de son époque. En fait, ce qu’Hegel envisageait sous l’appellation d’« État moderne » représente plutôt une critique du trop pâle reflet de la Révolution française qu’était l’État prussien. L’analyse d’Éric Weil montre que si la liberté ne saurait s’accomplir sans État, ce dernier ne remplit sa fonction que s’il garantit l’existence de la liberté à chacun.

Entre-temps, Éric Weil avait obtenu en 1938 la nationalité française. C’est après sa démobilisation et son retour de captivité qu’il fut recruté par l’École des hautes études, entra au CNRS et fonda la revue Critique avec Alexandre Koyré. Il y développa l’idée que l’avenir de l’enseignement de la philosophie consiste à passer du singulier indéfini au pluriel défini : de la philosophie aux philosophies. Il est en quelque sorte l’inventeur d’un pluralisme raisonnable qui seul parvient à dépasser la thèse sceptique selon laquelle la vérité n’existe pas, et la thèse selon laquelle l’ambition de vérité anime néanmoins le discours philosophique. Il a écrit une Philosophie politique.

Weil obtient ensuite un poste à l'Université de Lille, où il enseignera de 1955 à 1968. Un Centre Éric-Weil y est créé après sa mort afin de publier et étudier l'ensemble de ses écrits[1].

Weil écrit « L'homme est libre dans la mesure où il veut la liberté de l'homme dans une communauté libre[réf. nécessaire] ».

[modifier] Notes et références

  1. Site du Centre