Émile Mellinet

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Statue du Général Mellinet à Nantes
Statue du Général Mellinet à Nantes

Émile Henry Mellinet (1er juin 1798 à Nantes - 20 janvier 1894 à Nantes) était un général français. Fils de l’adjudant général baron François-Anne Mellinet et de Rosalie Malassis qui élève seule ses enfants après son divorce et la naissance d’Emile, il est né le 1er juin 1798, à Nantes.

La nomination de baron de son père n’a jamais été enregistrée, mais l’Empire à l’instar de la Royauté nomme baron tous les officiers accédant au grade de colonel.

Sommaire

[modifier] Le soldat

À l'instar de son père, il choisit la carrière des armes.
Sous-lieutenant en 1815, il est blessé lors de l'expédition d'Espagne en 1823.

Le 2 oct. 1813, il est lieutenant dans les gardes nationales d’actives de la Loire inférieure. Il est placé par le général Brouard comme sous-lieutenant breveté au 88e régiment d’infanterie de ligne (RIL), le 25 févr. 1814, avec lequel il assiste aux sièges de Paris où il est blessé le 30 mars. Le 4 sept., il est placé en supplément, à la suite du 80e RIL, devenu le 96e RIL, le 25 avr. 1815. Il assiste au siège de Metz où il reçoit un coup de lance à la cuisse gauche, le 14 juil. 1815.

Licencié, il est placé en situation de non activité, le 6 sept. 1815. Il passe à la Légion départementale de l’Orne, le 11 mars 1816 et admis au traitement de réforme, le 11 déc. 1820.

Rappelé à l’activité au 5e régiment d’infanterie légère, par décision du 22 janv. 1823, il participe au siège de Saint Sébastien où il est atteint d’un coup de feu à la cuisse gauche, le 26 avril 1823 et décoré de l’ordre de Charles III. Il est promu au grade de lieutenant le 6 juin 1823. Il est ensuite affecté au 5e régiment d’infanterie de la Garde royale, le 6 févr. 1828. Il obtient sa licence, breveté capitaine le 11 août 1830, il passe au 4e Léger, le 16 déc.

Deux ans plus tard, il épouse Françoise, Félicitée Sébire dite Fanny. Il est promu chef de bataillon au 35e RIL, le 27 août 1939. Il commande ensuite le 5e bataillon de chasseurs à pied le 30 sept. 1840, il quitte cette unité pour l’Algérie. Il débarque à Mostaganem, le 22 juin 1841. Grâce aux efforts du général Bugeaud qui ajoute de sa main sur son rapport pour les opérations de mai et juin : « Cet officier supérieur, plein d’instruction et d’honneur, serait bien placé à la tête d’un régiment ». Il est encore cité à l’occasion des combats des 30 et 31 août, des 4 et 5 sept. contre les Flittas et les Kabyles des montagnes de l’Ouarsenis, les Beni-Ouragh. En juin 1842, le général d’Arbouville, commandant la division d’Oran, le cite une nouvelle fois. Il est cité également le 13 juil. 1842 pour sa bravoure durant l’expédition du Chélif, lors de la prise de Blida.

Le commandant Mellinet compte alors 28 ans de services, 3 campagnes, 3 blessures, 7 citations et gagne ses épaulettes de lieutenant-colonel au 41e RIL, le 16 oct. 1842. Il est muté au 32e RIL, qu’il rejoint le 13 juin 1844. Participant à toutes les colonnes dont ces unités font partie, il est cité à l’ordre de l’armée le 17 août 1841 pour s’être fait remarquer pendant l’expédition du ravitaillement de Mascara et au combat de Tili-Ouanek.

[modifier] L'officier de Légion

Promu au grade de colonel du 1er régiment de la Légion étrangère, le 15 mars 1846, il prend ce commandement alors que l’Algérie est en pleine insurrection. Le régiment est alors organisé en 3 bataillons. Le 1er bataillon tient garnison à Oran, Mostaganem et Mascara ; 2e bataillon à Oran, Le Sig, Mostaganem, Ténés et Khamis ; le 3e bataillon, à Oran, Sidi bel-Abbès, Mostaganem et Khamis. C’est de ce dernier bataillon que Mellinet en fait un bataillon modèle.

En févr. 1846, le 1er régiment de la Légion termine la construction de la route qui se dirige, par Tenira, sur Sidi bel-Abbès, ce qui permet d’amener à pied d’œuvre le matériel nécessaire à l’installation de ce poste. Cette création, devenue une ville, propriété d’élection de la Légion étrangère, est en partie son œuvre. Le 7 avril 1847, il amène les troupes de cette place ainsi qu’un gros convoi à Daya, où s’organise la colonne Cavaignac pour des opérations dans le Sud Oranais. À la suite de l’affaire de Moghar el-Foukani, le 27 avril et de celle d’Aïn Sefra, le 1er mai, le général Cavaignac le complimente avec les légionnaires et le propose pour la croix d’officier de la Légion d’honneur, qu’il reçoit à Tlemcen, devant les troupes.

Le 1er janv. 1848, le duc d’Aumale, gouverneur de l’Algérie, érige le cercle de Sidi bel-Abbès en subdivision dont le commandement est donné au colonel Mellinet. À ce moment, l’émir Abd el-Kader vient de se remettre entre les mains du prince, ce qui assure la tranquillité de la province d’Oran dont le général Pélissier prend le commandement.

Le 17 déc. suivant, sur le champ de manœuvres d’Oran et en présence du 1er bataillon, le colonel Mellinet reçoit du général Pélissier le nouveau drapeau destiné à son régiment, modèle de 1848. En avr. 1849, Mellinet dirige une colonne pour l’établissement du camp d’El Aricha. Puis, une certaine agitation fomentée dans le sud de la province d’Oran par les prédications de Sidi cheik ben-Talieb, entraîne des opérations conduites par Mellinet. Les colonnes se poursuivent notamment au cours de l’année 1849, d’abord avec le colonel Maissiat et ensuite avec le général Pélissier. Le colonel Mellinet y prend part. En 1850, des actes de brigandage, perpétrés par des tribus marocaines, nécessitent quelques courses des troupes de la subdivision de Tlemcen en févr. et en sept

[modifier] Le général

Par décret du 2 déc. 1850, le colonel Mellinet est admis en 1e section des officiers généraux avec le grade de général de brigade et remplacé par le lieutenant-colonel Lesueur de Givry, du 7e RIL, qui permute avec le colonel Bazaine, du 55e. Il est nommé au commandement de la 2e brigade d’infanterie à Lyon placée sous les ordres du général de Castellane, le 15 févr. 1851 puis il commande la 1re subdivision militaire et la 2e brigade d’infanterie, à Lyon à compter du 23 nov. 1851. Le 31 mai 1854, le commandement de la 1re brigade d’infanterie de la Garde impériale lui est confié. Il fait campagne avec la charge de commandant provisoire la division d’infanterie de la Garde impériale à l’armée d’Orient, le 22 mai 1855.

Il est promu général de division, le 22 juin 1855. Il est blessé à Sébastopol, d’un éclat d’obus à la joue, le 8 sept. 1855. Commandant la division d’infanterie de la Garde impériale, formée des régiments de cette Garde rentrée de Crimée, le 22 déc. 1856, il est nommé inspecteur général du 1er arrondissement d’infanterie, pour 1856. Il a deux chevaux tués sous lui à la Magenta, en 1859, un aux combats de Ponte-Nuovo, Ponte-Vecchio et Buffalora, pendant la campagne d'Italie, il se distingua à la tête des grenadiers de la garde, supportant seul le poids de la bataille pendant plusieurs heures.

Il reste à son poste jusqu’au 2 juin 1863, date à laquelle il est placé dans la section de réserve. Il est alors nommé membre du Conseil de l’ordre de la Légion d’honneur, le 5 juil. 1863 et commandant supérieur des Gardes nationales de la Seine, le 23 oct. 1863. Sénateur, le 15 mars 1865, il démissionne de son commandement des Gardes nationales de la Seine, le 15 sept. 1869. Il reprend du service en 1870 pour défendre l'impératrice Eugénie et permettre sa fuite lors des émeutes de septembre 1870. Il commande alors les dépôts de la Garde impériale de Paris à compter du 17 août 1870. Membre du comité des fortifications de Paris, le 20 août 1870, il est replacé dans la section de réserve, le 8 février 1871. Il prend définitivement sa retraite à Nantes par décret du 1er sept. 1878.

[modifier] Le notable

Il devient l'une des figures les plus populaires de la vie locale: Il remplace le général Magnan comme Grand Maître au Grand-orient de France de 1865 à 1870, et favorise l'épanouissement des Arts et Lettres, joue au Théâtre de Compiègne; passionné de musique, il contribue à l'organisation des musiques régimentaires et compose quelques morceaux qui sont très goûtés des Nantais; bibliophile, il donne au ministère de la Guerre une importante collection d'ouvrages militaires et, à la bibliothèque de Nantes, un fond précieux d'autographes.

[modifier] Décorations

  • Chevalier de la Légion d’honneur, du 27 avr. 1838; officier, le 8 août 1847; commandeur, le 7 janv. 1852; grand officier, le 16 juin 1856; grand-croix, le 17 juin 1859.

Autorisé à accepter et à porter les décorations:

  • Chevalier de l’ordre de Charles III d’Espagne du 23 mai 1824,
  • Commandeur de l’ordre pontifical de Saint Grégoire le Grand, du 6 déc. 1853 ;
  • Commandeur de l’ordre britannique du Bain, 26 avril 1855, avec plaque ;
  • Médaille de la Valeur militaire de Sardaigne, 1859 ;
  • Grand croix de l’ordre militaire de Savoie, 1859 ;
  • Grand croix de l’ordre du Medjidié de Turquie, 1857-1867 ;
  • Grand croix du Lion de Zœringhen, du Grand-duché de Bade, 24 août 1867 ;
  • Grand-croix de Saint Michel de Bavière, le 8 nov. 1867 ;
  • Grand croix de la Couronne de fer d’Autriche, le 8 août 1867 ;
  • Grand croix de Saint Alexandre Newski de Russie, le 7 janv. 1868 ;
  • Grand croix de la Couronne de Chêne des Pays-Bas, du 11 janv. 1868 ;
  • Grand croix du Lion et du Soleil de Perse en avril 1878.
  • Commandeur de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.

Il est titulaire de :

[modifier] In mémoriam

Une statue est érigée sur une place qui porte son nom à Nantes. Elle est inaugurée le 29 Mai 1898. Cette œuvre d’environ 6 m de hauteur, en fonte, est réalisée par Leblanc Barbedienne, représente le général debout, tête nue, dans une pose martiale, et d'un mouvement énergique, l'épée à la main, désigne l'ennemi de son bras droit tendu. Sur son socle en pierre est gravé "Général Mellinet" - "1798 - 1894".

[modifier] Sources

  • CRY - Répertoire des chefs de corps de Légion - Centre de documentation de la Légion étrangère DA : SHAT 7 Yd 1331)
  • TXT d’après Georges Bastard