Discuter:Économie de la Corée du Sud

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Sommaire

[modifier] Bonjour, si quelque chose vous intéresse là dedans, je l'ai enlevé de l'article Corée où il n'avait rien à faire, mais je pense que la page ici est déjà pas mal faite et plus appropriée à Wikipedia.--2514 26 janvier 2007 à 13:12 (CET)

[modifier] Économie politique coréenne

La Corée est un de ces "tigres" de l'Extrême-Orient ou Asie orientale. (en) .

Par la tradition confucéenne, la Corée, malgré ses particularités, rejoint la grande famille extrême-orientale de l'Économie politique asiatique. L'harmonie industrielle est le fondement idéologique de cette économie politique pour une paix sociale dans laquelle peuvent se déployer des opérations à "flux tendu" ou à "stock nul" pour le bénéfice de tous.

Colonie japonaise de 1910 à 1945 comme Taiwan, annexions des guerres sino-japonaises du XIX ème siècle, au moment de l'expansionisme colonial japonais, la Corée fut divisée à Yalta en deux zones de désarmement des troupes japonaises d'occupation de part et d'autre du 38ème parallèle.: le Nord aux Soviétiques et le Sud aux Américains qui soutinrent Syngman Rhee (1875-1965) qui voulut réunifier la Corée sous son égide par le Sud à travers des escarmouches militaires auxquelles la Corée du Nord, sous influence soviétique, répondit par une attaque massive en règle. Ce fut la guerre de Corée de juin 1950 à juillet 1953.

Cette guerre civile, a laissé en héritage la péninsule coréenne divisée en deux : la dictature marxiste du Nord qui s'est transfomé en la première dynastie marxiste héréditaire fondée par le maréchal Kim Il-Sung et un systéme capitaliste au Sud dont le "miracle économique" s'est accompagné, comme souvent, d'un accroissement des inégalités, inégalités dont l'écart tend aujourd'hui à se réduire. La Corée du Sud a créé des monopoles commerciaux, financiers et industriels si puissants qu'ils sont devenus des États dans l'État. Ces monopoles ont été bâtis à partir des grands propriétaires fonciers qui ont refusé les réformes agraires de 1945-1950, le refus des réformes agraires au Sud ainsi que les collectivisations au Nord ont abouti à la guerre civile transformée en confrontation entre l'Est et l'Ouest qui a mené à ces deux dictatures.

Ce "miracle économique" de la Corée est construit sur de graves désordres sociaux et politiques potentiels ou latents où l'union syndicale n'est permise qu'à partir de la démocratisation récente des années 80 et où la main-d'œuvre sous-payée et dépourvue de sécurité sociale est constituée majoritairement par des gens de la campagne, des femmes et du personnel peu qualifié qui ne purent pas s'exiler dans une forte émigration, contrairement au Japon et aux autres pays industriels d'Asie. Ce "miracle économique" coréen est fragile parce que construit sur une base sociale et politique faible et sur un anticommunisme circonstanciel de la guerre froide.

Auparavant, la Corée a été un réseau de commanderies chinoises avant de devenir un royaume tributaire de la Chine et un lieu de transit obligé entre la Chine et le Japon. La Corée fut l'objet des convoitises de la Chine et du Japon et l'enjeu des guerres entre la Chine décadente des dynasties mandchoues et le Japon renaissant de la restauration impériale. La Corée a adopté de la Chine le confucianisme et a rejeté le bouddhisme au profit d'un animisme chamanique sibérien proche de celui du Japon. Ce contexte historique et culturel donne sens aux politiques, stratégies et tactiques technico-commerciales de la Corée du Sud très proches de celles du Japon, mais bâties sur une instabilité sociale et politique importante. La Corée du Nord, elle, est plus proche de la ligne marxiste dure chinoise.

Avec cette guerre chaude périphérique - où l'Allemagne et le Japon ont pris leur essor économique et politique aux avant-postes des démocraties libérales et capitalistes dans l'encerclement du bloc communiste dont la menace perçue par les Occidentaux se déplaçait de l'Europe centrale à l'Extrême-Orient avec la victoire de Mao Zedong en 1949 - dans le contexte d'une guerre froide centrale et générale, la Corée du Sud bénéficia de toutes les largesses étasuniennes et devint le contractant privilégié des commerces, des finances et des industries japonaises avant de passer au rang de partenaire économique dans la tradition asienne des relations du "grand frère" au "petit frère" avec leur réseau de devoirs et d'obligations réciproques à base de sociabilité première de proche en proche sur le terrain.

L'essor économique et politique de la Corée du Sud vint, à son tour, avec la "Guerre du Vietnam" comme partenaire économique du Japon dans les fournitures militaires.

[modifier] Point de vue personnel non neutre

Le Japon est à la Corée ce que les États-Unis furent au Japon: à la fois un modèle et un obstacle dans le désir mimétique de l'Autre où cet Autre est l'ancien Occupant et Maître.

Le désir mimétique est une théorie explicative unitaire des processus écomiques, mentaux et sociaux de René Girard qui fait une relecture critique des œuvres de Freud et de Marx. Aujourd'hui, des chercheurs la font travailler en anthropologie, en économie et dans d'autres champs disciplinaires des sciences sociales. Selon René Girard, le désir mimétique est sans sujet et sans objet, puisqu'il est toujours l'imitation d'un autre désir et que c'est la convergence des désirs qui définit l'objet et qui déclenche les rivalités où les modèles se transforment en obstacles et les obstacles en modèles. La clarté et l'économie de l'interprétation mimétique la font reposer sur une seule proposition: le mimétisme, c'est-à-dire l'interférence immédiate du désir imitateur et du désir imité. Il spagit d'un dispositif qui fait surgir la rivalité du mimétisme et se renforcer le mimétisme sous l'effet de la rivalité avec cette implacable logique dite "circulaire" de la rétroaction (ou alimentation en retour) positive amplificatrice en "runaway" jusqu'à l'éclatement ou l'épuisement. L'imitation servile du Japon pour l'Angleterre et les États-Unis a conduit le Japon et les États-Unis à la rivalité pour le contrôle du Pacifique. Le raid aéronaval sur Pearl Harbor, la reddition de Hong Kong et de Singapour ont marqué l'étape militaire de cette rivalité. De modèle, le Japon devient un obstacle pour la Corée dans la rivalité économique.

Dans la tradition confucéenne de l’entraide mutuelle, cet obstacle n’est pas une barrière infranchissable, mais une rivalité coopérative pour être encore meilleur, pour que l’élève devienne meilleur que le maître, dans une imitation révendiquée et favorisée.

On comprendrait mieux les relations ambivalentes du type maître-disciple entre la Corée et le Japon et celui-ci avec les États-Unis qui ont perdu leur suprématie dans les domaines de l'automobile et de l'électronique au profit du Japon. Ce même phénomène peut être observé entre le Japon et la Corée qui commence à remplacer le Japon, sans l'éliminer, pour l'automobile et l'électronique de bas de gamme, au moment (instant et rapport de forces) où le Japon délaisse ce champ pour l'automobile de luxe et l'électronique de haut de gamme; de la même manière que les industries japonaises de l'électronique ont remplacé IBM qui, de fabricant de machines, est devenu gestionnaire des télécommunications.

Dans cette perspective du désir mimétique, la politique technico-commerciale - depuis 1945, c'est-à-dire depuis la fin de presque un demi-siècle d'occupation coloniale - de la Corée est d'imiter et de surpasser le Japon. La stratégie technico-commerciale consécutive et conséquente à cette politique est d'œuvrer à titre de contractant en important, en assimilant, en transférant et en adaptant les technologies japonaises pour les maîtriser et les perfectionner afin de surpasser le Japon et le remplacer sans l'éliminer. La tactique technico-commerciale de la Corée, dans le cadre de cette stratégie, consiste à s'engouffrer dans les brèches ouvertes par le Japon et à travers les têtes de pont assurées par le Japon pour s'installer et inonder d'abord les "basses terres" des produits modestes de grande consommation avant d'investir le marché des composantes anonymes des grandes marques japonaises d'optique, d'électronique et d'automobile avant d'afficher les étiquettes "made in Korea" qui sont destinées, par la suite, de remplacer celles de "made in Japan", comme ces dernières ont remplacé sucessivement les étiquettes "made in USA" et "made in Western Germany" devenues rapidement représentatives des marchandises obsolètes, plus coûteuses, moins adaptées aux convoitises de la clientèle et de qualité inférieure.

Les années 50-60 ont vu la suprématie passer de l'optique allemande à l'optique japonaise où les années 80 ont vu les appareils photographiques et cinématographiques allemands relégués au rang d'objets d'antiquaires ou de conservateurs de musée. La puissance industrielle des États-Unis, à ce moment, a mis la photographie à portée de toutes les bourses. Le Japon a tout de suite attaqué ce marché en proposant des appareils mieux conçus, plus performants et moins coûteux que les appareils allemands qui furent la référence. Ce retournement au profit du Japon fut le résultat d'une étude soignée et rigou-reuse du marché, dans le cadre d'un plan à long terme et à partir d'ingéniosité, d'invention et d'améliorations des appareils allemands étudiés dans les moindres détails où les dispositifs mécaniques ont été remplacés par des circuits électroniques plus performants, plus fiables et moins coûteux à produire. La Corée, elle, suivait l'offensive de l'optique japonaise en fabriquant et en vendant des composantes et des accessoires sous appellation japonaise des firmes japonaises qui ne faisaient que mettre leur nom, assurées de la bonne réputation des produits japonais et s'assurant du contrôle de la qualité des produits, de leur distribution et de la demande solvable du marché pour conser-ver et améliorer cette bonne réputation.

Le même phénomène semble se reproduire, à une plus grande échelle, avec la construction mécanique lourde des chantiers navals, dans l'électronique, de l'audiovisuel à l'informatique "grand public", du bas de gamme au haut de gamme et dans l'automobile où la Corée prend la place laissée par le Japon pour les véhicules "populaires" du bas de l'échelle de prestige, alors que le Japon occupe le marché des voitures de luxe, de sport et de prestige au détriment, principalement, des industries européennes.

À titre d'exemple illustratif, les Toyota "Land Cruiser" ont déjà remplacé les légendaires "Land Rover" anglais dans les combats en bordure du Sahara Occidental entre l'Algérie et le Maroc à propos du Sahara espagnol devenu indépendant en 1976. Quelques années plus tôt, le nom même de ce modèle de Toyota évoque celui du véhicule anglais qui a été une légende et une référence.

Le succès économique de la Corée n'est pas un miracle, mais le résultat d'une politique de bas salaires, d'insécurité sociale et d'entreprises géantes soutenue par une dictature et une loi martiale qui, en une génération, a fait d'un pays du tiers-monde affamé une puissance industrielle au prix de ressentiments et d'amertumes après des siècles d'oppression et d'exploitation étrangères. La Corée est à un tournant où il lui faut à la fois répondre aux exigences sociales d'équité et soutenir le rythme de croissance économique. Le refus obstiné des réformes agraires et un capitalisme industriel du type européen du siècle dernier ont donné naissance à de nouvelles dynasties industrielles héréditaires à partir des grands propriétaires fonciers dans un pays où 75% des propriétés foncières sont aux mains de 6% de la population. Les grèves et les émeutes sont nombreuses et fréquentes, venant de différents segments de la population et dirigées contre le gouvernement et le patronat.

L'exemple illustratif est "SsangYong" (signifiant "double dragon" en coréen), une affaire familiale classée au 6ème rang des grandes industries coréennes de taille internationale avec un actif de 9 milliards de dollars et fonctionnant sur des voies doubles dans les domaines du commerce et du transport maritime, de l'automobile et de la machinerie lourde, de l'électronique audio visuel et informatique, de la cimenterie, la papeterie et la raffinerie, de l'assurance et de la fiducie, des grands travaux et de l'ingénierie. Le Président Directeur Général de ce groupe est le fils ainé qui a succédé à son père, il y a 14 ans, et fait partie des 30 qui contrôlent la plupart des secteurs de l'économie sud-coréenne et SsangYong est une des rares entreprises géantes sud-coréennes à avoir une réputation enviable de salaires décents et de bonnes relations et conditions de travail.

Des siècles d'injustice sociale, d'oppression politique et d'exploitation économique ont profondément marqué la culture et l'histoire coréennes et la guerre civile (1950-1953) continue à diviser non seulement le pays en deux régimes totalitaires et autoritaires ex-rémistes conflictuels, mais encore les esprits en deux groupes conflictuels: le patronat et le prolétariat. Le grand écart entre les riches et les pauvres n'a pas permis à la Corée de se doter un marché intérieur assez volumineux et la pousse à une fuite en avant de la production pour l'exportation à tout prix. La première vague des années 60-70 s'est rapportée au textile et à la confection des vêtements et des ac-cessoires vestimentaires de faible qualité et à bas prix. La concurrence des pays de salaires encore plus bas a forcé la Corée à délaisser le textile pour l'optique, l'électronique et l'automobile et à aborder les domaines de la haute technologie dans des projets conjoints avec le Japon et les États-Unis qui demeurent toujours la puissance gardienne d'un cessez-le-feu dans une guerre qui n'est pas encore terminée officiellement.

La Corée (Nord et Sud) ne possède pas cette autonomie sociale, politique et économique garante d'un épanouissement large, profond et durable, comparativement au Japon, à Taiwan et aux deux cités-États que sont Hong Kong et Singapour.

Fin du point de vue personnel


[modifier] Aujourd'hui

En 2006, il semble toutefois que la Corée est en train de battre le Japon : non seulement par la vitesse de son développement (la crise de 97 a été surmontée, la Corée est le premier pays au monde pour l'internet haut débit), mais aussi en terme de rayonnement culturel. La mode pop coréenne ou hallyu (que l'on peut traduire par "vague coréenne"), s'étend du cinéma à la mode en passant par les cosmétiques. Elle est révélatrice de la nouvelle place d'un pays qui apparaît aujourd'hui comme symbole d'une nouvelle modernité.

Cette modernité reste toutefois enracinée dans une identité asiatique et parmi les valeurs fondatrices coréennes qui sont le moteur de cette réussite économique et culturelle, la première est le han qui exprime le sentiment des attentes déçues, mais aussi une obstination sans faille. Le "han" reste le trait spécifique majeur du tempérament national coréen, qui partage par ailleurs des valeurs, notamment confucéennes, avec son environnement asiatique.

Références bibliographiques:

Thanh H. Vuong, "Stratégies technico-commerciales asiatiques", dans Études Internationales, Vol. XXII, No.3, pp. 551-575, septembre 1991.

Thanh H. Vuong & Jorge Virchez, "Communauté Économique de l’Asie Pacifique. Essai d’anthropolgie économique et de géographie politique", Presses Inter Universitaires, Cap Rouge, Québec, QC, 2004.

La "pop culture" coréenne déferle sur l'Asie, Le Monde du 03/06/2006, Philippe Pons

[modifier] Observations

Les éléments transférés ici sont intéressants (surtout l'aspect économie politique), mais les références ne me semblent pas évidentes (s'agit-il des références bibliographiques qui sont citées in fine ?). Par ailleurs, on retrouve dans l'article existant sur l'économie de la Corée du Sud (ou dans des pages liées à la page de Corée du Sud) les observations très justes sur le modèle de croissance et la limitation des libertés syndicales, même si la question des inégalités sociales en Corée du Sud, produit de ce modèle de développement, est en l'état quasiment passée sous silence, de même que le rôle essentiel du capital américain. Enfin, les observations sur l'histoire et le régime politique m'inciteraient plutôt à préconiser la création d'une page autonome sur l'économie politique à proprement parler. Sur ces différents points, le mieux serait toutefois d'en discuter directement avec le principal contributeur de l'ancienne page Corée, à laquelle je n'avais participé que marginalement. Cordialement, Corée2005 30 janvier 2007 à 12:26 (CET).