Économie de la Biélorussie

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Sommaire

[modifier] Chiffres [1]

  • Monnaie : rouble biélorusse (taux de change : 2 700 roubles pour 1 € fin octobre 2006)
  • PIB : 22 900 millions de dollars (2004)
  • PIB par habitant (en parité de pouvoir d'achat) : 7 561 dollars (2004)
  • Taux de croissance : 9 % (2005)
  • Part du secteur privé dans le PIB (%) : 25 (2005)
  • Taux de chômage officiel (en % des actifs) : 1,9 (décembre 2004)
  • Salaire moyen mensuel : 261 (décembre 2005)
  • Taux d'inflation : 18,1 % (2004)
  • Exportations (en millions de dollars) : 15 977 (2005)
  • Importations (en millions de dollars) : 16 699 (2005)
  • Investissements étrangers (en millions de dollars) : 210 (1989-2004)
  • Dette extérieure (en millions de dollars) : 745 (décembre 2005)
  • Rang mondial selon l'indicateur de développement humain (IDH) : 67e (2005)
  • Rang mondial selon l'Indice de perception de la corruption : 107e (2005)

[modifier] Analyse[2]


Après une hausse de 4,7 % en 2002, la Biélorussie a enregistré, en 2003, une nouvelle croissance du PIB de 6,8 %, soit une performance supérieure à la prévision initiale de + 6 % / + 6,5 %. Dans ce pays où la structure de l'économie a peu évolué par rapport à l'époque soviétique, l'industrie et l'agriculture constituent des parts relativement importantes du PIB, respectivement 47,7 % et 7,7 %, alors que les services restent, à l'inverse, relativement peu développés (44,6 %). Ces bons résultats, en termes de croissance, doivent cependant être relativisés : les données statistiques publiques biélorusses sont sujettes à discussion en raison de leur caractère optimiste ; de plus, ces performances macroéconomiques sont largement artificielles, l'économie biélorusse restant administrée de façon centralisée et bénéficiant de fournitures énergétiques russes"à prix d'amis", l'économie de la Russie étant celle qui est la plus étroitement liée à la Biélorussie pour des raisons historiques.Les bons résultats globaux sont d'ailleurs tempérés par le maintien d'une inflation élevée (25,4 %), qui demeure un point noir de l'économie biélorusse, bien qu'en diminution (34,8 % en 2002). La persistance d'une inflation élevée est en grande partie due à l'octroi par les autorités de hausses de salaires supérieures aux gains de productivité. De plus, la situation des finances publiques est également fragile (alors que le déficit était encore de 0,8 % à l'issue des 11 premiers mois, sa prévision finale a été portée à 2,3 % pour l'ensemble de l'année 2003), dû au fait de la détérioration des rentrées fiscales, alors que l'État a conservé d'importants engagements sociaux. Enfin, le secteur bancaire n'est pas en mesure de jouer efficacement son rôle d'intermédiation en raison de sa petite taille (l'actif net représente moins de 28 % du PIB), de la concentration à 60 % des dépôts des ménages au profit de la Belarusbank et de l'obligation faite par l'État aux banques commerciales de financer les entreprises déficitaires. La lenteur des réformes a permis de conserver des structures de production quasi inchangées depuis la période soviétique. Ainsi, la part du secteur privé dans l'économie demeure très faible (15 % du PIB environ) et tend même à se réduire (environ 20 % au milieu des années 90). Ces éléments, ajoutés à la persistance d'une réglementation décourageant l'activité économique, expliquent le caractère non compétitif de l'économie biélorusse et la situation financière déficitaire de plus de 40 % des entreprises.

[modifier] Relations économiques avec la Russie

Avec la Biélorussie, la Russie s'est engagée dans un processus d'union de type confédéral qui dépasserait les objectifs d'une simple union douanière et monétaire. La dépendance de Minsk en énergie et en termes de débouchés permet à Moscou de préserver son influence dans cette république slave. Fin 2006, la Biélorussie a ardemment négocié le prix de son gaz, qu'elle payait jusqu'à cette date 47 USD pour 1 000 m³ (contre plus de 250 dollars alors sur le marché européen). Menaçant de couper les robinets à moins d'obtenir le prix demandé, la Russie a obtenu un accord final in extremis le 31 décembre 2006 à un prix de 100 USD pour 1 000 m³. De plus, elle a obtenu une compensation en 50 % de titres dans la société gazière biélorusse Beltransgaz (dont le montant de 5 milliards de USD est estimé surévalué par les experts russes). Outrée par cette augmentation, la Biélorussie a appliqué une taxe sur le transit du petrole russe vers les pays plus à l'Ouest. Cette confrontation des deux alliés traditionnels survient malgré le soutien que la Russie apporte traditionnellement au président Loukachenko. Les autorités russes rejettent tout leitmotiv politique de la crise, stipulant n'être régi que par des motivations économiques.

[modifier] Références

  1. Source : Fiche-pays de la Documentation française
  2. Source : Poste d'expansion économique - DREE, Ambassade de France à Moscou. Paul Hunsinger/Patrick Le Gauthier