Zone économique exclusive

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La zone économique exclusive (ZEE) est un espace maritime sur lequel l’État côtier exerce des droits souverains en matière économique.

Sommaire

[modifier] Définition

La notion de ZEE trouve son fondement juridique dans la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (ou Convention dite de Montego Bay, signée le 10 décembre 1982).

La zone économique exclusive ne s'étend pas au-delà de 200 milles marins (370,4 km) des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale. (Article 57).

« Dans la zone économique exclusive, l'État côtier a :

  • des droits souverains aux fins d'exploration et d'exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles, biologiques ou non biologiques, des eaux surjacentes aux fonds marins, des fonds marins et de leur sous-sol, ainsi qu'en ce qui concerne d'autres activités tendant à l'exploration et à l'exploitation de la zone à des fins économiques, telles que la production d'énergie à partir de l'eau, des courants et des vents ;
  • juridiction en ce qui concerne la mise en place et l'utilisation d'îles artificielles, d'installations et d'ouvrages, la recherche scientifique marine, la protection et la préservation du milieu marin. »

Juridiquement, lorsqu'elle existe la ZEE se superpose au plateau continental ; mais alors que les droits relatifs au plateau continental sont indépendants de toute revendication, ceux liés à la ZEE n'existent que si l'État côtier a explicitement créé celle-ci, dans le respect du droit de la mer et des droits des autres États côtiers.

[modifier] Extension de la ZEE

Les zones maritimes du droit international de la mer
Les zones maritimes du droit international de la mer
ZEE de la France.
ZEE de la France.
ZEE du Royaume-Uni.
ZEE du Royaume-Uni.
ZEE de l'Australie.
ZEE de l'Australie.
ZEE de la Norvège.
ZEE de la Norvège.

Chaque État côtier peut décider de créer ou non une ZEE ; il peut alors en fixer arbitrairement la largeur, mais la ZEE ne peut toutefois s'étendre au-delà de 200 milles comptés à partir de la ligne de base. La plupart des États ont opté pour une limite extérieure fixée à 200 milles.

Lorsque les lignes de base de deux États sont distantes de moins de 400 milles, la limite séparant leurs ZEE doit être fixée d'un commun accord (voir délimitation maritime) ou par décision d'un tribunal international compétent (Cour internationale de justice ou Tribunal international du droit de la mer, par exemple).

En Méditerranée, très peu d'États ont créé une ZEE ; si tous le faisaient, tout point de la Méditerranée serait dans une zone sous juridiction d'un État. Certains Etats ont toutefois créé des zones où ils exercent une partie des droits (droits de pêche, par exemple) ou des devoirs (protection de l'environnement, notamment) attachés aux ZEE ; c'est notamment le cas de la France, qui a créé en 2004 en Méditerranée une zone de protection écologique.

Afin de protéger ses ressources halieutiques, notamment en légines, la France a constitué autour des îles australes (TAAF) une ZEE activement prospectée par les braconniers à la palangre[1],[2]

Icône de détail Article détaillé : Droit de la mer.

[modifier] ZEE par pays

Pays ZEE
États-Unis 11.351.000 km²
France 11.035.000 km²
Australie 8.148.250 km²
Russie 7.566.673 km²
Canada 5.599.077 km²
Japon 4.479.358 km²
Nouvelle-Zélande 4.083.744 km²
Royaume-Uni 3.973.760 km²
Brésil 3.660.955 km²
Chili 2.017.717 km²
Portugal 1.727.408 km²
Inde 1.641.514 km²
Argentine 1.159.063 km²
Madagascar 1.225.259 km²
Chine 877.019 km²

(NB : dans le cas où les délimitations n'auraient pas encore fait l'objet d'accords entre les Etats concernés, les surfaces indiquées sont des estimations, basées généralement sur l'équidistance ; ces estimations peuvent comprendre la surface des eaux intérieures et des eaux archipélagiques, et celle de la mer territoriale ; elles ne comprennent pas les éventuelles extension du plateau continental au-delà de la limite des ZEE)

[modifier] Notes et références

  1. Pirate de légines par Jacques Nougier éditions de L'Harmattan 201 p. (2003) (ISBN 2-7475-4459-1)
  2. Pêche et piraterie dans les quarantièmes rugissants par Marcel Barbarin éd. Ouest-France 349 p. (2002) (ISBN 2-7373-2967-1)

[modifier] Liens externes