Vincent (film)
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Vincent | |
Réalisation | Tim Burton |
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Scénario | Tim Burton |
Musique | Ken Hilton |
Photographie | Victor Abdalov |
Producteur(s) | Rick Heinrichs |
Production | Walt Disney Productions |
Distribution | Touchstone Pictures |
Budget | 60 000 $ |
Format | Noir et blanc |
Durée | 5 minutes 52 |
Sortie | 1er octobre 1982 |
Langue originale | Anglais |
Pays d'origine | États-Unis |
Fiche IMDb |
Vincent est le premier court-métrage produit d'animation réalisé par Tim Burton en 1982.
Sommaire |
[modifier] Synopsis
Vincent Malloy[1] est un petit garçon de 7 ans, qui n'a qu'un seul rêve : être Vincent Price, acteur à la voix ténébreuse coutumier des films d'épouvante. C'est ainsi que sous son apparence d'enfant bien élevé, c'est un grand amateur de la littérature d'Edgar Allan Poe et rêve de transformer son chien en zombi, faire de sa tante une poupée de cire et délivrer son épouse, enterrée vivante.
[modifier] Commentaire
Dès son premier court-métrage de moins de six minutes, la passion de Tim Burton pour Edgar Allan Poe et les trucages réalisés artisanalement vont apparaître, conditionnant une bonne partie de son œuvre future. Dans ce court-métrage, largement autobiographique, le cinéaste semble réaliser un volontaire retour aux sources. D’abord, Vincent est un petit film muet, et en noir et blanc, comme les premières bandes de cinéma, une sorte de nouvelle cinématographique. En outre, l’histoire est narrée et non vécue par un personnage, comme souvent dans les nouvelles de Poe. Puis, son sujet traite de sa propre enfance, partagée entre les films avec Vincent Price et les lectures incessantes de l’œuvre d’Edgar Poe. Le fait que Price ait accepté d’être le narrateur renforce un peu plus le lien entre l’écrivain et le cinéaste. Il fait office de soudure car il a joué, sous la direction de Roger Corman, dans sept films basés sur les nouvelles de Poe. Deux des plus célèbres créations de Poe sont présentes: La Chute de la maison Usher est évoquée sans être nommée, et Le Corbeau est cité à deux reprises. Ce dernier semble d’ailleurs être la source d’influence majeure de Vincent car d’une part, le film est en vers, d’autre part il s’achève sur la dernière phrase du Corbeau. Tout comme Le Corbeau, réalisé par Roger Corman.
Il faut également évoquer l'influence du cinéma expressionniste allemand. Tim Burton réalise un court-métrage en noir et blanc, et donc a la possibilité de travailler le contraste entre l’ombre et la lumière. Ainsi, nous pouvons voir Vincent, dans sa chambre, éclairé par le haut. Cela a pour effet de resserrer notre regard sur ce que le cinéaste veut que nous regardions. Avec son architecture brisée, ses lumières rasantes uniquement centrées sur Vincent, ses contrastes entre ombre et lumière, le premier travail artistique de Burton porte incontestablement la marque de ses influences littéraires et cinématographiques, mais trahit également de l'impact du cinéma expressionniste. Le cinéaste le dit lui-même : « Ce qui lui confère cette tonalité expressionniste, c'est qu'il a été tourné en noir et blanc, dans un esprit gothique/Vincent Price » [2].
C'est avec Vincent que Tim Burton commence à utiliser ces thèmes de prédilections. L'esthétique particulière des films de Tim Burton est également présente et seront reprise dans les créatures et les ombres de Pee-Wee Big Adventure ou de Beetlejuice. Un aperçu du visage de Victoria dans Les noces funèbres (2005) est également présent, ainsi que le porte caduque que l'on retrouve dans Beetlejuice à plusieurs reprises : dans le couloir et lors de la transformation de la cheminée pour le mariage de Winona Ryder et de Michael Keaton.
Le personnage de Vincent ressemble étrangement à Tim Burton.
[modifier] Anecdotes
- Le film reçoit des prix au festival de Chicago et à celui d'Annecy (Prix de La Critique du Festival international du film d'animation d'Annecy).
- Vincent est sorti en complément de programme de L'Étrange Noël de Monsieur Jack,
- Vincent Price prête sa voix comme narrateur dans la version originale. En version française, c'est Jean Piat qui est le narrateur.
- On retrouve beaucoup d'éléments qui seront parfois récurrents dans l'œuvre de Tim Burton, surtout au niveau de l'esthétique.
- Tim Burton a utilisé la technique de l'animation image par image avec des marionnettes. Il réutilisera cette technique pour son film Les Noces funèbres (Mike Johnson, Tim Burton) et L'Étrange Noël de Monsieur Jack (Henry Selick)
- Il a été rediffusé au festival d'Annecy 2006 alors que Tim Burton recevait un prix spécial pour toute sa carrière.
[modifier] Notes et références
[modifier] Liens externes
- (fr) Page sur le film
- (en) Page sur le film