Veuve noire
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Veuve noire |
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Latrodectus mactans | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Arthropoda | ||||||||
Classe | Arachnida | ||||||||
Ordre | Araneae | ||||||||
Famille | Theridiidae | ||||||||
Genre | Latrodectus | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Latrodectus mactans (Fabricius, 1775) |
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Le nom Veuve noire désigne plusieurs araignées du genre Latrodectus. Ce sont des espèces qui peuvent se révéler très venimeuses. L’espèce la plus dangereuse est Latrodectus mactans ; on la trouve sur tout le continent américain, dans des régions chaudes, tempérées ou froides, sèches ou humides, en ville ou à la campagne, et entre 0 et 3 500 mètres d’altitude. Bien que non agressive, la sous-espèce Lactrodectus mactans mexicanus appelée capulina ou encore chintatlahua au Mexique (chintatlahua dérive du mot náhuatl tzintlatlauhqui), est l’araignée la plus dangereuse du monde, à cause de la toxicité de son venin. Elle est très fréquente dans les villes de Guadalajara et d’Aguascalientes. La sous-espèce européenne Latrodectus mactans tredecimguttatus (Rossi) est présente sur le pourtour méditerranéen, en Corse, en Arabie et jusqu’au Caucase. En France, cette sous-espèce est appelée Malmignatte [1] et se rencontre surtout dans le sud du pays, mais remonte aussi le long du littoral atlantique jusqu’en Vendée et dans le Morbihan[réf. nécessaire]. Avec Steatoda nobilis , c'est la seule espèce d’araignée présente en France et dangereuse pour l'homme[réf. nécessaire].
Latrodectus mactans est une espèce de petite taille (longueur du corps : 15 mm) que l’on peut aisément reconnaître grâce à un dessin en forme de sablier rouge vif, parfaitement symétrique, situé sur l’abdomen globuleux d’un noir brillant des femelles. Chez la sous-espèce tredecimguttatus, ce dessin est remplacé par un nombre variable de taches rouge vif. Le dimorphisme sexuel est assez marqué : les mâles sont petits (longueur : 7 à 9 mm), et moins colorés. On attribue son nom au fait que la femelle mange le mâle après l’accouplement. Mais ceci n’est pas systématique chez cette espèce.
[modifier] Latrodectisme
L'envenimation par morsure d'araignée s'appelle aranéisme, et la morsure spécifique à l'une du genre Latrodectus, s'appelle latrodectisme.
L'alpha-latrotoxine contenue dans le venin de ces espèces, quinze fois plus toxique que celui du serpent à sonnettes[2], détruit les vésicules synaptiques, et confère à ce venin une action neurotoxique plus dangereuse que celle du venin d'un cobra.[réf. nécessaire] Heureusement, la quantité injectée en cas de morsure est bien plus faible.
Les principaux symptômes sont des troubles neurovégétatifs (variations de la température, transpiration et sueurs froides, et de la pression artérielle), des céphalées, des spasmes musculaires (contraction des muscles thoraciques, abdominaux et faciaux), des troubles psychiques (état d’anxiété intense, crainte de mourir, et hallucinations), des nausées, un érythème et un œdème local.
Les cas mortels sont très rares ; les personnes les plus sensibles sont les enfants en bas âge, les personnes âgées, ou ayant des problèmes cardiaques. On ne comptabilise en moyenne qu'un décès pour 200 cas de morsures.[réf. nécessaire]
Comme exemple, en 2003, seulement aux États-Unis, 2 720 morsures de veuve noire ont été répertoriées par l'American Association of Poison Control Centers[3]. 635 enfants et adolescents en étaient victimes, le reste étant des adultes. 860 ont été facilement traitées, avec des soins médicaux appropriés ; 380 ont présenté des problèmes de santé modérés, et 13 des problèmes graves. Il n'y a eu aucun décès. Cependant, ce rapport n'indique pas quelles espèces de veuves noires sont à l'origine de ces morsures (il y a cinq espèces de veuve noire présentes aux États-Unis, ayant chacune un venin de toxicité variable). Les décès consécutifs à une morsure de veuve noire sont plutôt rares de nos jours, les traitements médicaux s'étant améliorés au fil du temps. Il faut cependant avoir accès à ces soins, ce qui n'est pas le cas dans toutes les parties du monde.
Le traitement est basé sur l'injection de gluconate de calcium IV, qui supprime les contractions et les douleurs musculaires, puis d'un sérum anti-latrodecte spécifique: fraction Fab de Latrodectus. En l'absence de ce sérum, on pratique une injection d'un relaxant musculaire, comme le dantrolène. Ce traitement est très efficace s'il est administré dans les vingt-quatre heures suivant la piqûre.
[modifier] Recherche et développement
En 2007, une équipe de biologistes de l’université de Californie (États-Unis) a finalement identifié les deux gènes majeurs de la synthèse de la soie chez la veuve noire.
Ayant des propriétés convoitées (élasticité, résistance et légèreté), cette soie trouve des applications dans les armures de guerre (gilets pare-balle) ou les matériaux chirurgicaux. La production industrielle peut se faire par l’ajout de ces gènes à celui d’une bactérie (Escherichia coli) qui se met alors à synthétiser la protéine recherchée. L’université a déjà déposé une demande de brevet à cette application industrielle.
[modifier] Galerie photos
[modifier] Répartition mondiale du genre Latrodectus
Il y a environ 31 espèces reconnues du genre Latrodectus réparties dans les régions chaudes du globe.
[modifier] Amérique du Nord
Les espèces suivantes sont indigènes d'Amérique du Nord, sauf pour L. geometricus.
• Latrodectus bishopi (la veuve rouge), Floride, États-Unis.
• Latrodectus hesperus (la veuve noire de l'ouest), l'ouest du Canada, États-Unis et Mexique. Aussi signalé en Israël (introduite).
• Latrodectus mactans (la veuve noire), régions chaudes des États-Unis.
• Latrodectus variolus, quelques régions de l'extrémité du sud-est du Canada (Ontario), jusqu'au nord de la Floride.
• Latrodectus geometricus, sud des États-Unis.
[modifier] Veuves noires d'Amérique Centrale et du Sud
Les espèces suivantes sont indigènes d'Amérique Centrale et du Sud.
• Latrodectus antheratus, Paraguay, Argentine
• Latrodectus apicalis, Iles des Galapagos
• Latrodectus corallinus, Argentine
• Latrodectus curacaviensis, Petites Antilles, Amérique du Sud
• Latrodectus diaguita, Argentine
• Latrodectus mirabilis, Argentine
• Latrodectus quartus, Argentine
• Latrodectus variegatus, Chili, Argentine
[modifier] Veuves noires d'Europe, Afrique du Nord, Moyen-orient et de l'ouest de l'Asie
Les espèces suivantes sont indigènes des régions méditerranéennes jusqu'à l'ouest de l'Asie
• Latrodectus dahli, du Moyen-Orient à l'Asie centrale.
• Latrodectus hystrix, Yémen, Socotra.
• Latrodectus lilianae, péninsule Ibérique.
• Latrodectus pallidus, la veuve blanche ou veuve blanche des steppes, Afrique du Nord, Moyen-Orient, Russie, Iran, Cap Vert.
• Latrodectus revivensis, Israël.
• Latrodectus tredecimguttatus, la veuve noire méditerranéenne (ou veuve noire d'Europe), régions méditerranéennes, Asie centrale, Kazakhstan. Aussi signalée en Chine. Plusieurs spécimens signalés sont de l'espèce Latrodectus lugubris.
[modifier] Veuves noires du sub-Sahara Africain et de l'Île de Madagascar
• Latrodectus cinctus, Afrique du Sud ainsi qu'au Cap Vert et au Koweit.
• Latrodectus indistinctus, Afrique du Sud et Namibie
• Latrodectus karooensis, Afrique du Sud
• Latrodectus menavodi, Madagascar.
• Latrodectus obscurior, Cap Vert, Madagascar
• Latrodectus renivulvatus, Afrique. Ainsi qu'en Arabie saoudite et au Yémen.
• Latrodectus rhodesiensis, Zimbabwe.
[modifier] Veuves noires du sud de l'est et du sud-est Asiatique
• Latrodectus elegans, Chine, Myanmar (Birmanie), Japon
• Latrodectus erythromelas, Sri Lanka
[modifier] Veuves noires d'Australie et d'Océanie
• Latrodectus atritus, Nouvelle-Zélande
• Latrodectus hasselti, Australie. Aussi signalé au sud-est de l'Asie et en Nouvelle-Zélande, introduite dans plusieurs régions.
• Latrodectus katipo, Nouvelle-Zélande
[modifier] Veuve noire cosmopolite
• Latrodectus geometricus, la veuve brune, Afrique, États-Unis, Amérique du Sud, Australie. Répartie un peu partout sur le globe, l'origine de cette veuve est difficile à trouver car elle se retrouve dans plusieurs régions chaudes cosmopolitaines.
[modifier] Références
- ↑ (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de Malmignatte du CNRTL.
- ↑ Cours Compléments de biologie animale (BIO1231) de l'Université catholique de Louvain, image 151 des arthropodes (voir le texte)
- ↑ CPCS: Call Us!... Newsletter (Fall 2006)
Ref : http://www.aapcc.org/
• Discovery Books; 2000; Insects and Spiders; St. Remy Media Inc.; New York; 35
• Freeman, Scott; 2003; Biological Science; Prentice-Hall
• Hillyard, Paul; 1994; the Book of Spiders; Random House, Inc.; New York; 47-50
• Hillyard, Paul; 1994b; The Book of the Spider; Avon Books; New York; 22-25
• Martin, Louise; 1988; Black Widow Spiders; Rourke Enterprises, Inc.; 18-20
• Preston-Malfham, Ken; 1998; Spiders; Chartwell Books; Edison; New Jersey; 40.
• "Arthropod," Microsoft® Encarta® Online Encyclopedia 2004
• Abalos, J.W. (1962). The Egg-sac in the Identification of Species of Latrodectus (Black-Widow Spiders). Psyche 69:268-270.
• Levi, H.W. & McCrone, J.D. (1964). North American Widow Spiders of the Latrodectus curacaviensis Group (Araneae, Theridiidae. Psyche 71:12-27).