Vénus d'Arles

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La Vénus d'Arles (Musée du Louvre)
La Vénus d'Arles (Musée du Louvre)

La Vénus d'Arles est une sculpture représentant la déesse Aphrodite[1] qui pourrait disputer sa renommée à la Vénus de Milo[2] bien qu'elle soufre d'une restauration qui fait polémique[3]. Elle n'a pourtant rien à lui envier du point de vue plastique et elle reste l'une des traces majeures de la sculpture de la seconde période classique de l'antiquité grecque, bien qu'elle ne soit vraisemblablement qu'une copie romaine. Selon certains spécialistes elle aurait fait naître le mythe de l'Arlésienne[4].

Sommaire

[modifier] Une plastique grecque

Il est généralement admis que la Vénus d'Arles est une statue romaine[5] datant de la fin du Ier siècle av. J.-C. (règne de l'empereur Auguste). Elle est en marbre, d'une hauteur de 1m 94. Connue par d’autres répliques, elle reproduirait l’Aphrodite de Thespies, œuvre disparue d’un des plus grands sculpteurs grecs classiques, Praxitèle[6], réalisée vers 360 avant J.C., dont le modèle était sa maîtresse, la courtisane Phryné[7]. En dehors de ses qualités plastiques propres, c'est aussi ce qui lui donne de l'importance puisque Praxitèle n'a pas laissé beaucoup de traces de son oeuvre ; elle permet de se faire une idée de l’alphabet du maître grec : une ligne souple, presque indolente, un visage songeur[8]. Mais surtout, avec son buste nu, cette statue manifesterait ainsi un premier mouvement révolutionnaire vers la nudité intégrale dont on prête l'invention à Praxitèle, avec sa non moins célèbre Aphrodite de Cnide alors, qu'à l'époque classique primitive, les Déesse étaient vêtues de longues tuniques couvrantes (chitôn ou péplos). Certes, la Vénus de Cnide est le parangon d'un nouveau type morphologique aux hanches généreuses et aux petits seins et le style de la Vénus d'Arles peut sembler plus classique dans sa façon de privilégier la vision de face et par les effets de surface entre les plages lisses du buste et le drapé, aux nombreux plis cassés, qui accrochent la lumière, mais le style de Praxitèle serait également décelable dans la ressemblance de la tête de la Vénus avec celle de l'Aphrodite de Cnide, justement[9]. C'est-à-dire, un standard de beauté neutre, presque asexué, doux, serein et rêveur, à vocation universelle mais plus humanisé qu'à la période précédente, représenté de trois-quarts et porté à la perfection avec la Vénus d'Arles[10],[11]. Cependant, par goût du drapé, on peut mieux apprécier une Vénus d'Arles qui émerge lentement et souplement de sa gangue de plis. Tandis que pour d'autres, le drapé semble de peu d'intérêt comparé à la tendresse manifestée dans le buste de la Vénus d'Arles[12] qui, légèrement infléchi, se développe suivant des lignes d'une pureté exquise[13]. Lors de sa découverte, la Vénus était d'une couleur légèrement brun-doré, avec quelques traces témoignant d'un apprêt polychrome[14] (sans doute une peinture à l’encaustique, appliquée chaude[15]), qui devait donner aux chairs de la Vénus d’Arles la couleur de la peau et un aspect diaphane qui ont disparu. Aujourd'hui, l'absence de cette protection et les conséquences sur la conservation de la Vénus, peuvent d'ailleurs prêter à polémiques[16]. Au final, Adolf Furtwängler[17] qui au XIX° s a tenté de reconstituer la carrière de Praxitèle, classe la Vénus comme une oeuvre de jeunesse[18], tandis qu'au regard de sa plastique, on notera que Charles Lenthéric classait la Vénus dans l'art grec de la façon suivante :

« Quand on la dégage de ses appendices modernes, elle représente un des types les plus séduisants de la beauté grecque; il est difficile toutefois de la rapporter à la grande époque de l'art; elle a trop de grâce et pas assez de noblesse, et paraît devoir être classée dans le groupe charmant des statues antiques, élégantes, délicates et un peu voluptueuses, qui ont immédiatement précédé l'époque de la décadence »[19]

[modifier] Un nom, objet de passions

Sa dénomination, « Vénus d’Arles », provient d'abord de ce qu'elle a été découverte en 1651 lors de la fouille des vestiges romains du Théâtre d'Arles[20] et de l'immense ferveur populaire qu’elle a suscitée sur place et dans la communauté archéologique mondiale. L'émotion de la population et des élites fut initialement alimentée par le feuilleton de la découverte qui s'éternisa[21] et par la rareté de cette étrange statue. Les Consuls de la ville d'Arles s'empressèrent de l'acquérir immédiatement [22] avant de la mettre à disposition du public, les fouilles terminées et la restauration de la Vénus effectuée. Elle fut finalement exposée pendant 30 ans dans cette ville (Hôtel de ville). Particulièrement pendant toute cette période (et même bien au-delà[23]), compte tenu que sa demie nudité surprenait et du fait de l’absence de ses bras, elle fit l'objet d'une retentissante polémique savante qui amplifia le mystère et la légende naissante de la Vénus. S’agissait-il d'une Artémis (Diane chez les Romains), comme il fut conclu en premier lieu, ou d'une Aphrodite (Vénus chez les Romains), Déesse de l'amour, comme on en a convenu finalement, en constatant (notamment) que le lieu de découverte, identifié initialement comme un temple, était, en fait, incontestablement un théâtre antique, donc, sans doute dédié à Vénus, comme de coutume[24]. La science contemporaine confirmera cette analyse due notamment aux travaux d'érudits comme Claude Terrin[25].

[modifier] Sa restauration pour Versailles

Conformément à la pratique de l’époque, le sculpteur François Girardon retouchera par la suite la statue à la demande de Louis XIV qui s’était fait offrir la Vénus, en 1683[26], pour orner la Galerie des glaces à Versailles où elle pris effectivement place le 18 avril 1685[27]. Girardon restaurera la tête, ajoutera les bras, la pomme et le miroir (en référence à la victoire remportée par Aphrodite lors du Jugement de Pâris) et reprendra le modelé du buste ainsi que le tracé des plis. L'authenticité de cette interprétation est cependant sujette à caution, d'autant que d'autres hypothèses peuvent être avancées sur l'état initial de la Vénus, comme d'imaginer que le bras droit rejoignait plutôt la chevelure qu'elle inspectait dans son miroir[28]. Quant au principe de cette restauration, il contredit la ligne de conduite qui s'imposera à partir du XIXe siècle, jusqu'à ce jour, c'est-à-dire une conservation en l'état restaurée pour une consolidation surtout matérielle, une méthode qui sera appliquée par exemple à la Vénus de Milo deux siècles plus tard. Comparé à sa notoriété passée, telles sont sans doute les raisons de la relative disgrâce de la Vénus d'Arles, en cette époque contemporaine en pleine recherche d'authenticité[29],[30]. Aussi, même si l'interprétation de Girardon peut être considérée en soi comme un fait artistique de qualité, elle est parfois violemment critiquée[31]. C'est en tout cas un cas typique du style de restauration des Antiques qui était faite à cette époque (inimaginable aujourd'hui) et qui choque les puristes contemporains. Dans le cas de la Vénus d'Arles on doit préciser que Girardon fut conduit par une double nécessité : bien marquer l'identité vénusienne de la statue alors que jusque là on la prenait pour une Diane[32] ; apprêter un futur ornement de la prestigieuse Galerie des glaces qui ne pouvait donc qu'être en parfait état. Ainsi restaurée, la Vénus ornera Versailles jusqu’en 1897, date à laquelle elle fut réquisitionnée pour les musées nationaux[33]. Elle est depuis (en principe) visible de façon permanente au Louvre (mais le miroir a disparu) où elle fut même, en 2007, au centre d'une exposition consacrée à Praxitèle[34]. Aujourd’hui, on trouve aussi des copies de cette restauration, grandeur nature, par exemple, à Angers (jardin du mail), à Montpellier (jardin de Zeus, quartier Antigone) et à Arles (escalier d’honneur de l’Hôtel de Ville), et c'est généralement sous cet aspect qu'elle est représentée dans l'iconographie moderne. Deux moulages en plâtre de la Vénus d'Arles sont encore visibles aux écuries de Versailles, ce qui méritait d'être rappelé [35].

[modifier] Trace de son état initial

Une copie dans son état initial - sans bras - se trouve aussi à l'intérieur du Musée de l'Arles et de la Provence antiques[36]. Celle-ci était, jusqu'à sa restauration en 1995, attribuée à un grand sculpteur local Jean Péru qui avait effectivement réalisé la première copie de l'original, avant qu'il ne parte pour Versailles. Cette copie initiale fut endommagée à la révolution, réparée, puis a disparu. On cru l'avoir retrouvée, mais on sait maintenant que la copie actuellement exposée, dénichée par hasard par le célèbre Architecte en chef Jean Formigé dans les greniers de l'école municipale de dessin d'Arles en 1911 - ce qui avait fait grand bruit à l'époque - n'est sans doute qu'un tirage de deuxième série plus tardif. Il reste, qu'à ce jour, c'est le plus ancien plâtre de la Vénus d'Arles et, surtout, l'exemple le plus proche de ce qu'a été la statue avant Girardon puisqu'on y observe au moins un élément connu et incontestable : la présence du tenon sur la hanche droite, inexistant sur le marbre du Louvre. Cependant, les différences entre la copie et l'original ne manquèrent pas de surprendre les experts qui pensèrent un moment que Girardon avait délibérément trahi gravement le modelé original, avant d'être éclairés et rassurés par les résultats d'un scanner effectué en 1997 qui révélèrent que c'était la copie qui était en quelque sorte déviante[37].

[modifier] Une légende mythique

Cette Vénus est la patronne des Arlésiennes pour lesquelles elle fut un idéal de beauté[38],[39]. La dévotion passionnelle pour sa pureté (qui frisait la « névrose fétichiste »[40], les mystères qui l'entourèrent (suspense des fouilles et changements de dénomination), la nostalgie consécutive à son départ pour Versailles, sa transformation, ainsi que son absence et ses réapparitions évanescentes (à travers celles de ses copies)[41], sont à la source du fameux mythe récurrent de l'Arlésienne qui traduit le poids d'une présence en quelque sorte invisible et presque imaginaire, bien avant que Prosper Mérimée ne s'en inspire (très partiellement) pour sa maléfique Vénus d'Ille (nouvelle en 1837)[42], et qu'Alphonse Daudet ne s'en empare (L'Arlésienne des Lettres de mon moulin en 1869).

Comme le dit Estelle Mathé-Rouquette [43] :

« Cette statue a laissé aux hommes de la ville une absence, dont ils ont fait un mythe, et l'assurance d'une perpétuelle renaissance par le sang, qui, de ses veines imaginées, a coulé dans celles des Arlésiennes. »

Un vieux poème provençal de Théodore Aubanel (XIXe siècle) personnifie la Vénus et traduit la dévotion qu'elle a suscitée[44] :

O douço Venus d'Arle ! O fado de jouvènço !
Ta bèuta que clarejo en touto la Prouvènço,
Fai bello nòsti fiho e nosti drole san !
Souto aquelo car bruno, o Venus ! i'a toun sang,
Sèmpre viéu, sèmpre caud. E nosti chato alerto,
Vaqui perqué s'envan la peitrino duberto !
E nosti gai jouvènt, vaqui perqué soun fort
I lucho de l'amour, di brau e de la mort !...
E vaqui perqué t'ame, — e ta bèuta m'engano,
E perqué iéu crestian, te cante, o grand pagano !... [45] »

Amant fervent et passionné de sa beauté plastique, Aubanel fera souvent référence à la Vénus d'Arles[46].

Alexandre Dumas ne sera pas en reste pour évoquer la belle Arlésienne :

« Une belle jeune fille aux cheveux noirs comme le jais, aux yeux veloutés comme ceux de la gazelle, tenait debout, adossée à une cloison, et froissait entre ses doigts effilés et d'un dessin antique une bruyère innocente dont elle arrachait les fleurs, et dont les débris jonchaient déjà le sol ; en outre, ses bras nus jusqu'au coude, ses bras brunis, mais qui semblaient modelés sur ceux de la Vénus d'Arles, frémissaient d'une sorte d'impatience fébrile…[47] »

Curieusement, le mythe a prospéré alors que le souvenir de la matrice vénusienne s'est estompé. Cependant, plus de trois siècles après sa découverte, la Vénus suscite toujours la nostalgie. Son retour à Arles a ainsi été réclamé par des nationalistes occitans dans un communiqué en date du 2 février 2007[48], suivi d'interventions auprès du président-directeur du musée du Louvre et des autorités politiques[49].

[modifier] Créations artistiques autour de la Vénus

[modifier] Art contemporain

  • Cavaillé (Fabrice ), Un baiser tourné en Super 8 est projeté autour de la taille d'une ronde-bosse (la Vénus d'Arles), in Insinuations, exposition au nouveau Musée des Moulages de l'Université Lumière Lyon 2, 8 janvier/6 février 2000 ;
  • Clergue (Lucien), photographe arlésien, entreprend un travail sur la Vénus d'Arles au Louvre (collages photographiques, surimpression), Paris, 1991 ;
  • Collège Jules Ferry à Marseille, une classe de 6e refait la garde-robe de la Vénus d’Arles (collages photographiques), février 2007 [50] ;
  • Série d'expositions organisées à Arles concernant la Vénus d'Arles, 24/26 novembre 2006 :

- La Vénus fait un carton : TOY recrée la Vénus d’Arles en bandelettes de carton ;
- La Vénus d’Arles s’est échappée : des dessinateurs créent une bande dessinée ;
- Vénus virtuelle : Remodélisation en 3D de la Vénus d’Arles ;

[modifier] Comédies

  • Denola (Georges), La Vénus d'Arles (film) (1911) (interprètes : Jeanne Brindeau, Andrée Divonne, André Lefaur, Armand Tallier) ;
  • Varney (Louis ), La Vénus d'Arles, (opéra comique) , livret de Paul Ferrier et Armand Liorat, créé le 30 janvier 1889, Paris, Nouveautés (interprètes : M. Piccaluga et Mlle Auguez, immortalisés par Nadar[51]) ;

[modifier] Gravures anciennes

- Ogier, La Vénus d'Arles (sans bras)
- Wolffy J., La Vénus d'Arles (avec miroir)
- Mesnaget, La Vénus d'Arles (sans bras)

  • Boudot-Lamotte (Maurice), La Vénus d'Arles, (fin 19° siècle), Musée départemental de l'Oise (Beauvais) ;
  • Mellan P., Diane d’Arles, (1653), Arles, Collection privée ;

[modifier] Peintures

  • Dumas A., Arlésienne à la Vénus, (peinture) (1858), Arles, Museon Arlaten ;
  • Mandon de Cazan, La Vénus d'Arles (peinture de plafond, en médaillon), 1767, Salle du conseil de l'hôtel de ville d'Arles[52] ;
  • Thiry Jean, La Vénus d'Arles, Trompe l'oeil (peinture) (XXe siècle), Collection privée.

[modifier] Bibliographie

  • Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae (LIMC), s.v. Aphrodite (Angelos Delivorrias), p. 63, no 526, pl. 51, Artemis Verlag, 1984.
  • Le Goût de l'Antique, quatre siècles d'archéologie arlésienne, catalogue de l'exposition à l'espace Van-Gogh du 20 octobre 1990 au 6 janvier 1991, Arles, Museon Arlaten, 1990 :
    • Dominique Serena-Allier, « Les collections de l'Hôtel de ville », p. 39-43,
    • Rémi Venture, « L'affaire de la Vénus », p. 44-45.
  • P. Albert d'Augières, Réflexions sur les sentiments de Callisthène touchant la Diane d’Arles, Paris, 1684.
  • Joseph Bard, La Vénus d'Arles. Lecture du matin, A. Cherbuliez et L. Baboeuf L., Paris et Lyon, 1834, deux tomes en un volume, XVI-264 p., in-8°.
  • Laurent Bonnemant, Conversation curieuse sur la Diane & sur la piramide d’Arles, dans Recueil d’antiquités, après 1680, Médiathèque d’Arles, Ms 242.
  • Brigitte Bourgeois :
    • « De la Vénus d'Arles à la Guerre du Golfe : l'apport du moulage entre restauration et destruction », dans Moulages, copies, fac-similés, actes des IVe Journées des restaurateurs en archéologie [IIIe colloque international de l'ARAAFU] à Soissons les 14 et 15 juin 1993, École normale supérieure et laboratoire d'archéologie, 1994 = Bulletin de liaison no 11 (1994), p. 25-28.
    • « La Vénus d'Arles ou les métamorphoses d'un marbre antique », dans les Actes du IVe colloque international de l'Association des restaurateurs d'art et d'archéologie de formation universitaire à Paris du 5 au 7 octobre 1995, ARAAFU, 1995, Paris, p. 125-137.
  • Jeanne de Flandreysy (préf. Frédéric Mistral), La Vénus d'Arles et le Museon Arlaten, Alphonse Lemerre, Paris, 1903, gr. in-8°, 168 p.
  • Jean Formigé, « Note sur la Vénus d'Arles », dans Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres no 39 (1911), p. 658-664.
  • (en) Adolf Furtwängler, Masterpieces of Greek Sculpture, Series of Essays on the History of Art (traduction et révision par Eugénie Sellers de Meisterwerke der griechischen Plastik, Leipzig et Berlin, 1893), W. Heinemann, Londres, 1895, p. 319-320.
  • André Hallays, « Provence » dans En flânant. A travers la France, 5, Perrin, Paris, 1912.
  • Charles Lenthéric, « L'Art grec à Arles », dans La Grèce & l'Orient en Provence, Plon-Nourrit, Paris, 1910, p. 251, 255 et 259.
  • Estelle Mathé-Rouquette, « Belles comme l’antique », dans Arlésienne : le mythe ?, catalogue de l'exposition du 3 juillet 1999 au 30 janvier 2000 au Museon Arlaten, Arles, 1999, p. 51-62.
  • Alain Pasquier :
    • La Vénus de Milo et les Aphrodites du Louvre, éditions de la Réunion des musées nationaux, 1985 (ISBN 2-7118-0256-6), p. 53,
    • « Les Aphrodites de Praxitèle » dans Alain Pasquier et Jean-Luc Martinez, Praxitèle, catalogue de l'exposition au musée du Louvre, 23 mars-18 juin 2007, éditions du Louvre & Somogy, 2007 (ISBN 978-2-35031-111-1), p. 134-139 et nos 28-32, p. 138-169.
  • François de Rebattu :
    • La Diane et le Jupiter d’Arles se donnant à cognoistre aux esprits curieux, Arles, 1656,
    • Description de la Diane d’Arles, 1659.
  • (en) Brunilde Sismondo Ridgway :
    • The Aphrodite of Arles, dans American Journal of Archæology, vol. 80, no 2 (printemps 1976), p. 147-154,
    • Fourth-Century Styles in Greek Sculpture, University of Wisconsin Press, Madison, 1997 (ISBN 0-299-15470-X), p. 264-265,
    • Hellenistic Sculpture III. The Styles of ca. 100-31 B.C., University of Wisconsin Press, Madison, 2002 (ISBN 0-299-17710-6), p. 197-198.
  • Claude Rolley, La Sculpture grecque II : la période classique, Picard, coll. « Manuels d'art et d'archéologie antiques », 1999 (ISBN 2-7084-0506-3), p. 256.
  • Jean-Claude Rouquette et Claude Sintès, Arles antique, monuments et sites, Imprimerie nationale, 1989 (ISBN 2110810327).
  • Joseph Séguin, Les antiquités d’Arles traitées en manière d'entretiens et d'itinéraires où sont décrites plusieurs nouvelles découvertes qui n'ont pas encore vu le jour, Arles, 1687.
  • Claude Terrin, La Vénus et l'obélisques d’Arles, Arles, 1680 et 1697.

[modifier] Notes et références

  1. Selon la présentation qu'en fait Le Louvre sur son site
  2. Elle fut d'ailleurs au moins aussi célèbre au moment de sa découverte que la Vénus de Milo l'est aujourd'hui et elle mériterait sans doute de retrouver sa notoriété d'antan, d'autant que les deux statues sont emblématiques de périodes différentes de l'antiquité grecque
  3. "Sa restauration pour Versailles", infra
  4. "Une légende mythique", infra
  5. On sait que les Romains ont pillé sans vergogne les oeuvres grecques. Cependant, à propos de la Vénus, Charles Lenthéric, précise : « On ignorera probablement toujours son origine; mais il est cependant très probable qu'elle n'a pas été transportée de la Grèce dans la Gaule; Elle est née et s'est épanouie sous le ciel de Provence, semblable à une fleur dont la semence grecque aurait été apportée par un souffle de l'Orient et dont l'éclosion un peu tardive rappellerait, à trois siècles de distance, la beauté supérieure, la pureté et la délicatesse des grandes oeuvres de la patrie disparue », La Grèce & l'Orient en provence (cf. Bibliographie), p 260
  6. Dans leur Dictionnaire, Ch. Daremberg et E. Saglio (1877) précisent déjà : « La Vénus d'Arles, où l'on reconnaît généralement la copie d'une oeuvre de Praxitèle. » Charles Lenthéric fait le même constat (précité, p 252). Idem pour Adolf Furtwängler (infra)
  7. Son existence est évoquée dans plusieurs textes grecs anciens. Par exemple Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (IX, 27, 5) : « ἐνταῦθα καὶ αὐτοῦ Πραξιτέλους Ἀφροδίτη καὶ Φρύνης ἐστὶν εἰκών, λίθου καὶ ἡ Φρύνη καὶ ἡ θεός» (« Là [à Thespies], de Praxitèle lui-même, se trouvent une Aphrodite et une statue de Phryné, toutes les deux en marbre, Phryné et la déesse »). Voir également Pline l'Ancien.
  8. Sur ce point voir Jérome Farssac [1]
  9. Ce point est rappelé dans la présentation de la Vénus que fait Le Louvre sur son site (précité)
  10. Selon Charles Lenthéric (précité p 251), qui précise que "la tète et la coiffure sont irréprochables et n'ont jamais été surpassées"
  11. L'ayant admiré à l'exposition Praxitèle 2007 (supra), voici ce qu'en dit un admirateur éclairé sur le blog du quotidien Le Monde en avril 2007 [2] : « Celle d’Arles a ma préférence. La tête portant à gauche avec ce regard des dieux qui traverse tout ce qu’ils voient, une coiffure rangée vers l’arrière qui dégage l’ovale serein du visage, les lèvres pleines sous le nez droit qui conduit le regard tout droit vers la nudité de la poitrine, les seins jumeaux fermes et le sillon juvénile qui descend au nombril, les hanches rondes n’ayant jamais porté d’enfant. »
  12. Marie Françoise Ousset "La femme dans l’art" Conférence-projection 24 mai 2007
  13. Selon Charles Lenthéric (précité, p 251)
  14. Charles Lenthéric (précité, p 255) précise en effet : "Le marbre de la Vénus d'Arles n'est pas absolument blanc. il a gardé une sorte de teinte brune et presque dorée qu'il est impossible d'attribuer uniquement au temps ou au soleil; très probablement il avait reçu quelqu'une de ces préparations encaustiques (...) qui préservaient les statures antiques des attaques de l'air et de l'humidité. On y trouve même quelques traces de coloration qui permettent d'affirmer que la statue avait été réellement peinte".
  15. La coloration et sa protection résultaient généralement des opérations de Causis (brûlure/cicatrisation) et de Ganosis (brillance)
  16. Voir ce qu'en pense l'Association pour le respect de l'intégrité du Patrimoine s'agissant du nettoyage et de l'entretien des Antiques. Ceci rebondit sur l'opinion de Charles Lenthéric (précité, p 251) qui s'en prenait aux restaurateurs de la Vénus (entre autres) "dont le moindre défaut est d'enlever à tout ce qu'ils touchent cette teinte lentement déposée par les siècles et ce grain si fin et si délicat qu'on a pu appeler avec raison l'épiderme du marbre"
  17. Cf. Bibliographie (infra)
  18. Les conservateurs du Louvre souligne : « Cette vision généreuse en termes d’attribution, est aujourd’hui largement remise en cause par les chercheurs et la présentation d’une grande majorité des répliques connues des œuvres citées ci-dessus permet d’approfondir les études de ces différents types statuaires, dont tous ont en commun le même problème, à savoir leur introduction dans l’œuvre de Praxitèle » [3].
  19. Ouvrage précité, p252
  20. Elle devait faire partie de l'ensemble statuaire qui décorait le mur de scène (pulpitum/proscenium) du Théâtre dominé par une statue d'Auguste/Apollon de trois mètres [4].
  21. La Vénus fut retrouvée en trois fragments (d'abord la tête le 6 juin 1651 en creusant une citerne dans la maison de l'abbé Lebrun). Comme le précise Charles Lenthéric (précité p 250 et 251), "le marbre était enfoui au-devant des colonnes de l'avant-scène et avait été protégé d'une destruction complète par les ruines mêmes, sous lesquelles il était enseveli. Mais il portait quelques traces de mutilation, et le torse était brisé en trois parties que l'on a pu heureusement rapprocher. La tête et le corps sont à peu près intacts; les bras seuls n'ont pu être retrouvés". Or on rechercha longtemps et vainement ces derniers. Sans plus de résultats sur ce point, d'autres fouilles furent entreprises au XIXe siècle à l'initiatives du Baron de Chartrouse, (Maire d'Arles) sous la conduite des architectes Questel et Revoil pour dégager l'ensemble du site
  22. Délibération du conseil de la ville du 26 juin 1651 pour le rachat de la Venus d'Arles à l'abbé Lebrun
  23. Charles Lenthéric (précité, p 259), précise que "la lutte a duré près de cent ans", opposant notamment à la fin du 18° siècle, deux érudits écclésiastiques, le Père d'Augieres (de l'Académie d'Arles) et l'Abbé Flèche (dans Mercure)
  24. * Cette querelle savante est notamment rapportée par Charles Lenthéric (précité, p 259 et 260). Des détails supplémentaires sur le site AREA (archives of european archæology)
  25. Cf. Bibliographie (infra)
  26. C'est le du sculpteur Jean Dedieu qui se chargera du transport et recevra en récompense des mains du Roi, la médaille d'or
  27. Le Marquis de Dangeau raconte dans son Journal que, ce jour-là, on plaça dans la Galerie une statue nommée "la Vénus d'Arles"
  28. Dans leur Dictionnaire (précité), Ch. Daremberg et E. Saglio précisent : "La Vénus d'Arles (...) occupée à sa toilette, tenait un miroir dans la main gauche et de la droite elle arrangeait les boucles de sa chevelure" (ce qui contredit la version de la pomme par Girardon) [5]
  29. Ainsi, relatant l'exposition Praxitèle de 2007 (supra), Stéphane Guégan s'arrange pour ne pas citer la vénus, pourtant au centre de l'exposition, dans un long article, qui en énonce clairement la raison : "le parcours du Louvre s’intéresse d’abord aux pièces les plus célébrées, l’Aphrodite de Cnide, l’Apollon Sauroctone ou le Satyre au repos, avant d’aborder la descendance du maître, plus ouverte nécessairement dès qu’on s’écarte des simples imitations ou des détestables restaurations", La Tribune de l'Art, 9 avril 2007 [6].
  30. On avance également le fait que la Vénus de Milo, dont on aperçoit la naissance du postérieur (contrairement à la Vénus d'Arles), dégage une volupté avec une pose plus lascive propre à la période hellénistique, plus en phase avec les moeurs de notre époque.
  31. Pour Charles Lenthéric, par exemple (précité, p 251 et 252), "l'on ne saurait trop déplorer la pitoyable réparation dont elle a été l'objet (...) on l'a dotée de bras et de mains vulgaires dont elle paraît assez embarrassée (...) et la belle anadyomène a ainsi un faux air de maniérisme aussi peu grec que possible"
  32. Cf. "Un nom, objet de passions" (supra)
  33. références actuelles à l'inventaire : MR 365, Ma 469
  34. La Vénus illustrait d'ailleurs l'affiche de l'exposition. Celle-ci eut lieu les 23 mars/18 juin 2007, sous la direction d'Alain Pasquier, conservateur général du Département des antiquités grecques, étrusques et romaines et Jean-Luc Martinez, conservateur Présentation flash de l'exposition illustrée par la Vénus. L'exposition s'est ensuite portée au Musée national archéologique d’Athènes (25 juillet/30 octobre
  35. Noce (Vincent), Libération, samedi 6/dimanche 7 janvier 2001 Vu sur le site de l'Académie de Grenoble
  36. Depuis 1995. Elle était auparavant exposée au Musée Lapidaire
  37. Dans son article de Libération (précité), Vincent Noce écrit : "La ville d'Arles a cependant conservé un moulage de l'original, qui différait de l'œuvre restaurée par Girardon, et pas seulement par l'absence de bras (...) ce moulage a stupéfié les spécialistes : la tête n'a pas la même position et la poitrine est nettement plus volumineuse. Girardon fut ainsi accusé d'avoir tordu la tête et raboté les seins de l'original. En 1997, des examens au scanner du moulage d'Arles ont rétabli la vérité : ce moulage du XVIIe, déjà rudimentaire, avait été grossièrement refait après avoir été mutilé à la Révolution. La tête a été mal raccordée, une poitrine avantageuse ajoutée. La statue de Girardon est en fait beaucoup plus proche de l'original. A Versailles, les deux modèles côte à côte permettent immédiatement de juger"
  38. Pour Dominique Serena « la célèbre Venus d'Arles devient même le modèle de l'Arlésienne », communication au séminaire « L'artiste entre héritage et création : Ingres et l'antique », Arles, 23-25 octobre 2006.
  39. Décrivant la beauté des Arlésiennes, à laquelle il n’a pas été insensible, Berenger précise : « Joignez à ces biens un jargon d’une naïveté, d’une douceur infinie, des expressions caressantes, un accent séducteur, l’usage des diminutifs les plus mignards ; et voyez si c’est à tort que Vénus étoit anciennement la patronne des femmes d’Arles », Berenger, Les Soirées provençales, Paris, Nyon, 1786, t.1, p.81-84.
  40. Selon une fiche sur la Vénus, éditée sur le mini-site internet du Louvre, pour leur exposition consacrée à Praxitèle (précitée))
  41. Comme le dit le mini-site du Louvre (précité) : « L’histoire de la Venus d’Arles apparaît comme un formidable chassé-croisé, vieux de plus de trois siècles, entre un marbre antique et ses copies modernes. »
  42. Ce n'est toutefois qu'une supputation vraisemblable car on ne connaît pas la source d'inspiration probablement multiple de la Vénus d'Ille. A voir sur le site de l'Académie de Tours-Orléans. Voir également ce site sur Mérimée où figure la Vénus [7].
  43. Op. cit.
  44. A voir sur le site consacré à l'auteur
  45. Traduction en français : Ô douce Vénus d'Arles ! Ô fée de jouvence !
    Ta beauté qui rayonne sur toute la Provence,
    Fait belles nos filles et sains nos jeunes gens !
    Sous cette chair brune, ô Vénus ! Il y a ton sang,
    Toujours vif, toujours chaud. Et nos jeunes filles alertes,
    Voilà pourquoi elles s'en vont la poitrine ouverte !
    Et nos gais jeunes hommes, voilà pourquoi ils sont forts.
    Aux luttes des taureaux, de l'amour, et de la mort !...
    Et voilà pourquoi je t'aime, que ta beauté est mienne (m'ensorcelle),
    Et pourquoi, moi chrétien, je te chante, ô grande païenne !...
  46. Par exemple, s'adressant à la Vénus d'Arles : « Montre-nous tes bras nus, tes seins nus, tes flanc nus, montre-toi toute nue, ô divine Vénus ! Ta beauté t'habille mieux que ta robe blanche. Laisse, à tes pied, tomber la robe qui autour de tes hanches s'enroule pour cacher ce que tu as de plus beau ! »
  47. Le Comte de Monte-Christo, vol. I (1845).
  48. Communiqué des nationalistes occitans
  49. Réclamations des nationalistes occitans auprès des autorités politiques et du musée du Louvre
  50. A voir sur le site de l'Académie d'Aix-marseille
  51. A voir sur le site de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
  52. A voir sur le site de la Ville d'Arles

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

  1. L'histoire de la Vénus, sur le site éducation du Louvre
  2. État initial de la Vénus, sur le site de la ville d'Arles

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