Tonnerre de feu (film)

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Tonnerre de feu
Image associée au film
L'hélicoptère d'attaque AH-64 Apache, visuellement proche du Blue Thunder qui est en réalité un Gazelle français maquillé

Titre original Blue Thunder
Réalisation John Badham
Acteur(s) Roy Scheider
Malcolm McDowell
Candy Clark
Scénario Dan O'Bannon
Don Jakoby
Dean Riesner (non crédité)
Musique Arthur B. Rubinstein
Photographie John A. Alonzo
Montage Edward M. Abroms
Frank Morriss
Producteur(s) Gordon Carroll
Format 35mm (2,35:1)
Durée 109 minutes
Sortie 13 mai 1983 aux États-Unis

Tonnerre de feu (Blue Thunder) est un film américain réalisé par John Badham, sorti en 1983.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Frank Murphy est pilote d'hélicoptère dans la police de Los Angeles. Après avoir assisté pendant son service à l'agression mortelle d'une femme impliquée dans la lutte contre la violence urbaine, il décide de monter son enquête, persuadé qu'il s'agit d'un assassinat déguisé. Bientôt, il doit participer aux essais d'un hélicoptère ultramoderne destiné à surveiller la foule lors des prochains Jeux Olympiques d'été.

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

L'acteur britannique Malcolm McDowell (ici en 2006) est le colonel Cochrane, le « méchant » du film
L'acteur britannique Malcolm McDowell (ici en 2006) est le colonel Cochrane, le « méchant » du film
  • Roy Scheider : Officier Frank Murphy
  • Warren Oates : Capitaine Jack Braddock, le supérieur de Murphy
  • Candy Clark : Kate, la compagne de Murphy
  • Daniel Stern : Officier Richard Lymangood, le copilote de Murphy
  • Paul Roebling : Icelan
  • David Sheiner : Fletcher
  • Joe Santos : Montoya, le pilote collègue de Murphy
  • Malcolm McDowell : Colonel F.E. Cochrane
  • Ed Bernard : Sergent Short
  • Jason Bernard : Le maire
  • Mario Machado : Lui-même
  • James Murtaugh : Alf Hewitt
  • Pat McNamara : Matusek
  • Jack Murdock : Kress
  • Clifford A. Pellow : Allen
  • Paul Lambert : Holmes
  • Phil Feldman : Colonel Coe
  • Robin Braxton : Diane McNeely

[modifier] Le propos

Le film dénonce les dangers et les dérives de la surveillance avec des moyens toujours plus sophistiqués. Même si l'intention officielle peut être louable (ici, il s'agit d'assurer la sécurité lors des prochains jeux Olympiques d'été de 1984 à Los Angeles afin d'éviter un « nouveau Munich »), rien ne saurait assurer au citoyen que de tels engins ne seraient pas utilisés à des fins bien moins pacifiques.

Dans un premier temps, le film met d'ailleurs l'accent sur l'espionnage à leur insu de simples citoyens dont on peut voir et entendre les moindres faits et gestes en toute discrétion : le Big Brother n'aura pas attendu 1984 pour nous épier. Il est même précisé au début du film que le matériel présenté dans le film est réel[1]. Une scène bon enfant de voyeurisme adoucit néanmoins le propos.

[modifier] L'hélicoptère

Un hélicoptère civil Gazelle SA-341G, modèle utilisé pour le Blue Thunder du film.
Un hélicoptère civil Gazelle SA-341G, modèle utilisé pour le Blue Thunder du film.

L'hélicoptère qui donne son nom au film, Tonnerre de feu (un nom plus fracassant que son véritable nom anglais Blue Thunder, c'est-à-dire Tonnerre bleu), est en réalité un helicoptère français Gazelle SA-341G maquillé[2].

Afin de donner à la Gazelle une apparence plus futuriste en accord avec le scénario, l'appareil a profondément été modifié sur l'ensemble de la partie avant de la cellule, lui donnant un aspect proche de l'hélicoptère d'attaque AH-64 Apache. Ces transformations ont notamment porté sur un poste de pilotage réduit du type « tandem » encombré de nombreux appareillages et écrans et l'adjonction d'une mitrailleuse Gatling dans le nez. Cette dernière, à cause de son poids, entraîna un déplacement hors norme du centre de gravité de l'aéronef qui nécessita la mise en place d'un contre-poids au niveau de la queue pour ramener le centrage dans ses limites.[3]

D'autre part, l'ensemble des modifications, tant au niveau aérodynamique que de la masse totale, ont provoqué une chute drastique des performances (vitesse et possibilités d'évolutions) de la Gazelle. L'équipe de tournage a ainsi dû faire preuve d'imagination afin de redonner à cet hélicoptère une vitesse apparente suffisamment impressionnante pour les spectateurs.[3]

Les hélicoptères réels (deux furent utilisés sur le tournage, l'un devant remplacer l'autre en cas de problème technique) ne furent pas utilisés dans toutes les scènes. Ils étaient parfois remplacé par une simple maquette[4], et certaines scènes furent tournées au sol à l'intérieur d'un cockpit[5] autour duquel était projeté le décor.

[modifier] Les acteurs

Source : Roy Scheider discussing Blue Thunder
Roy Scheider, l'acteur principal du film avait déjà une certaine expérience de vol : il avait été dans l'US Air Force pendant 3 ans, mais dut abandonner car il n'avait pas toutes les qualités requises. L'acteur accepta le rôle, séduit par sa critique des pouvoirs militaires et gouvernementaux. Il avait précédemment piloté des hélicoptères sur le tournage du film Le Convoi de la peur (1977) et put renouveler occasionnellement l'expérience sur le tournage de Tonnerre de feu.

Il accentua aussi le caractère comique et humain de son personnage, initialement un peu trop rigide. Le réalisateur approuva cette initiative qui contribua à rendre Murphy plus sympathique aux yeux du public.

L'acteur s'avoua néanmoins embarrassé par quelques scènes violentes incluses dans le scénario, notamment une scène où un missile termine sa course dans un building, ou bien la scène où son hélicoptère en perdition atterrit en urgence sur une route encombrée et s'écrase sur un chantier. Mais ces scènes furent conservées, le studio désirant avant tout que le public en ait pour son argent.

Quant à Malcolm McDowell, qui interprète le rival de Murphy, il détestait en réalité voler en hélicoptère. Après un incident survenu sur le tournage et qui faillit lui coûter la vie, McDowell ne monta plus jamais dans un hélicoptère.

[modifier] La musique

Source : couverture de la bande originale du film
Le compositeur Arthur B. Rubinstein, collaborateur de longue date du réalisateur John Badham (ils ont fait ensemble 7 films et 2 téléfilms), signe une musique combinant orchestre de cuivres et sons synthétiques, ces derniers exprimant la solitude de Murphy face à une technologie froide et impitoyable.

Rubinstein utilise le synthétiseur de façon symphonique, aussi bien isolé que combiné à des orchestres de cuivres, percussions et cordes. Le Synclavier II, un synthétiseur numérique, est combiné avec des synthétiseurs analogiques tels que le Jupiter, le Prophet ou le Moog. Un son particulier fut obtenu en plaçant le micro à l'intérieur d'une bouteille d'eau vide placée sous un piano Steinway.

Écouter un extrait sur le site officiel du compositeur : la musique, isolée de la bande-son du film, illustre une scène où Murphy tente d'échapper à un hélicoptère de la police au-dessus d'une rivière asséchée.

[modifier] Les coulisses

Le film est dédié[6] à la mémoire de l'acteur Warren Oates, décédé à la fin du tournage le 3 avril 1982, plus d'un an avant la sortie du film (le film fut tourné de janvier à avril 1982), et dont ce fut le dernier rôle à l'écran. Il interprète John Braddock, le supérieur de Murphy qui a fort à faire avec ce pilote chevronné mais imprévisible.

Le réalisateur John Badham fait un caméo, c'est l'homme en chemise jaune dans la régie vidéo lors de l'annonce de l'agression de Diane McNeely, vers le début du film.

Dans une version plus ancienne[7] du scénario, Murphy était un schizophrène paranoïaque souffrant d'hallucinations et se prenant finalement pour le dieu Thor, dieu germanique du tonnerre. Dans sa folie, Murphy transformait Los Angeles en un champ de bataille. L'idée fut abandonnée car trop sombre. Le nom de Thor apparaît néanmoins dans le film porté à l'écran, c'est le nom du projet (Tactical Helicopter Offensive Response) dans lequel est impliqué le colonel Cochrane

[modifier] Après le tournage

Tonnerre de feu termina 23e au box-office France 1983, réalisant 1 679 052 entrées[8], juste derrière un autre film de John Badham, WarGames (1 689 565 entrées)[8].

Une série télévisée en 11 épisodes, inspirée du film, fut diffusée au début de l'année 1984 sur la chaîne américaine ABC, et en France sur TF1 en 1985.

Les hélicoptères Gazelle utilisés sur le tournage connurent des destins divers. Ils furent réutilisés pour la série télévisée, puis l'un deux servit dans la série télévisée Amerika (1987) avant d'être demantelé et vendu en pièces détachées.[9]

Quant aux répliques grandeur nature utilisées pour les plans du cockpit, elles furent exposées aux studios MGM en Floride. L'une d'elles servit durant le tournage du film Firefox, l'arme absolue (1982) avec Clint Eastwood, pour représenter le cockpit de l'hélicoptère de combat Mil Mi-24 qui poursuit le héros[10].

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. Générique d'introduction : « The hardware, weaponry and surveillance systems depicted in this film are real and in use in the United States today »
  2. RotaryAction.com
  3. ab Gazelle (hélicoptère) sur le Wikipédia francophone
  4. Blue Thunder : Behind the Scenes
  5. Anecdotes IMDb
  6. Générique de fin : « For Warren Oates with love, for all the joy you gave us »
  7. Blue Thunder : The Plot
  8. ab cbo-boxoffice.com
  9. Blue Thunder : Trivia
  10. Blue Thunder : Trivia