Tempérance

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La Tempérance, représentation du gisant de François II de Bretagne
La Tempérance, représentation du gisant de François II de Bretagne

La tempérance est (avec la prudence, la force et la justice) l’une des quatre vertus cardinales, dans la philosophie réaliste comme chez le philosophe grec Aristote. Thomas d'Aquin reprendra cette classification en fondant toute sa morale du bonheur sur les vertus cardinales. Il y ajoutera les vertus théologales (qui sont la foi, l’espérance et la charité) et les dons de l’Esprit Saint qui forment toute la structure anthropologique de la personne « mise debout » dans sa nature et par la grâce.

[modifier] Présentation

La vertu de tempérance est liée aux trois autres vertus cardinales : on ne peut être vraiment prudent, ni vraiment juste, ni vraiment fort, si l’on ne possède pas aussi la vertu de tempérance. Cette vertu conditionne indirectement toutes les autres vertus - mais toutes les autres vertus sont indispensables pour que l’Homme soit tempérant (ou sobre).

Le terme de tempérance semble se rapporter en quelque sorte à ce qui est hors de l’Homme (nourriture, boisson, etc.) Cette référence à des éléments extérieurs à l’Homme a son fondement dans l’Homme. La vertu de tempérance permet à chaque Homme de faire triompher son « moi supérieur » sur son « moi inférieur ». Cette maîtrise met en valeur le corps. La vertu de tempérance fait en sorte que le corps et nos sens trouvent la juste place qui leur revient dans l’être humain. Possède la vertu de tempérance celui qui sait se maîtriser, celui qui ne permet pas à ses passions de l’emporter sur la raison, sur la volonté et aussi sur le cœur.

Cette vertu est appelée aussi sobriété. Cette humilité est nécessaire à l’harmonie intérieure de l’Homme, à sa beauté intérieure - et à sa santé (psychique et physique).

La Tempérance est la quatorzième carte du tarot de Marseille.

[modifier] La tempérance pour les Grecs

Pour les Grecs (Platon et Aristote notamment), la tempérance (ou modération, autre terme pour traduire le grec sophrosune) est une vertu essentielle, qui vise à contrer un vice qui hantait les Grecs : la démesure, ou hubris.

Nietzsche, dans la Naissance de la tragédie, rattache l'hubris au dionysiaque et la sophrosune à l'apollinien.