Takeshi Kitano

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Takeshi Kitano
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Nom 北野 武
Naissance 18 janvier 1947
Tōkyō
Japon Japon
Nationalité  Japonais
Profession(s) Réalisateur, acteur
Films notables Violent Cop,
Jugatsu,
Hana-Bi,
Zatoichi

Takeshi Kitano (北野 武, Kitano Takeshi?), se faisant parfois appeler Beat Takeshi (ビートたけし, Bīto Takeshi?) (né le 18 janvier 1947 à Tōkyō au Japon), est un réalisateur, acteur, animateur de télévision, peintre, chanteur et comique japonais.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il quitte l'Université Meiji où il suivait des études d'ingénierie. Il trouve un travail comme garçon d'ascenseur dans une boîte de nuit du quartier d'Asakusa à Tōkyō, qui faisait office de théâtre de sketches comiques et de strip-tease. Un jour, il remplace au pied levé un comique absent.

[modifier] Le comique

En 1972, avec son ami Kiyoshi Kaneko, il fonde les Two Beats (Beat Takeshi et Beat Kiyoshi) et fait des manzai (des sketch satiriques basés sur une improvisation verbale), Beat Takeshi est né. Sa performance lui vaut d'être approché par un producteur de télévision qui lui propose d'être présentateur d'une émission. Il accepte et devient l'animateur que le Japon connaît.

Il se montre irrévérencieux et grand comique dans ses émissions, comme Takeshi's Castle dont il est également le créateur, où les candidats doivent réussir des épreuves loufoques. La télévision l'occupe beaucoup en enchaînant plusieurs émissions par semaine (en 2005 il en produisait et présentait sept).

[modifier] L'acteur dramatique

En 1983, il jouera dans un autre registre pour Nagisa Oshima. Le réalisateur de L’Empire des sens (1976), l'engage pour son film Furyo, dans le rôle d'un sergent sadique d'un camp de prisonniers de guerre durant la Seconde Guerre mondiale.

[modifier] Le réalisateur

On lui propose de remplacer à la réalisation, Kinji Fukasaku en 1989, dans Violent Cop, où Kitano tient le premier rôle. Il remanie considérablement le scénario et transforme son personnage en antihéros solitaire et à contre-courant.

C'est dans ce rôle de réalisateur et d'acteur dramatique que les étrangers connaissent principalement Kitano.

En août 1994, un grave accident de moto l'envoie à l'hôpital où il y subit une importante opération chirurgicale pour retrouver l'usage d'un côté de son corps qui était paralysé. C'est l'origine des tics nerveux caractéristiques qu'on lui connaît. Depuis, Kitano a admis que l'« accident » était en réalité une tentative de suicide[réf. nécessaire].

Fait connu des cinéphiles, Kitano réalisateur a largement été inspiré (comme tant d'autres américains, par exemple Quentin Tarantino) par le maître du yakuza eiga (cinéma concernant la pègre japonaise) moderne Kinji Fukasaku, à qui il rend hommage dans un de ses chefs-d'œuvre, Sonatine, mélodie mortelle (1993).

Kitano travaillait souvent avec Joe Hisaishi qui a composé la majorité de ses musiques de film jusqu'en 2002 et le film Dolls où ils se sont séparés.

[modifier] Beat Takeshi et Takeshi Kitano

La carrière de Takeshi Kitano balance entre ses deux personnages. Il réserve Takeshi Kitano à ses rôles d'homme « sérieux » (comme le réalisateur, mais aussi certains de ses rôles d'acteur, par exemple pour Furyo et Tokyo Eyes) et Beat Takeshi à l'acteur, le comique et aussi l'animateur d'émissions télévisées. C'est d'ailleurs dans ce cadre qu'il a crée le jeu télévisé Takeshi's Castle, diffusé sur Tokyo Broadcasting System de 1986 à 1989, et ultérieurement dans d'autres pays.

[modifier] Inspirations et influences

Sonatine, mélodie mortelle a très largement été inspiré par la Guerre des gangs à Okinawa réalisée en 1971 par Kinji Fukasaku.

Outre la trame sensiblement identique (un chef de gang téméraire déchu et trahi par son chef est banni de la métropole et s'exile sur Okinawa en compagnie de ses lieutenants), et la brutalité des scènes de combat au pistolet ou à main nue (Okinawa est le berceau du karaté et du nunchaku), on décèle une frappante ressemblance entre le chef de gang de chacun des films (costume impeccable et lunettes noires de rigueur, esprit fier et de la vieille école, volontiers frondeur envers les caïds croulants), de même qu'entre les deux idylles éphémères mais sincères que vit le héros.

Ce qui par dessus tout ne laisse aucun doute quant à l'inspiration de Kitano par Fukasaku, c'est la chanson en dialecte d'Okinawa, accompagnée au shamisen (un instrument de musique traditionnel à cordes) qui se répète tout au long des deux films. Plutôt qu'un plagiat, il s'agit vraisemblablement ici plus d'un hommage que Kitano rend à Fukasaku car n'oublions pas que la première expérience de Takeshi en tant que réalisateur est dû au désistement in extremis de Kinji Fukasaku sur Violent Cop.

Dans Sonatine, mélodie mortelle, la chanson est interprétée en costumes traditionnels comme dans le film de Fukasaku, mais dans le film de Kitano, elle y est aussi « parodiée », par Susumu Terajima et son compère d'Okinawa qui se travestissent un soir d'ennui et de boisson sur la plage… La dérision d'une scène dite sérieuse ou tragique est une constante dans l'œuvre de Kitano.

[modifier] Anecdotes

Takeshi Kitano s'est également essayé à la chanson, il a sorti plusieurs albums dont certains ont eu un petit succès commercial au Japon. Il réalise également des peintures, présentes en grand nombre dans son film Hana-Bi.

Bien que parlant parfaitement anglais[réf. nécessaire], il préfère donner ses entretiens en japonais.

Son jeu d'acteur est caractérisé par des expressions du visage presque inexistantes. Il en a expliqué la raison en déclarant : « dans mes films et ceux des autres, j'essaie en général d'inhiber mes expressions faciales pour que le spectateur, suivant la situation, ressente ses propres émotions à travers mon personnage »[réf. nécessaire].

Takeshi Kitano a sorti un jeu vidéo du nom de Takeshi no Chōsenjō (Le défi de Takeshi) en 1986 sur la console Famicom de Nintendo. Le but du jeu était d'accomplir une série d'actions quasiment impossibles tel que chanter pendant une heure sans s'arrêter (la Famicom possédait un micro), appuyer pendant 4 heures sur la touche "select", ou frapper le boss final 20 000 fois. Sur l'écran titre, on pouvait lire « ce jeu a été réalisé par quelqu'un qui déteste les jeux vidéo » [1].

[modifier] Filmographies

[modifier] En tant que réalisateur

[modifier] En tant qu'acteur

Il existe également un documentaire, Takeshi Kitano l'imprévisible, réalisé par le Français Jean-Pierre Limosin en 1999. Ce dernier est également le réalisateur du film Tokyo Eyes, dans lequel Takeshi Kitano a un second rôle.

[modifier] Récompenses

[modifier] Notes et références

  1. (fr) Eric Simonovici, « Reality show » sur OverGame.com, 11 octobre 2007. Mis en ligne le 11 octobre 2007, consulté le 29 février 2008

[modifier] Voir aussi

[modifier] À lire, à voir

  • Asakusa kid, 1998, livre autobiographique, retraçant le début de sa carrière, en tant que comique de manzai au Français, un cabaret d'Asakusa.
  • Rencontre du septième art, 2004, série de quatre entretiens du cinéaste avec Akira Kurosawa, Shohei Imamura, Mathieu Kassovitz et Shiguéhiko Hasumi (spécialiste d'Ozu).
  • Naissance d'un gourou (roman) 2005 : suite à une rupture, Kazuo Takayama, un jeune garçon crédule, rallie une communauté religieuse dirigée par un maître spirituel habile et dépourvu de sens moral.

[modifier] Liens externes