Système éducatif belge

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Le système éducatif belge, tel qu'il est actuellement conçu, est le résultat de la loi votée le 29 mai 1959, le Pacte scolaire. Cette loi définit deux grands réseaux éducatifs :

  • Le réseau officiel, où le pouvoir organisateur est une personne de droit public (généralement l'État, actuellement remplacé par les trois communautés, ou bien la province ou la commune).
  • Le réseau libre, où le pouvoir organisateur est une personne de droit privé. Le réseau libre est plus ou moins structuré en libre confessionnel (à grande majorité catholique) et libre non-confessionnel (surtout présent dans l'enseignement supérieur).

Les réseaux sont fortement décentralisés, tant au niveau des matières que du recrutement des personnels.

Depuis la fédéralisation de la Belgique, les trois communautés sont des entités fédérées ayant des compétences dans le domaine de l'enseignement, de la culture et d'autres matières dites personnalisables. Ces communautés ont leur propre parlement et leur propre gouvernement.

La scolarité est obligatoire jusqu'à 18 ans.

Sommaire

[modifier] Recrutement et formation des enseignants

[modifier] Les enseignants de l'école maternelle

Il n'y a qu'une seule filière de formation pour devenir instituteur maternelle/préscolaire : l'enseignement supérieur de type court, dans la section normale préscolaire. Ces études sont organisées en un cycle de trois ans et permettent d'obtenir le titre d'instituteur préscolaire.

Remarque : les diplômés de l'école normale préscolaire peuvent suivre un an de formation supplémentaire pour pouvoir également donner cours dans l'enseignement primaire.

[modifier] Les enseignants de l'école primaire

Les instituteurs sont formés dans les écoles normales, faisant partie de l'enseignement supérieur pédagogique de type court (trois ans), et qui dépendent soit du réseau officiel, soit du réseau libre. Les pouvoirs organisateurs recrutent dans les deux types d'écoles. On rentre, en principe, à l'école normale après l'obtention du certificat d'enseignement secondaire supérieur ou d'un autre titre de même nature.

[modifier] Les enseignants de l'école secondaire

Un article détaillant l'Enseignement secondaire en Belgique

Pour enseigner dans le secondaire, les futurs professeurs doivent soit suivre un régendat (ce qui ne permet à la base que de donner cours dans le secondaire inférieur), soit suivre des études universitaires, en choisissant l'agrégation comme option de leur dernière année du cursus universitaire. Toutefois, les personnes n'ayant pas pris cette filière pourraient faire cette spécialisation par après.

Avec son diplôme en poche, l'enseignant doit postuler pour un poste dans l'un des deux réseaux. Il n'a pas automatiquement une place et doit déposer son curriculum vitæ auprès d'un pouvoir organisateur. Il est donc fréquent qu'un sortant soit au chômage, ou soit engagé pour une durée limitée dans le temps afin de remplacer un instituteur titulaire d'un poste.

[modifier] Budget de l'école

Les Communautés de Belgique subventionnent l'ensemble du corps enseignant (maternel, primaire et secondaire) quel que soit le réseau auquel il appartient (réseau officiel, réseau libre confessionnel ou non) du moment que l'établissement est reconnu officiellement. A propos des autres dépenses (infrastructure, etc.), chaque réseau en assure le financement comme il le peut. Pour les écoles relevant du communal, par exemple, le budget des collectivités locales est élevé. On estime à 17% la part allouée par les communes aux écoles.

En Communauté flamande, un décret de 2002[1] tend à supprimer les différences de financement entre le réseau officiel et le réseau libre en Flandre.

Comme l'enseignement est officiellement gratuit (jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire soit 18 ans), les écoles ne peuvent demander de contribution aux parents.

Seules les écoles privées (c'est à dire, en Belgique, non subventionnées) se financent sur la contribution des parents.

[modifier] Inspections

Un inspecteur belge est responsable d'un canton. Il est tenu, dans certaines collectivités, de visiter deux fois l'an les écoles dont il est responsable. Cependant, il ne note pas les instituteurs. Il rédige simplement un rapport. L'inspecteur n'a donc pas d'influence sur l'avancement d'une carrière. Seule l'ancienneté détermine le salaire des instituteurs belges.

[modifier] Organisation de l'école

[modifier] Organisation de l'école maternelle

L'école maternelle est organisée en trois années non-obligatoires. Un débat récent propose néanmoins que la troisième maternelle le devienne. Ces écoles sont très fréquentées. Les instituteurs maternelles n'ont pas le même diplôme que ceux du primaire. Ce sont deux professions distinctes.

[modifier] Organisation de l'école primaire

L'enseignement primaire est organisé sur 6 années, appelées première primaire, deuxième primaire, etc... À la fin de chaque année, les élèves passent des examens déterminant s'ils sont aptes à passer à l'année supérieure. Après réussite de la 6e année, les élèves se voient délivrer un certificat d'études de base (CEB).

Les élèves sont regroupés par classe, et chaque classe a un professeur qui lui est attribué. En général, ce dernier est chargé d'enseigner l'ensemble des matières définies au programme. Hormis les cours d'informatique, de religion ou de morale, de deuxième langue et de sports qui sont en général dispensés par des professeurs qualifiés. Mais il arrive que dans certaines écoles, une classe a un professeur par matière (comme en secondaire).

[modifier] Organisation de l'école secondaire

L'enseignement secondaire en Belgique est organisé sur 6 années, appelées première secondaire, deuxième secondaire, etc... La sixième étant encore souvent appelée rhétorique (communément appelée "rhéto") à titre non-officiel, ce qui constitue un archaïsme.

L'accès au secondaire n'est possible que pour les élèves possédant le certificat d'études de base.

Les élèves sont regroupés par classe, et à chaque classe est attribué un professeur principal qui suit la classe (appelé "titulaire"). Chaque élève est obligé de remplir un "journal de classe" où il indique la matière et le sujet du cours (détaillé), le titulaire vérifie souvent le journal de classe des élèves dont il est responsable, ce journal de classe peut être vérifié par l'inspecteur (les élèves sont tirés au sort) pour l'homologation des diplômes.

Chaque cours est dispensé par un professeur qualifié, une classe peut donc avoir au maximum autant de professeur que de cours différents.


À partir de la 3e année, l'enseignement est subdivisé en quatre "filières" :

  • Général
  • Technique de transition
  • Technique de qualification
  • Professionnel

La voie principale pour devenir professeur dans les trois premières années est de posséder un régendat (diplôme d'agrégé de l'enseignement secondaire inférieur), sauf pour certains cours (informatique, dactylographie, ...). Les personnes titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur peuvent également enseigner, mais pour être nommées, elles devront être titulaire d'un certificat d'aptitude pédagogique.

Les trois dernières années sont dispensées par des diplômés de l'enseignement universitaire de deuxième cycle au moins, titulaires d'un diplôme d'agrégé de l'enseignement secondaire supérieur. Par manque de diplômés universitaires, les écoles peuvent avoir recours à d'autres enseignants.

[modifier] Direction d'école

Dans le primaire, les directeurs sont des instituteurs qui ont suivi une formation spécifique. En règle générale, ils ont la charge de la maternelle et de l'élémentaire. Ils ont un rôle à la fois administratif et pédagogique. Ils sont donc libres de contrôler le travail de leurs enseignants, en assistant à des séquences ou en étudiant les cahiers-journaux (sortes de journaux de bord).

[modifier] Programmes et examens

Les programmes de l'école sont définis par les « socles de compétences » communs. Ceci traduit la volonté de tendre vers une pédagogie par objectifs. L'atteinte de ceux-ci est vérifiée par les sessions d'examens.

Dans l'enseignement primaire, des examens ont ainsi lieu en fin d'année scolaire. Dans les années d'enseignements secondaires, des examens sont organisés dans le réseau officiel dans la quasi totalité des matières (quelle que soit l'option suivie par l'élève -un étudiant en littéraire est également interrogé dans les matières scientifiques-) en décembre et en juin. Lesdits examens portent sur l'ensemble de la matière vue le long de l'année, comme c'est le cas dans l'enseignement universitaire par exemple. Il s'agit d'une sorte de "bac" à celà près qu'il a lieu chaque année (et non seulement en terminale comme en France) et que les épreuves ne sont pas communes.

Le débat sur un baccalauréat est récurrent en Belgique. Depuis 2007, une épreuve commune de fin de 6e primaire est mise en place progressivement en Communauté française et donc doit mener d'ici 2009 à la généralisation d'un "mini-bac" en fin de primaire dans la partie francophone du pays mais pour le reste, il n'y a donc pas de baccalauréat en Belgique. cependant, des examens ont lieu en primaire et sont communs au sein d'un même canton administratif, et non à l'échelle du pays. Ces examens cantonaux ont se déroulent à la fin de chaque cycle du primaire, soit 3 fois sur l'ensemble des 6 années.

Sur la pertinence de ce système, plusieurs thèses s'affrontent chez les enseignants : les partisans expliquent que les élèves sont habitués aux examens depuis la première primaire, pour les autres c'est une source importante de stress.

[modifier] Notes et références

  1. Décret sur l'égalité des chances

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes