Supermarché

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Présentation classique d'un rayon alimentaire en supermarché
Présentation classique d'un rayon alimentaire en supermarché

Un supermarché est un établissement de vente au détail proposant, en libre service et à des prix compétitifs, des produits alimentaires et de grande consommation. En France, en Belgique, au Danemark, en Espagne, en Italie et au Luxembourg, la fourchette de surface règlementaire des supermarchés est de 400 à 2500 m² : cette définition peut varier dans d'autres pays. On parle, en deçà, de supérettes et au delà, d'hypermarchés.

Sommaire

[modifier] Historique

On trouve trace des premiers supermarchés aux États-Unis dans les années vingt, peu après l'invention du libre-service. Ces magasins dépouillés sont aménagés dans de vieilles granges, des usines ou des patinoires désaffectées. Les produits sont disposés à même le sol ou sur de simples planches de bois, avec à la clef des prix 20 à 50 % moins élevés que dans les épiceries traditionnelles. Michael Cullen est considéré comme le père du supermarché[1]. En août 1930, cet ancien employé de Kroger ouvre son premier supermarché "King Kullen" à New-York, dans le Queens. Michael Cullen a loué un ancien garage. Il y amasse des tonnes de marchandises avancées par un ami grossiste. Il reprend aussi à bon compte les stocks que ne parviennent pas à écouler des fabricants, pris à la gorge par la crise économique.

En 1948, le phénomène arrive à Londres puis à Bâle en 1951. En Belgique, la famille Delhaize inaugure un premier supermaché de 400 m2 en 1957, place Flagey à Bruxelles, lequel existe toujours[2]. Tout a du être importé des États-Unis, rayonnages, charriots et caisses enregistreuses. Les premiers clients désorientés face au libre-service attendent que l'on viennent s'occuper d'eux, il faudra plusieurs jours pour les persuader de prendre un charriot et de choisir eu même la marchandise et vaincre leur réticence vis-à vis de la viande préemballée[3].

En France, la première ébauche de supermarché est l'œuvre de la Grande épicerie Bardou en 1958 à Paris[4]. Le premier véritable supermarché avec parking ouvre en octobre 1958 dans la nouvelle cité de Rueil plaine à Rueil-Malmaison, en région parisienne. Il s'agit de l'Express-Marché de la société Goulet-Turpin. Plusieurs futurs grands noms des grandes surfaces participent à la naissance du concept en France : Marcel Fournier s'associe avec les frères Defforey pour ouvrir en mai 1960 le premier supermarché Carrefour à Annecy. Si la plupart des premiers supermarchés n'étaient pas très portés sur les prix bas, les fondateurs de Carrefour vont reprendre à leur compte les idées d'Edouard Leclerc à Landerneau (présentation sobre, prix bas sur l'ensemble de l'assortiment et non sur une poignée d'articles). Gérard Mulliez ouvre son premier supermarché Auchan en 1961 à Roubaix, dans le quartier des hauts-Champs. Le magasin est installé dans une ancienne usine Phildar.

C'est dans les premiers supermarchés utilisant la lecture optique, dans les années 1970, que naîtra la légende urbaine apocalyptique basée sur le code 666.

Aujourd'hui (2006), en France, le concept est en phase de repositionnement entre le hard-discount en déploiement et les hypermarchés en crise[réf. nécessaire]. Plus souples, les supermarchés, plutôt implantés en zone urbaine ou périurbaine, privilégient désormais les services et la fidélisation, entre autres au moyen de cartes de fidélité et de points cadeaux.

Avec le développement d'internet, est apparu le concept de supermarché en ligne : la plupart des grandes enseignes proposent désormais un site marchand où il est possible de commander ses achats qui seront ensuite livrés à domicile.

[modifier] Impacts économiques

Ils sont souvent considérés comme positifs en terme de baisse des prix réputées encouragée par la concurrence (dans les contexte où il n'y a pas d'entente sur les prix), ce qui explique qu'elles ont bénéficié du soutien des pouvoirs publics, par exemple en France où divers gouvernements ont vu en eux un moyen de freiner l’inflation : le président de Gaulle aura un mot officiel bienveillant pour les initiatives de distribution d'Édouard Leclerc, alors expérimentales à Landerneau.
Cependant la croissance des grandes surfaces s'est faite au détriment de millions de petits commerces qui ont perdu leurs clients et qui ne peuvent, eux, répercuter sur leurs prix une partie des remises obtenues en achetant en gros, ni ne peuvent imposer des prix d'achats aussi faibles. «Pour 79% des Français, c’est aux commerces de proximité plutôt qu’aux grands centres commerciaux qu’il faut donner la priorité dans les régions»[5]. Bien sûr, cette proportion varie selon le milieu socio-culturel, la taille du foyer et le lieu d’habitation. Mais jamais plus de 24% de la population ne donne sa préférence aux grands centres commerciaux.


La concentration dans la grande distribution a conféré aux centrales d’achats un quasi oligopole sur les produits dits de « grande consommation » et a entraîné une certaine captivité des producteurs et même des consommateurs, qui subissent l’uniformisation progressive de l’offre. Les exigences des centrales d’achats vis-à-vis de leurs fournisseurs sont devenues tellement exorbitantes qu’elles menacent l’agriculture ainsi que les PME/PMI[réf. nécessaire]. En France, le Conseil de la concurrence a clairement identifié certaines pratiques abusives : l’exigence de remises ou de dédommagements rétroactifs, l’exigence de fournitures gratuites sans contrepartie, la présentation de demandes excessives pour rompre des relations commerciales, l’exigence d’une « corbeille de mariée » lors d’une fusion d’enseignes ou d’une concentration, l’exigence de réduire des remises accordées à des concurrents[6]. La loi n° 96-588 du 1er juillet 1996 relative à la loyauté et à l’équilibre des relations commerciales, dite loi Galland, a tenté de protéger le petit commerce en limitant la baisse des prix, en interdisant de réincorporer dans le prix de vente les remises et ristournes non acquises au moment de la vente - c'est à dire non présente sur la facture d'achat. Sa formulation ambigüe rend cependant son application difficile[7]. De plus, elle a eu tendance à favoriser l’émergence des maxidiscomptes en confondant puissance d’achat et taille des magasins et a ainsi raté l’un de ses objectifs majeurs : la défense des petits commerces, dont la raréfaction affecte négativement le tissu social, en particulier dans les cités.

La croissance de la puissance d’achat des enseignes de grande distribution a ainsi eu des effets pervers sur l’économie[réf. nécessaire] que le législateur a tenté de les corriger par des lois successives mais tel n’est pas le cas dans tous les pays. La France est par exemple l’un des rares pays avec l’Espagne et l’Allemagne à avoir interdit la revente à perte[8], pratique commerciale particulièrement controversée[7].

[modifier] Impacts environnementaux

Ils sont discutés et non entièrement évalués, mais les aspects suivants sont les plus évoqués

  • les supermarchés sont consommateurs d'espace (dont terrasses et vastes parkings imperméabilisés et non utilisés la nuit interceptant, polluant et gaspillant les eaux pluviales). A titre d'exemple, en France, la surface supplémentaire de construction demandée annuellement aux CDEC a fortement augmenté, passant de 1,7 million de m2 en 1997 à plus de 4,6 millions de m2 en 2006, et la surface nouvelle autorisée (en m2 annuellement a quant à elle triplé en dix ans (de 1 million en 1997 à 3,7 millions en 2006).
  • Les supermarchés contribuent aux phénomènes de périurbanisation et ils génèrent indirectement des transports polluants : «par million d’euros de chiffre d’affaires, un hypermarché de périphérie générerait 4 fois plus de circulation automobile qu’un supermarché de quartier.»[9] et l'alimentation est achetée à 93%, en France, en grandes surfaces (c'est le taux le plus élevé pour toute l’UE-15[10]).
  • Sauf en centre-ville, pour de petits supermarchés de proximité, ils contribueraient par là à augmenter les émissions de gaz à effet de serre d'un pays ; A titre d'exemple, le groupe Casino évoque dans son rapport 2006 sur le développement durable que 38% de ses émissions de gaz à effet de serre sont dues aux déplacements motorisés des clients. La FNAUT de son côté [11] rapelle que la consommation d’énergie directe n'est responsable que de 10% du total des émissions. Il faut y ajouter outre celle des véhicules des clients celle du transport des marchandises (16%) et les émissions de fluides frigorigènes (18%).

[modifier] Le supermarché vu par les artistes

Peu d’artistes se sont attaqués au sujet du supermarché. En 1958, Italo Calvino lui jette un regard ironique dans son Marcovaldo ou les saisons en ville. Il dévoile la folie de ce lieu avec la même poésie que son héros Marcovaldo, qui veut « courber les surfaces carrées » de la ville.

Dans son roman, Bruits de fond, Don DeLillo décrit le supermarché comme le lieu de matérialisme total, et l'utilise comme symbole tout puissant de la société de consommation.


Plus radical, l’américain Spencer Tunick a photographié des installations réalisées avec l’aide de 500 figurants posant nus dans un grand magasin londonien (2003), afin de « monter le corps contre le commerce et créer une tension entre eux ».

D’autres encore, comme la joyeuse bande des Requins Marteaux, parodient le mauvais goût de la grande distribution en montant de fausses grandes surfaces, animées par des comédiens, avec des stands bourrés de produits bas de gamme au packaging aussi repoussant que leur contenu supposé.

[modifier] Principales enseignes


[modifier] En Allemagne

  • Aldi
  • Lidl
  • Groupe REWE : REWE, Globus, toom
  • Groupe Metro AG : Metro (pour les professionnels) Real (supermarché), Extra

[modifier] En Belgique


[modifier] Au Luxembourg

  • Aldi
  • Alima
  • Auchan
  • Delhaize :Cora, Supermarchés Match, Smatch, Shopn’go (supérettes en association avec Q8 - Q8 est une marque de station d'essence).
  • CACTUS , Cactus marché
  • Pall Center
  • Lidl

[modifier] En France

[modifier] Principales enseignes de la grande distribution alimentaire traditionnelle

[modifier] Principales enseignes de maxi-discompte alimentaire

[modifier] Au Québec

[modifier] Au Royaume-Uni

[modifier] En Suisse

[modifier] En Espagne

[modifier] En Italie

[modifier] Au Portugal

[modifier] Les Enseignes disparues en France

  • GOULET-TURPIN
  • Continent (Hypermarchés du groupe Promodès absorbés par Carrefour),
  • Mammouth (Hypermarchés du groupe Docks de France absorbés par Auchan),
  • Stoc (Supermarchés du groupe Comptoirs Modernes, absorbés par Champion (groupe Carrefour)),
  • Topco (Supermarchés Corréziens absorbés par Intermarché en 2000),
  • Squale (Supermarchés),
  • Euromarché (Hypermarchés),
  • Larc (Maxidiscompte alimentaire),
  • CDM Comptoir des Marchandises (Maxidiscompte alimentaire devenus Netto),
  • Félix Potin (Supérettes),
  • Prisunic (Supermarchés devenus Monoprix),
  • Rallye & Rallye Super (Hypermarchés & Supermarchés),
  • L'Univers (Hypermarchés),
  • Sodi & Sodiprix (Supérettes & Supermarchés),
  • La Ruche (Supérettes),
  • Nouvel Hyper (Hypermarchés du groupe Coop Atlantique dans le sud ouest, Nouvel Hyper n'a connu que 2 magasins, l'un à Bergerac (24) devenu un supermarché Champion aujourd'hui, l'autre à Pineuilh / Sainte Foy La Grande (33) devenu E.Leclerc aujourd'hui).

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] les problèmes

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les supermarchés.

[modifier] Bibliographie

  • F. Carluer-Lossouarn, "L'Aventure des premiers supermarchés", un livre Linéaires, 2006 ([4]).
  • Rapport d’information déposé par la Commission de la production et des échanges sur l’évolution de la distribution, présenté par M. Jean-Yves Le Déaut, Assemblée nationale, 11 janvier 2000.
  • M.-L. Allain et C. Chambolle, Les relations entre la grande distribution et ses fournisseurs : bilan et limites de trente ans de régulation, Cahiers du laboratoire d'économétrie de l'École polytechnique, 2002-7.
  • P. Bovet, L'hypermarché, le Caddie et le congélateur, Le Monde diplomatique, mars 2001.

[modifier] Références

  1. F. Carluer-Lossouarn, "L'Aventure des premiers supermarchés", un livre Linéaires, 2006 ([1]).
  2. Supermarché d’Europe 1957-2007 - CIVA, Bruxelles
  3. La Libre Belgique: Super ? Le super a 50 ans 21/12/2007
  4. F. Carluer-Lossouarn, "L'Aventure des premiers supermarchés", un livre Linéaires, 2006 ([2]).
  5. Rapport d’information déposé par la Commission de la production et des échanges sur l’évolution de la distribution, présenté par M. Jean-Yves Le Déaut, Assemblée nationale, 11 janvier 2000.
  6. ab M.-L. Allain et C. Chambolle, Les relations entre la grande distribution et ses fournisseurs : bilan et limites de trente ans de régulation, Cahiers du laboratoire d'économétrie de l'École polytechnique, 2002-7.
  7. Articles L. 442-2, L. 442-3, L. 442-4 du Code de commerce ([3]).
  8. Institut français de l’environnement (Ifen), rapport sur «l’environnement en France» 2006
  9. Eurostat
  10. bulletin mensuel de la FNAUT, Juin 2008