Soyouz

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Maquette d'un Vaisseau Soyouz à la Cité de l'espace, à Toulouse (France)
Maquette d'un Vaisseau Soyouz à la Cité de l'espace, à Toulouse (France)

Soyouz (du russe Союз, Union), Soïouz ou Soyuz est le nom d'une série de vaisseaux spatiaux russes, imaginés par Sergueï Korolev, utilisés depuis 1967 pour les vols habités. Ce vaisseau succéda au programme Voskhod, et il fut à l'origine conçu dans une forme plus lourde pour des vols lunaires habités (programme Zond). Les Soyouz furent ensuite utilisés pour amener les cosmonautes dans les stations Saliout et Mir, et dans la Station spatiale internationale.

Sommaire

[modifier] Description

Vaisseau Soyouz TMA accroché au compartiment d'amarrage Pirs de la Station spatiale internationale.
Vaisseau Soyouz TMA accroché au compartiment d'amarrage Pirs de la Station spatiale internationale.

Le lanceur Soyouz est utilisé pour les vols habités comme pour la mise en orbite de charges utiles. Un Soyouz, dans sa version pour les vols habités, peut emmener jusqu'à trois cosmonautes : le pilote au centre, le copilote à sa gauche et un passager à sa droite. Il est constitué de trois modules :

  • orbital
  • de commande
  • de service

Il pèse près de 7 tonnes, pour une hauteur de 7 mètres et un diamètre de 2,65 mètres.

Les vaisseaux Soyouz sont lancés exclusivement depuis Baïkonour, au Kazakhstan, par des fusées Soyouz (modifications de la fusée Semiorka). En 2004, des tractations ont permis d'aboutir à un accord avec l'ESA pour lancer des fusées Soyouz inhabitées depuis une nouvelle aire de lancement située à Sinnamary, en Guyane.

Le retour des Soyouz se fait dans les plaines du Kazakhstan, où il faut généralement environ une demi-heure aux militaires russes pour retrouver le vaisseau et aider les cosmonautes à en sortir.

[modifier] Modules

L'équipement se retrouve dans le module orbital. Le module de service est inaccessible à l'équipage et contient principalement les moteurs permettant la manœuvre du vaisseau. Aucun de ces deux modules ne revient au sol à la fin de la mission, et ils sont détruits par sublimation naturelle dans les hautes couches de l'atmosphère pendant le retour. La vitesse de satellisation minimale en très basse altitude, nécessaire au Soyouz pour séjourner dans l'espace, est d'approximativement 8 km/s soit 28 000 km/h. Le retour du Soyouz sur Terre se fait à peu près à 27 800 km/h et, à cette vitesse, les frottements avec les hautes couches de l'atmosphère transforment les parties non protégées en étoiles filantes.

Le module de commande, ou capsule, est la base du commandant de bord. Après le décollage et avant un amarrage à la station, seul le commandant reste dans ce module. Les autres passagers, s'il y en a, se rendent dans le module orbital, accessible par une trappe. Le module est le seul à être équipé d'un bouclier thermique (composé de titane et de fibre d'amiante) qui lui permettra de résister aux 1 800 °C provoqués par les frottements lors de la rentrée atmosphérique.

[modifier] Tableau de bord

La tableau de bord comporte notamment l'écran d'un périscope externe à la capsule, des capteurs de température/pression à l'intérieur de l'habitacle, une jauge d'énergie électrique dans les batteries et un globe terrestre mobile permettant de situer à tout instant la position du Soyouz par rapport à la Terre et la direction dans laquelle il se dirige. Il y a aussi un compteur d'orbites, et une horloge réglée en permanence à l'heure de Moscou.

[modifier] Évolutions

Au cours du temps le vaisseau Soyouz a subi des nombreuses améliorations. Les générations de Soyouz sont les suivantes :

  • Soyouz : 39 lancements (1er lancement en 1967, dernier en 1980).
  • Soyouz T : T pour транспортный soit Transportnyi qui signifie « transport ». 15 lancements de 1980 à 1986.
  • Soyouz TM : M pour модифицированный soit Modifitsirovannyi qui signifie « modifié ». 33 lancements de 1987 à 2002.
  • Soyouz TMA : A pour антропометрический soit Antropometricheskii qui signifie « anthropométrique ». Génération opérationnelle depuis 2002 et qui nécessite très peu de manipulation de la part du pilote par rapport au modèle TM. Il permet à des personnes de plus grandes tailles d'y prendre place.

[modifier] Accidents

Le premier Soyouz à avoir été lancé avec une personne à son bord a eu un problème d'ouverture de parachutes au retour. L'occupant, Vladimir Komarov, n'a pas survécu à la chute. Il a été le premier humain à mourir dans un accident spatial.

Le 29 juin 1971, un autre accident est survenu à cause d'une fissure dans la coque de la capsule au retour de la mission Soyouz 11, revenant de la station spatiale Saliout 1 (qui fut la première station habitée par l'Homme). Les occupants, Georgi Dobrovolski, Viktor Patsayev et Vladislav Volkov, sont décédés par dépressurisation. Depuis cet accident, les autorités russes ont mis en place la tenue Sokol, qui est une tenue pressurisée permettant la survie de l'équipage dans le cas où ce problème se reproduirait.

[modifier] Tourisme

Cinq personnes ont participé à des vols Soyouz à des fins de tourisme, et se sont assises à la place du passager. l'américain Dennis Tito en 2001, le Sud-Africain Mark Shuttleworth en 2002 qui ont payé chacun approximativement 50 millions de dollars américains et Gregory Olsen en 2005 suivi de l'américaine d'origine iranienne Anousheh Ansari en septembre 2006 qui ont payé à peu près 20 millions de dollars américains en collaboration avec l'agence spatiale russe. En avril 2007, c'est au tour de l'Américain d'origine hongroise Charles Simonyi de rejoindre la Station spatiale internationale à bord d'un Soyouz (Soyouz TMA-10), après avoir conclu un accord de près de 20 millions de dollars américain auprès de la société Space Adventures.

[modifier] Extensions

Basé sur le Soyouz, le vaisseau Progress est un vaisseau cargo permettant d'acheminer vivres, oxygène et matériel scientifique aux stations spatiales, et il se pilote automatiquement.

Le vaisseau Shenzhou chinois, lancé pour la première fois le 15 octobre 2003, avec Yang Liwei à son bord, est basé sur la technologie du Soyouz.

[modifier] Commercialisation

Arianespace et EADS participent à la commercialisation de la version charge utile du Soyouz via une société commune européano-russe, Starsem.

Starsem s'est ainsi déjà vu confier par l'Agence spatiale européenne le soin de lancer les satellites Cluster et Mars Express (lancé le 2 juin 2003) avec le lanceur Soyouz.

[modifier] Voir aussi

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Soyouz.