Seuil de pauvreté

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le seuil de pauvreté est un niveau de revenus au-dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre. Ce seuil prend des valeurs radicalement différentes selon les pays considérés : pays développés ou pays en développement.

Le seuil de pauvreté peut être défini de manière absolue (en fonction d'un panier de consommation minimale) ou relative (en pourcentage du revenu médian ou moyen).

Les facteurs individuels sont pris en compte pour adapter la notion à la diversité des situations, par exemple les charges familiales, l’âge, ou encore le nombre de personnes vivant dans le ménage.

Sommaire

[modifier] Les différentes mesures du seuil de pauvreté

La notion de pauvreté monétaire étant difficile à cerner avec précision, plusieurs conventions sont utilisées pour déterminer le seuil de pauvreté. On distingue en général un seuil de pauvreté absolue, utilisé pour les pays en développement et plusieurs pays développés, et un seuil de pauvreté relative, utilisé dans quelques pays développés.

Le seuil de pauvreté est utile en tant qu’outil économique avec lequel calculer combien de personnes sont concernées et qui elles sont, afin de décider en connaissance de cause les réformes socio-économiques de lutte contre la pauvreté (minima sociaux, allocation universelle,…).

[modifier] Seuil de pauvreté absolue

Pour déterminer le seuil de pauvreté on cherche généralement à établir combien coûtent au total toutes les ressources essentielles qu’en moyenne un adulte consomme en un an. Cette approche se fonde sur l’évaluation qui est faite de la dépense minimale pour assurer un niveau de vie tolérable. Cette méthode est à l'origine du calcul du seuil de pauvreté aux États-Unis, où le seuil de pauvreté a été depuis relevé en raison de l’inflation. Dans certains pays en développement, la plus importante partie des ressources est affectée au loyer nécessaire pour vivre dans un appartement[réf. nécessaire]. Les économistes attirent ainsi l’attention sur le marché immobilier et sur les prix de logement à cause de leur forte influence sur le seuil de pauvreté.

Il existe plusieurs méthodes d'évaluation absolue de la pauvreté. Toutes ces méthodes se basent sur des conventions normatives admises à un moment donné dans le pays ou dans une communauté donnée. Une de ces méthodes est fournie par la Banque mondiale avec comme critère un seuil normatif de un dollar (de 1990) par personne et par jour ; un seuil de deux dollars est également couramment employé. Le nombre de personnes sous ce seuil dans un pays est délicat à estimer : d'une part, les pays concernés n'ont pas les moyens de tenir des statistiques nationales détaillées, d'autre part à ce niveau de revenu il faut tenir compte d'activités non marchandes, comme l'autoconsommation ou l'accès possible à des services publics. Cette méthode s'applique essentiellement dans le cadre des comparaisons internationales entre pays.

Afin de pouvoir faire des comparaisons internationales, les seuils doivent être exprimés en parité de pouvoir d'achat, ce qui permet de s'affranchir des différences de pouvoir d'achat des différentes devises. Toutefois, cette méthode est sujette à caution, puisque la consommation des ménages pauvres peut être différente de celle du ménage représentatif, servant à l'établissement des taux de parité de pouvoir d'achat.

Une autre approche de la pauvreté absolue est fondée sur la méthode du coût des besoins essentiels. Cette méthode consiste à estimer le niveau de revenu nécessaire à un individu pour satisfaire un besoin calorique normatif donné (2 450, 2 400, 2 200, 2 100 kcal ou tout autre niveau). Cette approche suppose la détermination de deux composantes du seuil de pauvreté : une composante monétaire et une composante non monétaire. Le seuil de pauvreté est la somme des deux seuils précédemment estimés.

Dans certains pays industrialisés comme les États-Unis ou le Canada, c'est aussi un seuil absolu qui est utilisé[1] ; il correspond à un panier de biens et services essentiels, et il est mis à jour en fonction de l'évolution du coût de la vie.

[modifier] Seuil de pauvreté relative

Cette méthode de calcul tient compte du niveau de vie d'un pays. Le plus souvent, on utilise une fraction du revenu médian : 50 % pour la France, 60 % pour l'Union européenne (Eurostat). Le nombre de personnes sous le seuil est donc davantage une mesure de l'inégale répartition des revenus qu'une véritable mesure de la pauvreté (si le revenu de tous les habitants augmente de 20 %, le seuil augmente lui aussi de 20 %, et le taux de pauvreté reste identique)[2]. Cette mesure peut apporter un éclairage sur la pauvreté ressentie par une partie de la population, en comparaison avec les autres individus.

[modifier] Le seuil de pauvreté à travers le monde

La Banque mondiale, qui étudie surtout les pays en développement, retient des seuils de pauvreté absolus identiques (1 dollar/jour, 2 dollars/jour, etc.), et tient compte dans ses mesures des parités de pouvoir d'achat[3].

Pour l'Union européenne, Eurostat utilise un seuil relatif de 60 % du revenu médian[1].

[modifier] Seuil de pauvreté en France

Icône de détail Article connexe : pauvreté en France.

En France, l'INSEE calcule également, en plus du seuil à 60 %, un seuil relatif correspondant à la moitié du revenu médian.

En France, en 2005, pour une personne seule, le seuil de pauvreté relatif est de 681 euros (seuil à 50 %) ou de 817 euros (seuil à 60 %). Pour un couple avec deux enfants de plus de 14 ans, le seuil est de 1 703 euros (seuil 50 %) ou de 2 043 euros (seuil 60 %)[4].

En France[5], 3,73 millions de personnes (6,4 % de la population) vivaient en dessous du seuil de pauvreté relatif de 50 % en 2005, et 7,13 millions de personnes (12,3 % de la population) vivaient sous le seuil de pauvreté de 60 %.

[modifier] Notes et références

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe