Sectes Digambara

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La division de la religion jaïna en deux sections a été le commencement de l'éclatement de l'ordre en différentes sectes. Les Digambara et les Svetâmbara se subdivisent en sectes majeures et mineures, suivant les diverses compréhensions et interprétations des textes religieux et suivant l'observance des pratiques. Elles sont nées, pour leur plus grande partie, d'interprétations différentes des textes canoniques, par les pontifes successifs, ou de l'opposition de fractions de disciples aux autorités établies, et aux rites et rituels traditionnels.

Les trois sectes majeures Digambara sont le Bisapantha, le Terâpantha et le Târanapantha. Les deux sectes mineures sont le Gumânapantha et le Totâpantha.

Sommaire

[modifier] La secte Bisapantha

Les disciples de cette secte reconnaissent l'autorité des Dharmaguru, appelés Bhattâraka, qui sont aussi les chefs des monastères religieux (jaïna matha). Les Bîsapanthî vénèrent, dans leurs temples, les idoles des tîrthankara, mais également celles de Kshetrapâla, Padmavâtî et d'autres divinités. Ils offrent du safran, des fleurs, des fruits, des friandises, des bâtons d'encens odorants (agara-batti), etc. Lorsqu'ils font ces vénérations, ils restent assis par terre et ne se lèvent pas. Ils font aussi des agitations de lumières (ârti) devant les statues, dans les temples, même la nuit, et ils distribuent les friandises offertes aux idoles (prasâda). D'après certains, cette secte est la forme originelle de la section Digambara. Aujourd'hui, pratiquement tous les jaïns Digambara, au Mahârâshtra, au Karnataka et au Sud de l'Inde, ainsi qu'un grand nombre au Râjasthân et au Gujarât, sont des Bîsapanthî.

[modifier] La secte Terâpantha

Cette secte a vu le jour dans le nord de l'Inde, en 1683 de l'ère Vikrama (Ere indienne, commençant en l'an 57 de l'ère chrétienne. Elle aurait été fondée par le roi Vikramâditya), en réaction contre la domination et la conduite de certains Bhattâraka. Aussi ceux-ci ne sont-ils pas beaucoup respectés par ses adeptes.

Les Terâpanthi mettent dans leur temple les statues des Tîrthankara, mais non celle de Kshetrapâla, de Padmâvati, ou d'autres divinités.

Ils vénèrent leurs idoles, non avec des fleurs, des fruits, ou des légumes verts (connus sous le nom de sachitta), mais avec du riz sacré (appelé akshata), des clous de girofle, du santal, des amandes, des noix de coco sèches, des dattes, etc. En règle générale, ils ne pratiquent pas l'ârti, et ils ne distribuent pas de prasâda dans les temples. De plus, dans leur cérémonie, ils sont debout et non assis.

Du fait de ces différences avec les Bisapanthi, il est clair que les Terâpanthi apparaissent comme des réformateurs. Il s'opposent à certaines pratiques religieuses qui, selon eux, ne sont pas de vraies pratiques jaïna.

Les Terâpanthi ont réalisé un travail valable en arrachant les Digambara aux griffes de certains capricieux Bhattâraka et, de ce fait, ils occupent une place particulière dans leur communauté.

Ils sont les plus nombreux dans l'Uttar Pradesh, le Râjasthân et le Madhya Pradesh.

Bien que le terme Terâpantha apparaisse à la fois chez les Digambara et les Svetâmbara, les deux sectes sont totalement différentes. Alors que les Terapanthi Digambara pratiquent la nudité et la vénération des idoles, les Terapanthi Svetâmbara sont tout à fait opposés aux deux.

[modifier] La secte Târanapantha

Le nom de cette secte vient de son fondateur Târana-Svâmi, ou Târana-tarana-Svâmi (1448-1515 après J.C.). Elle est aussi appelée Amayâ Pantha parce que ses disciples vénèrent les livres sacrés (samaya) et non les idoles. Târana-Svâmi est mort à Malharagarh, dans l'ancien Etat de Gwalior, au Madhya Pradesh. Là, est le lieu principal de pèlerinage des adeptes.

Les Târanapanthî ont des temples dans lesquels ils conservent leurs livres sacrés pour la vénération. Ils n'offrent pas de fruits, ni de fleurs. En plus des livres sacrés des Digambara, ils en vénèrent quatorze autres, écrits par leur fondateur. Ils accordent la plus grande importance aux valeurs spirituelles et à l'étude de la littérature religieuse, c'est la raison pour laquelle on ne voit aucune pratique extérieure, chez eux.

Leur fondateur, absolument opposé au système des castes, a ouvert les portes de sa secte aux musulmans et aux personnes de basse caste, en Inde.

Les trois traits principaux des Târanapanthî, à savoir: le rejet de la vénération des idoles, l'absence de pratique religieuse extérieures et l'opposition absolue au système des castes, se manifestent comme une révolte contre les croyances et les pratiques qui prévalaient dans la section des Digambara. Il semble que Târana-Svâmi a formulé ces principes sous l'influence directe des doctrines islamiques et des enseignements de Lonkâshaha, le fondateur de la secte non-idolâtre des Sthânakvâsi Svetâmbara.

Les Târanapanthî sont peu nombreux. Ils sont confinés principalement dans le Bundelkhand, dans les régions de Malva au Madhya Pradesh, et de Khandesh au Mahârâshtra.

[modifier] La secte Gumânapantha

Cette secte n'est pas très importante et l'on connaît, en fait, peu de chose sur elle. On sait qu'elle a été fondée par le Pandit Gumânî Râma ou Gumânî Rai, l'un des fils du Pandit Todarmal; qui résidait à Jaipur, au Râjasthân.

Dans cette secte, l'allumage de chandelles ou de lampes, dans les temples, est strictement interdit, car cela est considéré comme une violation fondamentale de la non-violence. Les fidèles viennent rendre visite aux idoles dans les sanctuaires, mais il ne leur font aucune offrande.

Cette secte est célèbre sous le nom de Shuddha âmnâya, c'est-à-dire de "tradition pure et sacrée" parce que ses fidèles insistent toujours sur la pureté de la conduite, sur la discipline de soi, et sur l'adhésion stricte aux préceptes. Elle a vu le jour au XVIIIe siècle et elle s'est surtout développée durant ce siècle. Elle a prévalu dans differentes régions du Râjasthân. On la trouve maintenant, dans les alentours de Jaipur.

[modifier] La secte Totâpantha

Cette secte est née des différends entre les sectes Bîsapantha et Terâpantha. Beaucoup d'efforts sincères ont été faits pour trouver un compromis entre le bîsa (vingt) pantha et le terâ (treize) pantha. Le résultat a été la création du Sâdhesolaha (seize et demi) pantha ou Totâpantha. C'est la raison pour laquelle les disciples de cette secte croient, pour partie, aux doctrines du Bisapantha et, pour partie, à celle du Terâpantha.

Les Totâpanthî sont très peu nombreux. On les trouve dans certaines parties limitées du Madhya Pradesh.

En relation avec cet exposé, il faut mentionner qu'une nouvelle secte majeure Digambara s'est constituée et qu'elle est populaire, particulièrement dans les milieux instruits. Elle s'appelle Kânjîpantha du nom de son fondateur Kânjî Swâmi. Ce saint ascète, qui par sa naissance était un Svetâmbara Sthânakavasi, a réussi à populariser les anciens textes sacrés du grand jaïn Digambara, le Saint Âchârya Kundakunda, de l'Inde du sud. Mais, en interprétant ces écrits, afin de donner plus d'importance au point de vue réel qu'au point de vue pratique, il n'a pas été approuvé, en général, par les Digambara, qui considèrent que les deux points de vue ont une égale importance. Néanmoins, l'influence de cette secte est en forte augmentation. Les villes de Sonagarh au Gujarat, et de Jaipur au Râjasthân, sont devenus les centres de leurs activités religieuses.

[modifier] Références/Sources/Bibliographie

  • Dayanand Bhargave, Jaïna Ethics.
  • Colette Caillat, Les Expiations dans le rituel ancien des religieux jaïna.
  • C. et Kumar Caillat, La Cosmologie jaïna.
  • Bool Chand, Mahâvîra, le Grand Héros des Jaïns, Maisonneuve et Larose, 1998 ISBN 2-7068-1326-1
  • A. Chakravarti, The Religion of Ahimsâ.
  • A. Guérinot, La Religion Djaïna, Paul Geuthner, (1926), ASIN : B0000DY141.
  • P. Letty-Mourroux, Une nouvelle approche du Jaïnisme.
  • P. Letty-Mourroux, Cosmologie Numérique Teerthankara.
  • J.P. Reymond, L'Inde des Jaïns.
  • N. Tiffen, Le Jaïnisme en Inde, Weber, Genève, (1990), ISBN : 7047440631.
  • Vilas Adinath Sangave, Le Jaïnisme, Maisnie, Tredaniel, (1999), ISBN : 2844450784.
  • N. Shanta, La Voie jaina, Œil, (1990), ISBN : 2868390269.