Wikipédia:Sélection/Tunisie

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Tunisie

Armoiries de la Tunisie

La Tunisie (تونس) est un pays d’Afrique du Nord appartenant au Maghreb. Elle est bordée au nord et à l’est par la mer Méditerranée. Sa frontière ouest s’ouvre sur l’Algérie (965 km) et sa frontière sud-est sur la Libye (459 km). Son nom est dérivé de celui de sa capitale, Tunis, située dans le nord-est du pays.

Près de 40 % de la superficie du territoire est occupée par le désert du Sahara, le reste étant constitué de terres fertiles, berceau de la civilisation carthaginoise qui atteignit son apogée au IIIe siècle av. J.-C., avant de devenir le « grenier à blé » de l’Empire romain.

Longtemps appelée Régence de Tunis, notamment sous la domination ottomane, la Tunisie passe sous protectorat français en 1881. Avec l’avènement de l’indépendance, le 20 mars 1956, le pays prend l’appellation officielle de Royaume de Tunisie sous le règne de Lamine Bey, seul souverain tunisien à porter le titre de roi. Avec la proclamation de la république, le 25 juillet 1957, c'est le leader nationaliste Habib Bourguiba qui devient le premier président de la République tunisienne et modernise le pays. Toutefois, au terme de 30 ans à la tête du pays dont la fin est marquée par le clientélisme et la montée de l’islamisme, le premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali finit par le déposer mais poursuit dès lors les principaux objectifs du bourguibisme tout en libéralisant l’économie.

Intégrée aux principales instances de la communauté internationale, la Tunisie fait également partie de la Ligue arabe, de l’Union africaine et de la Communauté des États sahélo-sahariens.

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Économie de la Tunisie

Siège social de la BIAT : émergence des services dans l’économie

L’économie de la Tunisie est inscrite dans un processus de réformes économiques et de libéralisation depuis 1986 après trois décennies de dirigisme et de participations de l’État à l’économie. Avec, à partir du 1er janvier 2008, l’ouverture à la concurrence mondiale par l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange conclu avec l’Union européenne en 1995, l’économie tunisienne fait face à des défis de mise à niveau de pans entiers de son économie tout en bénéficiant d’une croissance économique annuelle soutenue de l’ordre de 5 % par an depuis une dizaine d’années.

L’économie de la Tunisie est historiquement liée à l’agriculture (blé, olives, dattes, agrumes et produits de la mer), aux mines et à l’énergie (grand producteur de phosphates et dans une moindre mesure d’hydrocarbures), au tourisme (6,5 millions de touristes en 2006) et aux industries manufacturières (textiles, agroalimentaire et électro-mécaniques) dans une perspective extravertie (grand nombre d’entreprises industrielles totalement ou partiellement exportatrices). Ainsi, son économie diversifiée la distingue de celle de la plupart des États des régions africaine, nord-africaine et moyen-orientale. Par rapport aux autres pays du Maghreb (Algérie et Maroc), elle se hisse à la 1re place pour le revenu par habitant comme pour le niveau de développement. De plus, la Tunisie est, au même titre que le Maroc, l’un des seuls pays de la région à être entré dans la catégorie des « pays à revenus moyens ».

L’économie tunisienne est distinguée au Forum économique mondial sur l’Afrique, tenu du 13 au 15 juin 2007, comme la 1re économie la plus compétitive d’Afrique, devançant l’Afrique du Sud, et la 29e sur 128 au niveau mondial.

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Habib Bourguiba

Photo officielle du président Bourguiba

Habib Bourguiba (الحبيب بو رقيبة), de son nom complet Habib Ben Ali Bourguiba, né probablement le 3 août 1903 à Monastir et mort le 6 avril 2000 à Monastir, était un homme d’État tunisien.

Il devient à l’âge de 31 ans le leader du mouvement pour l’indépendance de la Tunisie. En 1956, son but étant atteint, il s’emploie à mettre sur pied un État moderne en tant que président, fonction qu’il exerce du 25 juillet 1957 à sa destitution le 7 novembre 1987. Durant sa présidence, un culte de la personnalité se développe autour de sa personne et il porte alors le titre de « combattant suprême ». Toutefois, l’éducation et la défense de l’égalité entre hommes et femmes sont une priorité pour lui, ce qui en fait une exception parmi les dirigeants arabes. Néanmoins, la fin de sa présidence est marquée par la montée du clientélisme et de l’islamisme.

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Tunis

Avenue Habib Bourguiba

Tunis (تونس) est la principale ville de la Tunisie. Capitale du pays sans interruption depuis le 20 septembre 1159 (5 ramadan 554 du calendrier musulman) sous l’impulsion des Almohades, confirmée dans son statut sous la dynastie des Hafsides en 1228, elle est également le chef-lieu du gouvernorat du même nom depuis sa création en 1956.

Située au nord du pays, au fond du golfe de Tunis dont elle est séparée par le lac de Tunis, la cité s’étend sur la plaine côtière et les collines avoisinantes. Peuplée de 728 453 habitants — appelés les Tunisois —, elle est englobée dans une agglomération très étendue (jusqu’à 30 kilomètres pour atteindre la banlieue nord de La Marsa) et peuplée (2 000 242 pour l’ensemble de l’agglomération).

Le saint patron de Tunis est Sidi Mahrez qui a donné son nom à une mosquée de la ville.

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Hannibal Barca

Buste d’Hannibal

Hannibal Barca (en phénicien Hanni-baal signifie « qui a la faveur de Baal » et Barca, « foudre »), généralement appelé Annibal ou Hannibal, né en 247 av. J.-C. à Carthage (au nord-est de l'actuelle Tunis) et mort par suicide en 183 av. J.-C. en Bithynie (près de l’actuelle Bursa en Turquie), est un général et homme politique carthaginois généralement considéré comme l’un des plus grands tacticiens militaires de l’histoire.

Il grandit durant une période de tension dans le bassin méditerranéen alors que Rome tente d’établir sa suprématie sur d’autres puissances tels que Carthage, la Macédoine, Syracuse et l’empire séleucide. Le principal exploit qu’on lui reconnaît a lieu durant la Deuxième Guerre punique : il quitte alors l’Hispanie avec son armée et traverse les Pyrénées puis les Alpes pour gagner le nord de l’Italie. Pourtant, il ne parvient pas à prendre Rome. Selon certains historiens, Hannibal ne possède alors pas le matériel nécessaire à l’attaque et au siège de la ville. Pour J. F. Lazenby, ce ne serait pas le manque d’équipements mais celui de ravitaillement et son propre agenda politique qui empêchent Hannibal d’attaquer la cité. Néanmoins, il réussit à maintenir une armée en Italie durant plus d’une décennie sans toutefois parvenir à imposer ses conditions aux Romains. Une contre-attaque de ces derniers le force à retourner à Carthage où il est finalement défait à la bataille de Zama (ayant lieu entre Constantine et Tunis en Numidie).

L’historien militaire Theodore Ayrault Dodge lui donne le surnom de « père de la stratégie » du fait que son plus grand ennemi, Rome, adopte par la suite des éléments de sa tactique militaire dans son propre arsenal stratégique. Cet héritage lui confère une réputation forte dans le monde contemporain et il est considéré comme un grand stratège par des militaires tels que Napoléon Ier et le duc de Wellington. Sa vie sert plus tard de trame à de nombreux films et documentaires. Bernard Werber lui rend ainsi hommage au travers du personnage du « Libérateur » et d’un article de L’Encyclopédie du savoir relatif et absolu mentionné dans son ouvrage Le Souffle des dieux.

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Culture de la Tunisie

Reconstitution d’un hammam traditionnel

La culture de la Tunisie forme une synthèse des différentes cultures punique, romaine, chrétienne, arabe, turque et française qu’elle a intégré à des degrés divers ainsi que l’influence des dynasties successives qui ont régné sur le pays. La Tunisie a en effet été un carrefour de civilisations et sa culture, héritage de quelques 3 000 ans d’histoire, témoigne d’un pays qui, par sa position géographique en plein bassin méditerranéen, a été au cœur du mouvement d’expansion des grandes civilisations du Mare Nostrum et des principales religions monothéistes.

L’histoire de la Tunisie révèle ce passé où les cultures méditerranéennes se sont succédé. Après l’époque de la Carthage punique, l’Empire romain laisse son empreinte à travers le territoire par des monuments tels que l’amphithéâtre d’El Jem ou le site archéologique de Carthage, classé comme sept autres sites au patrimoine mondial de l’Unesco. Après plusieurs siècles de développement du christianisme avec l’Église d’Afrique, la conquête arabe transforme le pays et fait de Kairouan un centre intellectuel renommé. La conquête turque au XVIe siècle, qui éloigne le centre de gravité du pouvoir à Istanbul, permet progressivement aux représentants locaux du sultan d’acquérir peu à peu leur indépendance qui sera conservée jusqu’à l’instauration du protectorat français qui participe par ailleurs à la modernisation du territoire.

Les moteurs de la culture tunisienne actuelle sont très divers et marqués par cet héritage métissé : les musées comme celui du Bardo, l’architecture de villes comme Sidi Bou Saïd ou des médinas de Tunis et Sousse, la cuisine intégrant aussi bien la baguette, le fromage et le croissant français que les pâtes italiennes, la musique mêlant influences andalouse et ottomane et l’éducation marquée par une arabisation générale qui se répercute sur la production de la littérature tunisienne.

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Code du statut personnel (Tunisie)

Portrait de Tahar Haddad : figure inspiratrice du CSP

Le Code du statut personnel (CSP) (مجلة الأحوال الشخصية) consiste en une série de lois progressistes tunisiennes, promulguées le 13 août 1956 par décret beylical puis entrées en vigueur le 1er janvier 1957, visant à l’instauration de l’égalité entre l’homme et la femme dans nombre de domaines. Le CSP est l’un des actes les plus connus du premier ministre et futur président Habib Bourguiba près de cinq mois après l’indépendance de son pays.

Il donne à la femme une place inédite dans la société tunisienne et dans le monde arabe en général, abolissant notamment la polygamie, créant une procédure judiciaire pour le divorce et n’autorisant le mariage que sous consentement mutuel des deux époux.

Le successeur de Bourguiba, Zine el-Abidine Ben Ali, ne remet pas en cause le CSP et lui apporte même des modifications qui le renforcent, en particulier avec l’amendement du 12 juillet 1993. Mais cette politique féministe, s’inscrivant incontestablement dans une politique de modernisation du pays, reste confrontée aux mentalités conservatrices d’une partie de la société tunisienne influencée par la montée de l’islamisme politique durant les années 1980.

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Site archéologique de Carthage

« La dame de Carthage » (mosaïque du VIe siècle)

Le site archéologique de Carthage est un site dispersé dans la ville actuelle de Carthage (Tunisie) et classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.

Il est dominé par la colline de Byrsa qui était le centre de la cité punique. Aujourd’hui, il se distingue par la silhouette massive de la cathédrale Saint-Louis édifiée, à la fin du XIXe siècle, à l’emplacement présumé de la sépulture du roi Louis IX de France (saint Louis) qui y mourut au cours de la huitième croisade. À proximité de la cathédrale, en face de cette tombe vide dont les restes ont été rapatriés en France, se trouvent les vestiges du plus important quartier de la ville. Il n’en subsiste que quelques fondations et quelques fragments de colonnes mais on peut y mesurer la puissance qui émanait alors de la cité : dimensions immenses, grands espaces, vues panoramiques et organisation des rues.

Le développement rapide de la ville moderne risquant de détruire à jamais les vestiges, de grands archéologues tunisiens ont alerté l’opinion et l’Unesco a lancé une vaste campagne internationale entre 1972 et 1992 afin de sauver Carthage. Ce tournant est parachevé avec le classement au patrimoine mondial.

Il ne sera question ici que de l’état actuel du site archéologique, un grand nombre d’éléments ayant été perdus anciennement ou plus récemment. La difficulté pour le visiteur réside désormais dans l’extrême dispersion des vestiges même si certains pôles peuvent être distingués. Pour la ville et le pays, la problématique est plus complexe : protéger les témoignages du passé tout en gênant le moins possible la vie quotidienne de la population.

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Président de la République tunisienne

Portrait du président Zine el-Abidine Ben Ali

Le président de la République tunisienne est le chef d'État de la République tunisienne depuis l’instauration de la fonction le 25 juillet 1957. À ce titre, il est le chef de l’exécutif national qu’il dirige avec l’aide d’un premier ministre qui est formellement le chef de gouvernement. Selon l’article 44 de la constitution, il est également le chef suprême des forces armées.

Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Il est rééligible sans limitation du nombre de mandats contrairement à la période antérieure à la réforme constitutionnelle du 1er juin 2002 où ce nombre était limité à trois, exception faite de la présidence à vie instaurée de 1975 à 1988.

Depuis l’instauration de la fonction et la promulgation de la constitution républicaine du 1er juin 1959, seulement deux personnes ont occupé cette fonction : Zine el-Abidine Ben Ali est président depuis le coup d'État du 7 novembre 1987. Celui-ci a vu la mise à l’écart après trente ans de pouvoir du président Habib Bourguiba déclaré médicalement inapte à assumer ses fonctions par un collège de médecins. Ben Ali a assuré cette charge à titre intérimaire jusqu’aux élections anticipées de 1989 puis a été réélu largement aux élections organisées depuis. Tous deux ont également présider le parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1956 (appelé successivement Néo-Destour, Parti socialiste destourien puis Rassemblement constitutionnel démocratique).

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Tophet de Carthage

Présentation actuelle du tophet : stèles et cippes de grès d’El Haouaria

Le tophet de Carthage, plus spécifiquement appelé tophet de Salammbô, désigne le tophet de la cité antique de Carthage. Il fait désormais partie de son site archéologique.

Le sujet ne peut se distinguer de la question de la religion phénicienne et punique ainsi que de la manière dont les rites religieux — et au-delà la civilisation phénicienne et punique — ont été perçus par les autres peuples auxquels ils ont eu affaire : les Juifs pour les Phéniciens et les Romains lors du conflit séculaire qui opposa la cité à Carthage.

Le « tophet » désigne au départ un lieu proche de Jérusalem : Tophet, dans la vallée de la Géhenne, est synonyme de l’enfer. Le nom du lieu provient de sources bibliques et il induit une interprétation sur les rites supposés y avoir lieu, à tort ou à raison. Cette dénomination corrobore donc un postulat partagé par les divers interlocuteurs qui ont livré des sources sur les Phéniciens en général et les Puniques en particulier : la religion à Carthage était infernale. Dans l’imaginaire collectif, le roman de Gustave Flaubert, Salammbô (1862), a joué un rôle important, la fiction donnant son nom au quartier où fut découvert le sanctuaire. De même, encore récemment, Le spectre de Carthage, partie des aventures d’Alix écrites par Jacques Martin, reprend cette interprétation.

Une difficulté majeure réside dans le fait que les seules sources écrites qui citent le rite du sacrifice des enfants à Carthage sont partiales. Les sources archéologiques sont quant à elles sujettes à de multiples interprétations : ces sources sont les stèles et les cippes ainsi que le lieu dénommé « tophet » situé à proximité des ports puniques. Le débat fut longtemps vif et n’est pas encore totalement tranché entre les historiens. La plus grande prudence s’impose donc, tant les arguments des uns et des autres semblent imparables, l’historien de l’Antiquité se trouvant face à des sources écrites et archéologiques sinon divergentes, du moins soumises à interprétations.

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Ports puniques de Carthage

Lagune du port militaire dominée par la cathédrale Saint-Louis de Carthage

Les ports puniques de Carthage désignent les installations portuaires de Carthage située sur le territoire de l’actuelle Tunisie.

Durant l’Antiquité, la cité phénicienne et punique de Carthage est souvent qualifiée d’« empire de la mer » en raison de la nature de sa puissance : une thalassocratie d’abord fondée sur la prééminence de son commerce maritime, trait commun à de nombreuses cités du bassin méditerranéen comme le rappelle Serge Lancel : « maintes cités du monde antique [ayant] vécu pour et par la mer ».

Produit d’une colonisation orientale, Carthage ou Qart Hadasht (Nouvelle Ville) tire ses origines de Tyr, comme le raconte la légende de Didon, et voit le jour en 814 av. J.-C. selon la date la plus communément admise. Elle n’est pas la première colonie phénicienne sur la côte africaine puisque Utique est fondée vers 1100 av. J.-C.. Dès lors, Carthage a largement essaimé dans le bassin occidental de la mer Méditerranée, ne développant son « hinterland » africain qu’à la fin de sa période de domination punique. Par son identité, Carthage est un point d’ancrage entre les deux bassins de la Méditerranée : le bassin oriental, berceau de l’univers phénicien, et le bassin occidental, espace de son expansion et de sa chute.

Les ports d’une telle cité, traits d’union avec l’extérieur, revêtent une importance fondamentale. La source écrite essentielle dont disposent les historiens et les archéologues est la description qu’en a faite l’historien grec Appien au IIe siècle. Elle ne permet cependant pas de les localiser de façon certaine et il fallut attendre l’archéologie moderne, en particulier les fouilles effectuées à l’occasion de la campagne internationale de l’Unesco qui débuta dans les années 1970, pour clore le débat en prouvant l’identification des deux lagunes du quartier de Salammbô comme une partie des ports antiques, du moins dans leur état final.

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Drapeau de la Tunisie

Drapeau de la Tunisie depuis 1999

Le drapeau de la Tunisie (علم تونس) est majoritairement rouge et comporte, en son milieu, un cercle blanc où figure un croissant rouge qui entoure une étoile à cinq branches. Le 20 octobre 1827, Hussein II Bey décide de sa création qui est effective en 1831. Il reste officiel durant le protectorat français et la constitution du 1er juin 1959 lui confirme la fonction de drapeau national de la République tunisienne. Mais il faut attendre le 30 juin 1999 pour que ses proportions et ses motifs soient clairement précisés au niveau de la loi.

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