Roger Bichelberger

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Roger Bichelberger, né le 23 novembre 1938 à Alsting (Moselle), est un écrivain français.

Sommaire

[modifier] Ses jeunes années

Roger Bichelberger naît le 23 novembre 1938 à Alsting, à l'époque un village d'ouvriers et de paysans. L'année suivante, en septembre 1939, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, il est évacué avec sa famille dans les Charentes. Il revient un an plus tard dans son village natal. Son père fait alors la lecture à sa mère, il écoute sans comprendre. Début 1945, avec la fin de l'occupation allemande, il découvre les mots français en lisant le dictionnaire. Il s'invente également des mots pour son propre langage. La même année, son père meurt, laissant une mère sans ressource avec trois enfants ; pour le jeune Roger, alors âgé de 7 ans, sa mère deviendra le pilier de sa vie.

Le dimanche, l'enfant de chœur qu'il est, est frappé par les prières ; le latin est pour lui une langue mystérieuse.

En 1949, alors âgé de 11 ans, il va au collège à Saint-Hippolyte (Haut-Rhin) en Alsace, puis chez les Marianistes à Nancy. Il y est rêveur et solitaire : il déteste les jeux que les autres aiment (football, etc.) ; il préfère les apartés. Il sera vite détesté par ses pions, qui voient en lui un trouble-fête. Il anime des personnages tantôt imaginaires, tantôt réels et crée ainsi sa propre mythologie : le romancier couve déjà sous le collégien. L'aumônier du collège est l'archétype du genre et devient une sorte de « modèle » du fait de son impeccabilité. Le jeune Roger fait régulièrement des incursions chez son « modèle » pour voir s'il croit en ce qu'il dit : cela conforte grandement sa foi. Bon élève et calme, il papillonne de l'étude, à la chapelle, à ses « lilliputiens » qui sont toujours là, même dans les moments les plus graves. Il découvre alors Blaise Pascal, dévore ses Pensées ; la musique lui ouvre une nouvelle dimension. Vers quinze ans, il commence ses premiers écrits. Il rencontre des littéraires (François Mauriac entre autres).

De retour à la maison, il la trouve petite et sa mère en est le personnage ; il a peu de dialogue avec elle. Sa campagne le rend sensible et lui donne une dimension dans le mythisme et l'écriture. La lecture de Thérèse Desqueyroux lui révèle son héroïne : la petite Espérance (le personnage principal de l'histoire). L'amour fou Homme/Dieu devient l'une des thèses de ses ouvrages. Les personnages qu'il animait jusqu'alors dans sa tête, prennent vie sur le papier.

De 1955 à 1959, il est clerc de notaire. Durant son service militaire, de 1959 à 1961, il poursuit ses études et réussit son baccalauréat en 1961 ; il se marie la même année avec Denise.

[modifier] Ses débuts mêlant écriture et professorat

Il fut d'abord instituteur à l'école de Petite-Rosselle (jusqu'en 1968) puis professeur à Freyming-Merlebach et à Forbach par la suite. Il passe alors son agrégation, puis doctorat en lettre (sa thèse portant sur Julien Green). Il continue à enseigner dans les lycées, alors qu'il pourrait enseigner à la faculté ; son choix est guidé par son attachement au lycée Jean-Moulin de Forbach et à cette ville en général. Toujours d'humeur égale, c'est un homme serein, apprécié par ses élèves qui ont du respect envers lui : jamais il n'a à élever la voix. Grand spécialiste de François Mauriac, il tente de partager cette passion avec ses élèves, notamment en leur faisant lire Le Baiser aux lépreux et Le Sagouin.

Il est initiateur, dans les années 1970 au lycée Jean-Moulin, d'une revue (ou plutôt un cahier) de poésie nommé PoéPro. Cet atelier de discussion sur la poésie et la prose est soutenu notamment par Andrée Chédid ; y sont invités divers écrivains, tels que Jacques de Bourbon Busset, Catherine Paysan ou Michel Del Castillo.

Ses « erreurs de jeunesse » (en 1961) sont la parution d'un roman (ou plutôt d'un récit composé de suite de tableaux) et d'une pièce de théâtre sous le pseudonyme Roger de Saint-Deny (« saint » symbolisant ses croyances religieuses et « Deny » une déformation du prénom de sa femme, Denise).

Ses deux premiers ouvrages qu'il publie alors sous son vrai nom sont Rencontre avec François Mauriac et Le Dieu en fleur de sang. Son premier roman, publié en 1974, À l'aube du premier jour, est fortement inspiré par les écritures bibliques, ses élèves y retrouvent son style et son humour fin, toujours accessibles.

Il est un rédacteur sporadique des revues Vie et Fraternité Marianistes et Croire Aujourd'hui, ses articles sont essentiellement consacrés à la spiritualité. Il devient en 1977 membre du Jury Erckmann-Chatrian, récompensant les écritures locales (il en devient d'ailleurs président en 1989) et en 1987, membre du Jury des écrivains croyants. Il est critique littéraire au Républicain Lorrain, le journal régional et collabore au magazine Panorama. Il fait partie de l'Académie nationale de Metz et de l'Académie d'Alsace. Il est également membre de l'association européenne François Mauriac, basée à Saint-Avold. Il participe à l'émission télévisuelle Aujourd'hui la vie sur Antenne 2, le débat, qui lui est familier, s'intitulant : « Croire, mais en quoi ? ».

[modifier] Récompenses

  • En avril 1987, il reçoit le prix allemand Peter Wust, récompensant « un pédagogue, un homme de lettres ou écrivain, un artiste ou homme politique de la Sarre, de Lorraine, d'Alsace ou du Luxembourg, ayant œuvré à la compréhension chrétienne de la vie », pour l'ensemble de son œuvre.

[modifier] Anecdotes

  • Il sait reconnaitre la valeur du passé dans ses ouvrages (un enfant qu'il a connu par exemple), il a la mémoire de chaque petite anecdote, chaque histoire de chacun. Il s'investit sans attendre en retour, en parrainant par exemple des évènements littéraires à la communauté des compagnons d'Emmaüs de Forbach.
  • Il se dit « chrétien qui écrit » et non « écrivain chrétien ».
  • Il souhaite mourir « lucide et conscient pour ne pas rater l'acte le plus important de sa vie ».
  • Sa devise : « Aimer ».

[modifier] Bibliographie

  • Comme un éveilleur d'aurore
  • La nuit de Dante
  • Anioutka
  • Un exode ordinaire
  • Les noctambules
  • À l'aube du premier jour, 1974
  • Le Déserteur, Le Livre de Poche, 2006, 155 p. (ISBN 2253117749)

[modifier] Lien externe

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