Raymond Depardon

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Raymond Depardon (né le 6 juillet 1942 à Villefranche-sur-Saône, Rhône, France) est un photographe, réalisateur, journaliste et scénariste français, considéré comme l'un des maîtres[1] du film documentaire. Il est membre de Magnum Photos.

Sommaire

[modifier] Biographie

Raymond Depardon s'intéressa très tôt à la photographie et prit ses premiers clichés dans la ferme familiale. En 1958 il devint l'assistant du Louis Foucherand. Ce photographe, qui avait beaucoup voyagé et réalisé des reportages pour diverses publications entre les années 1930 et 1960, s'associa avec Louis Dalmas au début des années 60. Raymond Depardon se retrouva dans leur prestigieuse agence comme employé de laboratoire. Mais il abandonna très vite le labo pour se consacrer au reportage en qualité de pigiste sans un sou vaillant, porté par sa passion et sa détermination de réussir dans ce métier. En 1960, toujours pigiste et par défaut de photographes salariés de l'agence disponibles, Louis Dalmas l'envoie couvrir l'expédition SOS-Sahara. En cours de reportage, il apprend que 3 hommes se sont égarés dans le désert sans vivres et sans eau, il part a leur recherche et grâce à son opiniâtreté, les retrouve dans un état proche de l'épuisement en plein soleil avec comme seule protection une plaque de tôle ondulée. Raymond réalise des photos en N et B. dont une fera la couverture de Paris Match et les autres un cahier intérieur de 4 pages. Grâce à ce reportage il obtient un succès mérité qui fut le début d'une carrière exemplaire qui repose sur le talent, l'intégrité, l'énergie et une grande force de travail. Depardon devient reporter salarié au sein de l'agence Dalmas et couvre ensuite les conflits (Algérie et Viêt Nam) mais aussi les sujets d'actualité, et traque aussi les "people" comme un authentique "paparazzi". Ce dernier genre n'étant pas sa tasse de thé…

Il cofonde en 1966 la célèbre agence Gamma, avec Gilles Caron. En 1974, à la demande de Valéry Giscard d'Estaing, il tourne un documentaire sur sa campagne électorale. Sa projection sera longtemps refusée par le nouveau président, et ce n'est qu'en février 2002 que 1974, une partie de campagne est diffusé à la télévision et au cinéma. Son titre initial était 50,81%, le pourcentage des voix obtenu par Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle.

Depardon a touché à presque tous les genres du documentaire et réalisé de nombreux films importants, portant son regard humaniste aussi bien au Tchad - son film de 1989, La Captive du désert, met en scène Sandrine Bonnaire dans le rôle de l'archéologue Françoise Claustre, une Française qui fut deux ans et demi otage au Tchad d'Hissène Habré et qu'il interviewa pendant sa captivité - que sur un asile psychiatrique, aux urgences, dans les palais de justice ou sur les problèmes du monde paysan.

Deux de ses premiers films suivent le travail de la presse et de ses fournisseurs : Numéros zéro montre les préparatifs d'un nouveau quotidien, Le Matin de Paris ; Reporters suit pendant tout le mois d'octobre 1980 les photographes de l'agence Gamma, entre couverture de l'actualité et chasses aux people pour des clichés de paparazzi.

[modifier] Analyses de son œuvre

Un des traits les plus caractéristiques de l'œuvre photographique de Raymond Depardon est la revendication de la subjectivité du photographe et de sa volonté de photographier des « temps morts », ce en quoi il se détache de l'école du reportage humaniste européenne de Cartier-Bresson et se rapproche de l'école américaine et des photographes tels que Walker Evans et Robert Frank. Son ouvrage le plus significatif, le recueil Notes publié en 1979, est composé d'une centaine de photographies accompagnées de textes écrits à la première personne, entre l'exigence journalistique, i.e. un monde extérieur et l'autobiographie, le monde intérieur.

Son dernier ouvrage Photographies de personnalités politiques illustre encore cette démarche : Raymond Depardon cherche à photographier les personnalités politiques dans l'authenticité de leur action, en y ajoutant son regard : « Montrer la solitude de la personnalité politique est au centre de mon travail »[2].

Selon lui, l'âge d'or de la photographie politique se situe entre la fin du carcan antérieur à mai 1968 et 1982. C'est l'ère de « la photo de contact ». Il voit dans la période actuelle un retour à la tendance « détestable » des débuts de la Ve République avec le contrôle absolu des responsables de la communication.

Début 2006, Depardon a exposé à la Maison européenne de la photographie à Paris ses portraits de personnalités politiques.

La même année, il est le commissaire invité des Rencontres internationales de la photographie d'Arles (37es du nom) du 4 juillet au 17 septembre 2006.

[modifier] Filmographie

[modifier] Livres

  • Détours, Prix Nadar 2000
  • 1968, une année autour du monde, 2008

[modifier] Références

  1. photography, history of :: Developments from the 1970s to the present -- Britannica Online Encyclopedia
  2. Article du journal Le Monde du 25 janvier 2006.

[modifier] Sources

  • Raymond Depardon. Fotograaf en filmer/Photographer and Filmmaker, Frits Gierstberg (ed.), Nederlands Fotomuseum/Nederlands Filmmuseum, Rotterdam/Amsterdam, 2005

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes