Rabastens

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Ne pas confondre avec Rabastens-de-Bigorre


Rabastens

Pays
drapeau de la France
     France
Région Midi-Pyrénées
Département Tarn
Arrondissement Arrondissement d'Albi
Canton Canton de Rabastens
Code Insee 81220
Code postal 81800
Maire
Mandat en cours
Alain Brest
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays Rabastinois
Coordonnées
géographiques
43° 49′ 23″ Nord
         1° 43′ 33″ Est
/ 43.8230555556, 1.72583333333
Altitudes moyenne : 117 m
minimale : 95 m
maximale : 252 m
Superficie 6 629 ha = 66,29 km²
Population sans
doubles comptes
4 621 hab.
(2004)
Densité 62 hab./km²
Carte de localisation de Rabastens

Rabastens est une commune française, située dans le département du Tarn et la région Midi-Pyrénées.

Sommaire

[modifier] Géographie

Rabastens se trouve dans le Tarn.

[modifier] Histoire

[modifier] Des origines antiques

Dès l'Antiquité, les coteaux de Rabastens ont été peuplés comme en témoignent les vestiges (découverts à 1 km de la ville) d'une ville gallo-romaine à Las Peiras. Une première campagne de fouilles, menée en 1840 par Gustave de Clausade livre une mosaique et des tambours de colonnes en marbre sculptés de scènes hippiques (Ceux-ci sont actuellement exposés au Musée Saint-Raymond de Toulouse) . Une 2e campagne de fouilles dans les années 1970 livre une splendide mosaique exposée depuis au musée du pays Rabastinois. Les noms en "ens", dans la toponymie, laisse supposer une origine et une consonance germanique, et même wisigothique. L'hypothèse la plus vraisemblable sur la naissance de Rabastens est la suivante : Les habitants de la villa gallo-romaine se seraient réfugiés sur l'éperon rocheux constitué par le ruisseau appelé depuis le Rotavolp et le Tarn au moment de l'arrivée des Wisigoths et la destruction de la villa. Le refuge constitue petit à petit le premier castrum, quartier appelé aujourd'hui "le château". Le castrum permet de contrôler un gué sur la route de Toulouse-Lyon.

[modifier] La Croisade des Albigeois

Début XIIe s., la cité est dirigée par une co-seigneurie. La famille de Rabastens est proche des Comtes de Toulouse : Raymond de Rabastens est évêque de Toulouse de 1200 à 1205 et Pierre Raymond fait partie du conseil de Raymond VI. En 1210 les co-seigneurs abandonnent leurs droits de justice au comte de Toulouse qui protège les habitants. Il leur attribue libertés et privilèges. Situé à proximité du Lauragais, épicentre du catharisme, Rabastens a la réputation d'être un "nid d'hérétiques". La fidélité de Rabastens envers les Comtes de Toulouse va lui être chère. En application du Traité de Paris (1229), la cité est contrainte de détruire ses fortifications. La cité devient un consulat au cours de cette période.

[modifier] La prospérité

La paix revenue, Rabastens connaît une fin du XIIIe s. prospère grâce à son vignoble, alors le plus vaste du gaillacois. La qualité du vin de Rabastens est estimée. Les gabares, bateaux à fond plat, descendent le Tarn avec des tonneaux de Rabastens jusqu'à Bordeaux. A cette époque, l'urbanisme se développe selon le plan des "bastides". La cité de Rabastens s'organise donc autour du Borg Meja (Bourg Moyen). L'église Notre-Dame du Bourg est édifiée entre 1230 et 1260 à l'initiative des moines bénédictins de Moissac, présent au prieuré au XIIe s. Elle comporte une vaste nef unique, rectangulaire, à quatre travées voûtées d'ogives et entièrement en briques selon le modèle de la Cathédrale Saint Etienne de Toulouse. Au XIVe s., le prieur Bernard Latour décide d'ajouter à la nef un choeur polygonal. Etant située sur la route des pélerinages du Puy-en-Velay à Saint-Jacques-de-Compostelle, l'église va s'embellir. La ville de Rabastens était une ville étape pour les pélerins comme en témoignent l'hôpital Saint Jacques et le patrimoine jacquaire de la ville.


[modifier] La guerre de Cent Ans

Quelques années avant le début de la guerre de Cent Ans (1337), les pastoureaux s'en prennent aux communautés juives. En 1381, plusieurs milliers d'hommes sont massacrés dans les murs de Rabastens par Gaston Febus, Comte de Foix et du Béarn. C'est cette vision qui aurait déclenché les révélations de Constance de Rabastens. Les ravages de la Peste Noire en 1348 vont s'ajouter à la guerre.

[modifier] La Renaissance (XVIe siècle)

En 1450, c'est la fin de la Guerre de Cent Ans. La culture du pastel, plante tinctoriale, permettant d'obtenir des bleus très stables, fait la prospérité de l'Albigeois et du Lauragais. Le pastel fait l'objet d'un commerce important en Europe. L'indigo, plus économique, le remplace au XVIe siècle. Le pastel fait la fortune des négociants albigeois qui se font construire de beaux hôtels particuliers.

En 1561, lors de la première guerre de religion, les protestants s'emparent de Rabastens et tuent plusieurs franciscains. En 1562, les catholiques reprennent le contrôle de la ville. Le chef des protestants, François Delherm, est capturé et pendu à Toulouse. La paix d'Amboise (19 mars 1563) met un terme provisoire au conflit. Le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572 à Paris) se répète à Rabastens bien après le 24 août et des protestants sont massacrés le 5 octobre[1].

Une épidémie de peste affaiblit la population en 1631. Pour isoler la ville les pestiférés logés dans le faubourg de Murel, ou quartier des pestiférés.

Au cours des siècles les riches marchands ont gravi l'échelle sociale. Et au XVIIe et XVIIIe s. ils deviennent "avocats et conseillers du roi" au Parlement de Toulouse et parfois Capitouls. Ils sont anoblis. Ils entretiennent ou construisent de riches demeures à Rabastens. Début XIXe : Rabastens prend son aspect actuel : les fossés sont comblés progressivement pour constituer la promenade des Lices, un pont suspendu est construit sur le Tarn en 1835 et la façade de Notre-Dame du Bourg est achevée avec l'adjonction d'une deuxième tour. La tradition artisanale demeure avec les tisserands et cordonniers du Moyen Age. Ils cèdent la place aux ébénistes et fabricants de meubles. La cave coopérative créée en 1953 dynamise l'économie de Rabastens.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
Jacques de Rolland 1er Consul
1657 Août 1660 Bernard de Rolland 1er Consul
1696 1711 Jean-Victor de Rolland 1er Consul
1711 1733 Pierre de Pagès 1er Consul
1733 Juin 1760 François de Rolland 1er Consul
Juin 1760 Octobre 1775 Pierre Armengaud Lieutenant de Maire
Octobre 1775 Février 1780 Jean Jacques Delherm Lieutenant de Maire
Février 1780 Juillet 1780 François de Clausade Lieutenant de Maire
Juillet 1780 Juillet 1782 François de Clausade Lieutenant de Maire
Juillet 1782 Janvier 1789 Jérôme Dufaug Lieutenant de Maire
Janvier 1789 Février 1790 Gilles Marguerite de La Fîte de Pelleporc Lieutenant de Maire
Février 1790 Décembre 1790 Gabriel Falguière-Clausade
Décembre 1790 Septembre 1791 Pierre Narcisse Floriban de Carrière
Septembre 1791 Juillet 1792 Jean Paul Louis Gouzy
Juillet 1792 Septembre 1795 Jérôme Dufaug
Septembre 1795 Mars 1796 Jacques Pascal Estève
Mars 1796 Avril 1798 Pierre Narcisse Floriban de Carrière
Avril 1798 Juin 1798 Pierre Rabaly
Juin 1798 Avril 1799 Jean Léon Laboulbène
Avril 1799 Mars 1808 Guillaume Darnaud
Mars 1808 Juillet 1815 Jean Raymond Cyriaque Arquier
Juillet 1815 Décembre 1815 Maurice Jaybert
Décembre 1815 Février 1824 Auguste Athanase de Chastenet de Puysegur
Février 1824 Septembre 1830 Bernard Antoine Jean Baptiste Michel de Toulouse-Lautrec
Octobre 1830 Janvier 1831 Maurice Jaybert
Janvier 1831 Avril 1831 Bernard Vernhes
Avril 1831 Février 1848 Cézaire de Sagnes
Février 1848 Juillet 1848 Gustave de Clausade
Juillet 1848 Septembre 1852 Tristan de La Fîte Baron
Septembre 1852 Décembre 1852 Raymond de Toulouse-Lautrec Comte
Décembre 1852 Octobre 1854 Jean Victor Bourniquel
Octobre 1854 Novembre 1854 Nicolas Marcel Salamon
Novembre 1854 Septembre 1857 Eustache Trégan
Octobre 1857 Août 1870 Abdon Prouho
Septembre 1870 Avril 1871 Jules Becat
Mai 1871 Février 1878 Abdon Prouho
Février 1878 Mars 1881 Albert de Falguière Baron
Mars 1881 Avril 1882 Isidore Lauzeral
Avril 1882 Octobre 1889 Albert de Falguière Baron
Octobre 1889 Septembre 1899 Antoine Gaulhet
Septembre 1899 Mai 1900 Etienne de Toulza Comte
Mai 1900 Mai 1904 Justin Julia
Mai 1904 Mai 1905 Etienne de Toulza Comte
Octobre 1905 Octobre 1906 Urbain Subsol
Octobre 1906 Mai 1912 Etienne de Toulza Comte
Mai 1912 Février 1916 Urbain Subsol
Avril 1916 Décembre 1919 Gabriel Bréthénou
Décembre 1919 Octobre 1923 Jean Lauzeral
Novembre 1923 Mai 1929 Ernest Malric
Mai 1929 Mai 1935 Ernest Malric Député en 1932
Mai 1935 Août 1944 Ernest Malric Député en 1936
Août 1944 Mai 1945 Antonin Conte Président du Comité de Libération
Aout 1945 Mai 1953 Marius Malric
Mai 1953 Mars 1959 Marius Malric
Mars 1959 Septembre 1963 Antoine Gaubert
Novembre 1963 Mars 1965 Roger Béteille
Mars 1965 Mars 1971 Roger Béteille
Mars 1971 Avril 1975 Georges Raynal Général
Mai 1975 Mars 1977 Jean Marty
Mars 1977 Mars 1983 Fernand Fargues
Mars 1983 Mars 1989 Jean Marty
Mars 1989 Juin 1995 Fernand Fargues
Juin 1995 Novembre 2002 Alain Brest PS
Novembre 2002 Décembre 2004 Michel Bressoles Divers gauche
Décembre 2004 Mars 2008 André Coudé du Foresto Divers droite
Mars 2008 Mars 2014 Alain Brest PS


[modifier] Démographie

Évolution démographique (Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004
4133 4307 4182 3806 3825 4176 4621
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

• Le Pigeonnier : Lieu de vie et de rencontre situé à la sortie de la ville, en empruntant la Route de Saurs. Recemment restauré, il est l'embléme et la fierté de la commune. Entouré d'un parc romantique propice aux retrouvailles entre amis et aux discussions diverses, ce repére est généralement appelé plus affectueusement le Pigo. Le célèbre groupe de rock alternativo-progressif Roots Distortion parle de sortir un single à la gloire de cet endroit si insolite.

Musée du pays Rabastinois : Installé dans l'hôtel particulier du XVII° siècle de la famille La Fite de Pelleporc de Gourdas.

• Église Notre-Dame du Bourg, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, halte sur les chemins de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Haut lieu du patrimoine Jacquaire, l'église renferme des fresques qui illustrent différents épisodes de la vie, réelle ou légendaire, de Jacques le Majeur

• Hôtel de la Castagne (actuelle école libre Puységur) Ancien hôtel particulier du Comte Louis Pierre de Chastenet de Puységur.

• Église des pénitents blancs

• Hôtel de ville, ancien prieuré. Tourelle du XVI°siècle.


Rabastens

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Expression

L’expression « Se perdre entre Gaillac et Rabastens » est utilisée dans le Sud-Ouest de la France pour désigner l’état d’ébriété d’une personne.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858), p 287
  2. Rabastens sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes