Placebo (groupe)

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Placebo
Placebo en concert au Coachella Festival

Pays d’origine Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre(s) Rock alternatif
Rock
Années actives Depuis 1994
Label(s) EMI
Virgin Records
Capitol
Delabel
Hut Recordings
Elevator Music Ltd.
Site internet http://www.placeboworld.co.uk

Membres Brian Molko
Stefan Olsdal
Anciens membres Steven Hewitt
Robert Schultzberg

Placebo, originellement appelé Ashtray Heart, est un groupe de Rock Alternatif créé en 1994 en Angleterre par Brian Molko et Stefan Olsdal. La musique et les textes de Placebo, composés par des musiciens pour la plupart autodidactes, se distinguent par une inclination romantique exacerbée.

Sommaire

[modifier] Membres

[modifier] Membres actuels

Membres officiels, auteurs compositeurs et interprètes:

Accompagnement scénique:

[modifier] Anciens membres

Anciens membres officiels:

Accompagnement scénique:

[modifier] Biographie

[1]

[modifier] Ashtray Heart

Les tout premiers balbutiements du groupe se font entendre en 1994 à Deptford en AngleterreBrian Molko (Américain, Écossais), joueur de guitare autodidacte, et Steven Hewitt (Britannique), batteur déjà expérimenté grâce à sa présence au sein de petits groupes, se réunissent pour jouer par intermittence dans les pubs et partager leurs infortunes. Ces derniers se sont rencontrés au Burger King de Lewisham par l'intermédiaire de la petite amie de Steven alors pensionnaire du Goldsmith College dont Brian fut diplômé en 1994. Et c'est par le plus grand des hasards, à la station de métro South Kensington de Londres, que Brian Molko rencontre Stefan Olsdal (Suédois) un ancien camarade de classe à l'American School du Luxembourg devenu bassiste émérite. Même s'ils n'eurent jamais de véritables liens au Luxembourg, la guitare que transportait alors Stefan en bandoulière fut néanmoins un sujet de discussion et mena Brian à proposer à Stefan d'assister à la prestation qu'il donnait le soir même en compagnie de Steven. Celle-ci eut lieu au Round The Bend et Stefan Olsdal bien que dubitatif au préalable est conquis et décide alors de s'associer sans plus tarder à Brian Molko sous le nom d'Ashtray Heart pour composer tandis que Steven Hewitt partage son activité entre Breed et d'autres groupes et ne s'engage donc pas. C'est pourquoi en octobre 1994 Robert Schultzberg (Suédois), ami d'enfance de Stefan Olsdal, comble la place vacante et le trio se rebaptise Placebo.

[modifier] Placebo

Placebo parce que le mot sonne bien, qu'il est prononçable dans plusieurs langues et surtout parce qu'un placebo n'est qu'un leurre, une façon pour le groupe de se démarquer de la tendance des années 90 d'appeler les groupes par des noms de drogues. Les derniers mois de 1994 sont consacrés aux compositions et répétitions et le premier concert de Placebo est donné au Rock Garden de Londres le 21 janvier 1995. Les premières démos sont enregistrées au mois de mars 1995 aux studios Sound Advice de Deptford ; ainsi voient entre autres le jour Nancy Boy, Teenage Angst et 36 Degrees. Avec une tendance "Punkie", les compositions restent techniquement simples à l'image des courants des années 80 prônant le "do it yourself" et privilégient l'énergie et l'émotion : des caractéristiques qui resteront la marque de fabrique d'un Placebo qui se trouve alors aux antipodes du courant Britpop des années 90.

C'est pourquoi très vite les maisons de disques anglaises subodorent la bonne affaire et s'empressent pour faire signer Placebo qui préfère temporiser. Le groupe gagne sa place sur une compilation après un concours et y présente Bruise Pristine puis finit par signer chez Hut Recordings, sous label de Virgin Records, en créant au passage son propre label Elevator Music Ltd., et sort son premier album sobrement intitulé Placebo le 17 juillet 1996. L'album, produit par Brad Wood, connaît un succès d'autant plus rapide que la presse à scandale britannique s'empare des paroles subversives et provocantes ainsi que de la personnalité de leur auteur Brian Molko qui, par son androgynie et sa voix nasillarde et traînante, suscite de nombreuses réactions, aussi bien d'admiration que de rejet. "Sex Drugs & Rock'n'roll", entrevues irrévérencieuses, un cocktail efficace qui, associé à un rock incisif et pressant que l'on pourrait qualifier de punk rock, conquiert le public. Auteur des paroles, Brian Molko décharge ici toute la frustration emmaganisée pendant deux années de chômage, donnant un aspect très émotionnel aux compositions dégageant beaucoup d'urgence et de colère. Les textes apparaissent autobiographiques bien qu'ils soient sans aucun doute romancés.

Glamour et décadence sont les ingrédients qui séduisent les nouveaux fans. C'est ainsi que Nancy Boy deviendra un hymne symbolisant les débuts du groupe, accompagné de Teenage Angst et 36 Degrees. Sur scène, ces chansons ont le point commun de dégager un son très Noisy recouvrant la voix particulière de Brian Molko s'acharnant sur sa guitare surnommée Bitch, une Fender Jaguar rouge et blanche accordée en FA#D#G#CC (Fa La# Ré# Sol# Do Do) comme la plupart des autres guitares du groupe pour un rendu totalement unique. A ses côtés, Stefan Olsdal ne joue alors qu'exclusivement de la basse, instrument prenant une place prépondérante dans la musique du trio formé sur le concept "Basse, Guitare, Batterie".

Mais visiblement le caractère haut en couleur du leader Brian Molko et celui de Robert Schultzberg ne s'accordent plus ; un différend entre les deux hommes existe depuis septembre 95 mais, soucieux de ne pas porter atteinte à la pérennité du groupe, un concensus assura la formation jusqu'à la sortie de l'album et sa promotion. La situation se dégrade lors de l'été 96 et Robert Schultzberg est alors prié de quitter le groupe le plus rapidement possible. Ainsi, Steven Hewitt reprend du service à l'aube de la première véritable tournée le 13 octobre 1996. La composition du groupe restera dès lors inchangée jusqu'en 2007.

[modifier] Without You I'm Nothing

En 1998, après deux années de concerts incessants, l'album Without You I'm Nothing sort le 12 Octobre, produit par Steve Osborne. Contrairement à son prédécesseur qui faisait la part belle aux provocations et à l'exubérance propre à la frustration adolescente, "Without you I'm nothing" met l'accent sur l'intimité, l'amour et l'amitié principalement inspirées des frasques relationnelles du leader Brian Molko, qui trouve un malin plaisir à explorer des sentiments plus adultes tels que ce que Charles Baudelaire appellait spleen notamment sur le titre Without You I'm Nothing et démontre une qualité d'écriture indéniable. Musicalement, les compositions évoluent vers plus de finesse et entrent dans le Rock alternatif, mélange moderne de punk, de pop et de rock, inspiré des groupes "indépendants" des années 80. L'arrivée de Steven Hewitt a incontestablement recadré le groupe, lui a donné de l'expérience et surtout un jeu de percussions rapide et puissant. Pour la nouvelle tournée qui s'annonce, William Lloyd, véritable ami, jusque là homme à tout faire chez Placebo, monte sur scène pour donner de l'ampleur aux nouvelles compositions en tant que guitariste ou bassiste, permettant ainsi à Stefan Olsdal d'alterner entre ces deux instruments sur scène.

Apparaissant comme un lendemain de fête le second album est l'occasion pour Placebo de faire table rase de ses excès de jeunesse et de dévoiler toutes ses qualités musicales et artistiques avec des morceaux comme Pure Morning. "Les plus grandes œuvres naissent des plus grands maux" cela pourrait bien se vérifier chez Placebo qui prouve tout simplement ici qu'il n'a rien d'un leurre. La chanson Without You I'm Nothing sera l'occasion d'accueillir la voix de David Bowie qui les aura soutenu et aidé depuis les tout débuts de leur carrière et les invitera au Madison Square Garden pour fêter son cinquantième anniversaire. Une "filiation" toute désignée car Placebo arbore un look résolument provocateur et androgyne : robes, jupes, collants et maquillage sont les attributs du look Placebo sur scène ; ce qui vaut parfois au groupe une affiliation au Glam rock. Stefan Olsdal et Brian Molko sont alors au paroxysme de l'époque "travestie" de Placebo ; ce dernier ayant fait du théâtre il exploite au maximum l'image pour créer un aspect dramatique et retranscrire sur scène, lors de la nouvelle tournée, l'ambiance douloureuse qui caractérise les chansons de l'album comme My Sweet Prince ou la sensualité d'Every You Every Me qui devient un tube ainsi que la bande originale du film Sexe intentions. Toujours dans ce registre, Steven Hewitt, Brian Molko et Stefan Olsdal participent au tournage du film Velvet Goldmine sur le glam rock et y tiennent chacun un rôle en y interprétant 20th century boy des T. Rex.

[modifier] Black Market Music

En deux albums, Placebo s'est imposé dans le paysage musical et a prouvé que le rock n'était pas mort face à l'égémonie de la techno en cette fin des années 1990. A cet égard il suscite un grand espoir quant au renouveau de la scène britannique. Dépositaire d'un son et d'une attitude qui a fait scandale, même s'il s'est toujours défendu de nourrir les clichés du rock, Placebo après avoir enthousiasmé la presse, semble désormais l'irriter. Notamment les puissants journaux New Musical Express et Melody Maker supportent mal que Brian Molko soit devenu une icône sans qu'ils n'aient eu leur mot à dire ; mais force est de constater que le public ne prête pas attention aux critiques car le troisième album de Placebo, Black Market Music, sorti en 2000 et produit par Paul Corkett, se vend mieux que ses prédécesseurs.

Dès 98, Placebo avait prévenu ses fans qu'il se sentait l'envie d'intégrer de nouveaux styles à sa musique et c'est chose faite dans ce dernier opus. Car ici le groupe n'hésite pas à incorporer de l'electro et du hip-hop voire des ambiances jazz. Poussé par le contexte économique et social de fin de siècle, Placebo oublie un instant son nombril pour jeter un regard sur la société qui l'entoure. L'album est donc bien plus hétérogène que son prédécesseur : ballades pop (Slave To The Wage), à textes polémiques (Blue American), et titres rock à souhait (Special K), se mêlent équitablement aux titres cafardeux et romantiques. Replongé dans la dépression et sans doute la drogue, Brian Molko ne s'en prend plus à lui-même mais au genre humain. Neuf mois ont été nécessaires à l'enregistrement de l'album, qui, même s'il sonne un peu surproduit, ne dénote pas par rapport à Without You I'm Nothing et accueille un rock indéniablement moderne. Le succès de Placebo n'est plus à faire.

[modifier] Sleeping With Ghosts

Mais Placebo n'a pas pour autant fini de se métamorphoser ; et au contraire, jamais Placebo n'aura autant évolué au niveau du son et de l'allure que pendant la période qui suit. Car en 2003, le groupe revient avec Sleeping With Ghosts produit par Jim Abiss. L'électro expérimenté depuis le Pure Morning de Without You I'm Nothing, fait maintenant partie intégrante de presque tous les morceaux. Les aspirations du début sont dorénavant saupoudrées de samplers, ce qui pousse le groupe à engager un musicien supplémentaire afin d'exploiter au mieux les nouveaux aspects de sa musique. C'est Xavior Roide, membre du groupe Dexdexter, qui avait joué au côté de Placebo dans Velvet Goldmine qui est appelé pour les claviers et effets. Le rock caustique de Placebo est devenu un rock épuré, fin. Avec des morceaux comme The Bitter End, This Picture ou encore Protect Me From What I Want (Protège-moi dans la version française, qui deviendra la bande-son du film français Hell), Placebo tourne en boucle sur les radios européennes, continent sur lequel le groupe devient l'un des acteurs majeurs de la scène rock, en cultivant son ambiguïté. Les ventes, dopées par une promotion sans égale dans la carrière du groupe, explosent littéralement, surtout en France où il rencontre un très net succès depuis ses débuts ("Sleeping With Ghosts" s'y écoule à plus de 710 600 exemplaires). C'est également à ce moment que s'effectue un renouvellement du public du groupe: les fans de la première heure désabusés par la commercialisation de Placebo s'en vont et de nouveaux arrivent, aguichés par les passages récurrents des nouveaux tubes de Placebo sur les ondes.

La tournée qui s'en suit est un véritable succès et c'est Paris qui est choisie pour y enregistrer le premier album live du groupe, Soulmates Never Die, commercialisé en DVD en 2004. Opportuniste, la maison de disques saisit l'occasion pour sortir une collection de singles intitulée Once More with Feeling, accompagnée de deux nouveaux titres, seuls réels intérêts musicaux de cette opération.

[modifier] Meds

Au sortir d'une tournée sud américaine, début 2005, Placebo s'accorde une période de repos avant l'enregistrement du cinquième album . Le repos est de courte durée car 2005 et 2006 sont des années très riches en collaborations. Ainsi, Brian Molko a pu apparaître aux côtés de Jane Birkin, Timo Maas et Indochine ; Stefan Olsdal a apporté son soutien à un certain nombre de groupes suédois, parallèlement à son projet personnel : Hotel Persona. Placebo a également participé à une compilation en souvenir de Serge Gainsbourg.

Après avoir composé la plupart des nouveaux titres dans le sud de la France, le groupe se réunit aux studios RAK de Londres et entame l'enregistrement du prochain album qui ne durera que quatre mois: une des raisons pour lesquelles ce cinquième album, Meds, est annoncé comme un réel retour aux sources car enregistré à l'instinct, sans fioriture ni ordinateur qui avaient livrés le précédent sous anesthésie. Celui-ci se veut plus accessible et universel, beaucoup moins ésotérique que ses prédécesseurs. Sorti le 13 mars 2006 il est produit par Dimitri Tikovoi avec qui le groupe avait déjà enregistré différentes Face B et qui a produit Trash Palace, album sur lequel Brian Molko était apparu. Fini la provocation et les "gimmicky", la drogue et le sexe : changement d'orientation ou de stratégie donc, le groupe veut faire oublier son image de "travestis". L'album se clôt sur le titre Song To Say Goodbye dans lequel Placebo tire un trait sur son passé sous forme d'une lettre d'adieu. Encensé par la presse, Meds est loin de faire l'unanimité parmi les fans qui pour certains le trouvent assurément insipide ; mais maintenant que le groupe a refermé les portes sur son passé, celui-ci est fin prêt à se tourner vers l'avenir. A ce sujet Stefan Olsdal confie au tout début de l'année 2007 : "Le meilleur album de Placebo n'a pas encore vu le jour. Si on le fait, ce sera le jour où nous arrêterons"[2]. Sur scène, Xavior Roide cède sa place à Alex Lee, ancien membre du groupe Suede, qui en plus de s'occuper des claviers ajoute une guitare supplémentaire sur scène.

La tournée, couronnée de succès de part le monde, s'achève pourtant sur une mauvaise note aux États-Unis en août 2007 où Placebo tente une nouvelle fois et en vain de percer. Et alors que les projets solitaires de Brian Molko et Steven Hewitt suggérés depuis un certain temps se précisent, le départ de Steven Hewitt est révélé le premier Octobre 2007. Presque onze ans jour pour jour après son arrivée au sein du groupe le batteur s'en va pour "raisons de divergences musicales et personnelles"[3]. Brian Molko renonce alors à son projet solo, ses premières maquettes seront finalement dédiées au sixième album de Placebo. Le temps que Stefan Olsdal concrétise son projet personnel dans le groupe Hotel Persona par la sortie d'un premier album et Placebo est annoncé prêt à entrer en studio à Bruxelles au début du mois de Juin 2008.[4]

[modifier] Discographie

Icône de détail Article détaillé : Discographie de Placebo.

[modifier] Albums studio

[modifier] Vidéographie

[modifier] Notes et références

  1. Sébastien Michaud, Placebo-Des cadences et des maux, Camion Blanc, Avril 2005 (ISBN 2-910196-96-8)
  2. * b i o n i c - p l a c e b o *
  3. PlaceboWorld
  4. Xsofplacebo.Net [Placebo.Meds]

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes