Place Kléber

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Place de Kléber 1900
Place de Kléber 1900

La Place Kléber est la place centrale de Strasbourg.

Sommaire

[modifier] Historique

Anciennement nommée Barfüsserplatz (place des va-nu-pieds en allemand, en raison de la présence d'un monastère franciscain), elle devient la Waffenplatz au XVIIe siècle (place d'Armes en allemand), puis la Place Kléber le 24 juin 1840, lors de l'inauguration du mausolée à la gloire du général strasbourgeois Jean-Baptiste Kléber, statue le représentant en pied, sous laquelle un caveau renferme son cercueil depuis 1838 . De 1940 à 1944, la place est renommée Karl Roos Platz, d'après l'autonomiste alsacien tué par les soldats français en 1940.

Après avoir été le cœur du réseau de l'ancien tramway (1886 - 1960), puis vaste parking de surface, traversée d'une voie routière, la place a été réaménagée de manière controversée en 1994 par l'architecte Guy Clapot.

Cette transformation s'est faite dans le cadre de la piétonisation du centre historique de la ville, ainsi que dans le cadre du retour du tramway dont les lignes A et D traversent la frange ouest de la place, dans le prolongement de la rue des Francs-Bourgeois.

En 2007, la Place Kléber est entièrement réaménagée (concomitamment à la restructuration complète de l’îlot de l’Aubette). Des espaces verts (selon le cahier des charges du paysagiste Gilles Clément) et de longs bassins d'eau entourés de pierre de gneiss font leur apparition.

[modifier] L'Aubette

L'Aubette
L'Aubette

La place est bordée sur son flanc nord par l'Aubette, bâtiment néo-classique construit au XVIIIe siècle dans le cadre du plan d'embellissement Blondel.

Construite en 1778, l'Aubette, grand et splendide palais de style classique fut tout d'abord un corps de garde, point duquel étaient transmis les ordres à l'aube, d'où son nom.

Conservatoire de musique vers la fin du XIXe siècle, le bâtiment abrite ensuite un complexe de loisirs décoré en 1928 par les artistes Theo van Doesburg, Hans Arp et Sophie Taeuber-Arp, et très vite considéré par certains experts comme la chapelle Sixtine de l'art moderne.

Aujourd'hui, l'Aubette est au centre d'un projet de reconversion et de réhabilitation qui verra la naissance de boutiques et de restaurants haut de gamme sur près de 6000 m² de surface.

[modifier] La statue de Kléber

Statue de Kléber
Statue de Kléber

Le 14 juin 1800, au Caire, Soleyman el-Halaby, un jeune étudiant syrien, assassine le général Jean-Baptiste Kléber. Le commandant suprême de l’armée d’Égypte est alors au faîte de sa gloire : il a remporté, trois mois plus tôt, la victoire d’Héliopolis, reprenant la Haute-Egypte aux Turcs et aux Anglais. La gloire de Kléber surpasse alors celle de Bonaparte. Son assassinat le fait passer de la gloire à la légende. La mort de Kléber est donc un souci pour Bonaparte. Pas question donc de lui célébrer des obsèques nationales, ni même de lui donner une sépulture qui pourrait devenir très vite un lieu de pèlerinage républicain. Au Caire, on embaume le corps, on le dépose dans un cercueil de plomb, disposé lui-même dans un cercueil de chêne et on l’enterre au fort Ibrahim.

Finalement, en 1818, Louis XVIII ordonna qu’on transfère les cendres de Jean-Baptiste Kléber à Strasbourg, sa ville natale.

Le corps de Jean-Baptiste Kléber repose depuis le 15 décembre 1838 dans un caveau situé sous sa statue au centre de la place Kléber. La statue, œuvre de Philippe Grass de 1840, représente le général en pieds, tenant la lettre de l'amiral Keith qui demandait la capitulation des troupes françaises. Kléber s'adressa alors à ses troupes : « Soldats, on ne répond à une telle insolence que par des victoires. Préparez-vous à combattre ». L'armée turque acheminée par les Britanniques fut écrasée par les troupes de Kléber. L'inauguration de cette statue fut faite avec une certaine gêne par les autorités de l'époque. C'était en effet le temps de la Monarchie de Juillet et de la réconciliation et l'oubli des conflits passés. La ville organisa donc une grande fête pour l'inauguration de la statue de Gutenberg, sujet consensuel et rassembleur, alors que l'inauguration de la statue de Kléber se fit beaucoup plus discrètement 10 jours plus tôt en juin 1840.

[modifier] La Maison Rouge

L'Aubette et la place Kléber
L'Aubette et la place Kléber

A cet emplacement fut érigé, au 22-24 place Kleber, vers la fin du XIXe siècle un magnifique immeuble de style Guillaume II, baptisé « la Maison Rouge ». Vers la fin des années 1960, la décision fut prise de raser l'ensemble architectural pour y construire un centre commercial.

Celui-ci fut érigé en 1978 par l'architecte François Herrenschmidt dans un style post-moderne, avec un patchwork de grands espaces vitrés, et une surface inégale.

L'immeuble, baptisé lui-aussi « Maison Rouge » est toujours au centre d'une polémique sur la destruction de l'ancien bâtiment.

[modifier] Le sapin de noël

Place Kléber
Place Kléber

À l'occasion du traditionnel Christkindlmärik, le célèbre Marché de Noël de Strasbourg, un sapin de Noël monumental venu des Vosges et richement décoré est planté dans l'angle sud-est de la place.

[modifier] Une place centrale

La place servait, jusqu'aux travaux de reconversion, de point de ralliement aux grandes manifestations, qu'elles soient organisées ou spontanées, à l'image d'évènements sportifs (célébration de la victoire française lors de la coupe du monde de football de 1998, finale de la coupe de la Ligue remportée en 2005 par le RC Strasbourg) ou politiques (manifestations anti-CPE en 2006 ou au soir du 1er tour des élections présidentielles de 2002).

Jusqu'en 2003, la place Kléber accueillait l'un des principaux marchés de la ville, les mercredi et vendredi.

Ces événements ont permis de constater que la place était centrale non seulement pour les Strasbourgeois, mais également pour les touristes et les habitants de l'agglomération et de sa large périphérie, puisqu'on y a vu converger un grand nombre de personnes habitant l'ensemble de l'aire d'influence de Strasbourg.

[modifier] Liens

[modifier] Notes et références

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