Phryné

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Tête d'Aphrodite « Kaufmann », variante de l'Aphrodite de Cnide dont Phryné aurait été le modèle, v. 150 av. J.-C., musée du Louvre
Tête d'Aphrodite « Kaufmann », variante de l'Aphrodite de Cnide dont Phryné aurait été le modèle, v. 150 av. J.-C., musée du Louvre

Phryné (en grec ancien Φρύνη / Phrýnê, littéralement « crapaud », sans doute un surnom) est une hétaïre grecque célèbre du IVe siècle av. J.-C.

Née Mnésareté (en grec ancien Μνησαρετή / Mnêsaretế, « celle qui se souvient de la vertu ») à Thespies, en Béotie, elle se rend à Athènes où elle devient hétaïre. Rapidement, elle a pour amants certains des hommes les plus distingués du moment. Ainsi du sculpteur Praxitèle qui, selon Athénée[1] ou encore Pline l'Ancien[2], l'utilise comme modèle pour son Aphrodite de Cnide. Athénée y ajoute le peintre Apelle, qui l'utilise comme modèle pour son Aphrodite Anadyomène.

Elle est célèbre par ses tarifs élevés : selon le poète comique Machon[3], elle réclame une mine pour une nuit. Le scholiaste du v. 149 du Ploutos d'Aristophane mentionne le prix extravagant de 10 000 drachmes, soit un talent. Cependant, toujours selon Machon, son tarif varie suivant ses humeurs. Elle accumule de telles richesses que, selon le grammairien Callistrate[4] elle aurait offert de rebâtir les murailles de Thèbes, abattues en 336 av. J.-C. par Alexandre le Grand, sous réserve qu'on y grave l'inscription : « Détruites par Alexandre, rebâties par Phryné, l'hétaïre ». L'offre aurait été refusée.

Organisatrice d'une confrérie religieuse vouée au culte du dieu thrace Isodaetes, elle est accusée par l'un de ses anciens amants d'introduire une divinité étrangère à Athènes et par là-même de corrompre les jeunes femmes. Elle est défendue par l'orateur Hypéride, l'un de ses amants. Selon Athénée[5], celui-ci, sentant la cause perdue, n'hésite pas à déchirer la tunique de Phryné, dévoilant aux Héliastes sa poitrine et emportant ainsi la faveur du jury : Phryné est acquittée et portée en triomphe au temple d'Aphrodite.

Selon Élien[6], les Grecs auraient dressé sur une colonne, à Delphes, une statue en or de Phryné. Athénée[7] précise qu'elle est l'œuvre de Praxitèle et qu'elle porte l'inscription « Phryné, fille d'Épiclès de Thespies ».

[modifier] Notes

Jean-Léon Gérôme, Phryné devant l'Aréopage, 1861, Hamburg Kunsthalle
Jean-Léon Gérôme, Phryné devant l'Aréopage, 1861, Hamburg Kunsthalle
  1. Deipnosophistes [détail des éditions] [lire en ligne] (XII, 59).
  2. Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne] (XXXIV, 21).
  3. Cité par Athénée, (XIII, 45).
  4. Cité par Athénée (XIII, 60).
  5. Deipnosophistes (XIII, 59).
  6. Histoires variées [lire en ligne] (IX, 32).
  7. Deipnosophistes (XIII, 59).

[modifier] Articles connexes

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