Philosophie analytique

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Gottlob Frege.
Gottlob Frege.
Bertrand Russell.
Bertrand Russell.

L'expression « philosophie analytique » désigne un mouvement philosophique qui se fonda dans un premier temps sur la nouvelle logique contemporaine, créée par Gottlob Frege et Bertrand Russell à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, pour éclairer les grandes questions philosophiques. Sa démarche s'appuie sur une approche analytique, et donc sur une analyse logique du langage, cherchant à mettre en évidence les erreurs de raisonnement qu'il peut induire, et viser ainsi à la clarification des idées et concepts.

La logique et la philosophie du langage furent les deux premiers et principaux domaines de la philosophie analytique. L'essor récent des sciences cognitives, de la philosophie de l'action, de la philosophie de l'esprit, ainsi que l'accroissement de l'attention que portent les philosophes analytiques à la théorie de la décision, à la théorie des jeux et à la métaphysique ont remis en cause la prédominance des disciplines initiales, de telle sorte que depuis la seconde moitié du XXe siècle la philosophie analytique touche à tous les domaines classiques en philosophie. Une autre caractéristique, partagée avec la physique, de la philosophie analytique est l'utilisation des expériences de pensée. Il existe également une métaphysique analytique (Kripke, David Lewis, Nathan Salmon, Peter van Inwagen) et même une théologie analytique (Alvin Plantinga, Richard Swinburne), ainsi qu'une tradition analytique en philosophie politique (par exemple John Rawls et Robert Nozick) et en morale.

La philosophie de type analytique est, depuis ces cinquante dernières années, la philosophie la plus active et la plus représentée au niveau mondial, bien qu'il existe localement des cas particuliers, comme en France où elle est très peu présente.

Sommaire

[modifier] Début de la philosophie analytique

A l'origine, ce courant s'opposait principalement aux courants issus de l'Idéalisme allemand, à l'hégélianisme et à la dialectique. La philosophie de la connaissance et de la logique de Gottlob Frege s'opposait également à l'empirisme, au naturalisme et au psychologisme d'auteurs comme John Stuart Mill. Pour Bertrand Russell et pour le positivisme logique, l'analyse logique devait toutefois s'accompagner d'une méthode empiriste (même si Russell a continué à défendre une métaphysique réaliste).

On peut considérer que les premiers philosophes analytiques furent Frege, Russell, George Edward Moore, puis Wittgenstein. Le Cercle de Vienne et la philosophie du langage ordinaire issue de Ludwig Wittgenstein et de la « remontée sémantique » étaient des critiques de toute métaphysique. Depuis le déclin du positivisme logique, la philosophie analytique s'est développée dans des directions diverses.

[modifier] La philosophie analytique

L'expression philosophie analytique est une expression quelque peu ambiguë, qu'il convient de clarifier en distinguant trois sens : la doctrine, la méthode et la tradition.

  1. Les doctrines désignées le plus souvent par cette expression sont le positivisme logique et l'atomisme logique ; mais l'expression peut également désigner la philosophie du langage ordinaire, la philosophie du sens commun, ou un mélange de toutes les doctrines citées ci-dessus. Cet usage était courant jusque dans les années 1950, quand les philosophes analytiques étaient en général engagés dans un programme de recherche lié à ces doctrines.
  2. La méthode de la philosophie analytique est une approche générale de la philosophie, un style d'analyse qui répond à certaines exigences rationnelles. Elle fut tout d'abord liée essentiellement aux projets d'analyse logique des problèmes philosophiques (sens 1 des années 1950); cette méthode est conçue aujourd'hui non plus comme un programme, mais comme un souci de clarté et de précision, exigeant de donner une place importante à l'argumentation, aux discussions et aux preuves, d'éviter toute ambiguïté, et de prêter une attention particulière à toutes les nuances de détails qui peuvent entrer dans un problème. Ce souci a conduit à réaliser des œuvres plus techniques et spécialisées et moins portées à résoudre des questions obscures comme le sens de la vie que par le passé, ou que dans d'autres traditions philosophiques, ce qui est une critique que l'on fait souvent à cette méthode ; toutefois, ses défenseurs mettent en avant le gain de rigueur qui en résulte, et la possibilité, selon eux, de parvenir ainsi à réellement faire progresser, même modestement, les débats philosophiques.
  3. En tant que tradition, la philosophie analytique débute avec Gottlob Frege, Bertrand Russell, G. E. Moore, et Ludwig Wittgenstein au début du XXe siècle.

Cette tradition commence avec Frege, et on peut en exposer les problématiques originelles par les questions suivantes[1] :

  • Peut-on philosopher en suivant une méthode scientifique ?
  • Peut-on introduire plus de rigueur en philosophie en procédant par la logique ?
  • La philosophie peut-elle être réduite à la logique ?

[modifier] Le formalisme et le langage naturel

Le but de l'approche analytique est de clarifier les problèmes philosophiques en examinant et clarifiant le langage dont on se sert pour les formuler. Cette méthode compte parmi ses apports majeurs la logique moderne, la mise au jour du problème du sens et de la dénotation dans la construction de la signification, le théorème d'incomplétude de Kurt Gödel, la théorie des descriptions définies de Russell, la théorie de la réfutabilité de Karl Popper, la théorie sémantique de la vérité de Alfred Tarski.

Les deux branches principales de la tradition analytique sont, d'une part, la recherche pour comprendre le langage en utilisant la logique formelle, i.e. pour formaliser les questions philosophiques et les résoudre à partir de cette formulation ; d'autre part, la recherche pour comprendre les idées philosophiques en examinant plus particulièrement le langage naturel utilisé pour les formuler, et les clarifier à partir de cet examen. Ces deux types de recherches s'opposent parfois complètement, mais sont parfois identiques. Wittgenstein commença par le premier type de recherches, puis poursuivit ses recherches du côté du langage naturel.

[modifier] Le formalisme

[modifier] Atomisme logique et langage idéal

Pour des auteurs comme Gottlob Frege, Bertrand Russell, Rudolf Carnap ou même Willard Van Orman Quine, le langage ordinaire est confus, simpliste, rempli d'erreurs et doit être corrigé dans une version formelle plus rigoureuse et sans ambiguïté, ce qui donnera naissance à la logique contemporaine (cf. par exemple, l'article de Frege : Que la science justifie un recours à l'idéographie). Cette formalisation n'a pas seulement des conséquences sur la manière d'exprimer un problème : elle pose la question de savoir si certains des anciens problèmes ne doivent pas du même coup être supprimés. Par exemple, si les problèmes posés par la psychologie populaire sont dénués de sens, faut-il en conclure que nos conceptions habituelles sur l'esprit sont des fictions ?

L'origine de la philosophie analytique se trouve dans le développement, par Frege, du calcul des prédicats qui a permis d'étendre la formalisation logique à un plus grand nombre d'énoncés. De même, Russell et Whitehead se donnaient pour buts, dans leur Principia Mathematica [2]:

  • de montrer que les mathématiques peuvent être réduites à la logique ;
  • de montrer que le résultat logique est un langage idéal.

Russell considéra le formalisme logique comme un outil indispensable pour exposer les structures fondamentales des problèmes philosophiques. Par exemple, le mot "est", peut être selon lui analysé de trois manières distinctes :

  • "le chat est endormi" : le est de la prédication signifie que x est P, soit P(x)
  • "il est un chat", ou "il y a un chat" : le est d'existence signifie qu'il y a un x, soit : ∃(x)
  • "trois est la moitié de six" : le est de l'identité signifie que x est identique à y, soit x=y

Russell tenta ainsi de résoudre divers problèmes philosophiques en appliquant de telles distinctions claires et précises, l'exemple le plus connu étant l'actuel roi de France. Cette tentative repose sur la thèse fondatrice de l'atomisme logique selon laquelle la structure de la réalité est essentiellement la même que la logique mathématique. Dès lors, tous les problèmes ont une formulation logique.

[modifier] Le Tractatus

Assez généralement, on considère que Ludwig Wittgenstein développa l'atomisme logique de Russell dans un livre bref et difficile, le Tractatus logico-philosophicus : ce livre est tenu comme l'un des livres de philosophie les plus importants du XXe siècle. L'objectif général en est de tracer de l'intérieur du langage des limites au-delà desquelles des propositions sont dénuées de sens. Toutefois, les propos de Wittgenstein lui-même sur son œuvre mettent en doute la manière dont ce texte a été compris et situé dans l'histoire de la logique.

Wittgenstein soutint que le monde est l'existence d'états de fait ; ces états de fait peuvent être exprimés dans une logique des prédicats de premier ordre. De ce fait, un tableau du monde peut être réalisé en exprimant les faits atomiques en propositions atomiques et en les liant par des opérateurs logiques.

« 5.6 Les frontières de mon langage sont les frontières de mon monde. »

Cette thèse est l'une des raisons de la relation étroite entre philosophie du langage et philosophie analytique : le langage est de ce point de vue le principal, ou le seul, outil de la philosophie. Ainsi, pour Wittgenstein, et pour de nombreux autres philosophes analytiques, la philosophie a pour but de clarifier l'usage du langage. Par cette méthode, l'espoir est de voir résolus tous les problèmes philosophiques quand le langage sera utilisé avec une parfaite clarté. Wittgenstein estima d'ailleurs avoir énoncé les solutions définitives de tous les problèmes philosophiques :

« Néanmoins, la vérité des pensées ici communiquées me semble intangible et définitive. Mon opinion est donc que j'ai, pour l'essentiel, résolu les problèmes d'une manière décisive.[3] »

Il partit et devint instituteur. Mais il revint plus tard en reconnaissant l'inadéquation de l'atomisme logique, et il apporta de nouveaux développements dans son œuvre posthume, Investigations philosophiques.

[modifier] Langage naturel

Icône de détail Article détaillé : Philosophie du langage ordinaire.

La philosophie du langage ordinaire (parfois aussi appelée philosophie linguistique) est un courant de la philosophie analytique qui prétend éviter les « théories » philosophiques, les excès de formalisme pour donner plus d'attention aux usages et aux pratiques du langage ordinaire et du sens commun. Le retour au langage ordinaire est une réaction contre les origines de la philosophie analytique, qu'on a parfois appelé la « philosophie du langage idéal ».

[modifier] Philosophie de l'esprit et sciences cognitives

Icône de détail Article détaillé : Philosophie de l'esprit.

La philosophie de l'esprit (Philosophy of Mind) est l'étude philosophique de la nature de l'esprit (du mental), des événements, des fonctions et des propriétés mentaux, de la conscience, et de leurs rapport avec le corps. Le terme n'implique pas nécessairement l'existence d'une entité spirituelle (âme), mais seulement l'étude philosophique de la psychologie, des présupposés sur les compétences cognitives, sur les états ou sur les processus, événements, dispositions et fonctions qu'on appelle couramment « états mentaux », les représentations, les sensations, les croyances, les jugements.

Une des questions fondamentales de la philosophie de l'esprit est le problème corps-esprit.

[modifier] Relations de la philosophie analytique et de la philosophie continentale

La philosophie analytique ne verrait l'existence que d'un point de vue logique, tout comme le Newton dessiné par Blake : il est absorbé par des figures, symboles de la connaissance scientitifique de la nature, mais ne contemple pas directement cette dernière.
La philosophie analytique ne verrait l'existence que d'un point de vue logique, tout comme le Newton dessiné par Blake : il est absorbé par des figures, symboles de la connaissance scientitifique de la nature, mais ne contemple pas directement cette dernière.

On oppose traditionnellement cet ensemble d'« écoles » à la « philosophie continentale », même si de nombreux Européens pratiquent la philosophie analytique et de nombreux non-Européens pratiquent la philosophie dite « continentale ». En France en particulier, il existe un débat entre les détracteurs (dont la préférence va à la philosophie continentale) et les partisans de la philosophie analytique.

En France, la philosophie analytique est représentée par exemple par Jacques Bouveresse et Pascal Engel.

Les relations de ces deux types de philosophie sont l'objet de nombreux débats houleux et de rivalités assez vives. Ces débats et rivalités posent au premier chef la question de savoir ce qui les distingue exactement ; une distinction assez courante, mais jugée inexacte, voir fausse, par beaucoup[4], consiste à les distinguer par leur aire géographique respective, et par suite, linguistique. La philosophie analytique serait essentiellement anglophone, tandis que la philosophie continentale serait d'inspiration surtout allemande, et, selon Heidegger, un français qui philosophe se met à parler allemand.

Il est possible de présenter ces débats sous une forme thématique

[modifier] L'enseignement de la philosophie analytique à travers le monde

Contrairement à une idée reçue, la philosophie analytique est appelée à tort anglo-saxonne : en premier lieu, les premiers philosophes de cette tradition sont allemands ou autrichiens (Frege, Wittgenstein) ; ensuite, la philosophie logique s'est particulièrement illustrée en Pologne. La localisation géographique de la philosophie analytique est donc trompeuse.

La philosophie analytique est la philosophie dominante dans les Départements de philosophie universitaires dans les pays anglophones mais aussi en Israël, dans les pays scandinaves et certains pays d'Europe de l'Est comme la Pologne.

Ce "partage" ne va pas sans plainte de la part des uns et des autres : les philosophes continentaux redoutent un supposé impérialisme de la pensée logique, associé à une forme d'expansionnisme culturel anglo-saxon ; les philosophes analytiques, en France du moins, se plaignent de ne pouvoir enseigner une forme importante de méthode philosophique dans une institution universitaire tournée vers l'exégèse et l'histoire, ainsi que la préparation aux concours, ce qui entraîne selon eux conservatisme et stérilité de la recherche.[5]

[modifier] La clarté et la précision

Les défenseurs de la philosophie analytique font valoir que celle-ci possède un objectif de clarté et de précision au niveau de la description des problèmes philosophiques, qui rapproche ainsi la philosophie de la méthodologie des disciplines scientifiques. Cette clarté dans la description des problèmes et la formulation des solutions permet d'éviter l'ambiguïté et les difficultés d'interprétation souvent reprochées à la philosophie « littéraire ». La philosophie analytique se caractérise également par une approche concrète, « par problèmes ». Il en résulte ainsi la description précise de problèmes philosophiques, clairement identifiés, et pour lesquels il convient de rechercher une solution. Parmi ces problèmes, on peut citer notamment : le problème corps-esprit, le paradoxe du menteur, le paradoxe de Hempel, etc.

Les critiques sur ces points sont les suivantes :

  • Certains pensent que ce n'est là qu'une simple injonction normative à la clarté et la rigueur et que cela décrit plus une tradition, des périodiques, des lectures et références communes, des exemples et problèmes récurrents, qu'une véritable « méthode » scientifique.
  • La réduction logique est jugée trop superficielle, et même trop métaphysique, alors que la philosophie continentale estime remonter aux conditions mêmes du métaphysique, i.e., selon Heidegger, à une ouverture à l'être qui précéderait toute catégorisation logico-métaphysique et qui serait donc plus fondamentale, plus profonde. À ce titre, la philosophie analytique est vue comme une pensée qui demeure à l'intérieur de l'histoire de la métaphysique, et qui échoue à en sortir, qui demeure donc à un stade antérieur de la pensée philosophique.

Une réponse des philosophes analytiques consiste à analyser les thèses des philosophes continentaux et à en montrer l'absence de rigueur, voir le caractère sophistique[6]. Mais un philosophe comme Heidegger considère que dans le domaine de la pensée, toute réfutation est stupide.

[modifier] La philosophie et la science

La méthodologie de la philosophie la rapproche des sciences, et son idéal de clarté et de précision permet de rendre testables et donc réfutables les assertions philosophiques qui y sont exprimées. Ce dernier critère, mis en évidence par Popper permet en effet de distinguer les assertions qui présentent un caractère scientifique ou non.

Certains philosophes remettent en cause le bien-fondé ou la valeur de la philosophie analytique. Certains estiment que la philosophie ne peut se limiter à « l'analyse des concepts » et que la critique de la distinction entre analytique et synthétique par Willard Van Orman Quine a ruiné aussi l'analyse conceptuelle.

Selon certains détracteurs de la philosophie analytique, cette approche de la philosophie restreint son spectre d'investigation à l'analyse épistémologique et ontologique. Toute idée est uniquement jugée en fonction de la qualité de l'argumentation rationnelle qui la supporte. Ainsi une partie entière de la pensée se trouve niée, et la philosophie doit modérer ses ambitions en se soumettant à la science.

Selon d'autres détracteurs, hormis sa référence originelle à la logique contemporaine, il n'y a pas d'idée unificatrice ou de dogme caractéristique de la philosophie analytique.

[modifier] Avenir et perspectives de ces deux courants de philosophie

L'évolution du rapport de ces deux courants a fait l'objet de nombreuses réflexions quant à la légitimité d'une telle séparation.

Ainsi, selon certains auteurs, les deux traditions peuvent se réconcilier, et il pourrait en résulter une synthèse des deux tendances, qui emprunterait le meilleur des deux traditions. Il est à noter que l'écriture de certains auteurs français (Engel, 1997) emprunte déjà, de manière synthétique, à cette double tendance, en conjuguant un style littéraire accompli et la clarté et la précision du discours. Mais au-delà de ces aspects, Pascal Engel veut montrer que les deux courants ont des thèmes en commun, et peuvent donc communiquer.

Ce dernier point est important, car les points de vue réciproques les plus radicaux pourraient faire penser qu'une telle communication est impossible : du point de vue analytique, en effet, la philosophie continentale apparaît plus comme une attitude héroïque caractéristique, par exemple, de la French Theory, et dont les expressions sont dénuées de sens ; dans le pire des cas, la philosophie continentale peut même apparaître comme un terrorisme intellectuel[7] qui se réfute lui-même par son relativisme historiciste. De même, et toujours en exposant les avis les plus tranchés, pour les philosophes continentaux, la philosophie analytique n'est qu'un pinaillage scientiste qui dissout toute pensée dans l'insignifiant : la philosophie analytique ne leur apparaît même pas comme philosophique.

C'est pourquoi, selon certains, les deux traditions vont continuer à évoluer sans se lire et en s'écartant de plus en plus, au point qu'il n'y aura plus qu'une homonymie entre ces deux tendances. Tel est l'avis de Richard Rorty, qui exprime son scepticisme sur la possibilité d'un rapprochement entre ces deux courants, et qui estime que cette division de la philosophie est insurmontable. Il faut d'ailleurs remarquer que cette dualité de la pensée n'est pas si nouvelle que cela : Lange, dans son Histoire du matérialisme, montre comment se succèdent et s'affrontent des théories idéalistes et matérialistes ; l'intérêt de cette remarque est que Lange pense que la nature humaine est ainsi faite qu'il est inévitable de voir certains hommes poétiser sur des choses vagues et inconsistantes, c'est l'imagination et les désirs humains qui le rendent inévitable, et ils donnent ainsi un grand élan à l'humanité, quoique cet élan se transforme parfois en délire religieux, en irréalisme intégral ; mais, par une autre faculté, la raison, l'homme revient à la réalité de la science, et il transforme l'élan premier en passion de la connaissance ; toutefois cette passion se trouve finalement desséchée par la pure méthode scientifique, et appauvrit la vie humaine ; l'imagination doit réagir, pour de nouveau inspirer l'esprit humain, etc.

[modifier] Références

  1. D'après Paul Newall http://www.galilean-library.org/int17.html
  2. D'après Paul Newall http://www.galilean-library.org/int17.html
  3. Tractatus Logico-Philosophicus, Avant-propos.
  4. Par exemple Jacques Bouveresse, in Pourquoi pas des philosophes ?
  5. Un bilan de la philosophie analytique en France, P. Engel
  6. Cf. par exemple, Le dépassement de la métaphysique par l'analyse logique du langage, Carnap.
  7. C'est par exemple l'avis de Jacques Bouveresse en ce qui concerne certains philosophes français.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Textes principaux

[modifier] Diverses études générales

  • Engel, P. 1989. La norme du vrai. Paris: Gallimard.
  • Cohen, L.J. 1989. The Dialogue of Reason: An Analysis of Analytical Philosophy. Oxford: Oxford University Press.
  • P. F. Strawson, Analysis and Metaphysics: An Introduction to Philosophy (Oxford, 1992). Peter Hylton, Russell, Idealism, and the Emergence of Analytic Philosophy (Oxford, 1990).
  • Dummett. M. 1991. Les origines de la philosophie analytique. Paris: Gallimard.
  • Cooper, N. et D.A. Bell, 1991. The Analytic Tradition: Meaning, Thought, and Knowledge. Oxford: Blackwell.
  • Hacker, P.M.S. 1996. Wittgenstein's Place in Twentieth-Century Analytic Philosophy. Oxford: Blackwell
  • Engel, Pascal, La dispute, une introduction à la philosophie analytique, Paris, Minuit 1997
  • Engel, Pascal, Précis de philosophie analytique, dir, Paris, PUF, Thémis Philosophie, 2000
  • Stroll, A. 2001. Twentieth-Century Analytic Philosophy. New York : Columbia University Press.
  • Floyd, J. et S. Shieh 2001. Future Pasts: The Analytic Tradition in Twentieth Century Philosophy. Oxford: Oxford University Press
  • Soames, S. 2003. Philosophical Analysis in the Twentieth Century, Volume 1 : The Dawn of Analysis. Princeton: Princeton Univ. Press.
  • Soames, S. 2003. Philosophical Analysis in the Twentieth Century, Volume 2 : The Age of Meaning. Princeton: Princeton Univ. Press.
  • Franceschi, Paul, Introduction à la philosophie analytique, Paris, Manuscrit-Université, 2005

[modifier] Voir aussi

[modifier] Tradition philosophique

Aristote | George Berkeley | John Locke | David Hume

[modifier] Fondateurs

Frege | Bertrand Russell | George Edward Moore | Wittgenstein

[modifier] Premiers développements logiques

Logique | Positivisme logique | Atomisme logique

[modifier] Branches diverses

Philosophie du langage ordinaire | Philosophie de l'esprit

[modifier] Institutions

European Society for Analytic Philosophy (ESAP) | Société de Philosophie Analytique (SoPhA)

[modifier] Liens externes

[modifier] Sites institutionnels

[modifier] Articles sur la philosophie analytique

Par ordre alphabétique d'auteur:

[modifier] Sites spécialisés

[modifier] Notes

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