Philippe Bunau-Varilla

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Philippe Bunau-Varilla en 1924.
Philippe Bunau-Varilla en 1924.

Philippe Bunau-Varilla ou Philippe-Jean Bunau-Varilla, né le 26 juillet 1859 à Paris où il est mort le 18 mai 1940, est un ingénieur français qui s'est illustré dans l'histoire du canal de Panama.

[modifier] L'ingénieur et l'homme d'affaires

Diplômé de l'École polytechnique en 1880 puis de l'École nationale des ponts et chaussées en 1883, il est envoyé à Panama en 1884 pour participer à la construction du canal en qualité de chef de division. Convaincu que le canal doit comporter des écluses, il fonde avec son frère Maurice Bunau-Varilla une société chargée d'aménager ce projet en faisant appel à l'expérience de Gustave Eiffel. Il est ingénieur en chef quand éclate le scandale de Panamá en 1889.

Après la mise en liquidation judiciaire de la Compagnie universelle du canal interocéanique de Panama de Ferdinand de Lesseps, Bunau-Varilla forme en 1894 une nouvelle société, la Compagnie nouvelle du canal de Panamá, qui reprend l'activité et les droits de l'ancienne. Pour relancer la compagnie, il rédige des rapports enthousiastes, comme Panama, le passé, le présent, l’avenir, publié par Masson en 1892, et compte sur l'aide de son frère Maurice, alors directeur du Matin. Il part même en Russie chercher des sources de financement.

Faute de soutien, il envisage en 1901 de vendre sa compagnie au gouvernement des États-Unis. Ce projet, conçu sans tenir compte des intérêts de la Colombie (dont dépend le Panama), n'aboutit pas en raison du lobbying des partisans de la construction d'un canal au Nicaragua et de l'assassinat du président américain William McKinley avec lequel Bunau-Varilla est en contact. Il réussit cependant à convaincre son successeur, Theodore Roosevelt, de participer au financement du chantier en 1902. L'année suivante, alors que le Panama se révolte contre le gouvernement de Colombie, Bunau-Varilla prend le parti des insurgés et devient l'un des organisateurs de la révolution, soutenue par les États-Unis, qui conduira à l'indépendance du Panama.

Il est alors nommé ministre plénipotentiaire de la république du Panama, et chargé de se rendre à Washington en novembre 1903 pour négocier le traité Hay-Bunau-Varilla, qui accorde aux États-Unis l'exploitation du canal de Panama pendant 100 ans.

[modifier] Après le canal

En 1904, Bunau-Varilla retourne en France et dirige plusieurs chantiers en Europe et en Afrique, notamment la construction du chemin de fer du Congo et du métro à Paris. Il publie chez Plon en 1913 un nouvel ouvrage sur son entreprise, Panama: la création, la destruction, la résurrection.

Pendant la Première Guerre mondiale, Bunau-Varilla sert comme officier dans l'armée française. Il perd une jambe à la bataille de Verdun. Directeur du service des eaux à l’armée de Verdun, il met au point un procédé de chloration de l'eau, dit de verdunisation, qui est utilisé dans les tranchées. Il développe dans les années 1920 une « méthode d'assainissement intégral des eaux limpides par l'emploi de sels chlorés » qu'il décrit dans son ouvrage Autojavellisation imperceptible, publié aux éditions Baillière en 1926.

Grand-croix de la Légion d'honneur, il sera élevé au rang de grand officier de la Légion d'honneur. En 1937, il publie chez Plon De Panama à Verdun. Mes combats pour la France, qui lui vaut le prix Marcelin-Guérin decerné par l'Académie française. Il meurt à Paris le 18 mai 1940.

[modifier] Voir aussi

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