Pays de France

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Pays de France
localisation
Région administrative Île-de-France
Département(s) Val-d'Oise-
Seine-Saint-Denis
Superficie approximative - km²
Villes principales Sarcelles,
Gonesse
Géologie Limons, marnes
Relief/Terroirs Grande culture
(céréales, betteraves...)
Productions -
Communes {{{nbcommunes}}}
Population totale {{{population}}} hab.
({{{DatePop}}})
Régions voisines La Goële, le Vexin français
Pays (div. territoriale) Plaine Commune, Val de France,
Roissy Porte de France
Régions et espaces
connexes
-
Région naturelle de France

Le pays de France, qu'on appelle aujourd'hui plutôt Parisis ou plaine de France, est une région naturelle située dans la région administrative Île-de-France au nord de Paris. C'est essentiellement une plaine limoneuse consacrée à la grande culture céréalière, dont la partie méridionale est englobée dans la banlieue nord de Paris et est fortement urbanisée. On y trouve également l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.

Cette région, connue aussi sous le nom de Parisis ou de Plaine de France, est le berceau historique de l'Île-de-France et c'est elle qui a donné son nom à la France.

Sur le plan administratif, elle correspond approximativement à l'est du département du Val-d'Oise et à une partie de la Seine-Saint-Denis.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le pays de France (ou Plaine de France) est délimité au sud par la Seine, à l'ouest par l'Oise, à l'est par la Marne, et au nord par les massifs forestier qui le séparent de la Picardie (forêt de Chantilly).

Il est limitrophe du Vexin français à l'ouest, de la Brie à l'est, de la Goële et du Multien au nord-est, du Valois et de la Thelle au nord. Au sud, se trouvent le Mantois et le Hurepoix. De nos jours, l'urbanisation a délimité une nouvelle forme de région naturelle, l'agglomération parisienne qui s'étend sur plusieurs de ces pays traditionnels.

Deux accidents tectoniques influencent fortement la structure générale des couches géologiques : le synclinal de la Seine avec la fosse de Saint-Denis, à l'Ouest, l'anticlinal de Louvres, à l'Est.

Les buttes-témoins, telles que la Butte-Pinson (Montmagny, Pierrefitte, Villetaneuse) ou la butte d'Écouen (Villiers-le-Bel et Écouen), comportent d'importantes masses de gypse, dont l'exploitation par des mines (à ciel ouvert ou souterraines) a été abandonnée dans la première moitié du XXe siècle, mais qui génèrent des désordres de sol éventuellement importants qui amènent à prévoir l'élaboration de plusieurs plans de prévention des risques (PPR).

Une dépression très large (2 à 3 km) située entre Dugny et la Seine est sillonnée par le Croult, la Vieille Mer et le Rouillon.

La nappe phréatique supérieure (nappe de l'Éocène supérieur) comporte deux sous-niveaux aquifères, dont l'épaisseur peut atteindre 90m. Elle correspond à une nappe générale soutenue par le réseau hydrographique de la Seine et de la Marne) et les nappes plus profondes. Très influencée par la pluviométrie, elle subit des variations de profondeurs importantes, mais, globalement, elle est située à proximité du sol et nécessite des travaux particuliers pour étancher caves et sous-sols.

Jusqu'en 1975, la nappe a été fortement exploitée pour des usages industriels à Sevran ou à la Plaine Saint-Denis mais également pour le maraîchage. Alors que la sous-aquifère bartonienne, trop minéralisée, est impropre à la consommation humaine, la sous-aquifère lutétienne a été exploitée ponctuellement dans le Val-d'Oise.

Afin de limiter la remontée régulière de la nappe phréatique, on envisage de favoriser de nouveaux captages à usages urbains. C'est ce que préconise, par exemple, le programme communautaire de l'environnement de Plaine Commune.

Le Pays de France est une région de plaine traditionnellement vouée à une agriculture prospère (grande culture de céréales et de betteraves sucrières) grâce à la qualité de ses sols limoneux. Les cultures maraîchères autrefois très développée au nord de Paris ont été progressivement refoulées par l'extension des ensembles immobiliers, des zones industrielles et des entrepôts.

Il est traversée par de grands axes de communication orientés nord-sud : route nationale 1, autoroute A1, LGV Nord, et accueille les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Bourget. On y trouve également le triage du Bourget et la première gare routière de France, Garonor.

Le Plan d'exposition au bruit de l'aéroport Charles-de-Gaulle est en cours de révision, et limitera très probablement les possibilités d'urbanisation et de développement d'une part importante du pays de France.

[modifier] Géographie humaine

La Plaine de France est l'un des territoires les plus fragiles de l'Île-de-France. En effet, il a été lourdement frappé par la désindustrialisation de la région, alors que ce territoire (et notamment sa pointe sud) s'était spécialisé dans l'industrie lourde, et accueillait logiquement les populations ouvrières de ces industries dans les grands ensembles qui la ponctuent. Un nombre significatif d'entre eux font l'objet de projets de rénovation urbaine, conventionnés ou en cours de négociation avec l'ANRU. Le secteur compte 32 ZUS, zones de revitalisation urbaines ou zones franches urbaines.

Les classes moyennes ont eu tendance à quitter la Plaine de France au cours des années 1980 et 1990, et, alors que le revenu moyen des parisiens ou des habitants des Hauts-de-Seine a augmenté de 23 % entre 1984 et 1998, celui des habitants de La Courneuve, Aubervilliers ou Sarcelles a chuté de 15 %[1].

La Plaine de France est un territoire en profond renouvellement. Renouvellement des habitants, puisque, chaque année, 91 000 habitants quittent le secteur, alors qu'un nombre équivalent vient y demeurer. Renouvellement urbain, par le nombre de projets menés par les communes et leurs groupements (Plaine Commune ou les autres communautés de communes ou d'agglomération du secteur), avec l'assistance, souvent, de l'Établissement public d'aménagement de la Plaine de France. Renouvellement économique, enfin, en raison du dynamisme économique de pôles tels que la Plaine Saint-Denis ou le pôle aéroportuaire de Roissy, qui emploie plus de 85 000 salariés et crée des emplois, notamment dans les secteurs de la logistique[1].

Ce renouvellement sera favorisé par la remise à niveau programmée des infrastructures de transport en commun, tels quel que le RER B et le RER D, ou la création de nouvelles infrastructures, tels que le Tram'y, le Tramway Saint-Denis - Garges-Sarcelles, la Tangentielle Nord éventuellement CDG Express (qui reliera l'aéroport Charles-de-Gaulle à Paris sans arrêt intermédiaire permettant de desservir le territoire).

[modifier] Histoire

L'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Gonesse
L'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Gonesse

Le pays de France a connu une occupation par les chasseurs-cueilleurs dès le paléolithique inférieur, comme l'attestent quelques traces, essentiellement des bifaces et racloirs de culture acheuléenne et levalloisienne retrouvés sur le territoire des communes de Gonesse, Villiers-le-Bel, Fontenay-en-Parisis, Puiseux-en-France et Louvres. Les cultures néolithiques ont occupé la plaine comme l'attestent diverses découvertes, haches polies ou taillées ainsi que quelques perçoirs ou grattoirs retrouvés sur le territoire dans les années 1950. Plus de vingt exploitations agricoles et trois petites agglomérations ainsi que trois places fortifiées et un cimetière antiques ont été mis à jour dans l'ensemble du pays de France[2].

L'histoire du lieu durant les grandes invasions et les époques mérovingiennes et carolingienne reste peu connue faute d'écrits ; seuls quelques noms de localités sont cités : Luzarches, Écouen, Ézanville, Louvres et Mareil-en-France. Les archéologues ont par ailleurs mis à jour quatre nécropoles sur les territoires de Luzarches, Mareil-en-France, Sarcelles et Thimécourt. Il faut attendre le XIIe siècle pour voir apparaître le réseau actuel de villages du pays de France[3].

La plaine fait partie du premier domaine royal capétien dès le XIIe siècle. Sa situation à proximité immédiate de la capitale l'a placée très tôt en situation de dépendance économique vis à vis de Paris. Sous l'Ancien Régime, grâce à la fertilité de ses sols, recouverts d'une épaisse couche de limons, elle approvisionne la capitale en denrées alimentaires (céréales, pains de Gonesse...).

Au XIXe siècle, la création des lignes de chemin de fer induit une première urbanisation à proximité des nouvelles gares, jusqu'à Fosses, Survilliers au Nord et Mitry-Mory à l'Est. Les premiers lotissements, souvent liés aux fonctions de villégiature des parisiens aisés, s'y développent et créent de nouvelles urbanisations, hors des bourgs agricoles anciens.

Au XXe siècle, elle est devenue un exhutoire de la croissance rapide de l'agglomération parisienne, voyant le sud du pays s'industrialiser et s'urbaniser massivement par l'apparition de lotissements populaires le long de la voie ferrée Paris-Lille (Villiers-le-Bel, Goussainville, ...).

Ainsi, dès l'entre-deux-guerres, se développent lotissements et cités jardins qui prolongent la faible urbanisation préexistante.

Les lotissements de Villiers-le-Bel, Arnouville-lès-Gonesse, Gonesse, Goussainville, Aulnay-sous-Bois, Stains, s'élèvent à raison de cinquante à cent pavillons par an, générant petit à petit les paysages résidentiels de banlieue que nous connaissons encore aujourd'hui.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'édification rapide de grands ensembles construits à la hâte sur des terrains disponibles et peu chers (Saint-Denis, Sarcelles, Garges-lès-Gonesse, Aulnay-sous-Bois, Sevran, Tremblay-en-France...) répond à l'importante crise du logement que la France connaît alors, liée à l'exode rural, aux destructions de la guerre, mais également à la nécessité de reloger les rappatriés d'Algérie (à Sarcelles notamment) ou d'éradiquer les bidonvilles. Les ZUP créées par l'État sont l'un des outils qui permettent la réalisation de ces milliers de logements, qui étaient alors indispensables, mais ont fortement contribué à paupériser le sud du territoire en y concentrant les populations les plus pauvres, et en y créant de véritables ghettos ethniques et sociaux.

Le Pays de France assume également des fonctions importantes pour le fonctionnement de la métropole francilienne, notamment en ce qui concerne les fonctions logistiques : 3 500 hectares sont par exemple occupés par les installation de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle depuis le début des années 1970.

La moitié nord du pays conserve toutefois sont caractère rural, préservé par son intégration partielle dans le parc naturel régional Oise-Pays de France.

[modifier] Tourisme

Le pays de France de par son faible relief et sa vocation agricole de grande culture céréalière n'est pas particulièrement une région de tourisme. Néanmoins beaucoup d'églises intéressantes, d'époque Renaissance en particulier, pourront y attirer les amateurs d'art, en particulier à Écouen, Villiers-le-Bel, Gonesse, Luzarches ou encore Belloy-en-France ainsi que le pittoresque village perché de Châtenay-en-France qui embrasse l'ensemble de la région. Le château d'Écouen, édifié pour le connétable Anne de Montmorency et devenu en 1977 musée national de la Renaissance vaut le voyage.

Quinze communes rurales du Val-d'Oise ont intégré à sa fondation en 2004 le parc naturel régional Oise-Pays de France qui couvre la partie nord rurale du pays.

Tremblay-en-France illustre le contraste présenté par la plaine de France, juxtaposition de vieux villages ruraux entourés de grandes cultures céréalières, les activités économiques entourant la plateforme aéroportuaire de Roissy et les grands ensembles du nord-est parisien.
Tremblay-en-France illustre le contraste présenté par la plaine de France, juxtaposition de vieux villages ruraux entourés de grandes cultures céréalières, les activités économiques entourant la plateforme aéroportuaire de Roissy et les grands ensembles du nord-est parisien.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. ab SOURCE : Quotidien La Tribune du 14 mars 2007
  2. G. Ibergay, D. Renux, Histoire de Roissy-en-France, p. 15-21.
  3. G. Ibergay, D. Renux, op. cit., p. 23-25.

[modifier] Liens internes

Rue principale de Roissy-en-France
Rue principale de Roissy-en-France

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Pierre Blazy et D. Guglielmetti, Le pays de France en 1900, Ed. du Valhermeil, 1992, 182p.
  • Jean-Pierre Blazy, Les campagnes du pays de France au début du XVIIIe siècle d'après l'enquête de 1717, Bulletin de la société d'histoire de l'art français, 1989, Bibliothèque historique de la ville de Paris.
  • Guy Ibergay et Dominique Renaux, Histoire de Roissy-en-France, Agence régionale d'édition pour les municipalités (ouvrage publié par la municipalité), 1979, 239 pages. (ISBN 2862960012)
  • Collectif, Roissy-en-France, vivre alentours, Éd. Magellan et Cie, parution en novembre 2007. (ISBN 2350740846)
  • Service départemental de l'Inventaire du Conseil général du Val-d'Oise, En Pays de France - Cantons de Luzarches, Gonesse et Goussainville, collection Images du patrimoine, 1998, 104 pages. (ISBN 2905913231)