Paul Gauguin

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Autoportrait, (1893)Musée d'Orsay, Paris
Autoportrait, (1893)
Musée d'Orsay, Paris

Paul Gauguin7 juin 1848 - † 9 mai 1903) est un peintre post-impressionniste. Chef de file de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis, son œuvre est très largement considérée comme celle d'un peintre français majeur du XIXe siècle.

Sommaire

[modifier] Biographie

La danse des quatre bretonnes (1888)Neue Pinakothek - Munich
La danse des quatre bretonnes (1888)
Neue Pinakothek - Munich
Les Alyscamps, (1888)
Les Alyscamps, (1888)
Fatata Te Miti, (1892)
Fatata Te Miti, (1892)
Cavaliers sur la plage, (1902)
Cavaliers sur la plage, (1902)

[modifier] Ses débuts

Eugène Henri Paul Gauguin est né à Paris en 1848. Son père est Louis Pierre Guillaume Gauguin (1814-1849). Sa mère, née Aline Chazal (1825-1867), fut la fille de Flora Tristan et donc, selon certains auteurs, la petite-fille de Simon Bolivar et de Thérèse Laisnay. Elle descendait de propriétaires terriens espagnols d'Amérique du Sud et même, selon la légende, d'un vice-roi du Pérou.

Le peintre a d'ailleurs passé les années de sa plus tendre enfance à Lima où son père, mort au large de punta arenas, pensait trouver la fortune. Après avoir fait ses études à Orléans, Gauguin s'embarque dans la marine marchande puis dans la marine française et navigue sur les mers du monde durant six ans. À son retour en France en 1870, il se convertit en agent de change à la bourse à Paris et connaît un certain succès dans ses affaires. Il partage alors une vie bourgeoise confortable avec sa femme, la danoise Mette-Sophie Gad, et leurs cinq enfants: Emile, Aline, Clovis, Jean-René et Paul- Rollon.

Son tuteur, Gustave Arosa, homme d'affaires et grand amateur d'art, introduit Gauguin auprès des impressionnistes. En 1874, il fait la connaissance du peintre Camille Pissarro et voit la première exposition du courant impressionniste. Comme son tuteur, il devient amateur d'art et s'essaye alors à la peinture. Il expose par conséquent avec les impressionnistes en 1876, 1880, 1881, 1882 et 1886.

[modifier] Vie d'artiste en France

En 1882, il abandonne son emploi à la bourse (qui est dans une phase de mauvaise conjoncture) pour se consacrer à sa nouvelle passion, la peinture. Cela ne suffit pas pour vivre et il part vivre avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague. Le courant passe mal avec la belle-famille et ses affaires ne vont pas bien. Il décide de retourner à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance.

Entre 1886 et 1891, Gauguin vit principalement en Bretagne (à l'exception d'un voyage au Panama et en Martinique en 1887 et 1888) où il est le centre d'un groupe de peintres expérimentaux connus comme l'école de Pont-Aven. Sous l'influence du peintre Émile Bernard, son style évolue, il devient plus naturel et plus synthétique. Il cherche son inspiration dans l'art indigène, dans les vitraux médiévaux et les estampes japonaises.

Il découvre ces dernières à travers Vincent Van Gogh en 1888 alors qu'ils vivent ensemble deux mois (d'octobre à décembre) à Arles, dans le sud de la France, passant leur temps à peindre. Ils travaillent ensemble et peignent alors la série sur les Alyscamps. Les deux amis sont très sensibles, connaissent des moments de dépression et Gauguin, comme Van Gogh, tentera de se suicider plus tard. Leur cohabitation tourne mal et se termine sur le fameux épisode de l'oreille coupée de Van Gogh.

[modifier] Vie en Polynésie

En 1891, ruiné, Gauguin s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres dont le succès est assuré par deux articles enthousiastes d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti où il espère pouvoir fuir la civilisation occidentale et tout ce qui est artificiel et conventionnel. Il passera désormais toute sa vie dans ces régions tropicales, d'abord à Tahiti puis dans les Îles Marquises. Il ne rentrera en France qu'une seule fois. Les caractéristiques essentielles de sa peinture (dont l'utilisation de grandes surfaces de couleurs vives) ne connaissent pas beaucoup de changements. Il soigne particulièrement l'expressivité des couleurs, la recherche de la perspective et l'utilisation de formes pleines et volumineuses. Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd'hui au Museum of Fine Arts de Boston : « D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? », qu'il considère lui-même comme son testament pictural.

À Tahiti, il fait la connaissance de Téhura qui devient son modèle. Il est très inspiré et peint 70 toiles en quelques mois. Mais après quelques années de bonheur, des soucis administratifs et plus personnels (mort de sa fille préférée Aline) le minent. Il a également des problèmes de santé : une blessure à la jambe qui ne guérit pas depuis 1894, une crise de syphilis, si bien qu'il déprime et tente de se suicider. Il décide alors de partir pour les Marquises afin de retrouver l'inspiration. En 1901, le voici donc à Atuona (sur l'île de Hiva Oa), dans les Îles Marquises. Il lui semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités et en essayant de se battre pour les indigènes. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt le 9 mai 1903. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona. La tombe de Jacques Brel côtoie la sienne.

Ses expérimentations sur la couleur et l'ensemble de son œuvre influencèrent l'évolution de la peinture, notamment le fauvisme du XXe siècle.

La féministe socialiste Flora Tristan était la grand-mère de Paul Gauguin

[modifier] Influence de Gauguin

En marge des Impressionnistes, Gauguin fut sans doute, avec Paul Cézanne et Vincent Van Gogh, le peintre de cette fin de XIXe siècle qui eut le plus d'influence sur les mouvements de peinture du XXe siècle. Cette influence réside probablement moins dans sa peinture que dans ses écrits, lesquels contiennent des formules qui, comme le dit Léon Gard, « flattent ce penchant des hommes pour les recettes mirifiques, en même temps que leurs instincts de garnements déchaînés qui se saoulent d'indiscipline » [1], : « Comment voyez-vous cet arbre ? écrivait Gauguin, Vert? Mettez-donc le plus beau vert de votre palette; et cette ombre? Plutôt bleue? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible », ou encore : « Ne copiez pas trop d'après nature. L'art est une abstraction. » ou encore : « Vous connaissez depuis longtemps ce que j'ai voulu établir : le droit de tout oser.»[2]

Gauguin anima les mouvements mystiques et symbolistes de Pont-Aven, puis des Nabis où ses théories sur le cloisonnisme et le synthétisme étaient appuyées par les peintres Emile Bernard, Paul Sérusier et Maurice Denis et par le critique symboliste Albert Aurier. A la mort de Gauguin, à l'occasion d'expositions lui rendant hommage, ses idées s'étendirent, non sans extrapolation souvent, au Picasso de la période bleue et rose, puis aux groupes des fauves (André Derain, Raoul Dufy), des cubistes (Roger de La Fresnaye), des expressionnistes allemands (Jawlensky, Mueller, Ernst Ludwig Kirchner).

[modifier] Œuvres

Voici quelques oeuvres importantes de Paul Gauguin :

[modifier] Cote

  • La Fin royale a été achetée par le Getty Museum de Los Angeles en mars 2008 pour un montant qui pourrait approcher les 30 M$.

[modifier] Anecdotes

[modifier] Fausse sculpture de Gauguin

[modifier] Bibliographie

[modifier] De Gauguin

[modifier] Correspondance

  • Lettres à sa femme et à ses amis, éd. par Maurice Malingue, Paris, 2003 (première éd. 1946) (ISBN 2-2464-5783-1).
  • Correspondance de Paul Gauguin : documents témoignages. 1, éd. par Victor Merlhès, Paris, 1984 (ISBN 2-900927-15-3) ; suivi de compléments en 1989 et 1995.
  • Fonds Gauguin conservé à la Bibliothèque centrale des musées nationaux, sur le site de l'Inha.

[modifier] Carnets

  • Le Carnet de Paul Gauguin [fac-simile des carnets de 1888-1891], éd. par René Huyghe, Paris 1952.
  • Paul Gauguin. Carnet de croquis = A sketchbook [fac-simile des carnets de 1884-1889], éd. par Raymond Cogniat et John Rewald, New-York, 1962.

[modifier] Catalogues raisonnés

  • Marcel Guerin, L’oeuvre gravé de Gauguin, Paris, 1927 ; reprint, San Francisco, 1980.
  • Christopher Gray, Sculpture and ceramics of Paul Gauguin, Baltimore, 1963 ; nouv. éd. New York, 1980.
  • Georges Wildenstein avec Raymond Cogniat, Gauguin. 1, Catalogue, Paris, 1964.
  • Merete Bodelsen, Gauguin’s ceramics : a study in the development of his art, Londres, 1964.
  • Gabriele Mandel Sugana, Tout l’oeuvre peint de Gauguin, Paris, 1987 (première éd. 1972) (ISBN 2-08-011218-X).
  • Richard S. Field, Paul Gauguin : monotypes, Philadelphie, 1973.
  • Elizabeth Mongan, Eberhard W. Kornfeld, Harold Joachim, Paul Gauguin. Catalogue raisonné of his prints, Bern, 1988 (ISBN 3-85773-019-6).
  • Jean-Pierre Zingg avec Marie-José Pellé, Les éventails de Paul Gauguin, Papeete, 1996 (repr. 2001) (ISBN 2-907716-14-X).
  • Daniel Wildenstein avec Sylvie Crussard et Martine Heudron, Gauguin : premier itinéraire d'un sauvage. Catalogue de l'oeuvre peint, 1873-1888, Milan, Paris, 2001 (ISBN 88-8118-937-2).

[modifier] Sur Gauguin

  • Georges Daniel de Montfreid, Sur Paul Gauguin [inclut des bois dessinés et gravés d'après Paul Gauguin par Daniel de Monfreid], La Rochelle, 2003 (ISBN 2-84327-092-8) : Contient les lettres de G. D. de Monfreid à Paul Gauguin, décembre 1897-août 1903.
  • Bengt Danielsson avec Marie-Thérèse Danielsson, Gauguin à Tahiti et aux îles Marquises, Papeete, 1975 (ISBN 2-85700-05-X) (trad. d'après Gauguins söderhavsar, Stockholm, 1964) nouv. édition, Paris, 1989 (ISBN 2-266-02727-1).
  • Jean-François Staszak, Géographies de Gauguin, Paris, Bréal, 2003 (ISBN 2-7495-0124-5)
  • Jean-Luc Coatalem, Je suis dans les mers du sud; Sur le traces de Paul Gauguin, Paris, Grasset, 2001 (ISBN 2-246-58561-9)


[modifier] Bibliographies en ligne

[modifier] Notes et références

  1. Héritage de Gauguin, article paru dans la revue Panorama en 1943
  2. Oviri, écrits d'un sauvage, par Gauguin
  3. (en) Bailey M, Revealed :Art Institute of Chicago Gauguin sculpture is fake, Art Newspaper, 12 décembre 2007

[modifier] Galerie

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[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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