Paul Fleuriot de Langle

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Paul Antoine Fleuriot de Langle (1er août 1744, château de Kerlouët à Quemper-Guézennec, Côtes-d'Armor - 11 décembre [1787], Maouna, Îles Samoa) était un vicomte français, capitaine de vaisseau, académicien de marine et chef de division (24 avril 1788), membre de l'expédition de Lapérouse (1er août 1785 - 11 décembre 1787).

Sommaire

[modifier] Biographie

Il était membre de l'Académie de Marine depuis 1774.

Il commandait le vaisseau L'expériment lors de la Guerre d'indépendance américaine. Puis il participe en août 1782, sous les ordres de Lapérouse, commandant Le Sceptre, à l'expédition de la baie d'Hudson aux commandes de l'Astrée et démontrera dans les deux cas son excellence en matière maritime.

Icône de détail Article détaillé : Expédition de la baie d'Hudson.

Admiré pour ses compétences, ses connaissances et sa force de caractère, il est choisi par son ami Jean-François de La Pérouse comme second de l'expédition Lapérouse et commandant de la frégate Astrolabe. Réputé pour ses connaissances en mathématiques et en astronomie, il commandait le vaisseau L'Astrolabe (114 personnes à bord) lors de l'expédition de Jean-François Galaup de La Pérouse.

Icône de détail Article détaillé : Expédition de La Pérouse.

Sur le chemin du retour, Paul-Antoine et ses hommes accostèrent sur l'île Maouna pour chercher de l'eau potable qui manquait sur le vaisseau[1]. Sur leurs chaloupes chargées de barriques d'eau[2], ils attendirent que la marée soit haute pour pouvoir rejoindre le vaisseau.[3]

Des indigènes de Tutuila encerclèrent les canots, et l'hostilité monta. Il refusa de tirer sur les indigènes, car la mission devait rester pacifique sur ordre du roi. Il reçut une pierre sur la tête, et tomba à l'eau.

Dès lors, une véritable bataille commença entre l'équipage et ses agresseurs. Douze marins furent tués, vingt furent blessés et il fut achevé à coups de massue[4].

Il avait été nommé chef de Division le 24 avril 1788 (à titre posthume). Il meurt au cours d'une attaque contre des Samoans en 1787.

Très affecté Lapérouse aurait pu couler bas cent pirogues qui contenaient plus de cinq cents personnes, avant de quitter cette île, mais dit-il Je craignis de me tromper au choix des victimes, le cri de ma conscience leur sauva la vie.[5]. Ses restes ont été inhumés dans le chœur de l'église Saint-Louis à Brest.

[modifier] Epilogue

Après les massacres, L'Astrolabe repartira, mais le bâtiment périra à Vanikoro, au nord de la Nouvelle-Guinée (sans doute vers mars 1788). Quant à Lapérouse et à l'équipage de La Boussole, l'on reçut en janvier 1788 de leurs nouvelles, écrites de Botany Bay (sur la côte orientale de l'Australie). Ce furent les dernières... le bâtiment périra également à Vanikoro.

C'est seulement en 1826, dans l'île de Vanikoro, que l'on découvrit les débris de son bateau : un morceau de bois sculpté, une écuelle en argent estampillée de fleurs de lys, une cloche de bord en bronze. Tous ces vestiges avec lesquels il est impossible de reconstituer la tragédie où périt l'Astrolabe furent abrités au Musée de la Marine.

[modifier] Monument aux Morts

Paul-Antoine Fleuriot de Langle figure sur le Monument aux Morts commémorant cet évènement et installé sur le lieu des faits, sur l'Île de Tutuila aux Samoa américaines:

Commentaire officiel : "Inauguré en 1883 pour honorer la mémoire de onze membres de l'expédition Lapérouse massacrés en ce lieu."

Sur le monument, sont inscrits les 11 noms des 11 autres marins tués aux côtés de Fleuriot de Langle.

[modifier] Découvertes lors de l'expédition Vanikoro 1999

Dans le cadre des plongées sur les épaves de « La Boussole » et de « L'Astrolabe », on met à jour en 1999 un graphomètre à pinnules semblable à celui trouvé à Numbo en 1885. Cette trouvaille a été suivie des découvertes successives d'une fourchette en argent aux armes de Fleuriot de Langle, de Louis d'or, de pièces de monnaie espagnoles et russes, d'un thermomètre à alcool, d'un sifflet de manœuvre, d'un corps de pompe de cale, d'une ancre, d'un casque de dragon, d'un crucifix et d'une statuette à forme humaine, pièces auxquelles on peut ajouter une myriade de petits objets de moindre importance : des débris de vaisselle, une passoire en cuivre, des balles de mousquet, une pièce d'un jeu de dominos pyrogravée, des bouteilles, des pichets, des gobelets, des médailles et hausse-cols d'officiers, des perles de pacotille, etc.

[modifier] Notes et références

  1. Il craignait le scorbut pour son équipage.
  2. Si Langle manifeste la même opinion que Lapérouse sur l'importance de la nourriture fraîche dans la lutte contre le scorbut, il est persuadé du bien-fondé de l'observation de Cook sur les bienfaits de l'eau fraîche, avis que ne partage pas Lapérouse, écrivant au sujet du drame de Maouna : Il avoit adopté le système du capitaine Cook et croyait que l'eau fraîche était cent fois préférable à l'eau que nous avions dans la cale.
  3. Mais, sur la plage, il se trouva en face de ravissantes jeunes filles, aux cheveux garnis de fleurs d'hibiscus, qui s'avançaient vers les Français et, comme le raconteront plus tard les rescapés, s'offraient d'une manière bien joliment indécente... Leurs avances, après plusieurs semaines de mer, ne furent évidemment pas unanimement repoussées. Il s'ensuivit une extrême confusion et un non moins certain désordre. Pour convaincre les chefs indigènes de rétablir l'ordre, et pour détourner l'attention des dames aux fleurs d'hibiscus, Fleuriot de Langle offrit à ces dernières divers objets de pacotille.
  4. Malheureusement, la remise des présents et les inévitables comparaisons qui s'ensuivirent créèrent des jalousies tout aussi inévitables, et la tension augmenta. Bientôt la corvée d'eau fut entourée par sept à huit mille sauvages... et Fleuriot de Langle se trouva dans une situation périlleuse. Il n'eut plus qu'une idée, fuir et regagner son navire. Mais, si les jeunes filles s'étaient repliées en bon ordre, leurs compagnons empêchèrent les Français de réembarquer. Les matelots tirèrent alors les premiers coups de fusil, les sauvages devinrent furieux et un effroyable massacre succéda aux scènes de séduction des dames tutuilas.
  5. La Pérouse a dit de lui : Il est mort de son humanité, J'ai perdu par la plus affreuse des trahisons mon meilleur ami, mon ami depuis trente ans. Un homme plein d'esprit, de jugement, de connaissance, et certainement l'un des meilleurs officiers de toutes les marines d'Europe.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

Membre de l'Académie de marine