Neuilly-en-Donjon

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Neuilly-en-Donjon
Carte de localisation de Neuilly-en-Donjon
Pays France France
Région Auvergne
Département Allier
Arrondissement Arrondissement de Vichy
Canton Canton du Donjon
Code Insee 03196
Code postal 03130
Maire
Mandat en cours
Daniel Favier
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes le Donjon - Val Libre
Latitude
Longitude
46° 20′ 45″ Nord
         3° 53′ 11″ Est
/ 46.3458333333, 3.88638888889
Altitude 258 m (mini) – 326 m (maxi)
Superficie 25,02 km²
Population sans
doubles comptes
228 hab.
(1999)
Densité 9 hab./km²

Neuilly-en-Donjon est une commune française, située dans le département de l'Allier et la région Auvergne.

Sommaire

[modifier] Géographie

Neuilly en Donjon est situé dans une plaine, encore largement couverte de bois au XIVe siècle, et ce que jusqu'au 1840. La commune est traversé par la rivière de la Vouzance, se jetant dans la Loire en la commune de Molinet et par le ruisseau du Crésançon.

La commune de Neuilly en Donjon est situé dans le département de l’Allier, à 8 km du Donjon (chef-lieu du canton) où l'on trouve commerces et services à la personne, à 50km de Vichy, 60km de Moulins, 55km de Roanne. D’une superficie de 2502 hectares, elle compte 236 habitants au recensement provisoire de 2006, 228 en 1999. Situé aux confins de trois départements (Allier, Saône-et-Loire et Loire), la commune est au cœur d’un territoire rural, relativement enclavé malgré le fait que la RN7 et le RCEA passent à proximité. Le rond point à Molinet a permis à de nombreux touristes de faire un détour vers la commune pour visiter l'Eglise du XI-XIIè siècle, classée "monument historique". La bretelle d’autoroute la plus proche est à 90km.

L'activité économique dominante est l'agriculture mais depuis plusieurs années, des commerces se sont créés (épicerie, bar-restaurant) et des services (électricien, chauffagiste)

Grâce un regroupement pédagogique, et un service de transport scolaire, l'école maternelle se maintient. Le collège Victor Hugo se situe à Le Donjon (8km).

[modifier] Géologie

La plaine des Basses Marches est coupée en 2 parties bien distinctes par un pli de terrain boisé.

Au sud de cette ondulation, le sous-sol est peu perméable, et le pays presque plat s'étend en une succession de plateaux fertiles parsemés d'étangs : ce sont les communes de Neuilly-en-Donjon et de Le Bouchaud.

Au nord de la commune, au contraire, les pentes s'accentuent, le terrain est plus léger, et les bois qui y poussent admirablement, ne cèdent que lentement la place à des cultures à peine pus rémunératrices : ce sont les communes de Saint-Didier-en-Donjon, de Le Pin et de Saint-Léger-sur-Vouzance.

[modifier] Histoire

L'origine du nom de Neuilly est apparu sous la forme nubli au XIVe, probablement une déformation de novi acum, nouvelle terre, témoin des défrichements médiévaux.

La présence gallo-romaine est attestée sur la commune par la découverte au de plusieurs statuettes de bronze représentantes Cérès, Mars et Hercule, de culots de bronze et de résidus de fabrication qui peuvent indiquer l'existence d'un atelier de fondeur.

Neuilly en Donjon dépend à l'origine du diocèse d'Autun et du prieuré de Marcigny, l'influence bourguignonne se remarque jusque sur le tympan de l'église romane.

Le prévôté de Neuilly dépend du Donjon dès 1376. Neuilly est mentionné au XVIIe siècle comme terre à seigle et à bois de 60 feux (plus de 300 personnes). La taille s'échelonne entre 1683 et 1687 de 1730 à 1400 livres.



== -Les mottes : ==


Les seigneuries qui se partageaient le territoire de Neuilly ont pratiquement toutes disparu et il ne reste d'elles que des "mottes" à peine visibles : la motte des Abbès dont il y a aucune information dessus,

-une motte sur les terres des Bertaux, décrite dans un terrier de 1665 : il y a dans le tènement de Fontemilan, une motte fossoyé de toutes parts, appelée la Motte Monin, et où il y avait jadis une place forte : toute en bruyères, buissons, bois de haute futaye et seignats, joignant de bise le grand chemin tendant de Neuilly à Borlecomte ( actuellement Bourg-le-Comte).

-Une troisième motte est située près du domaine des Jollards, elle était encore entourée de ses fossés plein d'eaux à la fin du XIXe siècle : la motte du Bois Picards. Ce domaine des Jollards possédait une maison bourgeoise qui était à la fin du XVIIe siècle aux Grimaud de Servé (fief de la paroisse de St-Voir). Les terriens anciens mentionnent à la limite de Neuilly et de Luneau, une chapelle de St-Fiacre-de-Fol située sur une motte carrée, à la lisière du bois de la chapelle. Les bénéficiaires qui tenaient cette édifice des sires du Donjon n'entretenaient pas cet édifice qui dès 1717 étant déjà en fort mauvais état. En 1761, un inventaire signale que la chapelle est en ruine.

-Au domaine des Jacquots, se situait l'ancien fief de la Folye dont elle eut comme propriétaire Jean Maréchal, écuyer, puis Messire Hugonin le Long, seigneur des Fougis sur la paroisse de Thionne et enfin une famille Jacob qui lui donne son nom.

-En face des Jacquots, sur l'autre rive de la Vouzance se trouvaient les Jolis, berceau de la famille du même nom. En 1496, y vivait maître Pierre Jolly, laboureur. Cette famille s'enrichit peu à peu et achète des terres à la famille Le Long en 1577. En 1609 François Le Long vend sa seigneurie de la Follye à Jean Jolly, demeurant pour lors au Donjon et d'ordinaire en sa métairie des Jolis. Outre les Jacquots, Jean Jolly acquit les serres des Morinets, de la Guyonnière et de la Vernelle. Voisine des Jolis, la terre de la Vernelle possédait des droits seigneuriaux et fut achetée par Jean Jolly en 1589. Les Jolly de la Vernelle gardèrent cette terre jusqu'en 1766, date à laquelle elle fut vendue par Jean-Baptiste Jolly à Clément Conny, greffier en chef au parlement des Dombes. Cette terre de la Follye reste aux Jolly jusqu'en 1770. Elle sera vendue en 1823 à Jean-Baptiste Nichault, notaire au Donjon.


L'implantation d'une tuilerie au milieu du XIXe siècle revitalise le bourg.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1977 MELON Benoît / /
1977 1995 LARUE Marcel PCF Retraité / Agriculteur
1995 FAVIER Daniel / Retraité / Agriculteur
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
484 486 398 363 309 228
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

Un resencement provisoire a été fait en 2006 et a montré que la population de la commune était de 236 habitants.

[modifier] Lieux et monuments

  • L'Eglise Sainte-Marie-Madeleine: église romane du XI-XIIe, linteau et tympan du portail occidental datés vers 1140.

Description : Elle faisait partie du prieuré de Marcigny et son style architectural la rattache au Brionnais. Son chœur voûté avec une abside en demi-cercle, est orienté à l'est; la nef plus large le prolonge avec une charpente découverte grâce à l'abbé Rodriguez (prêtre de la commune de 1945 à 2003) qui avait fait beaucoup de rénovation sur l'église. Un clocher en forme de toit à deux versants et à pignons découverts surplombe sa toiture. La porte de la façade comprend des chapiteaux et un linteau finement travaillé.

Le portail : Le tympan de l'église surmonte le portail représentant la scène de l'Épiphanie avec la Vierge Marie, sur son trône, tenant l'Enfant Jésus sur ses genoux. Les trois Rois mages apportent leurs offrandes. Le scène repose sur deux animaux, un bœuf (symbolisant St-Luc) et un lion revenant à Marc (évangéliste). A l'arrière plan, un personnage ailé représente l'évangéliste Matthieu (apôtre). Luc (évangéliste) n'est pas représenté. Le linteau qui prend place sous le tympan, semblant relié les chapiteaux représente Adam et Ève lors du Péché originel répondant aux demandes du Démon, symbolisé par le serpent. Le reste du linteau est occupé par le cène du dîner chez Simon (et non la Cène, le dernier repas de Jésus). On peut distinguer Marie-Madeleine, la pècheresse, arrosant de ses larmes les pieds de Jésus (à gauche de la table). Le chapiteau, à gauche en entrant, représente sur sa face occidentale le démon dont le rire exprime la joie du triomphe sur l'Homme. La face méridionale paraît symboliser le châtiment du pécheur fouetté par Dieu, sur son trône. Le chapiteau, à droite en entrant, expose l'épisode de la vie de Daniel, prophète condamné à être dévoré dans la fosse aux lions.


  • Maison bourgeoise (dit le Château) du XIXe siècle est dû sa construction au républicain Georges Gallay (description ci-dessous).

La ferme dépendant de la propriété jouxte la maison bourgeoise, séparée d'elle par un mur avec un portail de communication. Aujourd'hui propriété de la commune, cette maison a été aménagée en logements : actuellement trois. Dans ce domaine se trouve un parc où se situe le tombeau de l'ancien propriétaire Georges Gallay et sa compagne au cœur d'un bois. Proche du "Château", le lavoir marque une certaine attention de la part des propriétaires pour le personnel chargé de cette tâche ingrate. Il a été rénové en 2001 par la commune en même temps que son étang. A l'entrée de la ferme, le pigeonnier, en brique et en pierre, se trouve dans la partie supérieure, et au niveau du sol a été aménagé une ouverture sur la basse-cour.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Georges GALLAY 1812-1880,est républicain et proscrit. Sa vie est liée à la révolte des républicains du Donjon en 1851.

Georges Gallay est né en la commune de Le Donjon en 1812, fils d'un marchand de bois. Les Gallay sont originaires de Scée, village aujourd'hui disparu qui surplombait la Loire entre Luneau et Chassenard. Ils construisaient et possédaient des bateaux qui circulaient sur le fleuve.

Georges Gallay termine des études de Droit. Avant 1848, il fréquente les clubs ou "cafés" où l'on y discute des idées républicaines. On y retrouve des hommes établis notaires, médecins, bourgeois, souvent anticléricaux. Il anime le Mouvement Démocratique Donjonnais. il devient vite un responsable départemental. Ses idées attirent très vite les métayers et les gens de condition modeste de la région.

La Seconde République se met en place en 1848. les élections d'avril 1848 permettent à l'Allier d'élire 8 républicains dont Barthélemy Terrier, médecin du Donjon. Le 31 juillet, Gallay devient maire du Donjon. Un immense espoir naît dans nos campagnes.

En 1849, Georges Gallay s'installe aux Bécauds à Neuilly-en-Donjon dans une maison qu'il fait construire et que tout le monde connaît sous le nom du "Château des Bécauds". Il est battu à une élection législative complémentaire à cause des voix des militaires en garnison.

Malheureusement, la misère grandit dans les campagnes où les produits de la terre se vendant mal. Ce climat inquiète les dirigeants et, à la veille des élections législatives, Louis Napoléon Bonaparte dissout l'Assemblée et organise un Coup d'État le 2 décembre 1851.

La nouvelle étant parvenu par télégramme à la mairie du Donjon, Georges Gallay réunit les républicains de Neuilly et de Luneau et ils rejoignent le chef-lieu de canton avec d'autres communes. Le conseil réuni propose de marcher sur Lapalisse, la sous-préfecture : le voyage se fait de nuit. A 7 heures du matin, environ 300 hommes se présentent devant la sous-préfecture située au niveau de l'actuelle mairie. A la 1ère semonce, les gardes s'enfuient. Le sous-préfet est capturé. Les insurgés construisent une barricade, mis une fusillade éclate : un gendarme est tué, un autre blessé. La tension est à son comble. Un escadron de chasseurs se dirige vers Lapalisse. la résistance semble impossible et après avoir libéré les prisonniers, les chefs donnent l'ordre de dispersion. la répression se met en route. Beaucoup d'insurgés se cachent mais des dizaines seront arrêtés.

Gallay muni de faux papiers est arrêté à Nantua et ramené à Moulins; 852 républicains y sont incarcérés à la Malcoiffée dans les jours suivants. les conditions de détention y sont exécrables. Il est d'abord condamné à la déportation à Lambessa, reste au fort de Toulon (Var) puis est dirigé vers Mont-de-Marsan. En 1857, il est amnistié et regagne Neuilly. Il doit payer avec les autres insurgés des sommes sans commune mesure avec les dégâts de l'insurrection.

À la suite de l'attentat de Napoléon III (qui n'avait aucun rapport avec les républicains), il est de nouveau mis en résidence surveillé à Annecy jusqu'en 1863. Candidat aux législatives, il est largement battu mais sa liste est élue à Neuilly (il ne devient pas maire, celui-ci est nommé par le Préfet).

Après Sedan et la défaite, la IIIe République est proclamée. Élu conseiller général, siège qu'il conservera jusqu'à sa mort, Gallay représente les républicains révolutionnaires aux législatives de 1875. Il est distancé par Victor Cornil plus modéré mais retrouve le poste de maire de Neuilly.

Pendant cette période, beaucoup de personnalités passent à Neuilly dont surement Victor Hugo. Georges Gallay meurt le 5 avril 1880 à l'âge de 67 ans. Le 8 avril, 3000 personnes participent à son enterrement civil. Sans descendance directe, il fait don de sa propriété à la commune de Neuilly et est enterré dans le parc du "château" des Bécauds.

Son œuvre, quand il était maire, fut importante : modernisation de la commune, création d'un bureau de bienfaisance pour les pauvres. Mais il a surtout œuvré pour l'école publique.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Neuilly-en-Donjon sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes