Nakhitchevan

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Naxçıvan Muxtar Respublikası
Drapeau
Carte de localisation du Nakhitchevan
Administration
Statut politique République autonome de l'Azerbaïdjan
Capitale Nakhitchevan
Gouvernement
- Président du
parlement

Vasif Talıbov
Géographie
Superficie 5 500 km²
Démographie
Population  (2005) 373 000 hab.
Densité 67,8 hab./km²
Langues Azéri
Autres
Fuseau horaire UTC +4

Le Nakhitchevan (en azéri Naxçıvan et en arménien Նախիջեվան) est une république autonome d'Azerbaïdjan, dont la ville principale et chef-lieu porte le même nom : Nakhitchevan.

Située dans le Caucase, la république autonome du Nakhitchevan a des frontières directes avec l'Iran, l'Arménie et la Turquie, mais elle est sans continuité territoriale avec le reste de l'Azerbaïdjan. Les tensions persistantes entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie entravent toute communication directe entre l'Azerbaïdjan et le Nakhitchevan, accentuant l'isolement de ce dernier.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le Nakhitchevan est une région aride, semi-désertique et montagneuse situé entre la rivière Araxe et les montagnes du Zanguézour : l'Araxe marque la frontière avec l'Iran et les monts Zanguézour avec l'Arménie. Le Nakhitchevan a une superficie de 5 500 km². Le point culminant du Nakhitchevan est le mont Kapydjik (3904 m). La montagne du Serpent (appelée aussi Ilandag) culmine à 2415 mètres.

[modifier] Population

Le Nakhitchevan est peuplé (estimation 2005) de 373 000 habitants, aujourd'hui en grande majorité d'origine turque (au sens large) et tatare, de religion musulmane chiite et de langue azeri. Des minorités russe et kurde subsistent. La population arménienne de la région a été expulsée en représailles à la guerre azerbaidjano-arménienne au Haut-Karabagh dans les années 1990.

[modifier] Histoire

Le Nakhitchevan a changé de domination à plusieurs reprises à travers l'Histoire : turc, arménien, perse, arabe, mongol, chorasmien, ottoman, soviétique et azéri.

Les khanats de Nakhitchevan et Erevan avaient été annexés par la Russie en 1826.

Au moment de l'intégration de l'Arménie orientale dans l'Union soviétique, la population du Nakhitchevan décida par référendum en 1921 le rattachement de la région à l'Azerbaïdjan, avec un statut de Région autonome. Ce rattachement fut effectué avec l'accord de Lénine et confirmé par Staline dans l'accord signé en mars 1921 entre la République socialiste soviétique de Russie et la Turquie[1].

Le Nakhitchevan, qui était peuplé de plus de 50% d’Arméniens avant la Première Guerre mondiale, a perdu quasiment toute sa population arménienne pendant l’ère soviétique à cause de mouvements d’émigration et d’une politique pro-azérie dans l’exclave : le ressentiment qui en découle côté arménien est également un facteur de tension dans les relations arméno-azéries jusqu'au XXIe siècle. La population arménienne du Nakhitchevan, estimée à 15 % en 1926 préfère quitter la République socialiste soviétique autonome du Nakhitchevan pour la République socialiste soviétique d'Arménie voisine.

Les 30 et 31 décembre 1989, près de 4 000 manifestants détruisent les installations frontalières avec l'Arménie et l'Iran sur 130 kilomètres, et exigent des terres et la libre circulation. Au départ, la réaction du gouvernement soviétique est inexistante et les insurgés croient en leur impunité. En une semaine, la révolte embrase tout l'Azerbaïdjan et la chasse aux Arméniens commence. Le 15 janvier 1990, l'état d'urgence est décrété et le KGB envoie des renforts — 15 000 hommes des troupes d'élite.

Le 20 janvier 1990, le Nakhitchevan proclame son indépendance « totale ».

Dès le début des années 1990, l'enclave devient la plaque tournante de nombreux trafics, un des passages les plus fréquentés des filières de l'opium à destination des laboratoires turcs. Fief du clan de Heydər Əliyev, le territoire est devenu une « terre non conflictuelle », où cohabitent les filières des Loups gris (pro-turques), celles du parti Dachnak arménien et du PKK kurde (anti-turques), toutes jouissant de hautes protections qui permettent de pérenniser leurs activités politiques et leurs trafics[2].

Le 27 septembre 1997, le gouvernement d'Azerbaïdjan a soumis au Conseil de l'Europe le projet de Constitution de la République autonome du Nakhitchevan. À cet effet, la Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise) a été saisie[3].

[modifier] Culture

  • Le territoire compte des joyaux de la culture arménienne dont un cimetière de milliers de khatchkars datant des XVe et XVIe siècles[4]. Il fut malheureusement entièrement détruit par l'armée azerbaïdjanaise en décembre 2005[4] et il n'en reste aujourd'hui plus aucune trace.
  • Il existait au Nakhitchevan, un réseau traditionnel de canaux d'irrigation souterrains plus connus sous le nom de chaheriz. Ces canaux souterrains, entièrement creusés à la main, permettaient de recueillir et d'amener à la surface l'eau de la nappe phréatique pour être consommée par les populations et pour l'agriculture. Ces systèmes d'approvisionnement en eau étaient largement utilisés mais ils ont été abandonnés après l'introduction de systèmes modernes de canalisation. Ces anciennes techniques de construction et de maintenance du réseau étaient connues sous le nom de kankan. Un programme de restauration financé par l'OIM a permis de commencer à réhabiliter ces anciens réseaux, et fin août 2004, 24 techniciens avaient été formés et 10 chaheriz remis en fonction, assurant l'approvisionnement en eau de 34 villages.

[modifier] Notes et références

  1. voir http://www.csis-scrs.gc.ca/fra/comment/com18_f.html (lien non disponible)
  2. voir http://www.reseauvoltaire.net/article7395.html (lien non disponible)
  3. Comission de Venise : Avis sur le projet de constitution de la République autonome du Nakhitchevan. Consulté le 3 juin 2008
  4. ab Photos du cimetière avant la destruction et vidéos des soldats azerbaïdjanais détruisant les stèles. Consulté le 3 juin 2008.