Néo-druidisme

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Le néo-druidisme est un mouvement d'inspiration maçonnique, né au XVIIIe siècle en Angleterre et relevant en partie des premières manifestations de la mouvance néo-païenne.

Les 100 ans de la Gorsedd de Bretagne à Hanvec en 1999. Le Grand Druide entouré de l'Archidruide de Galles et de la Grande Bardesse de Cornouailles
Les 100 ans de la Gorsedd de Bretagne à Hanvec en 1999. Le Grand Druide entouré de l'Archidruide de Galles et de la Grande Bardesse de Cornouailles

Sommaire

[modifier] Origines maçonniques

  • Le 21 juin 1717, quatre loges maçonniques se réunissent à Londres et fondent la grande loge de Londres. Le 21 septembre 1717, The Druid Universal Bond (fraternité universelle des druides) plus connu sous le nom de Druid Order (DO), est créé sous l'implusion de John Toland (1669-1722).
  • Le 21 novembre 1781, Henry Hurle fonde un second mouvement l'Ancient Order of Druids (AOD). Une scission de celui-ci en 1833, va donner naissance à The United Ancient Order Of Druids (UAOD), friendly society.
  • Le 21 juin 1792, Iolo Morganwg réunit à Londres (Primrose Hill) le premier Gorsedd Beirdd Ynis Prydain (Collège des Bardes de l'Île de Bretagne).
  • En 1899, une délégation bretonne, invitée dans le cadre de l'Eisteddfod de Cardiff, décide à son tour de fonder le Gorsedd de Bretagne.

[modifier] Fondements

Si, au cours du Moyen Âge, des rites païens ont été notés ici ou là, le néo-druidisme est issu des oeuvres de John Toland pour la lignée du Druid Order, de Henry Hurle pour la lignée mutualiste et Iolo Morganwg pour la lignée galloise. Ce dernier a élaboré la doctrine et inventé les rites des Gorsedd(au). À ses écrits parus en 1848 sous le titre Iolo Manuscripts, il faut ajouter ceux de William Ab Ithel, Barddas, parus en 1862. La théologie qui est développée, s'inspire de sources diverses, folkloriques, voire bouddhistes, même chrétiennes mais sans aucun rapport avec le druidisme antique qui ne pouvait exister que dans le cadre de la société celtique protohistorique.

La plupart des spécialistes du domaine celtique récusent une quelconque filiation entre le mouvement néo-druidique et la civilisation celtique. Dans leur ouvrage La civilisation celtique, Christian-Joseph Guyonvarc'h et Françoise Le Roux écrivent : « Il n'existe pas, en tout cas, pas plus au Pays de Galles et en Bretagne armoricaine, ou, a fortiori en Gaule […] d'organisation ou de groupe, ouvert ou fermé, qui dispose d'une filiation traditionnelle remontant aux druides de l'Antiquité. » Le druidisme, fondement de la société théocratique des Celtes, ne pouvait survivre à la conception étatique imposée par la romanisation[1] et encore moins s'accommoder de la théologie chrétienne. Seuls les partisans et adeptes du néo-druidisme affirment un point de vue contraire, sans pouvoir le démontrer ni le prouver. Ils se placent simplement sur le plan du symbolisme et non celui de l'Histoire. Ainsi, Gwenc'hlan Le Scouëzec[2], cinquième grand Druide de Bretagne (Les Druides, éditions Beltan, 2001), considère que la tradition populaire, chant, pratiques « magiques » ou rituelle (Troménie de Locronan par exemple) est un lien avec les temps anciens constitutif d'une véritable tradition à laquelle il est loisible de se référer. Ce lien avec la tradition est un positionnement de principe comparable à celui de la franc maçonnerie qui se réfère pour son origine symbolique à l'antiquité du temple de Salomon.

[modifier] Informations diverses

  • Il existe quatre obédiences principales : le Druid Order, le Gorsedd du pays de Galles, le Gorsedd de Cornouaille et le Gorsedd de Bretagne.
  • L'un des principaux symboles des néo-druides est le Tribann
  • Le nombre d'initiés au néo-druidisme serait estimé à deux millions.
  • Des mouvements de la mouvance néo-druidique ont été cités dans la rapport d'enquête parlementaire de l'Assemblée nationale sur les sectes du 22 décembre 1995[3].
  • Il existe aussi une minorité néo-druidique d'extrême-droite ayant créé le nationalisme druidique.

[modifier] Bibliographie

  • Régis Blanchet, Entretiens avec un druide nommé Gwenc'hlan, Éditions du Prieuré, 1993
  • Philippe Le Stum, Le Néo-druidisme en Bretagne, Éditions Ouest-France, Rennes, 1998, (ISBN 2-7373-2281-2)
  • Thierry Jigourel, Druides, modernité d'une tradition millénaire, Éditions Coop Breizh, Spézet
  • Gwenc'hlan Le Scouëzec, Les Druides, Arbre d'Or Éditions, 2003.
  • Gwenc'hlan Le Scouëzec, La Science des druides, Arbre d'Or Éditions, 2005.

[modifier] Notes

  1. Et inversement, le pouvoir romain ne pouvait tolérer la fonction druidique, l'empereur Tibère décrète leur interdiction. En 60, Suetonius Paulinus est à l'origine du massacre de l'île de Mona Anglesey.
  2. Le second volume de sa trilogie Les Druides, intitulé Le Moyen Âge (éditions Beltan (ISBN 2-9516554-1-4)) tente vainement de faire le lien entre la disparition du druidisme antique et la fondation du néo-druidisme.
  3. Rapport d'enquête parlementaire de l'Assemblée nationale sur les sectes du 22 décembre 1995.