Munduruku

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Les Munduruku (ou Mundurucu) constituent une ethnie amazonienne du Brésil.

Portrait de deux amérindiens Munduruku, par le peintre français Hercules Florence, lors de l'expédition conduite en Amazonie brésilienne par le Baron von Langsdorf de 1825 à 1829
Portrait de deux amérindiens Munduruku, par le peintre français Hercules Florence, lors de l'expédition conduite en Amazonie brésilienne par le Baron von Langsdorf de 1825 à 1829

Ils s'autodésignent Wuy jug u.

Sommaire

[modifier] Population et localisation

Ce peuple regroupait environ 10 000 personnes (2002), localisée dans les états de Pará, d’Amazonas et du Mato Grosso.

[modifier] Mundurukus, langue et numération

Ce peuple est connu pour avoir un système de numération inhabituellement sommaire ; les Munduruku n'ont pas les mots pour compter au-delà de 5 (au-delà de 5, n'existent que des approximations). Ils ont des mots désignant les nombres jusqu'à 5.

En revanche ils sont capables, à l'instar des Européens par exemple (ni plus, ni moins) de faire des approximations, même sur des grands nombres, alors que les nombres exacts, même après apprentissage (récitation) des nombres portugais, restent des notions très difficiles pour eux : ce qui accréditerait la thèse selon laquelle il existe chez l'homme une capacité d'approximation indépendante de la capacité du comptage de nombres exacts.

Le linguiste Pierre Pica (CNRS) s'est rendu chez les Munduruku et a étudié leur arithmétique.

Selon Pierre Pica, les Munduruku parlent une langue agglutinante polysynthétique autorisant l'impossibilité de la cardinalité (son blocage, l'empêchement de son apprentissage), impossibilité provoquée par un sens de l'orientation à travers la forêt tropicale hypertrophié ; en d'autres termes, leur grande capacité à « naviguer » dans la forêt rendrait inutile les fonctions de repérage que nous avons habituellement développé : nous nous repérons dans une rue en nous souvenant que telle maison est après telle autre (la fonction du repérage serait ainsi lié à la capacité à ordonner différents éléments). Les Mundurukus sont en effet capables de traverser des centaines de kilomètres en forêt, sans boussole, sans se perdre, en utilisant d'autres moyens que la cardinalité (il leur faudrait pour cela se souvenir de l'ordre dans lequel sont rangés les arbres, par exemple).

La cardinalité étant ainsi devenue inutile, elle ne se développerait pas, ce qui expliquerait l'incapacité de ce peuple à compter au-delà de 5.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références