Mer du Nord

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Mer du Nord
Carte de la mer du Nord
Superficie 575 000 km2
Profondeur 700 m (max)
Type Mer épicontinentale
Localisation Océan Atlantique
Pays côtier(s) Royaume-Uni Royaume-Uni
France France
Suède Suède
Belgique Belgique
Pays-Bas Pays-Bas
Allemagne Allemagne
Danemark Danemark
Norvège Norvège

La mer du Nord est une mer épicontinentale de l'océan Atlantique, située au nord-ouest de l'Europe, et qui s'étend sur une superficie d'environ 575 000 km².

Les pays qui bordent la mer du Nord sont :

Elle communique avec :

La mer du Nord constitue une zone de fort transit maritime, d'exploitation pétrolière et de pêche. La mer du Nord et son littoral forment un milieu naturel très riche, mais la pollution, la surpêche, l'industrie pétrolière et le tourisme sont une menace pour l'avenir. Elle est au centre de l'Europe industrielle, de l'estuaire du Rhin aux fjords norvégiens et aux falaises du nord de la Grande-Bretagne. L'exploitation irréfléchie et la désinvolture avec laquelle sont traités les problèmes d'élimination des déchets ont mené les huit pays riverains au bord du gouffre.

Sommaire

[modifier] Géographie

Vers le Nord, à partir de latitude 53°24", d'une manière générale, le fond de la mer du Nord descend irrégulièrement. Vers le Sud, il s'incline vers le pas de Calais. La crête sous-marine se montre en bleu dans cette carte. La mer du Nord possède peu de zones profondes de plus de 100 m. Les profondeurs rencontrées dans sa partie méridionale sont de l'ordre de 40 m. Ce secteur est composé de nombreux hauts-fonds ou bancs probablement des ères glaciaires mouvant au gré des fortes marées. Ceux-ci représentent d'importants dangers maritimes. À l'Est de la Grande-Bretagne, le vaste plateau morainique du Dogger bank s'élève jusqu'à -15 à -30 m, formant ainsi une région très poissonneuse.

Oostende
Oostende

Les plus grandes profondeurs se trouvent dans la fosse norvégienne qui longe la côte norvégienne de la mer de Norvège jusqu'à Oslo. Large de 25 à 35 km, elle est profonde de 300 m environ au large de Bergen, et atteint jusqu'à 700 m dans le Skagerrak.

On trouve aussi des grandes profondeurs dans la partie occidentale de la mer du Nord, comme le trou du diable (Devil's Hole) au large d'Édimbourg, jusqu'à plus de 460 m ; ou quelques tranchées au large de la baie The Wash. Ces couloirs pourraient avoir été formés par les cours d'eau pendant la dernière glaciation. En effet, à cette époque de glaciation, le niveau de la mer du Nord se trouvait plus bas que le niveau actuel (régression). Les fleuves auraient alors érodé certaines parties alors découvertes que la mer recouvre aujourd'hui (transgression). Ce qui est le plus probable est qu'ils soient des restes de vallées tunnels maintenues ouvertes par les courants de marée.

Les côtes septentrionales de la mer du Nord sont déchiquetées, dépouillées par des glaciers des périodes glaciaires, tandis que celles de la partie méridionale sont douces : recouverts des débris glacials déposés ou directement par la glace ou redéposés par la mer. Les montagnes norvégiennes plongent dans la mer, donnant naissance, au nord de Stavanger à des fjords profonds et à archipels aux multiples îles et îlots. Au sud de Stavanger, la côte s'adoucit, les îles deviennent moins nombreuses. La côte écossaise orientale présente elle aussi cette allure déchirée, moins marquée toutefois qu'en Norvège. À partir de la tête de Flamborough (Flamborough Head), dans le Nord-Est de l'Angleterre les falaises rapetissent, leur matériau de moraine, moins résistant, s'érode plus facilement, les côtes prennent des contours plus arrondis. En Hollande, Belgique et dans l'Est de l'Angleterre (East Anglia) le littoral devient bas et marécageux. Les côtes est et sud-est de la mer du Nord (la mer des Wadden) sont principalement sablonneuses et rectilignes, notamment en Belgique et au Danemark.

[modifier] Des eaux très riches

phoque
phoque

Les eaux de la mer du Nord sont différentes des autres. Un système complexe de marées et de courants apporte les eaux riches de l'Atlantique par la Manche en créant des milieux variés qui nourrissent une grande diversité d'animaux. Trente espèces de cétacés y vivent, ainsi que six espèces de phoques dont deux se reproduisent sur ses côtes, le phoque gris et le veau marin.

Plus de 170 espèces de poissons, dont des requins, l'aiglefin, la morue, le maquereau et le hareng fréquentent les eaux grises de la mer du Nord. Les raies, les poissons plats, les anguilles et la baudroie sont tapis sur le fond, ainsi que des myriades d'invertébrés tels que homards, éponges, oursins, crabes et poulpes.

Sur les hauts fonds, les forêts de varech abritent balanes, moules, lançon et sprats.

[modifier] Les conséquences de la surexploitation

Chalutier à quai
Chalutier à quai

Pendant des siècles, la mer du Nord a nourri les peuples qui vivaient le long du littoral. Mais ces dernières années, ses ressources naturelles ont été soumises à des pressions nouvelles. La surpêche a décimé les harengs et les morues. En 1983, des quotas de pêche ont été définis, mais les experts pensent aujourd'hui qu'il faudrait les diviser par deux.

Les poissons malades ou déformés forment une proportion croissante des captures. On pense que cela est dû à la pollution. On a même rejeté en mer du Nord des déchets radioactifs qui resteront dans l'écosystème pendant des siècles. Les hydrocarbures provenant du nettoyage des cuves en mer ou des accidents de navires pétroliers sont une menace grave pour la faune.

Chaque année, la Grande-Bretagne envoie 250 000 tonnes d'azote en mer du Nord, par voie aérienne. Mais la plus grosse pollution vient de la terre, apportée par les fleuves ou les égouts.

[modifier] Le littoral menacé

Sylt
Sylt
littoral belge
littoral belge

Les côtes de la mer du Nord sont très variées, des rivages rocheux aux marais salés et vasières des estuaires. Ces dernières sont des aires de nutrition essentielle pour les limicoles comme le chevalier gambette et le bécasseau variable, ainsi que les canards et les oies. Lorsque la mer se retire avec la marée, tous viennent se gaver de crustacés et mollusques cachés dans la vase.

Mais ces biotopes sont menacés. Les marais fragiles sont étouffés par des nappes de pétrole. Les plantes dépérissent, privées de soleil sous l'épaisse couche noire et la faune meurt de faim.

De nombreuses zones humides des côtes de la mer de Nord ont disparu, drainées et récupérées par l'agriculture, l'industrie ou le tourisme.

Ont ainsi été transformés en terres agricoles 40 000 hectares de la Waddenzee, zone qui accueille 1000 espèces animales et végétales et d'importants sites de frai. Entre 1935 et 1982, 48% des estuaires de la Tamise, de Medway et de Swale ont été mis en valeur et 90% de l'estuaire de la Tees ont été transformés en zone industrielle. Toutes ces régions servaient de sites d'hivernage aux limicoles et anatidés. D'autre ont été drainées pour agrandir les ports, comme autour de Rotterdam.

Les oiseaux déplacés ont peu de chances de retrouver d'autre sites et meurent le plus souvent.

[modifier] Les plans d'action internationaux

Tous les trois ans, la conférence de la mer du Nord réunit les huit états (Belgique, France, Grande-Bretagne, Norvège, Suéde, Allemand, Danemark et le Pays-bas) riverains, mais un grand nombre des objectifs n'ont jamais été atteints. La Grande-Bretagne est le pays le plus pollueur et, seule, continue de déverser ses déchets industriels malgré l'accord de 1987 applicable fin 1989.

En 1990, la conférence décidait que le rejet des boues d'égout devait progressivement cesser d'ici 1995 et l'incinération des déchets en bord de mer cesser en 1993. La pollution atmosphérique devait régresser de 50%, tandis qu'étaient étudiés les effets de la pêche intensive.

L'organisation Greenpeace lança dans les années 1980 plusieurs campagnes de protestation contre le rejet de déchet toxique en mer du Nord. Approuvée par la conférence de la mer du Nord et le parlement européen, elle réclame que cesse toute pollution dés l'an 2000. mais l'objectif ne sera atteint tant que l'industrie continuera de créer des sous-produits toxiques. Il faut passer à des méthodes de production « propres » pour sauver la mer du Nord et sa faune sauvage.

[modifier] Grands ports de la mer du Nord

Quartier traditionnel.
Quartier traditionnel.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références