Magasins du Printemps

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Logo de Printemps
Repères historiques
Création : 1865
Dates clés : 1992 Rachat par PPR, 2006 Rachat par la RREEF et le Groupe Borletti
Personnages clés : Jules Jaluzot : fondateur
Fiche d’identité
Forme juridique : société anonyme
Siège social : France Paris
Actionnaires : RREEF - Groupe Borletti
Activité(s) : commerce
Produit(s) : mode (femme, enfant, homme), beauté, maison, lingerie, accessoire/Luxe
Filiale(s) : Madelios, Made in Sport, Citadium
Effectif : environ 5000 (2006)
Site corporatif : [1]
Données financières
Chiffre d’affaires : environ 1 milliard (2006)
Principaux concurrents
Galeries Lafayette, Bon Marché
Consultez la documentation du modèle
Magasin du Printemps sur le boulevard Haussmann
Magasin du Printemps sur le boulevard Haussmann
Le métro Havre-Caumartin et le Printemps vu de Nuit
Le métro Havre-Caumartin et le Printemps vu de Nuit
La façade du Printemps de la Maison
La façade du Printemps de la Maison

Printemps est une chaîne française de grands magasins qui se positionne principalement sur des marques de mode. Le Printemps est également un des leaders français des listes de mariage.

Le magasin Printemps principal se trouve sur le boulevard Haussmann dans le 9e arrondissement de Paris.

Il existe 22 autres magasins Printemps à Paris et dans toute la France. Hors de France, il en existe à Andorre et à Tokyo dans le quartier Ginza.

Détenus depuis 1992 par le groupe Pinault-Printemps-Redoute, propriétaire entre autres de Gucci et la Fnac, les magasins Printemps ont été cédés à la RREEF (la division de capital investissement immobilier de Deutsche Bank) et au groupe familial de l’homme d’affaires italien Maurizio Borletti, propriétaire des grands magasins La Rinascente.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Les débuts du Printemps : 1865-1900

Le Printemps est créé le 11 mai 1865, par acte notarié par Jules Jaluzot et Jean-Alfred Duclos[1]. Ils choisissent de fonder leur magasin dans un espace encore en friche mais qui annonce un grand développement, le quartier Saint-Lazare. Depuis peu, la Gare Saint-Lazare est le terminus de cinq lignes. Jaluzot qui habite non loin, a, sans nul doute, pressenti l'attraction formidable que va susciter ce lieu. Le Printemps s'installe au coin de la rue du Havre et du Boulevard Haussmann dans un immeuble commandé à l'architecte Jules Sédille et son fils Paul. L'inauguration a lieu le 3 novembre 1865, en présence du curé de la Madeleine qui vient bénir le magasin à la demande de Jules Jaluzot . Le 6 avril 1874, quatre bâtiments viennent s'ajouter au premier. Des ascenseurs créés par Léon Edoux et présentés à l'Exposition Universelle de 1867, sont installés ; dans la presse, on peut lire "ascenseurs de Vienne, grand succès".

L'innovation du Printemps réside dans des principes qui doivent mettre en confiance la cliente. Un ensemble de principes synthétisé dans une devise "E probitate decus", "mon honneur, c'est ma probité". Le Printemps pratique le prix fixe. Le marchandage n'est plus de mise. Il s'agit de vendre à bon marché des produits de qualité mais aussi innovants. C'est ainsi que le Printemps met en vente un taffetas de soie noire qui connaît un certain succès : la "Marie-Blanche", un modèle déposé. En fin de saison, des tissus "défraîchis" sont mis en vente à prix réduit. Ce sont les soldes.

Les premières années du Printemps sont des années de rayonnement dans toute la France puis à l'étranger. Les Expositions Universelles de 1867 et 1878 contribuent à cette reconnaissance. Le magasin en pleine expansion est à l'étroit dans ses murs. Il lui faut un bâtiment à la hauteur de son nouveau succès. Un événement dramatique va lui en donner l'occasion.

Le 9 mars 1881, un incendie ravage une grande partie du Printemps. Quatre mois plus tard, le premier puits de béton est coulé. L'inauguration a lieu en mars 1883. La construction des nouveaux magasins donne naissance à une architecture spécifique. Paul Sédille, l'architecte réalise un monument commercial. Il a recourt à des procédés ingénieux, utilisant le verre et le fer. A l'intérieur, une nef centrale, des galeries sont reliées par un pont central accessible par un grand escalier. Le 23 avril 1881, le Printemps change de statut et devient une société en commandite par action. Jaluzot en devient le gérant. Une nouvelle ère s'ouvre pour le Printemps. En 1888, le Printemps est le premier à s'équiper d'un système d'éclairage électrique. A l'entresol, le client peut admirer "l'usine électrique" derrière un mur vitré.

[modifier] De 1900 à 1930

A l'Exposition Universelle de 1900, le pavillon du Printemps se situe en plein cœur de l'Exposition. C'est un pavillon Modern Style, fruit de l'élaboration de l'architecte Charles Risler et de l'affichiste Jules Chéret. L'intérieur est inspiré par le thème de la violette, fleur fétiche du Printemps. En ce début de siècle, un nouveau mode de transport, le métro, dessert la capitale. En 1900, la première ligne de métro est ouverte. En 1904, le Printemps est accessible par la ligne no 3 puis en 1923 par la ligne n°9.

En 1904, le Printemps subit une grave crise économique qui aboutit à la démission de Jules Jaluzot en 1905. Une nouvelle direction succède alors à Jules Jaluzot. Gustave Laguionie, son successeur, annonce la construction d'un deuxième magasin (actuel magasin côté Galeries Lafayettes) L'architecte sera René Binet. La première pierre est posée au mois de mai 1907 et le magasin sera inauguré en avril 1910. Le nouveau magasin est dominé par une coupole, éclairant un grand hall de 42 mètres de hauteur. Un escalier central à quatre révolutions, d'inspiration Art Nouveau est construit.

En 1911, l'atelier Primavera est créé par René Guilleré. Il souhaite mettre à la portée du plus grand nombre, des meubles, bronzes, faïences, verrerie. De nombreux artistes, comme Guillemard, Sognot, Colette Gueden exécutent des modèles pour l'atelier. En 1912, le Printemps ouvre pour la première fois un magasin en province, à Deauville.

Pendant la 1re Guerre Mondiale apparaissent les premiers mannequins dans les vitrines. Le Printemps commande ses propres mannequins, différents des mannequins de série. Après-guerre, les Français tentent de se distraire par tous les moyens et d’oublier cette sombre période. Les employés démobilisés reprennent leur poste et ceux qui ont subi des mutilations sont réintégrés à des postes adaptés.

En 1920, à la mort de Gustave Laguionie, son fils Pierre prend sa succession à la tête du Printemps.

Le 28 septembre 1921, un incendie se déclare dans le Nouveau Magasin. A l'intérieur, seules quelques structures demeurent intactes. Les travaux de reconstruction sont menés par Georges Wybo qui prolonge alors le magasin jusqu'à la rue Charras (devant le RER Auber).

En 1923, une seconde ligne de métro est ouverte à la Station Havre-Caumartin, dont la sortie donne sur le Printemps. En 1927 paraît Printania, l’un des premiers journaux d’entreprise, pour informer le personnel de l’actualité du Printemps. Des cours professionnels sont proposés aux employés[1].

Au début des années 1930, le Printemps est doté des trois magasins. Depuis 1921, un entrepôt s'est tranformé en espace de vente (l'actuel magasin de l'homme). A cette époque l'organisation se veut de plus en plus rationnelle : tapis roulants, tubes pneumatiques assurent la circulation des factures. Des remontées mécaniques facilitent l'accès aux étages. Pour parfaire cette organisation, un bureau d'études est créé en 1928. Puis en 1929, le Printemps crée la SAPAC (Société Parisienne d'Achats en Commun) qui réunit des acheteurs spécialisés sous le contrôle d’un directeur, dans le but de diminuer les frais généraux (comme les frais de prospection et de voyages) et d’accélérer la sélection des produits à vendre.

[modifier] De 1930 à 1970

En 1931, un nouveau concept arrive des Etats Unis, le prix unique pour des produits de consommation courante. Le Printemps ouvre alors une nouvelle société, Prisunic, qui se charge de vendre des produits d’usage courant bon marché.

En 1933 Paul Poiret présente une collection sur le Pont d'argent construit spécialement pour l'événement.

Comme beaucoup de commerces, le Printemps est durement touché par la Seconde Guerre mondiale. Les employés sont réquisitionnés par le Service du Travail Obligatoire instauré par l’occupant allemand. Les femmes assurent la relève[1].

Le Printemps doit attendre les années 1951-1952 pour se remettre de la crise traversée et devenir l’une de premières entreprises françaises. Au cours des années 50-60, la surface des ventes est agrandie, la structure originelle disparaît. En 1955 l'escalier magistral construit par René Binet est démonté, les trémies sont remplies et les étages cloisonnés. Le magasin rue du Havre est surélevé de deux étages et surmonté d'une terrasse panoramique. Seul vestige de l'histoire du magasin, la coupole, construite en 1923 par le maître verrier Briere rappelle le décor magistral du Printemps d'antan.

Les années 1950-1960 voient l’épanouissement et l’agrandissement du Groupe Printemps. La SAPAC est divisée en deux : d’un côté les grands magasins, de l’autre les magasins populaires. En 1970, le Printemps de Parly II ouvre ses portes et marque le début de l’implication du Printemps dans une nouvelle forme de distribution : les centres commerciaux.

Le Printemps compte alors 23 grands magasins dans la France entière et 13 magasins Prisunic. Le Printemps Haussmann, aussi appelé le navire amiral, s’étend sur trois immeubles.

[modifier] De 1970 à nos jours

Dans les années 1970, la France est frappée par l’inflation (5% en 1969, près de 14% en 1974)[1] et l’augmentation du chômage. Un pessimisme ambiant s’installe et la consommation ralentit, suite à la crise pétrolière de 1973, touchant notamment des magasins haut de gamme tels que le Printemps.

Pour faire face à une nouvelle crise, le Printemps, au début des années 70 prend un nouveau tournant : le magasin se transforme en société anonyme. En 1972, le groupe Maus Frères prend le contrôle du groupe Printemps. En 1977, Jean-Jacques Delort est à la tête d’une nouvelle équipe dont le but est de redresser la situation fâcheuse du Printemps due à un contexte économique morose.

De nouvelles activités sont développées ou renforcées : l’alimentaire (Disco), l’habillement (Armand Thierry), la vente par correspondance (La Redoute) Le Groupe Printemps gère désormais des magasins spécialisés et s’adapte à l’évolution des goûts et des besoins des clients.

Dans les années 1980, les grands magasins Printemps s’ouvrent au monde, en conviant leurs clients à diverses expositions thématiques et culturelles. Le magasin ouvre des succursales jusqu'au Japon en passant par Istanbul, Djeddah, Dubaï, Singapour, et Kuala Lumpur.

François Pinault acquiert le Printemps en 1991, enrichissant son groupe désormais nommé Pinault-Printemps-Redoute (futur PPR) et composé d’enseignes telles que Conforama, Prisunic, La Redoute, puis en 1994, la FNAC. Le Printemps se concentre alors sur 5 univers forts : la Beauté, l'Art de vivre, la Mode, les Accessoires et l'Homme. En 1995 commence la rénovation complète des six étages du Printemps de la Mode. 20 000 m2 sont remodelés de fond en comble durant 2 ans. En 1997, un étage luxe est crée.

Le magasin parisien dédié à la confection Homme est rénové et devient Le Printemps de l'Homme en 1999. Les années 2000 voient se multiplier les activités, avec l’ouverture de la Boutique Printemps Design au Centre Georges Pompidou à Beaubourg, et l'intégration d’un pôle sport regroupant les enseignes Made in Sport et Citadium. En 2006, le groupe PPR cède le Printemps à la RREEF, associée au Groupe Borletti.

[modifier] Le Printemps Haussmann

Le magasin du boulevard Haussmann abrite une coupole en vitrail de style Art Nouveau, réalisée par le grand maître-verrier Brière et installée en 1923. En 1939, pour éviter sa destruction par les bombardements, elle fut démontée et entreposée à Clichy. En 1973, la coupole fut restaurée par le petit-fils de Brière selon les plans conservés dans l'atelier de la famille. En 1975, la façade et la coupole du bâtiment ont été classées comme monuments historiques.

Métro Ce site est desservi par la station de métro : Havre-Caumartin.

[modifier] Notes

  1. abcd Dans Le Roman du Printemps, Jean-Paul Caracalla, Editions Denoël, 1989.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes