Madeleine Brès

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Madeleine Brès (née le 26 novembre 1842 à Bouillargues et décédée en 1921 à Paris) est la première française à obtenir le diplôme de docteur en médecine.

[modifier] Biographie

Née Gebelin, elle est la fille d'un fabricant de charrettes. C'est en suivant son père, appelé à travailler à l'hôpital de Nîmes qu'elle découvre sa vocation pour la médecine et cela dès l'âge de huit ans. Une religieuse la prend en affection et lui confie quelques interventions mineures, comme la préparation de tisanes et de cataplasme.

Comme il était de coutume à l'époque, elle est mariée très jeune, à quinze ans et prend ainsi le nom de Brès.

En 1866, elle se présente devant le doyen de la Faculté de Médecine de Paris, Charles Adolphe Würtz et lui demande son autorisation pour s'inscrire en médecine. Ce dernier lui déclare qu'il le fera, mais à condition qu'elle ait son baccalauréat, ce qu'elle obtient trois ans plus tard. Toutes les obtentions de diplôme devaient avoir le consentement du mari, les femmes mariées étant jugées irresponsable par le droit français de l'époque.

Son inscription en Faculté de Médecine de Paris est tout un symbole et il faut le soutien de l'impératrice Eugénie et du ministre de l'instruction publique, Victor Duruy, pour qu'elle l'obtienne.

En pleine guerre franco-allemande, tout en étant la veuve et mère de trois enfants, elle officie comme interne à l'hôpital de la Pitié. Le 3 juin 1875, alors âgé de 33 ans, elle obtient son diplôme de docteur en médecine avec la mention très bien, après avoir la soutenance de sa thèse (supervisée par le professeur Würtz) sur l'allaitement intitulée, De la mamelle et de l'allaitement. Cette thèse s'inscrit dans sa volonté de se spécialiser dans tout ce qui touche la relation entre la mère et son bébé, ainsi que l'hygiène des jeunes enfants. Elle n'est pas le première femme à obtenir le diplôme de médecin en France, l'anglaise Elizabeth Garrett Anderson l'a devancée de cinq ans, mais elle reste la première française.

Durant sa carrière, elle officie comme professeur d'hygiène et enseigne notamment aux directrices des écoles maternelles de la ville de Paris. Elle dirige le journal Hygiène de la femme et de l'enfant et l'auteur de plusieurs livres de puériculture. En mission par le Ministre de l'Intérieur, elle part en Suisse étudier l'organisation et le fonctionnement des crèches. Le 28 mai 1893, la première crèche est inaugurée par Théophile Roussel rue Nollet dans le quartier des Batignolles.

Elle décède le 30 novembre 1921 à Montrouge, dans la pauvreté.

[modifier] Hommages

Plusieurs écoles et crèches (Montpellier) et lieux (Perpignan et Plaisir) en France portent son nom.

[modifier] Source