Métro de Lille

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Le métro de Lille est un réseau métropolitain desservant la ville de Lille (Nord, France) et une partie de son agglomération. Il a été le premier métro à employer la technologie VAL, pour lequel elle a été développée, et est à ce titre le tout premier métro entièrement automatique au monde. Avec à ce jour 2 lignes en site propre (souterraines ou sur viaducs) d'une longueur totale d'environ 45 kilomètres, et 60 stations, il est le plus long réseau de métro automatique au monde.

Sommaire

[modifier] Histoire

Une rame VAL 208.
Une rame VAL 208.
station Eurotéléport ligne 2
station Eurotéléport ligne 2
station Porte d'Arras ligne 2
station Porte d'Arras ligne 2
station Port de Lille ligne 2
station Port de Lille ligne 2
station Lille Europe ligne 2
station Lille Europe ligne 2

[modifier] Un concours international, un projet ambitieux

En 1971, à la suite d'un brevet portant sur les automatismes d’un métro sans conducteur déposé par le Pr Robert Gabillard, la communauté urbaine de Lille (ancien nom de Lille Métropole Communauté urbaine) lance un concours international pour équiper l'agglomération d'un nouveau système de transport en commun. Les principales lignes de tramway ont été démantelées à cette époque, après la fin de leur concession et leur retour aux communes.

Quatre critères sont déterminés :

  • un système en site propre,
  • un faible coût de construction,
  • un faible coût d'exploitation,
  • plus de 30 km/h de vitesse commerciale.

En 1972, le principe d'une liaison Villeneuve-d'Ascq-Lille est adopté. Le projet de Matra est retenu l'année suivante. Un dossier est bâti, et le 29 mars 1974 le principe d'un réseau de 4 lignes, très ambitieux, est privilégié : deux Est-Ouest, la ligne 1 reliant Villeneuve d'Ascq à Lille, la ligne 2 reliant Tourcoing à Lille via Roubaix, et deux Nord-Sud, la ligne 3 (tracé adopté en 1977) reliant Comines à Ronchin via Quesnoy-sur-Deûle, Wambrechies, Saint-André-lez-Lille et Lille (soit 25 km de trajet) et la ligne 4 reliant Hem à Tourcoing via Roubaix.

[modifier] Un coût supérieur aux provisions, un projet plus raisonnable

Originellement, le coût de la ligne 1 du métro de Lille était estimé à 230 millions de francs, mais il monte rapidement à 875 MF en 1974. En fait en 1982, à la veille de son inauguration, elle sera estimée à 2,3 milliards de francs… Le coût de la ligne 1 provoque le débat au sein de la communauté urbaine sur la possibilité financière de construire la ligne 2 jusqu'à Tourcoing. Arthur Notebart, le président de la communauté urbaine, en profite pour faire adopter en 1984 le principe de la ligne 1 bis qui dessert Lomme, une commune moins éloignée dont il est le maire. En 1989, la ligne 1-bis est inaugurée, mais cette victoire d'Arthur Notebart entraîne la révolte des maires des plus grandes villes, qui reprennent lors des élections toutes les places de présidents des commissions de la communauté urbaine. La ligne 1-bis redevient alors la ligne 2 et reprend la direction de Tourcoing, qu'elle atteindra en 1999, et butera sur la frontière belge en 2000.

[modifier] 2000, la fin de son développement, la recherche de rentabilité

Le premier projet de ligne 3 du métro voté en 1977 par la communauté urbaine a finalement été remplacé en 2006 par une ligne de bus à haut rendement de services.

De nombreux projets d'extension ou de création sont actuellement repoussés ou annulés. La raison invoquée est un coût estimé en 2005 à 36 millions d'euros le kilomètre. Le coût final de la ligne 1 est finalement estimé (en euros 2005 actualisés) à 564 millions d'€, et la ligne 2 à 884 millions d'€. Aujourd'hui, même si de nombreux quartiers de la ville centre sont délaissés par le métro, Lille Métropole Communauté urbaine privilégie le projet du Tram-train[1]. Seul le passage à 4 voitures par rames, au lieu de 2 actuellement, est envisagé à l'horizon 2015.[citation nécessaire]

En octobre 2001[2], la publicité arrive dans les stations, alors que jusqu'ici au nom de la préservation de la qualité architecturale de chaque station, un veto antipub avait été émis par la Communauté urbaine de Lille[3]. Cette décision s'inscrit dans le programme d'humanisation par la marchandisation (seule la station Lille-Flandres disposait auparavant d'une boutique, un point presse en fait) des stations. En 2005, trois stations sont équipées de bornes Internet qui permettent de consulter et imprimer des sites pré-choisis (ANPE, CAF, Assedic, CPAM…)[4].

En 2006, la société Transpole demande l'instauration prochaine de portiques de contrôle, comme dans le métro de Paris, afin de diminuer la fraude estimée à 22% des voyageurs. Mais de tels travaux ne sont pas envisagés.[réf. nécessaire]

[modifier] Souterrain et aérien

En principe, lorsque le trajet est urbain et densément bâti, le métro est souterrain ; et lorsque le parcours se trouve dans des zones moins densément peuplé, les stations deviennent aériennes. Cependant, afin de réaliser des économies, lors de la construction de la ligne 1-bis, les stations construites le long du boulevard et traversant des quartiers populaires l'ont été de façon aérienne.

[modifier] Métro et art

À l'origine, chaque commune disposait d'un budget propre pour qu'elle puisse choisir un architecte et un artiste pour la création des stations se trouvant sur leur commune. Cette mesure fut reconduite lors de la réalisation de la ligne 2 originelle. Mais lors de sa prolongation, certaines nouvelles stations n'ont pas bénéficié d'œuvres d'artistes. La station gare Lille Europe a reçu en 2000, un prix auprès de l'École Spéciale d'Architecture[5].

Les halls des stations ont servi pour de nombreuses expositions, mais l'œuvre la plus surprenante l'a été lors de Lille 2004, une œuvre cinétique a été placée dans un des tunnel, et face à son succès a été renouvelée depuis.

[modifier] Métro et insécurité

Longtemps le métro a connu une image d'insécurité. En effet, entièrement automatisé, le métro de Lille n'a donc pas besoin de conducteur, et se démarque de nombreux autres réseaux métropolitains (comme tous les métros issus de la technologie VAL par ailleurs). Un reproche de déshumanisation lui est fait. L'absence de personnels visible entraîne rapidement un phénomène d'incivilités, le trafic de drogue se développe au sein même de certaines stations, les agressions et dégradations se multiplient. Entre 1995 et 1997, le métro perd 10% de voyageurs. Transpole demande des moyens pour réagir[6], mais se retrouve confronté à l'opposition droite-gauche sur ce sujet au sein de la communauté urbaine.

La société obtient tout d'abord le droit d'installer près de 1200 caméras à l'intérieur des stations et aux entrées de celles-ci. Le dispositif mis en place par la société Visiowave est terminé en 2001[7], au moment où Martine Aubry pousse Transpole à embaucher 400 agents d'ambiance en emplois-jeunes. Quoi qu'il en soit, que ce soit grâce à l'installation des caméras comme le proclame les élus de droite, ou à l'installation de présence humaine comme le proclament les élus de gauche, le sentiment d'insécurité a diminué, et la fréquentation est repartie à la hausse.

Parmi les faits les plus graves ayant eu lieu dans le métro, il y eut l'attentat manqué par le Gang de Roubaix à la sortie de la station Lille Grand Palais, le meurtre de Frank Tavernier en 2000 à la station Epeule Montesquieu, ou une voiture bélier incendiée dans la station CHR Oscar Lambret lors des émeutes de novembre 2005.

[modifier] En pratique

[modifier] Utilisation

Pour emprunter le métro, il faut avoir un titre de transport valide. Le plus simple est le ticket de base, il permet de voyager sur l'ensemble du réseau métro, tramway et bus, sur une durée maximale de deux heures (dans le même sens de circulation, le retour est interdit, ainsi que toute interruption du trajet). Pour les courts trajets, il existe le ticket Zap, valable uniquement pour des trajets d'un maximum de trois stations après celle de départ.

Il est également possible d'utiliser des titres de transports forfaitaires, le pass'Journée, la carte viva (moins de 25 ans), la carte Iris, etc. Le nombre de voyages est alors illimité sur la période de validité du titre de transport.

[modifier] Astuces

  • Pour trouver son itinéraire en transports en commun, Transpole a mis en place un site très pratique : [1]
  • Si vous souhaitez aller à la gare Lille-Flandres en partant de Lomme ou inversement, changez à la station Porte des postes pour le métro de la ligne 1, le trajet entre Porte des postes - Gare Lille Flandres est plus rapide en prenant la ligne 1 qu'en restant sur la ligne 2.
  • Le trajet Gare Lille Flandres - Gare Lille Europe est gratuit pour les voyageurs en transit entre les deux gares, ce que très peu d'entre eux savent. Nombre d'entre eux font ce trajet de 400 mètres à pied.

[modifier] Caractéristiques techniques

  • Le réseau comporte 45,2 km de voies et 60 stations, dont 2 offrent une correspondance entre lignes.
  • Le système comprend 83 rames VAL 206 et 60 rames VAL 208[8]. De nouvelles rames VAL 208 sont en service depuis le mois d'août 2007 sur la ligne 1 afin de renforcer les fréquences lors de la braderie de Lille. Elles offrent une configuration des sièges différentes, avec une partie réservée aux valises et poussettes.
  • Les deux lignes sont entièrement automatiques et ne possèdent pas de conducteur.
  • L'écartement des rails est de 1,435 m (écartement standard des voies françaises). Les métros sont cependant plus étroits que les trains standards.
  • Chaque ligne possède sa propre station, même aux correspondances : aucune ligne ne partage une voie avec une autre.
  • Sur un trajet donné, les trains desservent toutes les stations intermédiaires.
  • Distance moyenne entre stations : environ 755 m. sur la ligne 1 et 795 m. sur la ligne 2
  • La vitesse de pointe est de 80 km/h.
  • Le cadencement maximal possible est d'un métro par minute.
  • Les lignes sont des lignes de métro sur pneus.
  • Le métro de Lille, à l'inverse de son homologue parisien, le Métro de Paris, est un métro à petit gabarit. Une rame se compose uniquement de deux voitures (un passage à quatre voitures est peut-être prévu sur la ligne 1).
  • Les trains circulent environ depuis 5h du matin jusqu'à 1h du matin, tous les jours de l'année excepté le 1er mai où aucun métro, bus et tram ne circulent. Pour certains évènements (Nouvel an, fête de la musique, Braderie de Lille…), un service grande nuit est mis en place : des métros (et tramways) circulent toute la nuit sur les lignes 1, 2, (R, T pour le tramway).
  • Chaque station est équipée de quais protégés : aucun risque de tomber sur la voie grâce à une baie vitrée et des portes automatiques sur toute la longueur du quai (portes palières). Les portes ne s'ouvrent que lorsque la rame est à l'arrêt, la montée et la descente des voyageurs s'effectuant comme avec un ascenseur.
  • Il était prévu que chaque ligne soit équipée d'un système similaire au SIEL indiquant le temps d'attente pour le prochain train. L'entreprise Siemens aurait dû équiper les stations en 2006[9].
  • Une grande partie des stations est conçue pour permettre l'accès aux personnes à mobilité réduite (ascenseur et quais à niveau du sol).

[modifier] Liste et tracé des lignes

Ligne Intitulé Année de mise
en service
Longueur(km) Nombre de
stations
  1 Quatre Cantons CHR B Calmette 1983 13,5 18
  2 Saint Philibert CH Dron 1989 31,7 44

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le métro de Lille.

[modifier] Liens internes

[modifier] Lien externe

[modifier] Références

  1. schéma directeur de Lille Métropole de 2003, basé sur une étude commandée en 2001, pour un lancement du train tram en 2008
  2. , Médias France Bus inaugure la publicité, annonce du journal Stratégies
  3. Arrivée de la publicité dans le métro de Lille, site contre l'agression publicitaire
  4. Internet, boulot, dodo site PC INpact
  5. palmarès 2000 de l'ESA, site de l'École spéciale d'architecture de Paris
  6. Le premier Contrat Local de Sécurité Transports est signé en 1998 dans la métropole lilloise, annonce transpole
  7. annonce du groupe Visiowave, Site officiel de Visiowave
  8. Parc Val en 2006, Tramville, site non-officiel du transport en commun de Lille
  9. Annonce de Siemens, Site officiel de Siemens France