Littérature byzantine

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La littérature byzantine est l’héritière de la tradition grecque. Sa richesse s’explique également par le caractère plutôt répandu de l’instruction, voie d'accès aux plus hautes dignités de l’Église ou de l'État.

Extrait d'un texte enluminé de Jean Skylitzès, chronique historique byzantine rédigée au XIe siècle. Les personnages représentés font partie de la garde varangienne.
Extrait d'un texte enluminé de Jean Skylitzès, chronique historique byzantine rédigée au XIe siècle.
Les personnages représentés font partie de la garde varangienne.

Sommaire

[modifier] Langue

La langue employée par les lettrés byzantins est la κοινή, ou koinế, c’est-à-dire la « langue commune », employée dans les époques hellénistique et romaine. Figée grammaticalement par l’enseignement des écoles, elle est employée jusqu'au XVe siècle pour un usage uniquement littéraire. Malgré cette volonté de garder une langue pure, et le mépris affiché pour la langue populaire, une contamination a lieu dès le VIe siècle au contact de l’arménien, de l’arabe ou du latin. Au XIe siècle, l’érudit Michel Psellos lance une réforme de la koinè qui atteste certaines évolutions, mais prolonge également l'emploi de cette langue. Il faut attendre le XIVe siècle pour voir apparaître des œuvres en langue vulgaire, comme la Chronique de Morée.

[modifier] Genres

[modifier] Rhétorique

Les Byzantins s’appuient surtout sur deux orateurs de la période tardive, Hermogène et Aphthonios. Ils s’attachent en particulier aux aspects techniques de l’art oratoire : figures de styles, techniques d’argumentation, etc. Les différentes formes de l’éloquence sont encore une fois directement reprises des Grecs antiques : éloquence d’apparat (panégyriques et oraisons funèbres), éloges, descriptions, etc.

Les rhéteurs byzantins les plus connus sont :

[modifier] Histoire et hagiographie

L’histoire est l’un des genres les plus féconds de la littérature byzantine. Là encore, les Grecs comme Thucydide ou Polybe sont les modèles, et les discours sont tous recomposés. La plupart des chroniqueurs sont des hommes d’action, qui peuvent témoigner directement de ce qu’ils ont vu.

L’hagiographie, pour sa part, trouve naissance dans les Actes des Apôtres. À partir du IXe siècle, elle est devenue un genre littéraire à part entière, avec ses codes et ses passages obligés.

[modifier] Roman

Le récit d’imagination prend d’abord sa source dans les Évangiles. Leur première forme est donc l’évangile apocryphe. On peut citer le Protévangile de Jacques, rédigé au IIe siècle puis remanié au Ve siècle pour intégrer des éléments de la légende de Zacharie, ou encore l’Évangile de Nicodème.

Le roman profane reprend pour sa part la tradition du roman grec : il narre les amours contrariées d’un jeune héros et d’une jeune héroïne, réunis à la fin du récit. L’évêque Héliodore de Trika compose ainsi les Amours de Théagène et de Chariclée, qui connaît un grand succès, et est même traduit par Jacques Amyot au XVIe siècle et fait les délices du jeune Jean Racine.

[modifier] Poésie

La poésie byzantine est surtout une poésie de circonstance. En témoigne la vogue de l’épigramme, genre court très à la mode pendant la période hellénistique. La production byzantine est rassemblée dans l’Anthologie palatine.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien interne

[modifier] Bibliographie

  • Louis Bréhier, La Civilisation byzantine, vol. 3 de Le monde byzantin, Albin Michel, coll. « L'Évolution de l'humanité », 1970.