Lech Wałęsa

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Lech Wałęsa
Lech Wałęsa

Lech Wałęsa écouter écouter /'lɛx va'wɛ̃ŋsa/, (né à Popowo en Poméranie le 29 septembre 1943) était un électricien, avant de devenir la figure emblématique d'une Pologne libérée et un homme politique grâce à Solidarność, dont il a été le président.

Sommaire

[modifier] Création de Solidarność

Sa carrière politique a débuté par son activité de dirigeant du syndicat Solidarność (Solidarité), premier syndicat autonome dans la zone d'influence soviétique. Il est co-fondateur de ce syndicat avec Anna Walentynowicz. Ce syndicat est né du licenciement d'Anna Walentynowicz des chantiers navals de Gdańsk ; sous son impulsion et celle de Wałęsa, ce syndicat a rapidement fédéré les ouvriers, dénonçant sans trêve la dictature. De nombreuses grèves ont alors éclaté en 1980, en particulier à Gdańsk.

Des intellectuels comme Bronislaw Geremek l'ont rejoint dès son origine et lui ont permis d'avoir une ambition et une carrure nationale. Ce mouvement se revendique pacifique, est basé sur la non-violence, symbole fort des années Lech Wałęsa. Proche de l'Eglise Catholique, Walesa s'efforcera de limiter le mouvement social en Pologne: "L'Eglise nous conseille d'être toujours modérés, d'être conscients, de trouver un compromis... C'est nous qui modérons les gens. C'est grâce à nous qu'on ne tire pas sur le pouvoir, si le pouvoir n'a pas encore été rejeté... Sans nous il y aurait déjà la révolte populaire. Et c'est d'ailleurs un pouvoir conscient des dimensions de la crise économique qui a permis peut-être la création de Solidarność en sachant que nous jouerions un rôle d'amortisseur raisonnable qui protégera même le pouvoir et le Parti contre la colère populaire" (Walesa lors d'une réunion de Solidarnosc).

Lech Wałęsa ainsi que les membres à l'origine de Solidarność, ont été arrêtés à plusieurs reprises par les autorités du Parti ouvrier unifié polonais pendant l'état de guerre au début des années 1980. Sa famille a également été inquiétée. Wałęsa aurait sous cette pression, brièvement pactisé avec la police secrète, tentant de convaincre les ouvriers d'arrêter la grève (L'ouverture récente d'archives, a permis de confirmer l'existence de négociations de Solidarność avec la police secrète). Mais le dynamisme qu'il avait lancé l'emporta, et Wałęsa dut se rallier à l'avis des autres membres dirigeants de Solidarność, emportés par Anna Walentynowicz. Avec ses compagnons de lutte, il a mené d'âpres négociations avec le pouvoir dirigé par le général Wojciech Jaruzelski, qui ont abouti à une réforme de la constitution.

[modifier] Wałęsa Président

Il a été élu président de la République lors des élections libres de 1990, qui ont vu la fin de l'époque communiste en Pologne. Fervent catholique, il a été en cela particulièrement défendu par son compatriote, le pape Jean-Paul II. Il a perdu l'élection présidentielle en 1995 face à Aleksander Kwaśniewski (ex-communiste). De nombreux électeurs polonais lui reprochaient en effet son trop grand conservatisme moral, l'importante place de l'église catholique dans la vie politique et surtout la mise en place de politiques économiques de rigueur, jugées néolibérales et contraires à son programme de campagne. En 2000, il s'est présenté à nouveau mais n'a recueilli que moins d'1% des voix : dans un état démocratique, face à de nombreux candidats rompus aux stratégies politiques et de plus, habiles orateurs, ses seuls talents de syndicaliste ouvrier de Gdansk ne suffisaient plus.

Lech Kaczynski et son frère jumeau avaient été ses collaborateurs lors de son accession à la tête de l'État en 1990. Il s'est ensuite brouillé avec eux.

[modifier] Retraite politique

Suite à sa défaite aux élections de 2000, il a annoncé son retrait du monde de la politique. Il jouit encore à l'heure actuelle d'un grand prestige dans son pays natal. Très nombreux sont ceux qui le considèrent, aux côtés de Jean-Paul II, comme le libérateur de la Pologne du joug communiste. Son rôle a aussi été déterminant dans la chute du « Rideau de fer ». En 2005, lors du concert de Jean Michel Jarre, Lech Wałęsa est apparu et a fait un discours qui a touché les Polonais et surtout les ouvriers de Gdańsk.

En août 2006, suite aux révélations sur l'enrôlement dans la Waffen-SS du Prix Nobel de littérature Günter Grass, il a demandé à l'écrivain allemand de rendre le titre de citoyen d'honneur de la ville de Gdansk[1]

  • Je ne me sens pas bien dans cette compagnie" (de Grass). "Je ne sais si on ne pourrait pas envisager de lui retirer le titre. Si l'on avait su qu'il était dans la SS, il n'aurait pas reçu cette distinction. Le mieux serait qu'il y renonce de lui-même - Lech Walesa. Toutefois, après avoir rencontré et discuté avec cet écrivain, Walesa est revenu sur sa demande.

Il a cessé d'être membre du syndicat Solidarność à compter du 1er janvier 2006 mais continue à représenter officiellement ou officieusement la Pologne et l'UE lors de cérémonies (mort de Elstine) ou d'évènements politiques (crise ukrainienne).

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. Walesa demande à Grass de rendre un titre de citoyen d'honneur

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

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Chronologie des présidents de la République de Pologne
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