2001 : l'odyssée de l'espace

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2001 : l'odyssée de l'espace
Titre original 2001: A Space Odyssey
Réalisation Stanley Kubrick
Durée 156 minutes (première)
139 minutes (définitif)
Sortie 2 avril 1968
(Washington DC, première)
Langue originale Anglais
Pays d'origine Royaume-Uni Royaume-Uni

2001 : l'odyssée de l'espace (2001: A Space Odyssey) est un film britannique de science-fiction réalisé par Stanley Kubrick, sorti en 1968, d'après plusieurs nouvelles d'Arthur C. Clarke et notamment La Sentinelle (1951). Une adaptation de la suite du livre est sortie en 1984, intitulée 2010 : l'année du premier contact (2010), réalisée par Peter Hyams sur la base du roman de Clarke : 2010, Odyssée deux (2010: Odyssey Two).

Sommaire

[modifier] Résumé

L'aube de l'humanité. « Homo » n'est qu'un animal parmi d'autres. La faim taraude une tribu d'hommes préhistoriques réfugiée dans des cavernes. Sans défense contre les prédateurs, chassés de leur point d'eau par un groupe rival, ils sont sur le point de disparaître. Un matin, ils découvrent devant leur refuge un imposant et intrigant monolithe noir. Sous son influence, ils ont l'idée de se servir d'os comme armes et résolvent leur problème de nourriture en tuant du gibier, passant de l'état d'herbivore à omnivore. Ce premier acte de violence est suivi par une attaque du point d'eau, au cours de laquelle le chef du groupe rival est tué.

En 1999, des vaisseaux spatiaux voyagent dans l'espace. Le savant américain Dr Heywood Floyd se rend sur la lune où il est chargé de recommander aux savants de maintenir le secret sur une fantastique découverte. Il va ensuite contempler la découverte en question : un monolithe noir (voir : Anomalie Magnétique de Tycho no. 1), enterré volontairement selon les savants il y a quatre millions d'années. Quand le soleil s'aligne par-dessus lui, il émet un puissant champ magnétique qui parasite les signaux radios des astronautes jusqu’à la douleur.

Dix-huit mois plus tard, mission Jupiter. En 2001: Un vaisseau (le Discovery One) fait route vers Jupiter avec comme équipage deux astronautes (Dave Bowman et Frank Poole), trois savants en hibernation et l'ordinateur HAL 9000. Ce dernier, à la pointe de la technologie, dirige toutes les manœuvres du voyage. Au cours d'une conversation qu'il a entamée et qui devient embarrassante, HAL signale une panne imminente. La pièce prétendument défectueuse est inspectée par les deux astronautes qui, ne trouvant rien d'anormal, s'inquiètent de l'erreur de l'ordinateur, et pensent même à le déconnecter... HAL se défend en provoquant la mort de Poole et des savants en hibernation. Le survivant, Bowman, réussit à déconnecter l'ordinateur et à prendre connaissance d'un message enregistré à destination de l'équipage : celui-ci indique la découverte d'un artefact extra-terrestre sur le sol lunaire (le monolithe). À l'exception d'une onde radio émise en direction de Jupiter (d'où la destination de la mission), tout reste, selon la communication, mystérieux à son sujet...

Jupiter et au-delà... près de Jupiter, Bowman quitte le Discovery à bord d'un Pod, vaisseau sphérique à une place, apparemment pour observer un monolithe semblable à celui observé sur Terre au début et qui flotte dans l'espace (dans le roman, il se situe sur Japet, un des satellites de Saturne). Bowman est alors aspiré par un passage s'ouvrant dans l'espace, et se retrouve, après un voyage étrange, dans une suite de type Louis XVI, s'y voit vieillir prématurément et, mourant, voit le monolithe noir à son chevet. Il renait alors sous la forme d’un fœtus astral qui retourne vers la Terre.

[modifier] Tournage

[modifier] Un tournage long et gigantesque

Kubrick avait réfléchi à l'idée de concevoir Docteur Folamour comme un documentaire réalisé par des extraterrestres[1]. Cette idée, abandonnée pour Docteur Folamour, le poussa à s'essayer à un nouveau genre : la science-fiction. Il lut la nouvelle d'Arthur C. Clarke et rencontra son auteur en 1964. L'équipe réunie par Kubrick était composée d'un grand nombre de spécialistes. Ainsi 25 spécialistes d' effets plus que spéciaux (dont Harry Lange et Frederick Ordway, deux spécialistes de l'industrie spatiale), 35 décorateurs de plateau et 70 autres techniciens étaient employés pour le film. La salle de commande de Discovery a nécessité un fort investissement financier. En effet l'équipe du film dût construire une centrifugeuse gigantesque pesant près de 30 tonnes, d'un coût de 750 000 $[2]. Le tournage commença le 29 décembre 1965 (la scène concernée est la découverte du monolithe dans le cratère Tycho). Le tournage se déroula sur 7 mois et la postproduction prit encore 2 ans. Alors que le budget initial était de 6 millions $, il dépassa à la fin les 10 millions $[3] ceci étant en partie dû aux effets spéciaux utilisés dans 205 plans du film et représentant 60% du budget total. Le directeur de la MGM, Robert O'Brien, prévoyait une sortie du film à la fin de l'année 1966 ou au printemps 1967[4]; mais l'avant-première n'eut lieu qu'en avril 1968 à New-York.

[modifier] Interprétation

[modifier] Préambule

Il ne nous est jamais possible d’aborder toutes les composantes de 2001 : l'odyssée de l'espace, toute sa richesse, d'en épuiser toutes les interprétations. Impalpable, ce film se décèle dans le domaine de l’abstraction, de l’esthétique, et du symbolisme.

« J'ai essayé de créer une expérience visuelle, qui contourne l'entendement et ses constructions verbales, pour pénétrer directement l'inconscient avec son contenu émotionnel et philosophique. J'ai voulu que le film soit une expérience intensément subjective qui atteigne le spectateur à un niveau profond de conscience, juste comme la musique ; "expliquer" une symphonie de Beethoven, ce serait l'émasculer en érigeant une barrière artificielle entre la conception et l'appréciation »
    — Stanley Kubrick

« Quand un film a de la substance ou de la subtilité, on ne peut jamais en parler de manière complète. C'est souvent à côté de la plaque et forcément simpliste. La vérité a trop de facettes pour se résumer en cinq lignes. Généralement, si le travail est bon, rien de ce qu'on en dit n'est pertinent »
    — Stanley Kubrick

« Vous êtes libres de vous interroger tant que vous voulez sur le sens philosophique et allégorique du film - et une telle interrogation est une indication qu'il a réussi à amener le public à un niveau avancé - mais je ne veux pas donner une grille de lecture précise pour 2001 que tout spectateur se sentirait obligé de suivre de peur de ne pas en saisir la signification[5] »
    — Stanley Kubrick

[modifier] Commentaire

Bien que Clarke ait participé à la rédaction du scénario, le film porte nettement la patte de Kubrick, notamment de son pessimisme. Ainsi, le premier effet de l'intelligence est, pour notre ancêtre, l'invention d'une arme et un meurtre. Les personnages sont singulièrement inactifs : les astronautes sont totalement sous le contrôle d'un ordinateur, et seul un sursaut permettra au dernier survivant de se sauver au prix d'un nouveau meurtre symbolique. La question de savoir si la fin du film est optimiste ou non est incertaine. Est-ce la préfiguration d'un dépassement de l'espèce humaine (ce que suggère le titre musical Ainsi parlait Zarathoustra) ? D'une évolution ou d'autre chose ?

Du point de vue des avancées technologiques au début du XXIe siècle, 2001 : l'odyssée de l'espace donne une vision assez optimiste. Dans la représentation de ce qu'étaient en au milieu des années 60 les technologies du futur, Kubrick a poussé la précision et le réalisme à un point qui ne s'était pas encore vu dans un film de science-fiction. Il aurait méticuleusement détruit toutes ses maquettes (ce qui n'est pas sûr puisqu'on voit le vaisseau Explorer 1 dans un épisode de la série Cosmos 1999) avant de proclamer : « Si d'autres veulent faire un film plus réaliste, il faudra qu'ils aillent le tourner sur place. » L'obsédant silence du vide spatial, où l'astronaute, enfermé dans sa combinaison, n'entend que sa propre respiration, joue un rôle de premier plan dans le film. La Guerre des étoiles n'en a pas retenu l'idée, ni même 2010 (la suite de 2001) où l'on entend des bruits d'explosion dans le vide (ce qui est une absurdité du point de vue physique).

La qualité de ce travail et le perfectionnisme du réalisateur ont permis aux effets spéciaux utilisés dans le film de conserver une force qui crée encore aujourd'hui l'illusion. De plus, les thèmes soulevés par ce film : la nature de l'humanité, l'intelligence, notre place dans l'univers, restent toujours d'actualité, près de quarante ans plus tard.

[modifier] Ellipse

Si "2001 : l'odyssée de l'espace" devait être réduit à une scène emblématique, ce serait sans doute (du moins dans la conscience collective, d'après les nombreuses parodies qu'elle engendra) celle où le singe premier-homme lance en l'air le premier outil de l'humanité (un os) et que celui-ci s'élève en l'air puis retombe et se "transforme" soudain en une bombe nucléaire[6] (et non en un vaisseau spatial) flottant dans l'espace et qui semble même "tomber" dans le prolongement de la trajectoire de l'os. La particularité de cette scène tient essentiellement en sa forme (le montage). Cet enchainement extrêmement simple, puisqu'il n'y a nulle utilisation de transitions (ex : fondu, etc.), peut être qualifié à la fois de brutal et de cohérent. Brutal parce qu'il oppose deux situations très différentes et surtout deux âges très éloignés. Cohérent parce que les formes de ces deux objets sont à l'écran, très semblables et que le mouvement n'est pas rompu. Ce montage est une spécificité de l'œuvre de Kubrick puisque traditionnellement, un fondu au noir aurait été utilisé pour signifier le changement de contexte. Paradoxalement, l'envolée de l'os est illustrée par la musique de Richard Strauss (le "moderne") et le vol du vaisseau par celle de Johann Strauss ("l'ancien"). Cela peut paraître anecdotique, mais l'inversion temporelle ajoute au mystère de ce brillant enchaînement.[réf. nécessaire] Ceci a pour effet d'effectuer un certain rapprochement entre les deux outils, en l'occurrence l'os et le vaisseau. La force de cette scène se trouve précisément dans l'ellipse que le réalisateur choisit d'opérer. Ainsi pour Kubrick les millions d'années d'évolution de l'homme ne représentent qu'une fraction de seconde. Toute cette évolution n'est qu'une transition qui a permis à l'homme de passer des premières inventions à la marche sur la lune, étape jugée comme révélatrice de maturité puisque c'est ici que l'on découvre le monolithe. L'homme n'évolue donc, dans 2001, que par paliers successifs.

[modifier] La symbolique des formes

Il est intéressant de remarquer la forte valeur attribuée aux formes dans ce film, deux modèles ressortent principalement de cette observation : le cercle et le rectangle. Le cercle semble représenter ce qui se rapporte à l’homme, notons par exemple l’œil du héros filmé en gros plan, les premiers hommes qui forment un cercle autour du point d’eau ou le fœtus astral. De même, au niveau des réalisations techniques, la station orbitale est composée de deux gigantesques roues qui tournent harmonieusement dans le vide, la partie habitable du vaisseau Discovery est de forme cylindrique et beaucoup de vaisseaux (comme les Pods) sont sphériques. La forme rectangulaire prend, quant à elle, une signification que l'on peut associer au monolithe. Ce parfait parallélépipède rectangle, symbole évolutif, peut nous amener à percevoir la forme rectangulaire comme la représentation de l'intelligence supérieure. Dès lors, un détail révèle toute son importance concernant l’interface de l’ordinateur HAL. Celui-ci communique avec les astronautes par un objectif circulaire encadré d'un rectangle aux proportions du monolithe. Ainsi on peut concevoir HAL comme un intermédiaire entre l’homme et l’entité supérieure.

« L'ordinateur Hal représente à lui seul les deux formes parfaites du film, le rectangle et le cercle, c'est-à-dire l'organique et l'inorganique, l'artefact construit et l'intelligence biologique.[7]. »

[modifier] La dualité des héros

La dualité, idée récurrente dans les œuvres de Stanley Kubrick (la dualité présente en chaque homme et qui en fait un être pouvant choisir) le plus souvent représentée par les célèbres parquets noir et blanc dans ses films, se retrouve dans 2001 d'une manière inattendue. En effet Kubrick choisit ici de filmer les deux principaux astronautes de Discovery d'une manière spécifique. Ainsi ces deux héros ne se rencontrent presque jamais dans 2001 (alors qu'il sont pourtant sur le même vaisseau !) et même lors de l'une de leurs rares discussions, celle qu'ils tiennent en mangeant, ils ne se regardent pas une seule fois. Kubrick va même plus loin dans les scènes de sortie dans l'espace. Il est alors très intéressant de remarquer que leurs positions semblent s'inverser parfaitement lors de la deuxième sortie. En effet lors de la première, c'est Dave qui va chercher la balise radio dans un Pod pendant que Franck l'assiste depuis le vaisseau avec l'aide de HAL. Puis quand HAL propose d'aller replacer la balise à sa place, les rôles s'inversent : Franck sort avec le Pod et Dave l'assiste de la même manière. De plus, coïncidence encore plus troublante, les gestes des deux héros pour aller chercher la balise sont sensiblement identiques. Le seul instant où Dave regardera directement Franck se déroule dans des circonstances tragiques puisque ce dernier sera mort et que Dave tentera de reprendre son corps dérivant dans l'espace. Enfin dernier indice, alors que l'un est gaucher, l'autre est droitier. Certains critiques ont même avancé l'idée que ces deux héros n'en formeraient qu'un. Mises à part ces théories, il est cependant évident que Kubrick exprime une fois de plus son obsession de la dualité humaine.

« Bowman et Poole se comportent durant leur voyage comme d'étranges miroirs l'un de l'autre (...) Kubrick a d'ailleurs choisi intentionnellement deux acteurs qui se ressemblent extrêmement[8]. »

Il est aussi intéressant de remarquer que, dans cette dualité, Kubrick réserve généralement la partie gauche de l'écran (celle tournée vers le passé) à Franck et la partie droite (celle de l'avenir, de la progression chronologique) à Dave. Ceci peut être vu comme une annonce de la fin du film : Dave est l'humain qui va passer au stade d'évolution suivant, qui va atteindre le rang de « fœtus astral » et dépasser son statut d' homme. Le fait que Dave soit l' « élu » est aussi prévisible dans le sens où il est le seul personnage principal à ne pas être encore lié à la Terre : Floyd parle depuis l'espace à sa fille, Franck à ses parents mais Dave, lui, semble seul.

[modifier] Rupture

Icône de détail Article détaillé : HAL 9000.

Comme Michel Chion le fait remarquer dans son livre [9], il existe un passage précis où le spectateur assiste au changement de comportement de HAL 9000 qui annonce sa future tentative de tuer les astronautes. Cette scène est celle où HAL questionne Bowman sur sa motivation et ses craintes concernant leur mission. Après quelques phrases échangées, Bowman demande à HAL si ces questions ont pour but de permettre à l'ordinateur de préparer un rapport psychologique. Après quelques instants, HAL le reconnait et s'en excuse. C'est à partir de ce moment que les deux astronautes vont commencer à se méfier de HAL et que celui-ci va chercher à les éliminer. Il s'est produit dans cette scène un véritable changement dans l'attitude de la machine. Le spectateur peut ressentir cette rupture dans les longues secondes où HAL a hésité avant de donner sa réponse. Une sorte de malaise s'installe dans l'esprit du spectateur car ce temps d'attente n'est pas normal étant donné qu'une machine ne peut pas hésiter mais seulement calculer ou répondre rationnellement. Il s'est donc produit une véritable rupture sous les yeux du spectateur et cela s'est fait par un silence.

[modifier] Bande son

[modifier] Bande originale

Voici les titres principaux qui constituent la partie musicale du film :

[modifier] Fiche technique

Cet article fait partie de la série
Science-fiction
La SF à l’écran
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Le monde de la SF
Auteurs - BD de SF
Fandom - Prix littéraires
Thèmes et genres
Catégorie:science-fiction

[modifier] Distribution

  • Keir Dullea : Pr. David Bowman
  • Gary Lockwood : Pr. Frank Poole
  • William Sylvester : Pr. Heywood R. Floyd
  • Daniel Richter : Moonwatcher
  • Leonard Rossiter : Dr. Andrei Smyslov
  • Margaret Tyzack : Elena
  • Robert Beatty : Dr. Halvorsen
  • Sean Sullivan : Dr. Michaels
  • Douglas Rain : la voix de HAL 9000 (François Chaumette pour CARL 500 dans la version française)
  • Frank Miller : le contrôleur de mission
  • Alain Gifford : le père du Dr. Poole
  • John Ashley : l'astronaute
  • Brunell Tucker : le photographe
  • John Swindel : le premier technicien spatial
  • John Clifford : le second technicien spatial
  • Vivian Kubrick : la fille du Dr. Floyd
  • Martin Amor : le journaliste du World Toonight
  • Hôtesses de l'espace : Penny Brahms et Edwina Caroll
  • Figurants : Glenn Beck, Bill Weston, Mike Lovell, Edward Bishop,Ann Gillis, Heather Downham,Jimmy Bell, David Charkham, Simon Davis, Jonathan Daw, Peter Delmar, Terry Dugan, David Fleetwood, Danny Grover, Brian Hawley, David Hines, Tony Jackson, John Jordan, Scott Mackee, Laurence Marchent, Darryl Paes, Joe Refalo, Andy Wallace, Bob Wilyman, Richard Wood

[modifier] Autour du film

[modifier] Commentaires

  • L'initiative du projet revient à Stanley Kubrick, qui, connaissant l'œuvre de Clarke, le contacta afin de voir dans quelle mesure ils pourraient travailler ensemble sur « the proverbial good science-fiction film » (« le légendaire bon film de science-fiction »).
  • Le scénario du film, ainsi que le livre correspondant, ont été écrits conjointement par Arthur C. Clarke et Stanley Kubrick. Néanmoins, il fut convenu qu'Arthur C. Clarke conserverait officiellement la paternité du livre, et Stanley Kubrick celle du scénario. Le film et le livre ont en fait été développés en parallèle : le livre est par exemple fondé sur certains des rush quotidiens du film... et vice-versa... (pour plus de détails concernant la collaboration de Clarke et Kubrick sur ce projet, voir The Lost Worlds of 2001, Arthur C. Clarke, Signet, 1972). Précisons toutefois que la nouvelle The Sentinel, de Arthur C. Clarke, constitue la véritable origine du film en reprenant l'idée d'un objet extraterrestre abandonné sur la lune et servant depuis comme alarme : toutefois, il ne s'agissait encore que d'une pyramide et non d'un monolithe.
  • Selon certains, malgré les dénégations de l'auteur, le nom de l'ordinateur HAL 9000 n'aurait pas été choisi au hasard. C'est le décalage alphabétique des lettres du mot « IBM », entreprise qui a participé à la réalisation du film. Dans la version française, l'ordinateur s'appelle Carl (acronyme de Cerveau Analytique de Recherche et de Liaison ).
  • Également, ce film est supposé suivre, selon certaines interprétations, une constante mythologique comme par exemple celle des argonautes. Joseph Campbell, dans son livre Les Héros sont éternels, a analysé cette constante, courante en alchimie (départ du héros de sa contrée, combat contre le monstre mythologique, révélations initiatiques faites au héros, retour du héros dans sa contrée d'origine, le héros devient maître des deux mondes). Sous cet aspect, le film prend un relief inattendu.
  • Dans le film, le vaisseau spatial se dirige vers Jupiter autour de laquelle le monolithe est en orbite alors que dans le livre, il se dirige vers Japet, un satellite de Saturne où se trouve le monolithe. Le monolithe est totalement noir et opaque dans le film et est décrit comme étant translucide dans le livre. De plus, un point essentiel qui n’est évoqué que par la plume de C. Clarke à plusieurs reprises dans le roman, les proportions de l’objet, quelles que soient ses dimensions, sont de 1 x 4 x 9, c'est-à-dire les trois premiers nombres élevés au carré. Ces chiffres magiques se révèlent être pour David Bowman, soudainement vers la fin de son épopée d’être humain, la clé du secret qui régit le comportement du monolithe et ce pourquoi il a été créé. Malgré les différences entre le film et le livre, les romans de Clarke qui feront suite à 2001, l'odyssée de l'espace prendront les éléments du film et non du livre.
  • 2001 explora de nombreuses techniques d'avant-garde en matière d'effets spéciaux et fut notamment à l'origine du motion control. L'ensemble des éléments scénaristiques et des décors firent l'objet d'une attention toute particulière et plusieurs scientifiques et experts en matière d'exploration spatiale coopérèrent.
  • La suite du film et du livre : 2010 : l'année du premier contact (2010, The Year We Make Contact) répond à certaines des interrogations que le premier pouvait laisser en suspens. Cependant, ni le livre, ni le film n'eurent le succès escompté. Arthur C. Clarke publia malgré tout deux volumes supplémentaires : 2061, Odyssée trois (1988) et 3001, L'Odyssée finale (1997).
  • La fille de Floyd, à qui il téléphone depuis l'espace, est jouée par la propre fille de Stanley Kubrick.
  • La scène finale du film est basée sur un fragment d'Héraclite d'Ephèse, philosophe présocratique, qui parle de la continuité cyclique de la vie.

[modifier] Références culturelles à 2001 : l'odyssée de l'espace

[modifier] Distinctions

[modifier] Oscar du cinéma 1968

  • Récompenses : meilleurs effets spéciaux (voir la technique Slit-scan utilisée par Douglas Trumbull pour la dernière séquence «Jupiter et au-delà... »)
  • Nominations : meilleur réalisateur, meilleur scénariste, meilleure direction artistique.

[modifier] National Film Registry 1991

[modifier] British Academy Film Awards (prix de la British Academy of Film and Television Arts

  • Récompenses : meilleure direction artistique, meilleure Bande Originale
  • Nominations : meilleur film

[modifier] Prix Hugo

  • Récompenses : meilleure "Dramatic Presentation"

[modifier] Kansas City Film Critics Circle Awards

  • Récompenses : meilleur film ,meilleur réalisateur

[modifier] Directors Guild of America Award

  • Nominations : meilleur film

[modifier] Classements

2001 : l'odyssée de l'espace est régulièrement cité dans les classements de films par les critiques de cinéma. Ainsi figure-t-il à la 6ème place du classements Sight and Sound[10], à la 22ème place du Top 100 de l'American Film Institute et à la 15ème pour le classement de 2007 [11]. Hal 9000 est à la 13ème place du classement d' AFI's 100 ans... 100 Héros et Méchants du cinéma. De plus, il comporte une réplique classée dans le Top 100 des répliques du cinéma américain selon ce même institut. Enfin, il est considéré comme le meilleur film de science-fiction de tous les temps[12] par la Online Film Critics Society

[modifier] Bibliographie

  • Bertrand Jean-Michel, 2001 l'odyssée de l'espace, puissance de l'énigme, L'Harmattan, Collection Champs visuels, Paris, 2006, (ISBN 9782296000957)
  • Michel Chion, Stanley Kubrick, l'humain, ni plus ni moins, Cahiers du Cinéma, Collection Auteurs, Paris, 2005, (ISBN 9782866423926)
  • Piers Bizony, 2001, le futur selon Kubrick, préface d’Arthur C. Clarke, Cahiers du cinéma, Paris, 2000, (ISBN 2866422724)
  • Paul Duncan, Stanley Kubrick, Filmographie complète, Taschen, 2003, (ISBN 3822816744)
  • Gene D. Phillips, Stanley Kubrick : interviews, University Press of Mississippi, 2001. (ISBN 1-57806-297-7)
  • Jordi Vidal, Traité du combat moderne. Films et fictions de Stanley Kubrick, Allia, 2005, 160 p. (ISBN 2844851797)

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Paul Duncan, Stanley Kubrick, page 105. éditions Taschen
  2. Paul Duncan, Stanley Kubrick, page 117. éditions Taschen
  3. Paul Duncan, Stanley Kubrick, page 122. éditions Taschen
  4. Michel Chion,Stanley Kubrick, l'humain, ni plus ni moins, page 191.Cahiers du Cinéma, Coll. Auteurs, Paris, 2005
  5. Interview de Stanley Kubrick dans le magazine Playboy (septembre 1968), réédité dans Stanley Kubrick : interviews, University Press of Mississippi, 2001. ISBN 1-57806-297-7 pages 47,48
  6. Paul Duncan,Stanley Kubrick, page 112. éditions Taschen
  7. Joris Guibert, Analyse plastique sous la direction de Mme Maza, page 35.Presses Universitaires de Vincennes
  8. Georg Sesslen et Fernand Jung,Stanley Kubrick und seine Filme, page 180. Editions Schüren
  9. Michel Chion,Stanley Kubrick, l'humain, ni plus ni moins, page 247.Cahiers du Cinéma, Coll. Auteurs, Paris, 2005
  10. Classement Sight and Sound 2002
  11. Classement AFI de 2007 sur le Wikipédia anglais
  12. Classement de la Online Film Critics Society

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles internes

[modifier] Liens externes