L'An 01

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L'An 01 est un film français de 1973, réalisé par Jacques Doillon, Gébé, Alain Resnais et Jean Rouch. Il est adapté de la bande dessinée L'An 01 de Gébé.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Le film narre un abandon utopique, consensuel et festif de l'économie de marché et du productivisme. La population décide d'un certain nombre de résolutions dont la première est « On arrête tout » et la deuxième « Après un temps d'arrêt total, ne seront ranimés - avec réticence - que les services et les productions dont le manque se révélera intolérable. Probablement : l'eau pour boire, l'électricité pour lire le soir, la T.S.F. pour dire " Ce n'est pas la fin du monde, c'est l'AN 01, et maintenant une page de Mécanique céleste" ». L'entrée en vigueur de ces résolutions correspond au premier jour d'une ère nouvelle, l'An 01.

L'An 01 est emblématique de la contestation des années 1970 et aborde des thèmes aussi variés que l'écologie, la négation de l'autorité, l'amour libre, la vie en communauté, le rejet de la propriété privée et du travail.

[modifier] Caractéristiques

Le film est sorti en salle le 22 février 1973 et dure 1h27. Il a dépassé les 500 000 entrées.

L'An 01 a été choisi pour être diffusé en ouverture du festival Poing à la Ligne le 12 mai 2003, et a fait l'objet d'un Thema sur la chaîne culturelle franco-allemande Arte.

[modifier] Équipe du film

  • Réalisateurs : Jacques Doillon, Gébé, Alain Resnais (pour la partie américaine, qui a un style bien à elle : Episode, "Wall Street") et Jean Rouch
  • Scénariste Gébé
  • Société de production : UZ Production
  • Producteur délégué : Jean-Jacques Schakmundès
  • Directeur de production : Michael Hauseman
  • Société de distribution : Pari Films, Cinémas Associés
  • Compositeur : François Béranger et Jean-Marie Desuzeau, paroles de Gébé
  • Directeur de la photographie : Renan Pollès
  • Monteur : Noëlle Boisson et Jacques Doillon
  • Début du tournage le 11 Septembre 1971
  • Première présentation le 22/02/1973

[modifier] Distribution [1]

L'An 01 offre son premier rôle à Gérard Depardieu et Thierry Lhermitte. On y voit également Coluche, l'équipe du Splendid, les collaborateurs de Hara-Kiri (à contre-emploi en réactionnaires nostalgiques de l'ordre ancien et du port de la cravate), Gotlib (en gardien de prison !), Jacques Higelin, ainsi que de nombreux autres.

[modifier] Impact

Il est difficile de séparer dans la population les idées et attitudes qui ont été conséquences de l'An 01 de celles qui lui préexistaient et lui avaient donné naissance.

Parmi les conséquences certaines, on peut citer l'intervention de Gébé en tant que personnage dans les Aventures de Paulette, de Pichard et Wolinski, et le concept auquel ses idées donnent naissance : Ras-le-bol-ville, dont le style menace tant la civilisation existante que celle-ci devra la détruire par l'arme nucléaire !

Parmi les conséquences possibles, il faut mentionner des attitudes qui commencèrent à devenir de plus en plus courantes à partir des années 1970 : congés sans solde, années sabbatiques, passages à temps partiel « pour avoir le temps de se cultiver un peu », et sans doute aussi l'enthousiasme de plusieurs papy-boomers à accepter (voire à demander) une pré-retraite à 55 ans leur permettant juste de vivre au SMIC.

[modifier] Critiques

Même un journal comme le Figaro, peu suspect de sympathie pour les idées soixante-huitardes, donna un petit coup de chapeau au film au moment de sa sortie, non sans l'égratigner toutefois : dans le film, le serrurier collecte dans sa charrette les clés que chacun lui jette par la fenêtre pour approuver l'abandon de la propriété privée. Parallèlement, il lit Stendhal et s'en entretient avec un ami en exprimant son avis : « Ce n'est pas mal, mais il y a tout de même du déchet. »

Le critique commente alors laconiquement : « On croyait qu'il avait trop de clés. On découvre soudain qu'il en manque. »

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Générique complet sur imdb.com

[modifier] Lien interne