Kiribati

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Kiribati
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Kiribati (fr)
Drapeau des Kiribati Armoiries des Kiribati
(Détails) (Détails)
Devise nationale : Te mauri, te raoi ao te tabomoa
(gilbertin : « Santé, Paix et Prospérité »)
Langues officielles gilbertin, anglais
Capitale Tarawa-Sud
Plus grande ville Tarawa-Sud
Forme de l’État
 - Président
République
Anote Tong
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 170e
811 1 km²
1 % 2
Population
 - Totale (2005)
 - Densité
Classé 178e
103 092 hab.
127,1 hab./km²
Indépendance
 - Date
du Royaume-Uni
12 juillet 1979
Pays limitrophes Frontières maritimes:
 Polynésie française
 Marshall
Îles Cook Îles Cook
 Tuvalu
 Tokelau
Gentilé Gilbertins(ines)
Monnaie Dollar australien 3 (AUD)
Fuseau horaire UTC +12 4, +13 5, +14 6
Hymne national Teirake kaini Kiribati
Domaine internet .ki
Indicatif
téléphonique
+686 7

1 hors lagons
2 seul l'atoll de Teraina héberge un lagon d'eau douce
3 des pièces gilbertines spécifiques sont utilisées
4 îles Gilbert
5 îles Phœnix
6 îles de la Ligne
7 puis 21 pour Tarawa et 81 pour Christmas

La République des Kiribati (se prononce [ˈkiribæs], c'est-à-dire proche de kiribès), anciennement connue sous le nom d'îles Gilbert, est un État insulaire, composé de trois archipels du Pacifique.

Les Kiribati se trouvent à cheval sur l'équateur et la ligne de changement de date, à la fois en Polynésie et en Micronésie, au sud des îles Marshall et de Hawaii et au nord de Tuvalu, des Samoa, des îles Cook et de la Polynésie française.

Les Kiribati sont constituées par trois archipels principaux, comprenant en tout 32 atolls et une « île haute » à l'écart. Si l'étroitesse des terres émergées en font l'un des plus petits pays du monde (moins de 811 km²), leur dispersion permet aux Kiribati de revendiquer une zone maritime de 3 550 000 km².

Sommaire

[modifier] Histoire

Les Kiribati sont habitées depuis environ deux mille ans par un peuple austronésien de Micronésie, parlant une seule et même langue, le gilbertin, en contact épisodique avec des Samoans.

Les Kiribati ont été « découvertes », de façon exhaustive, assez tardivement par les explorateurs européens, seulement au tout début du XIXe siècle. Elles doivent leur nom d'îles Gilbert (en français) à l'amiral Johann Adam de Krusenstern qui les baptisa ainsi vers 1820, du nom du capitaine britannique Thomas Gilbert qui les avait traversées en 1788.

En 1892, le Royaume-Uni plaça sous son protectorat les îles Gilbert, les îles Ellice (désormais Tuvalu) et les îles de l'Union (jusqu'en 1925, devenues Tokelau). Elles deviennent une colonie britannique le 12 janvier 1916, comprenant également les îles Ocean (Banaba), Fanning et Washington (depuis 1901) — ainsi que Christmas (à partir de 1919).

Les îles Gilbert subissent (en partie) l'occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, à partir de la fin 1941. La bataille de Tarawa y met partiellement fin en novembre 1943.

En 1978, l'indépendance est accordée aux îles Ellice, séparées des Gilbert depuis 1975 et qui prennent alors le nom de Tuvalu (« huit [îles] ensemble »). Les Kiribati deviennent à leur tour indépendantes sous leur nouveau nom le 12 juillet 1979.

Pendant les 25 ans d'indépendance, la république a connu une vie politique démocratique et a fini par devenir membre des Nations unies en 1999. Le renversement démocratique de Teburoro Tito, président réélu pour un 3e et dernier mandat, a abouti à l'élection de l'opposant Anote Tong en 2003, réélu en 2007.

[modifier] Politique

Icône de détail Article détaillé : Politique des Kiribati.

Les Kiribati sont une république parlementaire. Le parlement des Kiribati, appelé Maneaba ni Maungatabu (« la maison commune de la montagne sacrée »), est élu tous les quatre ans et se compose de 46 représentants dontg 44 élus (dernières élections en août 2007).

Le président s'appelle te beretitenti (« le président » en gilbertin) et est à la fois le chef de l'État et du gouvernement. Il est élu au suffrage universel direct, parmi les trois ou quatre candidats proposés par le parlement en son sein. Il choisit son vice-président et appointe son cabinet, sans dépasser dix ministres. En 2007, le président était Anote Tong (depuis juillet 2003) et la vice-présidente Teima Onorio.

Chacune des 21 îles habitées possède son propre conseil local qui prend soin des affaires quotidiennes. L'atoll de Tarawa, où se trouve la capitale Tarawa-Sud, et l'essentiel du gouvernement, possède trois conseils distincts : Betio, Tarawa-Sud et Tarawa-Nord.

[modifier] Subdivisions

Icône de détail Article détaillé : Subdivisions des Kiribati.

La constitution du 12 juillet 1979 (tableau 2, §132) ne subdivise pas la république en archipels ou districts mais donne la liste exhaustive des îles qui la composent, avec leur orthographe officielle (et les variantes autorisées : cf. article de fond Géographie des Kiribati). Les îles de la Ligne et Phœnix sont toutefois regroupées administrativement sous la juridiction d'un seul ministère déconcentré (Line and Phoenix Group Development Ministry), basé à Ronton (Christmas).

[modifier] Géographie

Carte des Kiribati
Carte des Kiribati
Icône de détail Article détaillé : Géographie des Kiribati.

Les Kiribati se composent de trois archipels : les îles Gilbert (17 îles) à 1 500 kilomètres au nord des Fidji, les îles Phœnix (8 îles) à environ 1 800 kilomètres au sud-est des îles Gilbert et les îles de la Ligne (11 îles, dont 3 habitées) à environ 3 300 kilomètres à l'est des îles Gilbert et d'une île volcanique isolée à l'ouest Banaba. Cette dernière est l'ancienne île à guano, baptisée Ocean Island, annexée le 26 septembre 1901, puis rattachée à la colonie par les Britanniques — qui en ont également fait leur capitale administrative (gisements de phosphate épuisés en 1979, l'année de l'indépendance). Les îles de la Ligne comprennent également l'île Jarvis, le récif Kingman et l'atoll de Palmyra mais ceux-ci sont administrés par les États-Unis.

Les 33 îles (qui sont tous des atolls sauf Banaba) sont réparties en trois archipels :

  • îles Gilbert : Abaiang, Abemama, Aranuka, Arorae, Banaba, Beru, Butaritari, Kuria, Makin (autrefois, Little Makin), Maiana, Marakei, Nikunau, Nonouti, Onotoa, Tabiteuea, Tamana, Tarawa
  • îles Phœnix : Birnie, Canton (ou Kanton ou encore Abariringa), Enderbury, Manra (ou Sydney), McKean, Nikumaroro (ou Gardner), Orona (ou Hull), Rawaki (ou Phoenix), récif de Winslow. Seule Canton est habitée en permanence par une soixantaine de résidents venus des Gilbert depuis la fin des années 1930, tandis qu'une nouvelle tentative de colonisation sur Orona est en cours depuis 2001.
  • îles de la Ligne : l'île Caroline (ou île du Millénaire, baptisée ainsi en 2000 pour être la première terre où le soleil du IIIe millénaire s'est levé), récif de Filippo, l'île Flint, l'île Christmas ou Kiritimati, le plus vieil[1] et le plus grand atoll terrestre au monde), l'île Malden, l'île Starbuck, Tabuaeran (ou île Fanning), Teraina (ou île Washington), l'île Vostok. Seules les îles Christmas, Fanning et Washington sont habitées (population en provenance des Gilbert et des Ellice depuis la dernière guerre, qui a supplanté les rares colons dans les plantations de cocotiers américaines ou françaises — qui embauchaient entre les deux guerres surtout de la main d'œuvre polynésienne, de (Tokelau ou de Tahiti)).

La quasi-totalité de ces îles sont des atolls qui dépassent à peine le niveau de la mer (si on ne compte pas Banaba, seule île « haute », qui culmine à 81 mètres, le sommet de ces atolls est la colline de Joe, une dune de sable d'une douzaine de mètres de haut, sur Christmas). À l'exception de celui de Christmas qui est le plus ancien et le plus grand atoll au monde, ces atolls ne devraient avoir complètement émergé, à partir de « makatea », qu'au tout début de l'ère chrétienne (ce qui correspond à leur occupation humaine), l'holocène (6 000 avant J.-C.) correspondant à un niveau de la mer supérieur à l'actuel de 1 à 1,5 m environ. La minceur du sol, quasi inexistant, implique une faible végétation, d'origine humaine pour l'essentiel, en dehors des cocotiers et des pandanus, omniprésents, et entraîne de grandes difficultés pour l'agriculture, limitée, pour l'essentiel, à la récolte du coprah, du karewe (sève fraîche du cocotier) et du taro local, le taro géant des marais (Cyrtosperma chamissonis). Cultures également de l'arbre à pain, de la banane et du pandanus (pour ses fruits, pour ses feuilles et son bois).

Un traité signé à Tarawa-Sud le 18 décembre 2002 délimite les frontières maritimes entre la République française (Polynésie française) et les Kiribati (îles de la Ligne).

En 2008, la République a créé la plus grande réserve marine naturelle du monde, de 410 500 km² (de la taille de la Californie à peu près), afin de protéger sa faune et sa flore marines : baptisée PIPA (pour Phoenix Islands Protected Area) elle se situe à mi-chemin entre les Hawaii et les Fidji et comprend également des montagnes sous-marines.

[modifier] Économie

Icône de détail Article détaillé : Économie des Kiribati.

Kiribati a peu de ressources naturelles à l'exception des ressources halieutiques. Les gisements de phosphates commercialement exploitables ont été épuisés à l'heure de l'indépendance. Le coprah et la pêche représentent actuellement la majeure partie de la production et des exportations (y compris sous la forme de poissons d'aquarium). Elles s'élèvent à un peu plus de 6 millions de dollars américains — à comparer aux importations, 44 millions en 1999.

Le PIB des Kiribati atteignait 80,2 millions USD en 2006[2]. L'économie a fortement fluctué ces dernières années et n'a pas progressé au rythme de la forte croissance démographique. Le développement économique est fortement limité par le manque de ressources naturelles, d'ouvriers qualifiés (à l'exception toutefois de marins, bien formés par le Marine Training Centre de Betio et très demandés en Allemagne et depuis 2001, aux États-Unis), la faiblesse de l'infrastructure et l'éloignement des marchés internationaux.

Les lignes aériennes internationales sont devenues problématiques, surtout depuis qu'Air Kiribati a définitivement renoncé (en mars 2004) au seul avion qui lui permettait de relier les Fidji et les Tuvalu (un ATR 72) ainsi qu'au seul charter (un Boeing 737), assuré par Aloha Airlines, qui reliait quant à elle chaque semaine Honolulu à Christmas. Du coup, la seule compagnie qui relie actuellement Tarawa au reste du monde reste Air Marshall Islands, à partir de Majuro (Marshall) — et, à l'occasion, Air Nauru, quand son seul avion à réaction n'est pas sous séquestre. Air Kiribati, compagnie gouvernementale, assure, tant bien que mal, les liaisons internes entre les îles Gilbert (sauf Banaba), mais est incapable de relier directement les Phœnix ou les îles de la Ligne. Les principaux aéroports sont ceux de Bonriki (Tarawa-Sud) et de l'île Christmas dont le détail technique est le suivant (code AITA ; code OACI ; longueur de piste ; largeur de piste ; altitude ; latitude (Dec) ; longitude (Dec) ) :

  • Bonriki International (TRW - NGTA - 2011 m - 43 m - 2 m - 1.380 - 173.150)
  • Christmas Island (CXI - PLCH - 2103 m - 29 m - 1 m - 1.990 - -157.350)

Le tourisme fournit plus d'un cinquième du PIB, mais il reste assez limité, en raison surtout du transport aérien difficile (deux principaux hôtels à Tarawa-Sud dont l'un des deux est un hôtel gouvernemental, un autre hôtel gouvernemental à Christmas).

L'aide financière étrangère, provenant en grande partie du Royaume-Uni, de l'Australie et du Japon, apporte un complément important à l'économie, (entre un quart et la moitié du PIB ces dernières années, 15,5 millions de dollars américains en 1995). Mais ce sont surtout les droits de pêche payés par l'Union européenne, la Corée du Sud ou désormais par Taiwan qui représentent l'essentiel des revenus.

La plupart des Gilbertins ont des activités de subsistance (pêche, culture de légumes et fruits) qui améliorent leur quotidien.

Les télécommunications sont chères et le service est nettement insuffisant. Il n'y a pas de service d'accès par large bande et la compagnie nationale, TSKL qui a le monopole propose Internet à un des tarifs les plus chers au monde.

Voir aussi : Kiribati et l'affaire “Ocean Jasper”.

Depuis début 2007, les Kiribati se sont lancées dans la commercialisation de pavillons de complaisance, en immatriculant à Tarawa des bateaux de tous horizons, espérant ainsi diversifier leurs ressources économiques.

[modifier] Démographie

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Icône de détail Article détaillé : Démographie des Kiribati.

Les habitants sont les Gilbertins (en gilbertin, I-Kiribati). Ils sont en forte croissance démographique (+ 2,3 % par an ; 4,3 enfants par femme) et dépassent de peu les 100 000 habitants en 2004. Les densités non-urbaines sont parmi les plus fortes du monde, notamment à Betio, sur l'atoll de Tarawa. Tandis que l'anglais est la langue utilisée par la constitution, pour les lois et les actes officiels, le gilbertin (te taetae ni kiribati) est la langue vernaculaire habituelle, largement parlée par la totalité des habitants de la république (une langue austronésienne, descendante du Proto-Océanique, reconnue à parité à l'anglais par la constitution de 1979). Seules des minorités négligeables parlent également tuvalu (0,3 % de la population, ce sont les descendants des habitants des îles Ellice restés sur place lors de la séparation des Tuvalu en 1976). Le gilbertin est également parlé aux Tuvalu (sur une île, Nui), aux Fidji (île Rabi) et aux Salomon, ainsi que par les quelques expatriés en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis (Hawaii). Le christianisme est la religion principale dans le pays, parfois mélangé à quelques pratiques résiduelles de croyances ancestrales (de type animiste). La majorité des chrétiens est catholique (diocèse de Tarawa et Kiribati) mais la Kiribati Protestant Church (KPC, congrégationalistes) est très bien représentée, dépassant plus d'un tiers de la population (de même que les mormons et des Églises protestantes comme les adventistes et la Church of Christ, ces derniers très minoritaires). La foi baha'ie est également bien répandue, surtout à Tarawa et à Christmas (moins de 3 %). Lors du recensement de 2005, où les religions étaient déclarées, la répartition sur 92 533 Gilbertins a été la suivante :

  • Catholiques romains 51 144 ;
  • KPC 33 042 ;
  • Adventistes du 7e jour 1 756 ;
  • Baha'i 2 034 ;
  • COG 364 ;
  • Mormons 2 910 ;
  • Autres 1 238 ;
  • Aucune 23, non-répertorié 22.

[modifier] Culture

Icône de détail Article détaillé : Culture des Kiribati.

Sir Arthur Grimble, bien après Robert Louis Stevenson, a fait connaître au reste du monde cette culture originale, grâce à des émissions populaires sur la BBC et à des livres comme Pattern of Islands. Les travaux scientifiques majeurs ont d'abord été faits par Henry Evans (Harry) Maude (le premier commissaire-résident britannique à être également anthropologue). En France, les travaux ont surtout été effectués par Jean-Paul Latouche, ancien président de la Société des Océanistes (Musée de l'Homme). La langue gilbertine a été d'abord décrite (et écrite) par le révérend Hiram Bingham Jr. à la fin du XIXe siècle, puis codifiée tout au long du XXe par des missionnaires (français et catholiques surtout), comme le Révérend Père Ernest Sabatier et son très complet Dictionnaire Gilbertin-Français (Tabuiroa, 1952-1954), traduit en anglais par Sœur Olivia (édition de la commission du Pacifique Sud). Si, faute de moyens, la littérature écrite reste peu développée, les chants et surtout les danses traditionnelles (te mwaie), très codifiées, et particulièrement chères à Stevenson, constituent le mode d'expression artistique privilégié des Gilbertins. Dans sa thèse de doctorat Tradition, Change, and Meaning in Kiribati Performance le premier travail aussi exhaustif, Mary Elizabeth Lawson a écrit comment les Gilbertins décrivent leurs danses comme bai n abara, une chose de notre terre, quelque chose qui trouve son origine des bakatibu, les ancêtres (1989, 79).

Avec les habitants des Marshall et des Carolines voisines, les Gilbertins sont des spécialistes reconnus des pirogues à balancier, connues pour leur extrême rapidité et leur maniabilité (cf. We, the Navigators). Si la maneaba (maison commune) constitue le centre incontournable de la vie communautaire et l'esprit du katei ni Kiribati (façon gilbertine), les personnes (te aomata) y sont censées respecter les anciens codes connus comme te bunna (protection), te kareka (écouter les avis), te betia (rester à l'écart du danger), te boia (être aimé), te reita (garder de bonnes relations), te baema (rester avec son groupe). Société très traditionnelle où la télévision hertzienne n'est pas diffusée, l'alphabétisation est cependant très importante.

[modifier] Langue

Langue du groupe océanien, descendante donc d'anciens locuteurs partis de Taiwan et ayant voyagé à travers l'Insulinde (parlant proto-austronésien (famille austronésienne), comme les autres malayo-polynésiens) cette langue fait partie du sous-groupe micronésien de l'océanien (en anglais : Nuclear Micronesian) mais semble avoir été influencée, plus tardivement, par les langues polynésiennes proprement dites (Samoa et Tuvalu surtout).

Parlée par un peu plus de 100 000 locuteurs (en complément de l'anglais, enseigné en fin d'école primaire et compris par les jeunes et les citadins), le gilbertin est une langue qui présente une faible variété dialectale (si ce n'est des accents différents et des particularités mineures qui séparent les îles du Nord de celles du Sud) à l'exception toutefois de Banaba, dont la langue est également représentée à Rabi (Fidji). Un dialecte du gilbertin est également parlé à Nui (Tuvalu), peuplée par des Gilbertins qui semblent y avoir remplacé la population polynésienne initialement installée.

C'est une langue flexionnelle (avec davantage de suffixes que de préfixes) pour quelques catégories grammaticales mais où les particules (préposées pour l'essentiel) jouent un rôle non négligeable et qui pratique aussi une euphonie limitée. 13 lettres (et autant de phonèmes) : A, B, E, I, K, M, N, NG, O, R, T, U et W. Palatisation du T devant I et devant U (dans certains accents régionaux). La graphie moderne a tendance à distinguer deux A différents, dont un précédé d'un W non prononcé après B et M (exemple : mwaneaba au lieu de maneaba). L'ordre des mots est la plupart du temps de type VOS (Verbe-Objet-Sujet), avec un objet qui suit immédiatement le verbe. Exemples de phrases simples :

  • e bati te aine (il y a beaucoup de femmes, verbe bati précédé d'un préfixe pronominal e, 'il/elle', et suivi de te, article, et de aine, 'femme', cognat de vahiné)
  • I kana te ika (je mange du poisson, verbe kana précédé d'un préfixe pronominal I, en lettre capitale comme en anglais, ika poisson)
  • e matu Nareau (Nareau dort, verbe matu précédé de e, Nareau divinité ancestrale gilbertine)
  • antai aram? (quel est ton nom ?, de ara nom suivi du suffixe possessif -m, 'ton').

Sur les langues de l'Océanie, lire l'article de Françoise Ozanne-Rivierre, « Langues d'Océanie et Histoire » in Le Pacifique : un monde épars, sous la direction d'Alain Bensa et Jean-Claude Rivierre, L'Harmattan, 1998. ISBN 2-7384-7251-6

[modifier] Sports

Sports pratiqués : football et volley-ball surtout mais sans équipes nationales proprement dites. Un seul vrai stade à Bairiki (Tarawa-Sud), avec gradins.

Porte-drapeau olympique : Meameaa Thomas (un haltérophile). Nom officiel du CNO : Kiribati National Olympic Committee Fondation : 2002 Reconnaissance par le CIO : 2003

Officiels :

  • Président du CNO : Birima'aka Tekanene
  • Secrétaire général du CNO : Willy Uan
  • Participants à Athènes : 3 athlètes (deux garçons, une fille). Deux sports : athlétisme et haltérophilie.
  • Première participation aux Jeux Olympiques : 2004

[modifier] Hymne national

Titre : « Teirake kaini Kiribati » (Debout Kiribati). Compositeur : écrit et composé par Urium Tamuera Ioteba. Entré en vigueur en 1979.

[modifier] Fêtes et jours fériés

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l'An
variable Vendredi Saint
variable Lundi de Pâques
18 avril Jour de la Santé
12 juillet Fête nationale dure jusqu'au 14 juillet inclus
7 août Fête de la Jeunesse
25 décembre Noël Kiritimati ainsi que le 26 décembre

[modifier] Fuseau horaire et drapeau

Les archipels chevauchent le méridien 180° qui détermine le changement de jour (la ligne de changement de date), de sorte qu'en 1995, en prévision du passage à l'an 2000 les autorités décidèrent de changer de fuseau horaire les deux archipels orientaux (auparavant la république était coupée en deux et vivait sur deux dates simultanément, ce qui n'était pas toujours pratique pour les habitants : le titre de « Kiribati espace-temps » est d'ailleurs celui donné, en 1988, à la monographie de Benoît Antheaume et Joël Bonnemaison, Atlas des îles et États du Pacifique sud). Au lieu d'être les derniers à quitter l'an 1999, les habitants des îles Gilbert (Kiribati) devinrent les premiers à entrer dans l'an 2000 puis, l'année suivante, dans le nouveau siècle et le nouveau millénaire. Au passage, leur drapeau si évocateur montrant le soleil à l'horizon des vagues prend un sens symbolique qui l'assimile à Janus dont le double visage regarde à la fois le passé et l'avenir. Ce drapeau est basé sur les armoiries adoptées pour les îles Gilbert et Ellice en 1937, sur un dessin du commissaire-résident d'alors (1932), sir Arthur Francis Grimble. Il représente un soleil levant (otintaai), survolé par une frégate (te eitei), qui émerge des flots du Pacifique. Le soleil darde de 17 rayons (les 16 îles Gilbert et Banaba). Les flots du Pacifique sont coupés en trois parties, comme les trois archipels de l'État (Gilbert, Phœnix et îles de la Ligne). La frégate (Fregata minor), qui représente un messager traditionnel et respecté, est l'oiseau emblématique des I-Kiribati (ethnonyme vernaculaire des Gilbertins).

[modifier] Codes

Kiribati a pour codes :


[modifier] Notes et références

  1. Ce qualificatif provient d'études et d'hypothèses, anciennes et récentes, basées sur la taille terrestre de l'atoll et des prélèvements : elles doivent cependant être confirmées ou infirmées.
  2. 2007 Pacific Almanac

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie sélective

  • Tony Whincup & Joan Whincup, Akekeia!, Traditional Dance in Kiribati, Wellington 2001, ISBN 0-646-41554-9 est le meilleur album photo sur les Kiribati et leurs danses et a obtenu le prestigieux prix néo-zélandais Montana dans sa catégorie.
  • Tony Whincup, Nareau's Nation: A Portrait of the Gilbert Islands (1979) est plus daté.
  • Rosemary Grimble (ed.), Migrations, Myths and Magic from the Gilbert Islands: early writings of Sir Arthur Grimble (1972), a publié les travaux de son père, sir Arthur Grimble, sur les mythes et les traditions gilbertines.

Voir aussi :

  • Gerd Koch, The Material Culture of Kiribati (1986; d'abord publié en allemand sous le titre Materielle Kultur der Gilbert-Inseln 1965) ;
  • Alaima Talu et al., Kiribati: Aspects of History (1979) ;
  • Albert F. Ellis, Ocean Island and Kiribati: Their Story (1935) ;
  • et, le plus complet notamment du point de vue historique : Barrie Macdonald, Cinderellas of the Empire: Towards a History of Kiribati and Tuvalu (1982), exhaustif.

Sur l'histoire et la situation politique des îles du Pacifique en général :

  • Les Insulaires du Pacifique, I.C. Campbell et J.-P. Latouche, « Politique d'aujourd'hui » aux PUF, 2001, ISBN 2-13-051926-1.

Sur la naissance de la démocratie, lire Jean-Paul Latouche in Qui veut prendre la parole ?, sous la direction de Marcel Detienne, Seuil, 2003.

Sur l'île Christmas : Eric Bailey, The Christmas Island Story, Stacey International, Londres 1977.

  • Arthur Grimble : A Pattern of Islands John Murray, Londres 1952 et Return to the Islands 1957.

Ses travaux scientifiques ont été publiés sous la direction de H. E. Maude sous le titre de Tungaru Traditions: writings on the atoll culture of the Gilbert Islands, University of Hawaii Press, Honolulu, 1989

Sur la navigation dans l'océan Pacifique : David Lewis, We, the Navigators, Reed, Wellington, 1972.

En français : Père Ernest Sabatier, Sous l'équateur du Pacifique, éditions Dillen, Paris 1939 (traduit en anglais sous le titre Astride the Equator, Melbourne 1978).

Essentiel pour appréhender ces îles avant le protectorat :

La bibliographie mise à jour par Steve Trussel est la plus complète (cf. liens ci-après).

[modifier] Liens externes