Kendo

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Le kendo [1] (剣道, 劍道 - littéralement la voie du sabre, en japonais) est la version moderne du kenjutsu (剣術 - "techniques du sabre"), l'escrime au sabre pratiquée autrefois au Japon par les samouraï. Par version moderne, il faut comprendre que le kendo n'est pas seulement un art martial mais également un sport de compétition, aujourd'hui largement pratiqué dans le monde.

Le kendo ne se résume toutefois pas à un simple ensemble de techniques et de tactiques du combat au sabre. Il comprend également un volet spirituel. Le kendo permet à ses pratiquants de développer leur force de caractère et leur détermination.

Kenjyutsu Machidojo au Japon au début de la période Meiji
Kenjyutsu Machidojo au Japon au début de la période Meiji
Taikai de l'Université de Washington, 2005
Taikai de l'Université de Washington, 2005

Sommaire

[modifier] Histoire

« Le kendo est la plus ancienne, la plus respectée et la plus populaire des disciplines modernes du Budo » nous indique en 1983 Donn F. Draeger, l'un des spécialistes des arts martiaux japonais.

Après une longue période de guerres et l'unification du pays par le Shogun Tokugawa Ieyasu, le Japon entre dans une ère de paix qui durera plus de 260 ans, l'époque d'Edo (1600-1868), au cours de laquelle le kenjutsu qui a perdu en pratique sa finalité sur les champs de bataille prend son essor dans la formation de la caste dirigeante, celle des bushi (ou samouraï). Le kenjutsu est alors l'un des 18 arts martiaux que doit pratiquer le bushi. De nombreux traités sur le sabre sont publiés à cette époque au Japon tel le "Gorin no sho" de Miyamoto Musashi ou le Hagakure de Yamamoto Jocho. De "sabre pour tuer" le kenjutsu évolue vers le "sabre pour vivre" (katsujinken) par l'étude duquel le pratiquant forge sa personnalité. Afin de faciliter la pratique jusque là limitée à des kata au sabre de bois (bokken) ou au sabre réel, Naganuma Shiro développe au début du XVIIIe siècle le sabre en bambou (shinai/shinaï) et différentes protections (bogu) afin d'autoriser des frappes réelles pendant les assauts. Parallèlement à l'amélioration du matériel qui prend la forme définitive que nous lui connaissons aujourd'hui peu avant la fin de l'ère Edo, le kenjutsu évolue vers sa forme moderne, le kendo.

Dans une école d'agriculture au Japon, vers 1920
Dans une école d'agriculture au Japon, vers 1920

A la Restauration de Meiji (1868), le port du sabre est interdit par décret impérial en 1876, la caste des samouraïs est dissoute et les arts martiaux tombent en désuétude avec l'introduction des techniques militaires occidentales. Les arts martiaux, dont le kenjutsu, renaissent toutefois dès 1878 dans les écoles de police et la première fédération d'arts martiaux, la "Nihon Butokukai" est créée à Kyoto au sein du dojo Butokuden en 1895. C'est à peu près à la même époque, en 1899, qu'est traduit en anglais le livre "Bushido" de Nitobe Inazo (1862-1933) qui contribuera grandement à faire connaitre à l'étranger les arts martiaux Japonais. Jusque là appelé kenjutsu, c'est en 1912 qu'il est fait pour la première fois mention du kendo dans la publication des "Nihon Kendo no Kata" (Kata pour le Kendo). L'Occident découvre le kendo dès le XIXe siècle à travers des récits de voyages. En 1899, une première démonstration de kendo a lieu en France à l'occasion de la visite du créateur du judo moderne, Kano Jigoro.

La défaite du Japon en 1945 porte un coup sévère aux arts martiaux japonais en général et au kendo en particulier, responsables selon l'occupant Américain de véhiculer une idéologie militariste via le Bushido. Le kendo sera d'ailleurs interdit après la guerre, mais sa pratique sportive se poursuivra sous le nom de "compétition au shinai" jusqu'en 1952 date à laquelle se constitue la Fédération Japonaise de Kendo (Zen Nippon Kendo Renmei). A cette occasion, des maîtres sont dépêchés à l'étranger, en France notamment. Citons ici maître Mochizuki Minoru, notamment 4e dan de kendo. Sous le contrôle de ces maîtres japonais, parfois rivaux, la France commence la pratique du kendo dès le début des années 1950 sous l'égide de la Fédération Française d'Aïkido, Taï-Jitsu et Kendo qui organise le premier championnat de France de kendo en 1959.

[modifier] Fédération Internationale de Kendo (FIK)

La Fédération Internationale de Kendo (FIK) a été créée en 1970 par les 17 pays et fédérations fondateurs. En 2006, la FIK comptait 47 membres. Elle a pour but le développement international du kendo et des disciplines associées (iai et jodo). A ce titre elle organise les championnats du monde de kendo (World Kendo Championship WKC), des stages d'arbitrage, publie des guides et règles pour les compétitions et les passages de grades, dépèche des délégations de professeurs au travers du monde, et des experts pour des séjours plus ou moins longs auprès des fédérations qui en font la demande. Elle organise également des dons de matériel aux fédérations en développement.

Les membres de la FIK sont les fédérations nationales (une par pays) ou régionales dans un certain nombre de cas particuliers (Hawai, Taiwan, Hong-Kong, Macau, Aruba). La plus importante fédération étrangère après le Japon (environ 1 500 000 licenciés[2]) est celle de la Corée (environ 500 000 pratiquants). En Europe, la plus importante fédération de kendo est la fédération française: le Comité National de Kendo (CNK) de la FFJDA (environ 5 000 membres pratiquants).

Le siège de la FIK se trouve à Tokyo à la fédération Japonaise (ZNKR) et le président en est le président de la ZNKR.

La FIK organise une fois tous les 3 ans les championnats du monde de Kendo alternativement dans un pays membre des zones Amériques, Asie et Europe. Les premiers championnats du monde ont eu lieu à Sapporo en 1970. Ces championnats comprennent un championnat individuel (homme) et un championnat par équipe nationales (hommes). Le championnat par équipe homme est la compétition phare des championnats du monde. En 2000 ont eu lieu à Santa-Clara (États-Unis) les premiers championnats individuels et par équipe féminins. Pour la première fois, en 2006 aux 13e championnats du monde à Taipei (Taiwan), le titre de champion du monde par équipe homme a échappé aux Japonais battus en demie-finale par les États-Unis. Le tenant du titre est aujourd'hui la Corée qui a battu les États-Unis en finale.

Paris a accueilli les championnats du monde 2 fois, en 1985 et 1994.

Depuis 2006 la FIK est membre du GAISF (General Assembly of International Sport Federation) et à ce titre se dote d'une réglementation anti-doping.

[modifier] CNK

En France le Kendo est rattaché à la FFJDA via le Comité National du Kendo (CNK).

Cependant, le CNK pratique une politique élitiste, gardant les fonds de subvention en haut de la pyramide et non pas pour les dojos dispersés dans toute la france, mais bien pour les quelques pratiquants qui participent aux diverses compétitions, et qui sont dans l'équipe de France. Ce qui évite une trop grande expansion du kendo à travers le pays, puisque l'équipement, il faut le noter est relativement cher, et il est donc destiné à une classe aisée et favorisée qui cherche plus à s'occuper qu'à suivre la voie du bushido. L'armure comprenant le Do, les Kote, et le Men(respectivement, plastron, gants, et casque) coûte environ 300euros. Plus les shinaïs allant de 20 à 60euros et ayant une durée de vie relativement courte car il subit des coups violents qui auront raison de lui, même si le pratiquant l'entretien. Ainsi que divers accessoires, et la licence qui peut s'élever très cher dans certains dojos où le sensei en fait une profession(dojo privé pouvant monter à 600euros la licence à l'année).

Il faut aussi savoir qu'il ne pense le Kendo que sous un seul point de vu, généralement très réducteur de l'ensemble pédagogique à leur disposition. Ainsi d'après eux, avant de pouvoir endosser l'armure et "faire"(en Angleterre on dit "to play Kendo")des combats, le pratiquant doit d'abords passer par une année ou plus de subori, c'est à dire de mouvements répétitifs avec le shinaï ou le boken pour apprendre le coup de base qui se lance sur le Men. Certains les appelle les tatamisés, c'est pour dire qu'ils veulent être plus japonais que japonais, ils ont une pratique austère et rigide du kendo, et lors des rencontres on les reconnait facilement et très vite par leur manque de chaleur, de convivialité et leur absence de sourire. Leur kendo s'en retrouve appauvri, il manque de poésie. C'est un art avant tout, et pour qu'il existe et vive pleinement, il doit puiser dans la source de vie, et eux ils n'en ont plus.

[modifier] Notions Fondamentales

[modifier] Généralités

Le kendo est une forme d'escrime au sabre à deux mains où grâce à l'emploi de matériel adapté (arme en bambou, armure de protection) les assauts sont menés de façon réelle.

Il existe également une pratique à 2 shinai appelée Nito héritière de l'école à deux sabres attribuée à Miyamoto Musashi.

Les pratiquants sont appelés kendoka (peu usité au Japon) ou kenshi.

Le kendo se pratique dans un dōjō : une salle équipée d'un plancher ou dans des gymnases lorsque des planchers ne sont pas disponibles.

Il n'existe pas de catégorie de poids et les pratiquants ne portent aucun signe extérieur de leur grade.

[modifier] Kikentai itchi [3]

La notion fondamentale du kendō est le ki ken tai no itchi (気剣体の一致) ou Kikentai itchi, autrement dit l'unité entre:

  • l'esprit (ki), qui désigne la détermination dans l'assaut. Le ki se manifeste par le kiai, le cri que pousse le combattant lorsqu'il porte une attaque;
  • le sabre (ken), qui représente le coup porté. Celui ci doit être délivré avec la partie valable du shinai (mono uchi) correctement orienté (le "tranchant" du shinai devant "couper" la partie touchée) sur une partie valable (datsu bui) de l'armure de l'adversaire;
  • et le corps (tai) qui désigne l'engagement du corps représenté par une frappe du pied avant au sol qui doit être executée dans le même temps que la coupe et le kiai;

[modifier] Yukodatotsu

Un coup n'est valable en kendo que lorsque le combattant exécute la frappe en réalisant le Kikentai itchi.

La frappe valable (yuko datotsu) est sanctionnée par un point (ippon) en compétition. L'évaluation du ippon par les arbitres est un exercice difficile. C'est pourquoi ces derniers sont au nombre de 3 et doivent être eux-mêmes des pratiquants expérimentés de haut-niveau.

[modifier] Kiai

Le kiai est un cri obtenu par une forte expiration ventrale. Il permet de libérer les efforts au moment de l'assaut. S'il ne porte pas ce nom, on en voit souvent la manifestation chez les joueurs de tennis lors de la frappe de la balle ou chez les haltérophiles lors de l'arrachement des poids. En kendo on enseigne aux débutants à crier le nom de la partie visée par la frappe (kote, men, do) pour développer le kiai. Au fil de la progression, le cri sera remplacé par un kiai plus personnel.

Les kata sont une exception. Dans ces derniers, les coups ne sont pas systématiquement accompagnés d'un kiai, mais le dernier coup est traditionnellement accompagné de « Ya ! » (uchidachi) et de « To ! » (shidachi).

[modifier] Points d'attaque

Les cibles, ou datotsu-bui
Les cibles, ou datotsu-bui

En kendo, par convention pour une pratique sportive, seules certaines parties du corps peuvent être touchées pour que le coup soit considéré comme valable. Les quatre cibles principales sont : la tête (men), les poignets (kote), les flancs (dō) et la gorge (tsuki)[4].

[modifier] Gardes

Les combattants se font face en tenant le shinai à deux mains (la main droite près de la garde et la main gauche à l'extrémité de la poignée) pointe vers la gorge de l’adversaire. Cette garde fondamentale (appelée chudan no kamae) permet de frapper en avançant d'un seul pas (issoku itto).

Il existe également d'autres gardes dont une garde haute dans laquelle le pratiquant tient son shinai au dessus de sa tête (jodan no kamae).

Pour la pratique à 2 sabres (nito) le combattant tient un shinai dans chaque main : un long et un court.

[modifier] Équipement

[modifier] Armes

  • Le katana (刀) est le sabre qu'utilisaient les samouraïs. Aujourd'hui, leur fabrication est réglementée par le gouvernement japonais en termes de qualité et de quantité. Ceux-ci ne sont aujourd'hui utilisés que pour le iaidô. Pour les kata de kendo on utilise parfois, lors des démonstrations, des sabres équipés des lames factices non tranchantes appelés habiki.
Schéma d'un shinai
Schéma d'un shinai
  • Le shinai/shinaï (竹刀) est un sabre composé de quatre lattes de bambous attachées entre elles. Le shinai représente le katana et à ce titre est sensé posséder un tranchant, la partie opposée au fil (tsuru) qui maintient l'assemblage du shinai. Les coups valables doivent être portés avec ce tranchant correctement orienté. La longueur et le poids du shinai varient avec la catégorie (homme/femme, enfant/adolescent/adulte) du pratiquant. Dans la pratique à 2 sabres (nito 二刀) le combattant utilise 2 shinai de longueur différente. Il existe également des shinais en matériaux composites (fibre de carbone). Plus résistants, ils nécessitent moins d'entretien que les shinais en bambous. Le shinai doit être, dans un souci de prévention des accidents, correctement entretenu. Pour cela il doit être inspecté avant chaque utilisation et si besoin est, démonté afin de poncer ou de changer une lame abimée.
  • Le bokutō (木刀) ou bokken (木剣) est une version en bois du katana. D'aspect, il est plus proche de ce dernier que le shinai. Il était autrefois utilisé pour l'entraînement, mais il a aujourd'hui été remplacé par le shinai. Le bokutō reste toutefois employé pour l'exécution des kata.

[modifier] Armure

Le bogu est l'armure protégeant principalement les parties du corps visées et limitant ainsi, tout comme le shinai, les risques de blessures lors de l'entraînement ou des combats. Il se compose des éléments suivants :

  • men (面) : masque pourvu d'une grille métallique couvrant le visage et la tête, les épaules et la gorge.
  • kote (甲手) : gants protégeant les poignets et une partie des avant-bras.
  • do (胴) : plastron protégeant le ventre au niveau des côtes et qui remonte jusqu'à la poitrine.
  • tare (垂) : protection couvrant le bas-ventre et le haut des cuisses.

Les parties souples de l'armure sont faites de tissus de coton rembourrés et surpiqués renforcées par des pièces de cuir (le plus souvent de daim), le tout teinté indigo.

La grille du men (mengane) est réalisée en métal (duraluminium, titane etc.).

Le do est fait en fibre de verre ou, pour les meilleurs bogu, en lattes de bambou, recouvertes de cuir voire de peau de raie (galuchat). Il est également laqué.

[modifier] Vêtements

Les vêtements traditionnels sont le hakama (pantalon jupe) et le keiko-gi (veste). En coton (mais aussi en matières synthétiques) ceux-ci sont généralement de couleur indigo. Les extraits végétaux utilisés pour la teinture ont des propriétés styptiques. Des tenues de couleur blanche sont utilisées pour des raisons économiques (enfants) mais aussi pour symboliser la pureté de l'esprit (cette tenue est le plus souvent portée par certains maîtres, des femmes, des pratiquants du dojo de la police impériale etc.).

En kendo le grade du pratiquant n'apparaît pas sur ses vêtements. En revanche le nom du pratiquant, ainsi que son dojo ou club d'appartenance, sa ville ou région ou pays sont inscrits sur le Zekken qui se porte sur le tare. Cette identification est retirée lors des passages de grades.

[modifier] Discipline de l'esprit

Le kendo n'est pas qu'une discipline physique. Sa pratique requiert la maîtrise de « kata », (combats codifiés), et de l'étiquette s'appliquant au dojo. Le kendo est un art qui exige une discipline de l'esprit.

Une discipline de l'esprit qui ne veut pas dire une rigidité et une austérité de vie, puisque cet art entend assouplir l'esprit et le corps. Il est un art au sens où il peut être comparé à de la poésie, certes guerrière mais poésie quand même, il y a un rythme et une cadence. Les coups peuvent être comparé à des croches qui s'enchaînent. Il faut apprendre à devenir fluide dans ces mouvements ce qui équivaut à libérer l'esprit de toute lourdeur, qu'il devienne léger et qu'il arrête de réfléchir au combat en lui même sinon l'esprit sort du corps et c'est la fin de la poésie guerrière. Certains senseïs parlent qu'il faut revenir au cerveau saurien et reptilien, revenir vers l'instinct même ainsi les coups sortent dans l'instant propice où l'esprit réagit à l'opportunité qu'il aperçoit vaguement sans en être conscient. Et pour arriver à s'exprimer poétiquement, il faut avoir une force de vivre et de vie. Les japonais font une distinction typique des combattants, il y a deux sortent, ceux qui avancent et ceux qui reculent, c'est dire ceux qui ont l'esprit devant(zenshin) et ceux qui ont l'esprit derrière. Ceux qui ont l'esprit derrière, qui en se levant pour combattre font un pas en arrière pour être plus à l'aise, ne pratiqueront jamais un kendo abouti. Car ils passeront le plus clair de leur temps à se défendre alors que le kendo est essentiellement de l'attaque, la défense est absente, car comme il est dit dans un proverbe " la meilleur défense c'est l'attaque". Mais c'est surtout que pour les japonais, c'est une question de faire honneur au combattant en face, le kendo comme ils disent se pratique de coeur à coeur, face à face(Kokoro), et il faut être honnête et authentique dans tous les coups portés. Ils ne doivent pas être celui d'un voleur qui s'enfuit et retire son sabre de suite de peur d'en prendre un aussi. Souvent lors des duels japonais à l'ère des samouraïs il y avait deux morts, ce n'était pas rare.

[modifier] Kata

Les kata (aussi appelés kendo no kata ou nihon kendo kata) sont une synthèse de différentes écoles anciennes. Créés en 1912 par un comité d'experts ils se composent de dix séquences codifiées de combat entre deux partenaires, sept avec le bokken (sabre long) et trois avec un kodachi (sabre court) pour le shidachi.

Les kata sont des enchaînements précis de techniques où l'accent est mis sur la qualité et l'authenticité de l'exécution. Les kata sont réalisés par deux personnes sans bogu, sous une forme entièrement codifiée (y compris les saluts). Pour chaque kata, on trouve un maître (uchidachi) et un élève (shidachi). Le maître donne toujours le premier coup, et l'élève le dernier, ce qui fait de lui le "vainqueur". Cependant, l'objectif du kata n'est pas la victoire mais plutôt l'exécution fluide sans faille des techniques. Pour cette raison, les kata sont très utiles pour se perfectionner dans l'exécution des différentes techniques.

[modifier] Étiquette

"Le kendo commence et se termine par un salut". Cette règle fondamentale enseignée dans tous les dojo souligne l'importance de l'étiquette qui fait totalement partie de la pratique du kendo.

Les saluts (en début et fin de cours, en début et fin de combat), la façon de s'aligner dans le dojo, la manière de s'équiper, de tenir le Shinai hors combat etc, font l'objet d'un ensemble de conventions dont l'origine remonte à l'époque des samurai et dont le détail peut quelquefois varier selon les professeurs et les dojo.

L'étiquette exprime le respect et la gratitude envers les autres pratiquants et les professeurs, mais aussi envers le dojo et le matériel.

[modifier] Grades et Titres

[modifier] Hiérarchie

Il existe 2 classements : un pour les débutants, et un pour les pratiquants confirmés. Pour les débutants, les grades vont du 6e au 1er kyu (le plus élevé); pour les confirmés, du 1er au 8e dan[5].

Parallèlement aux "dan" il existe une échelle de titres d'enseignants: "Renshi", "Kyoshi" et "Hanshi", le titre de Hanshi (Maître) étant le plus élevé. Les titres sont délivrés sur examen écrit mais le candidat doit remplir un certain nombre de conditions dont le grade: 6e dan au moins pour Renshi, 7e dan pour Kyoshi et 8e dan pour Hanshi.

[modifier] Passage de grade

Les grades sanctionnent la réussite à un examen comprenant une épreuve écrite (jusqu'au 5e dan), une épreuve pratique constituée de 2 combats d'une minute trente environ avec 2 candidats différents, et d'une épreuve de kata où selon le grade présenté le candidat devra réaliser une partie ou la totalité des kata de kendo.

Le jury est constitué d'examinateurs dont le nombre (5 ou 7) et le grade (minimum 5e dan) est fonction du grade présenté. Le grade est octroyé à la majorité des voix du jury.

Outre un âge minimum pour le premier dan, la condition principale pour présenter un grade est l'ancienneté dans le grade acquis. Cette ancienneté augmente avec le grade présenté. Il faut au minimum 2 ans à un 2e dan qui vient d'obtenir son grade pour présenter le 3e dan et 6 ans à un 6e dan pour pouvoir présenter le 7e dan. La durée minimum entre grades est divisée par 2 pour les candidats de plus de 60 ans.

[modifier] Combats et arbitrage

[modifier] Règles générales

Championnats européens 2005, à Bern
Championnats européens 2005, à Bern

Au terme des règles internationales les combats ou shiai se jouent en trois points maximum (Sanbon shobu) sur une durée de cinq minutes à l'intérieur d'une aire de combat (shiai-jo) de 11 m de côté. Le vainqueur est le premier à marquer deux points avant la fin du temps réglementaire, ou celui qui a marqué un point à la fin du temps. En cas d'égalité et en match individuel, une prolongation (encho) a lieu, sans limite de temps, jusqu'à ce qu'un des combattants marque un point.

Les sorties du shiai-jo, la perte du shinai, les comportements violents ou inadaptés, sont sanctionnés par un avertissement (hansoku). Deux hansoku donnent un point à l'adversaire.

Ces règles générales peuvent être adaptées (notamment la durée) selon les formules de compétition et l'âge des compétiteurs.

[modifier] Combat par équipe

En combat par équipe les match nuls à la fin du temps réglementaire ne donnent pas lieu à prolongation, mais un combat supplémentaire peut avoir lieu entre des représentants des deux équipes à l'issue des combats si les équipes sont à égalité.

[modifier] Arbitrage

En compétition, l'arbitrage est assuré par trois arbitres. Chaque arbitre tient un drapeau dans chaque main: un drapeau rouge et un drapeau blanc. Chacun des combattants porte attaché au dos un ruban (tasuki) de couleur rouge pour l'un et blanc pour l'autre.

Un des arbitres est l'arbitre principal ou arbitre central (Chushin), et les deux autres (Fukushin) l'assistent. Ils forment à eux trois une triangulation autour des deux combattants pour tenter d'avoir tous les détails du combat.

C'est le Chushin qui donne les ordres de début et de fin des combats, annonce les points et donne les avertissements.

Pour qu'un point (ippon) soit accordé, deux arbitres au moins doivent lever le drapeau de la couleur du combattant qui a marqué le point. Généralement cela se passe en deux points gagnants, et si au terme des trois minutes personne ne s'est départagée, l'arbitre principal relance le combat de trois minutes ainsi de suite.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • D.F. Draeger, The Martial Arts and Ways of Japan : volume 3. Modern Bujutsu and Budo, New York/Tokyo, Weatherhill, 1983
  • Tanguy L'Aminot, « Histoire du kendo en France » in Jeux et sports dans l'histoire, tome 2 : pratiques sportives (p.171-192), Paris, Editions du CTHS, 1992
  • Pierre Delorme, "Kendo, la voie du sabre ou la revolution du savoir-etre", Edition Guy Tredaniel, 2003.
  • Pierre Delorme, "Iaido, le chemin du sabre", Edition Guy Tredaniel.
  • Pierre Delorme, "Iaido II, le tranchant du sabre", Edition Guy Tredaniel.

[modifier] Références

  1. orthographié également kendō ou kendô en raison de la présence en japonais d'un o long
  2. D'après le "Rapport sur la population de pratiquants du Kendo au Japon" publié par la Fédération Japonaise de Kendo (ZNKR) en mars 2008, le nombre de licenciés (détenteurs du premier dan au moins) était en 2007 de 1 484 035 et le nombre de pratiquants effectifs de 477 000 (y compris les non-gradés)
  3. "Itchi" est parfois improprement orthographié "ichi" en écriture romaine. En effet en japonais le mot 一致 (à ne pas confondre avec 一 "ichi", le chiffre 1) présente un redoublement de la consonne centrale "t" qui se traduit en alphabet romain par l'ajout d'une lettre "t" après le premier "i".
  4. Une classification plus précise des points d'attaque est présente sur ce site.
  5. les grades de 9e et 10e dan qui existaient autrefois ont été supprimés lors de la réforme des grades de 2000 de la Fédération Japonaise de Kendo (ZNKR)

[modifier] Littérature

  • Ken de Yukio Mishima. L'écrivain décrit le passage de l'adolescence à l'âge adulte chez de jeunes étudiants en stage pour un championnat de kendo.
  • Kendō, la voie du sabre de Pierre Delorme. L'écrivain décrit son expérience et sa pratique du kendo qu'il a appris auprès d'Okada Morihiro.
  • Dōjō de Pierre Delorme. L'écrivain décrit son voyage au Japon, où il a appris le kendō auprès d'Okada Morihiro. Le livre est surtout centré sur la vie au sein du dōjō, au-delà de l'aspect sportif, et sur le regard que l'auteur porte sur une société si différente de la sienne et qu'il découvre.
  • Découvrir le kendō de Claude Hamot et Kenichi Yoshimura (Ouvrage épuisé et non réédité).
  • Un diable d'homme, la saga kendō du professeur Nakakura Kiyoshi 9e dan hanshi de Domoto Akihiko, traduit par Georges Bresset et Tamagawa Takako. Ce livre est la biographie de l'un des plus grands pratiquants du kendo du XXe siècle au Japon. Il retrace en toile de fond l'évolution des écoles de kendō jusqu'à la création de la fédération japonaise de kendō.
  • Miyamoto Musashi, maître de sabre japonais du XVIIe siècle de Kenji Tokitsu, aux éditions DésIris. Un livre très complet sur Miyamoto Musashi, mais aussi sur l'actualité de Musashi dans la pratique contemporaine de l'art du sabre.
  • Kendo: The Definitive Guide, de Ozawa Hiroshi (Anglais). Guide très intéressant détaillant les échauffements, les techniques, les gardes, les katas, les petites choses à connaître... et plus encore.

[modifier] Films

  • Ken adapté de la nouvelle de Yukio Mishima mis en scène par Kenji Misumi. "La trilogie du sabre" chez Wild Side Vidéo.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes