Katsuhiro Ōtomo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Otomo.
Image:Logo serie manga.png
Article de la série
Manga
Liste des mangas
par titre français

autre - A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z

par prononciation japonaise

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Liste de mangakas

A - B - C - E - F - H - I - K - L - M - N - O - Q - R - S - T - U - W - Y

Katsuhiro Ōtomo (克洋 大友 note) généralement orthographié Katsuhiro Otomo en occident (né le 14 avril 1954 à Miyagi, Japon) est un auteur dessinateur (mangaka) de mangas, scénariste et réalisateur de films d'animation.

Sommaire

[modifier] Des débuts classiques

Katsuhiro Ōtomo est très vite passionné par le monde de la bande dessinée et du cinéma ; afin de se lancer dans cet univers, il décide de quitter sa province pour gagner la capitale. En 1973, à dix-neuf ans, Ōtomo enchaîne déjà de nombreux travaux pour les éditions Kōdansha, la chaîne de télévision NHK (avec le programme éducatif You) ou encore pour le magazine Action Comics. C'est dans cette dernière revue qu'il publie sa première bande dessinée : une adaptation de Mateo Falcone de Prosper Mérimée, renommée Jūsei (A Gun Report).

Il collabore environ six ans avec Action Comics, y créant une soixantaine d'histoires courtes, dont l'une sera à l'origine de Memories. Le graphisme d'Ōtomo n'est alors pas encore bien établi, même s'il tend de plus en plus vers le photo-réalisme, tandis que le thème de ses récits tend vers la violence ou le futur. Peu célèbres, il est pourtant suivi par un certain nombre d'amateurs qui apprécient ses histoires détachées du canon tezukien du manga[1].

Sa première histoire d'envergure est publiée en 1977. Intitulé Sayonara Nihon, ce manga raconte les aventures d'un karatéka japonais à New York. Fort de cette première approche, Ōtomo décide l'année suivante de récidiver avec Fireball, qui reste inachevé. La sortie de deux recueils de ses histoires courtes, Short Peace et Highway Star, l'incite à poursuivre dans la bande dessinée. Il produit d'autres séries dans les années 1970, parmi elles on retrouve notamment : Good Weather, Hansel et Gretel, Kibun wa mō sensō et Boogie Woogie Waltz. Mais ce n'est qu'au début des années quatre-vingt qu'Ōtomo perce réellement.

Posant les fondations d'Akira, Dōmu (Rêves d'enfant), publié chez Futabasha en 1983, est un thriller tokyoïte qui marque les esprits par sa mise en page très cinématographique. Cette œuvre est d'ailleurs couronnée par le Grand Prix japonais de la science-fiction. En 1991, Dōmu, traduit par Les Humanoïdes Associés, est parmi les premiers mangas publiés en France.

[modifier] Akira et le renouveau du manga

Akira, commence à être publiée dans Young Magazine en décembre 1982. Brassant avec talent des thèmes classiques de la science-fiction, comme la manipulation psychique, la contre-utopie, dans un univers post-apocalyptique parfaitement dressé, Ōtomo, désormais totalement débarrassé de l'héritage de Tezuka[2], qui marquait depuis les années 50 la production japonaise de bande dessinée, « réinvente la bande dessinée à son propre compte »[1].

Le succès est immédiat : les volumes d'Akira, édité par Kōdansha s'écoulent chacun au moins à 700 000 exemplaires. Ōtomo, devenu au Japon un « nouveau Dieu » suscitant de nombreux épigones[1], est remarqué dans le monde entier par les professionnels et la critique[3]. En 1988 aux États-Unis et en 1990 en France, Epic Comics et Glénat traduisent Akira, à une époque où le manga était encore presqu'inconnu. C'est le début de l'explosion de la bande dessinée japonaise des années 90 dans les mondes anglophones et francophones.

Pour soutenir le rythme de parution exigée par ses employeurs, Otomo décide de fonder son studio, MASH Room. C'est à partir de cet instant qu'il se mettra au travail de réalisateur.

[modifier] Le travail dans le cinéma

Avant la création de son studio, Ōtomo avait déjà approché le monde de l'animation. En 1983, il participe avec Akira Toriyama (Dragon Ball) et Rumiko Takahashi (Ranma ½) à la réalisation du film Crusher. Toutefois, c'est réellement avec Rintarō, sur Armaggedon, qu'Ōtomo se découvre une passion pour la réalisation. Il enchaîne d'abord des petits projets comme la supervision des OAV de Violence Jack, issus des manga de Go Nagai (Goldorak).

Quelques années plus tard, en 1988, le réalisateur nippon se lance dans l'adaptation cinématographique d'Akira. Cette œuvre d'anticipation est considérée alors comme l'un des meilleurs films d'animation jamais sorti. Pour ce film, Katsuhiro Ōtomo s'entoure de plusieurs personnalités : Rintarō, Kawajiri (Ninja Scroll), Kōji Morimoto (Magnetic Rose) et Kawamori (Macross Plus).

Si après Akira il ne dessine presque plus de bande dessinée, il n'abandonne pas le scénario : en 1991, il scénarise Rōjin Z et Mother Sarah, cette dernière série étant dessinée par Takumi Nagayasu. Ces deux travaux seront publiées par Shukan Young Magazine (une filiale de Kodansha) et Delcourt en 1996 pour la version française. En 1993, il conçoit Zed, une histoire indépendance co-réalisée par Tai Okada ; la version française sortira chez Glénat cinq ans plus tard.

Après le film Akira, Ōtomo produit l'une des trois histoires du film à sketches, Memories ("cannon folder"). En 1997, il participe à Perfect Blue et Spriggan, aux côtés de Satoshi Kon et Kawasaki. En 2004 sort Steamboy, un projet qu'il mûrissait depuis une dizaine d'années.

[modifier] Œuvres

[modifier] Bandes dessinées

[modifier] Bande dessinée en français

  • Akira (noir et blanc), Glénat, 31 fascicules, 1990-1992. Réédité en six volumes en 1999-2000.
  • Akira (couleurs), Glénat, 14 volumes, 1990-1996.
  • Rêves d'enfant, Les Humanoïdes Associés, 3 volumes, 1991-1992. Réédité à partir de 1997 en intégrale sous le titre Dōmu, Rêves d'enfant.
  • Hipira (scénario), avec Shinji Kimura (dessin), Casterman, 10/2007.
  • Mother Sarah (scénario), avec Takumi Nagayasu (dessin), Delcourt, coll. « Contrebande », 11 volumes, 1996-2004.
  • Zed (scénario), avec Amina Okada (dessin), Glénat, coll. « Seinen », 1997.

[modifier] Cinéma

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. abc Kanoh (1986)
  2. « On pourrait presque dire qu'il a défini une nouvelle sémiologie visuelle sans aucun rapport, fût-ce de contradiction ou de dépassement, avec les conventions mises au point par Tezuka », Kanoh (1986)
  3. En novembre 1985, Les Cahiers de la bande dessinée', une revue français, lui consacrent un article, puis l'évoquent avec enthousiasme dans un second un an plus tard.

[modifier] Documentation

[modifier] Revues

  • Collectif, « L'architecte du Chaos », dans Calliope n°1 pp. 24-32, Semic, juin 2002.
  • Masajiro Kanoh, « BD Japonaise, au commencement était Tezuka », dans Les Cahiers de la bande dessinée n°72, novembre-décembre 1986.

[modifier] Internet