Jules II

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Jules II
Pape de l’Église catholique romaine
Image du pape Jules II
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[[|100px|Armoiries pontificales de Jules II]]
Nom de naissance Giuliano della Rovere
Naissance 5 décembre 1443
Savone
Élection
au pontificat
1er novembre 1503
Intronisation: 26 novembre 1503
Fin du
pontificat :
21 février 1513
Prédécesseur : Pie III
Successeur : Léon X
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Giuliano della Rovere (en français, Julien della Rovere), fils de Raphaël della Rovere et de Theodora Manerola, naquit le 5 décembre 1443 à Savone et mourut à Rome dans la nuit du 20 au 21 février 1513. Il fut pape de 1503 à 1513 sous le nom de Jules II (en latin Julius II, en italien Giulio II)

Sommaire

[modifier] L'accession à la papauté

L’accession de son oncle Sixte IV au pontificat en 1471 lui permit de gravir rapidement les échelons de la hiérarchie ecclésiastique. Il fut en effet ordonné, cette même année, évêque puis cardinal. Il fut évêque de Lausanne jusqu'en 1476, puis de Coutances, diocèse duquel il se démit en faveur de son neveu Galéas della Rovere en 1477. Archevêque d'Avignon de 1476 à 1503, il exerça pendant la même période dans la cité la fonction de légat du pape, ainsi que la fonction d'évèque de Mende (1478-1483). Peu respectueux du vœu de chasteté, il engendra trois filles et contracta la syphilis.

En 1492, à la mort du pape Innocent VIII, Rodrigue Borgia, son ennemi personnel, réussit à se faire élire sous le nom d’Alexandre VI. Jaloux et fâché de son échec, Della Rovere accuse le nouveau pape d’avoir acheté un certain nombre de voix dont celle du cardinal Ascanio Sforza qui après s’être présenté au premier tour de vote, s’était finalement rallié au cardinal Borgia. Craignant pour sa survie, il s'expatrie en France à la cour de Charles VIII qu'il convainc de mener une campagne militaire en Italie afin de déposer Alexandre VI qui scandalise la chrétienté et afin également de récupérer le Royaume de Naples. Accompagnant le jeune roi dans sa campagne, il entre dans Rome avec lui fin 1494 et se prépare à lancer un concile pour enquêter sur les agissements du pape en vue de le déposer. Mais Alexandre VI parvient à circonvenir les machinations de son ennemi en achetant le ministre français Briçonnet, en lui promettant un poste de cardinal.

[modifier] Son pontificat

Il fut élu au pontificat le 1er novembre 1503, par 37 voix sur 38 votants, ( après le désistement en sa faveur du cardinal d'Amboise), et il succéda à Pie III.

Jules II veut faire de l'État pontifical une grande puissance, ce qui lui vaut le surnom de Jules César II pour ses admirateurs. Pour cela, il n’hésitera pas à utiliser les armes spirituelles contre ses ennemis du moment et à participer personnellement aux campagnes militaires de ses armées en tant que général en chef.

Dans un premier temps (1503-1509), il rétablit son autorité sur les États de l'Église, oblige César Borgia à restituer ses forteresses, à se réfugier en France. Il enlève Pérouse aux Baglioni et Bologne à Bentivoglio. Dès 1509, il adhère à la ligue, formée contre Venise par le traité de Cambrai. Il fulmine une bulle d'excommunication contre Venise, le 27 avril 1509. Les Français sont victorieux à Agnadel, le 14 mai 1509.

Inquiet des progrès de Louis XII, le pape manifeste sa volonté de chasser d'Italie les étrangers. Il se réconcilie avec Venise après la restitution de Faenza et de Ravenne, en février 1510 ; s'allie avec le cardinal de Sion, Matthieu Schiner, adversaire des Français, qui agit sur les cantons suisses. Louis XII commence la lutte contre Jules II en suscitant contre lui toute une campagne de pamphlets et en convoquant un concile à Pise destiné à destituer le pape.

Jules II riposte par sa bulle Sacrosanctæ, convoquant un concile au Latran, en excommuniant les membres du concile de Pise, et en formant une Sainte Ligue contre la France. Malgré la victoire de Ravenne, le 11 avril 1512, les Français évacuent l'Italie en juin 1512. Les Médicis rentrent à Florence et les Sforza à Milan. Ils restituent Parme et Plaisance au Saint-Siège. Alors qu'il venait de se rapprocher de l'empereur Maximilien, ce qui détermina Venise à s'allier avec Louis XII, le pape Jules II mourut le 21 février 1513.

Sous son pontificat, Jules II convoqua le Ve concile du Latran, créa la Garde suisse en 1505, posa la première pierre de l'actuelle basilique Saint-Pierre de Rome, que commence Bramante, fit de Raphaël son peintre favori, favorisa également Michel-Ange, qui peignit les grandes fresques de la Sixtine.

Jules II fut également l'objet, en France, de représentations de plusieurs soties et moralités, dont les plus célèbres, Chasse du cerf des cerfs et le Jeu du Prince des Sots de Pierre Gringoire ou Gringore, datent de 1512. Jean Lemaire de Belges publia un Traité des conciles et des schismes, qui prenait la défense de Louis XII. Martin Luther vint à Rome sous le pontificat de Jules II. Il fut spécialement choqué par le relâchement moral du clergé romain et par la pratique des indulgences, utilisées en quantité pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre. Cela cumulé avec la nature belliqueuse de son pontificat était en contradiction flagrante avec l’humanisme naissant et fut un des déclencheurs de la Réforme.

Son monument funéraire a été sculpté par Michel-Ange et comprend son célèbre Moïse. Il est situé dans la basilique Saint-Pierre-aux-Liens à Rome.

[modifier] Bibliographie

  • Ivan Clouclas, Jules II, le pape terrible, Fayard, Paris, 1990.

[modifier] Liens externes

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