Joseph Reinach

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Catégorie
Affaire Dreyfus

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Joseph Reinach, né à Paris le 30 septembre 1856 et mort à Paris le 18 avril 1921, est un journaliste et homme politique français engagé dans l'affaire Dreyfus.

[modifier] Biographie

Joseph Reinach
Joseph Reinach

Fils d'un banquier d'origine allemande, frère aîné de l'archéologue Salomon Reinach et de l'historien Théodore Reinach, il fait ses études au Lycée Condorcet avant de s'inscrire à la faculté de droit. Il devient avocat et est admis au barreau de Paris en 1877.

Son article « La Serbie et le Monténégro », publié dans La Revue Bleue, attire l'attention de Gambetta qui l'invite à collaborer au journal La République française, dont il prendra plus tard la direction. Gambetta en fait son chef de cabinet entre 1881 et 1882. À la mort de ce dernier, Reinach s'engage du côté des Républicains et mène une campagne passionnée contre le général Boulanger, qui lui vaudra d'être provoqué en duel par Paul Déroulède. En 1889, il est élu député des Basses-Alpes, où il sera réélu en 1893.

Chevalier de la Légion d'honneur en 1886, Reinach publie des articles dans La Revue des Deux Mondes, La Grande Revue et La Revue Britannique. Dès 1894, il prend la défense de Dreyfus, sollicitant le président de la République Casimir Périer pour que le jugement ne se déroule pas à huis clos et dénonçant dans le journal Le Siècle les faux ajoutés au dossier par le colonel Henry, ce qui lui vaudra d'être poursuivi pour diffamation par la veuve de ce dernier en 1898. En 1897, il s'associe à Auguste Scheurer-Kestner pour obtenir la révision du procès. Ses prises de positions contribuent au ralliement de personnalités comme Anatole Leroy-Beaulieu et Gabriel Monod. Mais, attaqué par la presse nationaliste, il perd son siège de député en mai 1898.

Il participe alors à la création de la Ligue des droits de l'homme et du citoyen dont la première assemblée générale se tient quelques jours plus tard. Il commence aussi à rédiger sa monumentale Histoire de l'affaire Dreyfus [1], qui paraît en en 1901 et qui comptera sept volumes après la réhabilitation de Dreyfus dix ans plus tard.

En 1906, il retrouve son siège de député qu'il conserva jusqu'en 1914. Son fils Adolphe, qui avait entamé une brillante carrière d'archéologue comme ses oncles, est mobilisé au 46e RI quand éclate la Première guerre mondiale. Sous-lieutenant, il est tué le 31 août 1914 dans les Ardennes.

Outre son ouvrage de référence sur l'Affaire Dreyfus, Reinach a publié une quantité d'ouvrages politiques et historiques. Il laisse aussi une quantité de documents sur Gambetta, dont les discours auxquels il a participé, et sur la Grande Guerre pendant laquelle il publia des éditoriaux sous le pseudonyme de « Polibe ».

[modifier] Œuvres

  • La République ou le gâchis, 1877
  • Voyage en Orient, 2 volumes, Paris, 1879
  • Du Rétablissement du scrutin de liste, 1880
  • Les Récidivistes, 1882
  • Léon Gambetta, 1884
  • Le ministère Gambetta, histoire et doctrine, 1884
  • Le ministère Clémenceau, 1885
  • Les Lois de la République, 1885-86
  • Traduction de la logique parlementaire de Hamilton, 1886
  • Les Petites Catilinaires, recueil d’articles contre Boulanger, 3 vols., 1889
  • Essais de littérature et d'histoire, 1889
  • La Politique opportuniste, 1890
  • La France et l'Italie devant l'Histoire, 1893
  • Mon compte-rendu, recueil de ses discours, 1893
  • Diderot, 1894
  • Pages républicaines, 1894
  • L'Éloquence politique depuis la Révolution française jusqu'à nos jours, 1894
  • Démagogues et socialistes, 1895
  • L'Éducation politique, histoire d'un idéal, 1896
  • Manuel de l'enseignement primaire, 1898
  • Essais de politique et d'Histoire, 1898.
  • Une erreur judiciaire sous Louis XIV : Raphael Lévy, 1898
  • Vers la justice par la vérité, 1898
  • Le Crépuscule des traîtres, 1899
  • Tout le crime, 1900
  • Les Blés d'hiver, 1901
  • Histoire de l'Affaire Dreyfus , 1901
  • Les Discours de Gambetta (11 volumes), Les Discours et les dépêches de Gambetta pendant la guerre franco-allemande (2 volumes), Les Discours de Challemel-Lacour.

[modifier] Notes et références

  1. Joseph Reinach, Histoire de l’Affaire Dreyfus, rééd. Robert Laffont, collection Bouquins